Bonjour à tous !
Faisant partie du S.L.A.M., Pierre m'a demandé mon avis sur l'article qu'il a présenté la semaine dernière, et je m'aperçois qu'il contient beaucoup de commentaires. Ce qui est une bonne chose, car que l'on soit pour ou contre, cela montre qu'il suscite l'intérêt d'un grand nombre.
Pour ma part, j'ai commencé dans le métier par le bas de l'échelle, sans stock, ni aide, ni véritable connaissance, à part une maîtrise de philosophie qui a sûrement contribué à un rapprochement, puis un amour du/des Livre(s). Comme dans toutes professions, je crois qu'il y a des niveaux de compétences que l'on obtient soit par l'étude, soit par le temps. A part ceux qui se trouvent très bien dans ce qu'il font, et n'évoluent ni dans leur présentation, ni dans leur gestion de stock, ce qui n'est pas un reproche mais une constatation, certains (et ils sont nombreux) ont la volonté de grandir, d'avancer, de se fixer des objectifs, de passer des "Harlequins" à 10 Francs le mètre à la présentation d'un "Commentarii" de Matthioli en couleurs et reliure d'époque...
Pour en revenir au S.L.A.M., cela a été pour moi un objectif, car comme le dit Pierre : "Il est le seul représentant de la librairie ancienne en France". Quand à son mode de "recrutement", que dire… Sans chercher à justifier quoi que se soit, je peux essayer de comprendre, bien que je ne sois pas dans les secrets de la haute sphère du bureau, mais juste un petit libraire de Provence... Tout comme pour le compagnonnage, l'intérêt de celui qui embrasse une profession est en partie la reconnaissance de ses pairs (du latin populaire "companionem", proprement, "celui qui partage le pain avec un autre"). J'idéalise peut-être, mais pour moi la cooptation va dans ce sens, être reconnu dans la profession pour ses qualités et ses compétences (ou ses "copinages" malheureusement aussi...)
Bien sûr, le système ne correspond pas à l'idée que je m'en fais, mais encore une fois c'est le seul qui existe, et comme le dit SebV, si l'on veut tenter de le changer mieux vaut être à l'intérieur... Je suis en partie d'accord avec les nombreuses réflexions qui jalonnent vos commentaires, mais certaines me font penser à mon meilleur ami qui râle contre la/les politique(s), mais qui ne va pas voter :-)
A quoi cela sert-il de faire parti du S.L.A.M. ? Hormis ce que je viens de dire, qui flatte plus l'orgueil que la rentabilité des commerçants que nous sommes, l'adhésion au S.L.A.M. permet aussi l'adhésion à la L.I.L.A., et donc une diffusion de l'image de votre librairie à l'international. Certes, la puissance d'Internet vous permet de faire seul cette diffusion, mais l'intérêt de cette adhésion est de toucher une clientèle sélectionnée de bibliophiles et de contacts à travers le monde, qui ont confiance dans la qualité des produits proposés et la compétence des membres de ces associations...
Ce n'est pas pour cela que j'obtiens plus ou moins de commandes, du moins ce n'est pas flagrant. Mais bon, je ne pense pas que la majorité des professionnels du métier ne sont uniquement attirés par l'appât du gain, ou la rentabilité économique de notre business, sinon je crains qu'ils ne se soient trompés de produit ! Bref, pour moi, faire ou pas partie du S.L.A.M. relève avant tout d'une conviction, d'un positionnement et d'une déontologie personnelle et professionnelle... Je suis d'accord pour dire que le système devrait représenter et défendre plus largement l'ensemble des professionnels de la librairie ancienne, et que l'élitisme de certains est juste risible, voir même néfaste. Mais ce qui est important, avant tout, c'est la passion du livre ; c'est aussi d'avoir et de conserver l'oeil qui brille et le coeur qui bat, à la découverte de nouveaux trésors ; c'est enfin l'envie de chercher, de comprendre et d'expliquer... Oupss !!! Je m'aperçois que j'ai peut-être été un peu long ou bavard (comme d'habitude), mais ce n'est pas que du blabla, c'est le point de vue d'un grain de sable, qui à lui seul ne peut pas grand chose, mais qui cumulé l'un à l'autre, forme le modèle et le rendu de la plage :-)) Bien cordialement à Tous ! Phil...
Philippe Jacquemet
2, rue du Colonel Parazols
84110 Vaison la Romaine
Tél. : 04.90.37.18.15 / 06.63.76.85.34
lancienlivre@lancienlivre.com
philippe.jacquemet@sfr.fr
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2 commentaires:
COMMUNIQUER je crois que c'est la clé
1- pour faire de l'estampillage SLAM une vrai marque de reconnaissance auprès des acheteurs
2- pour éviter de nourrir des fantasmes (dont je me réclame victime) autour de la cooptation et de l'élitisme.
Pour répondre à la question d'Olivier concernant le premier article présenté le 19 avril, il n'y a pas de numerus clausus au Slam. Comme il le dit si justement, cela dépend donc (presque uniquement) du choix du libraire.
Si vous êtes un libraire qui participe à des salons à l'étranger, c'est théoriquement obligatoire mais il semble que, là encore, tout est possible.
C'est fou ce que tout parait simple quand on en parle sereinement ;-)) Pierre
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