mercredi 30 avril 2014

La Fontaine et Florian en hôsho...


Dans tous les ateliers de restauration du monde, les professionnels connaissent les qualités du papier Japon : Le washi (terme générique qui désigne le papier végétal en japonais) est le papier traditionnel  japonais qui, depuis des siècles, est toujours fabriqué à la main – un jeune artisan tarasconnais en fabrique d'ailleurs en Arles. Les fibres utilisées les plus connues portent les noms de Kozo, arbuste que l'on trouve fréquemment en Provence.  C'est ce papier Kozo qui est utilisé par les  imprimeurs pour les tirages de tête et par les restaurateurs.


Un autre papier japonais moins connu est le hôsho fabriqué à base de fibres de kizuki (un autre mûrier à papier provenant d'Echizen). Ce papier est utilisé depuis le 17ème siècle pour le tirage des estampes car il est blanc et opaque.


Petit historique de l'utilisation du papier Japon en France au 19eme siècle (Nathalie Le Luel) : La réouverture du Japon en 1854 sonne la progressive reprise des échanges qui avaient été violemment interrompus deux siècles plus tôt avec l’expulsion définitive des Portugais en 1639.


A partir des années 1870, commencent ainsi à être publiés de nombreux ouvrages à l’intention d’une clientèle occidentale sur place. Mais ils sont surtout destinés à l’exportation : ces livres illustrés d’estampes japonaises suscitent dès lors l’engouement des collectionneurs et amateurs d’art tant européens qu’américains.


Paraît ainsi en 1894 à Tokyo un livre en deux tomes intitulé Choix de fables de La Fontaine. Le recueil de 28 fables est enrichi d’estampes réalisées, comme l’indique le sous-titre du livre, par « un groupe des meilleurs artistes de Tokio ». C'est un des ouvrages que je vous présente aujourd'hui…


Loin d’être une exception, cette publication s’adresse donc avant tout à un public français en raison du texte choisi et, de fait, à cause de la langue d’impression. Un Français, Pierre Barboutau, important éditeur et collectionneur, en dirige l’édition qui est confiée au directeur de l’imprimerie Tsoukidji-Tokio, S. Magata.


Bien qu’il ne s’agisse pas d’une édition précieuse, ce Choix de Fables de La Fontaine est un livre des plus charmants par la délicatesse de son édition et la richesse de ses gravures. On imagine ô combien de tels ouvrages ont pu séduire à la fin du XIXe siècle un lectorat occidental tant par leur originalité exotique que par leur raffinement.


Plusieurs éditions de l’ouvrage, de formats distincts et sur des qualités de papier différentes, vont ainsi voir le jour entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle. Imprimé sur papier crêpe (chirimen-gami), La texture unique de ce papier s’apparente au crêpe de soie mais est réalisé à partir de fibres de mûrier.   
     

Nos exemplaires possèdent sur la page de couverture la mention « E. Flammarion éditeur », imprimée au composteur pour le premier. Il s’agirait ici, pour ce qui est des fables de La Fontaine, du deuxième tirage de 1894 pour le compte de la maison d’édition parisienne : Choix de fables de La Fontaine de 350 exemplaires sur papier japonais de luxe  (150 sur papier torinok et 200 sur papier hôsho).  Notre exemplaire n'est pas numéroté. Une troisième édition au format réduit aurait vu le jour. Toutefois, dans les trois cas, le papier japonais étant très épais, il est imprimé d’un seul côté.


L'édition des fables de Florian qui s'adosse à celle des fables de La Fontaine, n'est pas datée. Cependant, elle présente les mêmes qualités que l'édition de luxe du premier ouvrage.  Pour amateurs d'orientalisme, de fables, de La Fontaine, de Florian, et d'incomplets, évidemment… Pierre


LA FONTAINE. Choix de fables de La Fontaine illustrées par un groupe des meilleurs artistes de Tokio, sous la direction de P. Barboutau. Tokyo, Imprimerie de Tsoukidji-Tokio pour E. Flammarion, 1894. Un volume cousu de 20cm/15cm. Reliure demi-basane fauve à coins, dos à nerfs, titre en lettres dorées, gardes colorées. Ouvrage illustré de 28 estampes hors-texte en couleurs en double-page par Kajita Hanko, Kano Tomonobu, Okakura Shusui, Kawanabe Kyosui et Eda Mahiko, nombreuses vignettes en noir dans le texte, non paginé. Justification ; 200 exemplaires sur papier Hô-sho, 150 Tori-no-ko, le nôtre non justifié. Seul tome II. Très bel état. 210 € + port

FLORIAN. Fables choisies de J.P. Claris De Florian illustrées par des artistes japonais, sous la direction de P. Barboutau. Paris, Librairie Marpon & Flammarion, sd (1895). Tokyo, Imprimerie Shueisha. Un volume cousu de 20cm/15cm. Reliure demi-basane brune à coins, dos à nerfs, titre en lettres dorées, gardes colorées. Ouvrage illustré d'estampes hors-texte en couleurs en double-page, nombreuses vignettes en noir dans le texte, 24 pages (?). Justification ; 200 exemplaires sur papier Hô-sho, le nôtre non justifié. Seul tome II. Très bel état. 210 € + port

mardi 29 avril 2014

Dictionnaire de diplomatique par Jean-François de Vaines : L'art d'étudier les diplômes…


Voici un ouvrage à mettre entre les mains des archivistes, des amateurs de Chartes, des collectionneurs et des gens d'affaires ! Déchiffrer des documents anciens, les transcrire, c'est une chose ; mais les juger, saisir dans les différentes parties le vrai et le faux, le certain et le douteux, le suspect et le légal, c'est autre chose ; c'est savoir allier le savoir et le jugement…


C'est dans l'intention de procurer cette facilité à ceux qui s'occupent de ce genre d'étude, et d'aplanir autant que faire ce peut, les voies qui y conduisent, que l'auteur a réuni, ici, ces deux volumes. 

La diplomatique (du mot diplôme) était la science des savants qui étudiaient les écrits anciens pour garantir les droits ou les règles d’institutions et de particuliers : Église, ordres, souverains, magistrats, nobles, communautés et enfin, « les Gens de Lettres, qui ont dû & qui doivent à cet art l’avantage de ne pas passer pour futiles & superficiels ». Ce type d’études est aujourd’hui devenu celui des chartistes ou des paléographes.


On y apprend plein de choses sur les signes et on découvre qu’avant de s’être mis plus ou moins à l’unisson, les hommes avaient inventé quantité de manières de les écrire et de les publier. Pensons par exemple à l’écriture boutrosphédonne qui fit écrire leurs lignes de texte à des Grecs et aussi à des Gaulois à la manière du bœuf qui laboure un champ : un premier rang dans un sens et  l’autre dans l’autre sens…


Le meilleur résumé de l’histoire des lettres d’imprimerie dirait aujourd’hui qu’elles tirent leurs origines, pour les capitales des lettres romaines & des inscriptions gravées, et pour les bas-de-casse des minuscules carolines & des manuscrits. Mais il n’en a pas toujours été ainsi.


Un résumé dans le résumé dirait qu’on est passé vers 1470 - avec l'imprimerie - du Moyen Âge à la Renaissance en quelques années seulement, passant de l’habitude de cultiver les spécificités nationales d’une manière d’écrire, tel le gothique de Gutenberg et de ses contemporains allemands, au romain de Jenson et ses suiveurs italiens et français.


Mais qui, ici, chercherait à résumer les choses complexes ? Ce n'est pas moi, pauvre béotien ignare, qui pourra vous aider ! Il faudra alors vous procurer l'ouvrage que je propose aujourd'hui à la vente… (malin le gars !)  Pierre


VAINES (Jean-François de). Dictionnaire raisonné de diplomatique, contenant Les règles principales & essentielles pour servir à déchiffrer les anciens titres, diplômes & monuments, ainsi qu'a justifier de leur date & et de leur authenticité. On y a joint des planches rédigées aussi par ordre alphabétique & revues avec le plus grand soin, avec des explications a chacune, pour aider également a connaitre les caractères & écritures des différents âges & des différentes nations. A Paris, chez Lacombe, 1774. Deux volumes in-8. Reliure plein veau marbré, dos a cinq nerfs fleuronnés, pièces de titre et de tomaison en maroquin, tranches rouges, filet sur les coupes, gardes colorées. Tome I : xxiv, 547pp. Tome II : [3ff], 482 pp, [1f privilege]. 47 planches (numérotées 1 a 34 ; plusieurs planches étant numérotées bis, une ter) et 4 planches non numérotées offrant 22 tableaux : exemples d'écriture des lettres de l'alphabet. Bel état intérieur et extérieur. Etiquette ancienne du libraire ayant vendu l'exemplaire. 240 € + port

lundi 28 avril 2014

Être ou ne pas être bouquiniste...


Un article paru dans "Rue89Lyon" nous dresse un excellent portrait de quelques bouquinistes de la cité. Je vous en donne des extraits qui m'ont interpellé. Pourquoi ? Parce que, quand j'ai commencé cette activité, je ne  voyais pas vraiment la différence entre le libraire d'ouvrages anciens, tel que je le concevais alors, et les bouquinistes chez lesquels je trainais depuis plusieurs années.  Aujourd'hui encore, certains confrères ne savent pas très bien où se placer. Il faut croire que nous faisons tous le même métier…


Ce qui m'a touché, en fait dans ces interviews, c'est qu'on voit bien que la profession de bouquiniste, telle que nous la percevons aujourd'hui va disparaitre : par manque de clients et en raisons de contraintes économiques évidentes. Resteront quelques lieux de stockages de vieux bouquins dans des hangars installés hors des villes, au fond desquels un professionnel de la gestion de stocks distribuera ses ouvrages avec méthode. Pas vraiment l'image d’Épinal que  nous attendions de cette profession !


Je pensais à tout ceci, hier après-midi, alors que je rangeais mes caisses en plastique de "drouille" dans un nouvel endroit. Une bonne centaine de caisse pour l'instant… Quel bouquiniste voudra un jour de tout ceci ?  Et puis, je me suis demandé si cette évolution allait toucher aussi les libraires d'ouvrages anciens, qui sont aux bouquinistes ce que les antiquaires sont aux brocanteurs…  


L'activité de bouquiniste :

Les clients et leur fréquentation du lieu : un des problèmes principaux du bouquiniste. En deux heures, quatre personnes sont passées dans la librairie : un acheteur, deux vendeurs, et une connaissance venue faire réparer son ordinateur. Car pour maintenir son entreprise à flot, Markus a dû jouer la carte de la polyvalence. « Depuis 3 ans la boutique ne dégage plus de bénéfices, les choses devraient redevenir un peu plus normales cette année et j’espère pouvoir dégager un demi smic au moins, mais ça va demander beaucoup de boulot pour relancer l’activité. » et «Le loyer que je payais 250 euros dans les années 70 passera à 850 euros au prochain semestre. Si l’on y ajoute le pas-de-porte, le coût devient astronomique. »

« Cette semaine, la boutique a vendu pour 10 euros de livres. On a clairement basculé sur Internet. On a encore quelques habitués qui passent régulièrement, mais rarement de nouvelles têtes. Les clients qui franchissent le seuil de la porte ont une idée précise de ce qu’ils veulent. Si on n’a pas exactement ce qu’ils recherchent, ils repartent aussi vite qu’ils sont venus. ». Comme beaucoup de bouquinistes, Philippe utilise des plateformes telles qu‘ABBooks.fr ou livrerarebook.com qui regroupent des centaines de librairies. Cette dernière a d’ailleurs été créée par un libraire lyonnais. Plus fort encore, l’ancien client qui passait régulièrement faire un coucou à la boutique et acheter un ou deux bouquins est devenu un concurrent 2.0 féroce qui vend lui même ses livres sur le net, par l’intermédiaire du Bon Coin et autre Priceminister.

Lorsqu’il s’est installé, au début des années 70, le quartier du Vieux Lyon n’avait rien du quartier touristique et piéton que l’on connait aujourd’hui. En 40 ans, le quartier a bien changé. Pourtant, cet essor du tourisme ne profite pas directement aux boutiques. Il y a quatre ans, le propriétaire de Serge a voulu multiplier par 3 son loyer, prétextant l’arrivée du métro, de la rue piétonne, et le développement du tourisme. Serge a retourné un à un tous ses arguments pour finalement obtenir gain de cause trois ans plus tard. « Un Coréen par exemple, qu’est ce que tu veux qu’il m’achète comme BD ? Tous les jours j’entends « Oh c’est la caverne d’Ali Baba ici ! » Les touristes voient la boutique comme une curiosité, mais au final ce ne sont pas eux qui vont acheter. »

Gagner de l’argent en vendant des livres, une difficulté que Valérie n’est pas la première à rappeler. Le salaire qu’elle dégage de son activité est en dessous du SMIC, et sûrement loin du salaire d’adjointe de direction dans une librairie de la chaîne Decitre. « Pour vivre, il faut vendre. J’ai encore parfois du mal à me rappeler qu’une librairie est avant tout un commerce. J’ai plus la passion du conseil que celui de la vente. »


Le choix des livres :

A chaque fin de mois, c’est la même parade. Les particuliers sont de plus en plus nombreux à venir vendre les vieux bouquins poussiéreux qui encombrent leurs bibliothèques. Une fin de mois qui se situe aux alentours du 15, « c’est très net depuis septembre » ajoute Markus. Il y a aussi les habitués, persuadés d’avoir un trésor dans la bibliothèque familiale : « Des gens se sont aperçus qu’il y avait un bouquiniste dans leur rue après avoir vu cette page Facebook! » et « Lorsque les gens basculeront vers le numérique, les bouquinistes vont souffrir. Qui irait acheter un livre numérique d’occasion ? »

« Au début, je faisais un peu de tout, je vendais des « poche », des CDs. Ce n’est qu’après que je me suis spécialisé dans les livres anciens et ceux consacrés à la chasse et la pêche. C’est essentiel dans notre métier, avoir un thème sur lequel on est incollable, ça permet de fidéliser le client. Je publie régulièrement des catalogues pour les tenir au courant des nouveautés. »

Concernant le développement de l’offre sur internet et du livre numérique, Serge ne semble pas spécialement effrayé. Les bandes dessinées en vente sur Leboncoin ou Ebay sont d’après lui soit sous-cotées soit surévaluées, mais en tout cas rarement dans la norme du marché. « Les collectionneurs continuerons à acheter, ils aiment le contact avec le libraire et toucher l’objet de leur envie. Ils ne se satisferont pas d’un livre virtuel. » « Personnellement, je cherche une série de BDs depuis 12 ans, et malgré internet, je ne l’ai toujours pas trouvée. »

« C’est vrai qu’internet a bouffé une partie des ventes, il y a des gens qui n’achètent plus que sur internet. Mais il y en a encore beaucoup qui cherchent dans une boutique ce qu’ils ne trouveront pas sur le net, à savoir le conseil et le contact avec l’autre. Je fais un beau métier. »


Tout ça pour vous demander si, un de vos enfants vous disant un jour qu'il désirerait être bouquiniste, vous le féliciteriez pour cette décision [un bon plan pour vous débarrasser de toutes ces caisses !], ou bien si vous feriez tout pour l'en dissuader [vous vous dépêcheriez alors de brader - ou donner - toutes ces caisses au plus vite !] … Pierre

samedi 26 avril 2014

Charles-Hubert Millevoye, un romantique dans une reliure de la même couleur…

La courte carrière de Charles-Hubert Millevoye commence en 1800.  A peine quinze ans plus tard, elle sera terminée.


Durant son enfance, sa fragilité extrême alarme ses parents qui l’entourent de soins exagérés. Si son état de santé n’est pas aussi stable que celui des autres garçons de son âge, Millevoye développe avec une rapidité sans égale ses facultés intellectuelles. Il dépasse ses condisciples par son intelligence et se consacre très tôt à la littérature.


L’adolescent tombe amoureux d’une fille dont le père ne veut pas qu’elle épouse un poète. Classique… mais romantique ! La bien-aimée est tellement désespérée, suite à la réaction de son père, qu’elle tombe malade et meurt peu de temps après (sic). Millevoye ne s’est jamais remis de cette perte qui se reflète dans un certain nombre de ses poèmes qu’il a regroupés sous le titre d’Élégies.


Au fil de sa courte vie, ses œuvres sont couronnées par plusieurs prix et distinctions dont le Grand Prix des Jeux Floraux qui lui a été décerné par l’Académie de Toulouse pour le poème « La chute des feuilles ».


Peu avant sa mort, il veut retravailler ses Œuvres complètes, mais la cécité lui refuse cet ultime projet – vraiment pas de chance ! Millevoye, qui est considéré comme l’un des précurseurs du romantisme, s’éteint en 1815 à l’âge de trente-trois ans.


Je vous propose aujourd'hui à la vente une édition, elle-même romantique, de ses œuvres. Elle a ceci de remarquable qu'elle est illustrée de gravures aquarellées et gommées d'une grande élégance. De plus l'éditeur, pour donner à son édition la touche finale caractéristique des impressions romantiques, a parsemé le papier de rousseurs régulières. On ne pouvait aller plus loin dans la perfection…  Pierre


MILLEVOYE (Charles Hubert). Œuvres complètes. Précédées d'une Notice biographique et littéraire par M. de Pongerville. Paris, Furne éditeur, 1835. Deux volumes in-16 (16 x 10,5). Reliure demi-basane noire à coins, plat bordé d'une roulette estampée, dos à 4 nerfs, roulette sur les nerfs, caissons estampés, titre en lettres dorées, toutes tranches marbrées, gardes colorées. XXIII, 244pp – 257pp. Portrait de l'auteur et de 4 figures hors texte de Tony Johannot, gravés sur acier par Joubert, Magne et Mauduit. Des rousseurs. Bel état.  Vendu

vendredi 25 avril 2014

Histoire de France : Dominique Fleuret : journal d'un grognard racontant la mentalité des soldats de Napoléon…


Voici un ouvrage qui est un témoignage de la mentalité et de la vie du militaire pendant l'Empire. Ecrit simplement, sans langue de bois, il donne une image un peu moins édulcorée des campagnes napoléoniennes que celle présentée  dans nos manuels scolaires républicains...


Napoléon prétendait gagner ses batailles « avec les rêves de ses soldats » ; en fait, il les gagnait surtout avec leurs jambes. Il fallait aussi tenir compte du fourniment qu'ils devaient porter : le sac, le fusil, les cartouches, la giberne, le tout pesant pas loin d'une trentaine de kilos, sans compter les marmites et les bidons de compagnie qu'on trimbale à deux et qu'on abandonne à la première occasion quitte à le regretter le soir, quand ils manqueront pour faire la soupe.


Tous n'étaient pas aussi solides ! : après de longues et épuisantes marches, un corps d'armée de 100 000 hommes pouvait laisser derrière lui 20 à 30 000 traînards, qui se répandaient ensuite dans le pays et se livraient au pillage. Dans la Grande Armée, le tiers des hommes était à la traîne et ne prenait pas part au combat.


Quant aux blessés des batailles, ils demeuraient là où ils étaient tombés, s'ils ne pouvaient s'écarter du lieu du combat par leurs propres moyens : la règle était formelle. A la veille de chaque bataille, l'ordre du jour, commenté par les officiers au bivouac, ne manquait pas de rappeler qu'il était interdit sur l'honneur de quitter les rangs au cours du combat pour porter secours aux blessés, et encore plus de les transporter à l'arrière. On voyait trop souvent des soldats compatissants se mettre à trois ou quatre pour porter des blessés vers une ambulance problématique... puis oublier de rejoindre ensuite leurs camarades sur la ligne de feu !


Ces malheureux
devaient donc attendre que la bataille s'éteigne pour espérer un secours. La nuit tombée, leurs appels retentissaient, auxquels répondaient parfois des camarades cependant exténués, qui consentaient à les rassembler auprès des feux allumés ici et là, jusqu'au lever du jour.


Apprenti serrurier, Dominique Fleuret (arrière grand-père de Fernand Fleuret, l'écrivain) est appelé au service en 1807. Il part pour l'Espagne sur laquelle il donne le point de vue du combattant sans jamais s'élever au dessus de la routine quotidienne. Fait prisonnier par les anglais, Fleuret est libéré en 1814. Il reprend du service à Waterloo. Une époque où le courage était une chose banale… Pierre


FLEURET (Dominique). Description des Passages. Paris, Firmin-Didot, 1929. 1 volume  in8. Broché à couverture illustrée cartonnée. 162 pages + table des illustrations hors-texte. 7 planches hors-texte dont 4 planches en couleurs sur double page (reproductions d'images d'Epinal) et une planche dépliante in fine (état des services). Bon état, non coupé. 28 € + port


FLEURET (Dominique). Description des Passages. Paris,  Firmin-Didot, 1929. 1 volume  in8. Broché à couverture illustrée cartonnée. 162 pages + table des illustrations hors-texte. 7 planches hors-texte dont 4 planches en couleurs sur double page (reproductions d'images d'Epinal) et une planche dépliante in fine (état des services). 1/20 exemplaires numérotés sur papier bleu [n° 43 du tirage de tête].  Bon état. 68 € + port

jeudi 24 avril 2014

Confessions de Saint Augustin. Une traduction de 1722 toujours d'actualité…


S'il fallait résumer les Confessions de Saint Augustin, nous pourrions dire qu'il s'agit d'une autobiographie étayée de réflexions sur la foi chrétienne. Pas étonnant donc, qu'une nouvelle traduction des Confessions soit rebaptisée : Les Aveux. Pourquoi une nouvelle traduction des Confessions ? C'est le traducteur qui nous répond : " Traduire, pour Frédéric Boyer, ce n’est pas trahir, comme on dit souvent, mais permettre à une œuvre ancienne de s’insérer dans la culture contemporaine pour y devenir à nouveau vivante ". Et les Confessions de Saint Augustin sont encore lues aujourd'hui.


Par qui ? Par ceux qui s’éveillent à l’amour de la sagesse ; qu'elle soit païenne ou religieuse. Et cela peut commencer assez jeune... On connait même des lecteurs de moins de 60 ans !


Augustin fut l’homme qui fit le lien entre l’Antiquité et le Moyen-Age dans l'interprétation des dogmes de la religion chrétienne, d’où son influence qui s’étend jusqu’à nous ! Car, s’il a été le maître du Moyen-Age, il n’a pas achevé son service dans l’Église et la société, et il peut encore beaucoup nous apporter aujourd’hui. On est surpris de la modernité d’une pensée, pourtant marquée par son époque, mais imprégnée de la Parole de Dieu, et d’une humanité qui nous touche toujours profondément


Je rappelle qu'Augustin d’Hippone (354 - 430) est un philosophe et théologien chrétien de l’Antiquité romaine, évêque d’Hippone. Il est l’un des quatre Pères de l’Église latine (avec Saint Ambroise, Saint Jérôme et Saint Grégoire) et l’un des 33 docteurs de l’Église.


Son tombeau se trouve à Pavie. Après Saint Paul, il est considéré comme le personnage le plus important dans l’établissement et le développement du christianisme occidental.


Je vous propose aujourd'hui une édition de 1722, en langue française, des Confessions de Saint Augustin. Elles ont ceci d'agréable que, hormis la longue table des matières qui vous indiquera les points qui pourraient vous sembler obscurs dans les termes employés, un petit sommaire en tête de chapitre vous sera  fort utile pour aborder la lecture. Il y a treize livres scindés en de nombreux chapitres. Tout ceci se lit donc à tête reposée… Pierre


SAINT AUGUSTIN. Les Confessions de S. Augustin traduites en françois sur l'édition latine Des PP. BB de la Congrégation de Saint Maur, avec des notes & de nouveaux Sommaires des Chapitres par M. Du Bois, de l'Académie Françoise. Nouvelle édition. A Paris, chez Jean Baptiste Coignard , 1722. Un volume In-8. Reliure plein veau, dos à 5 nerfs, caissons fleuronnés, titre encadré de deux filets dorés, roulette sur les coupes, tranches mouchetées. [1f bl], [6ff titre-front], xxv, [1p sommaire], 606pp, [33ff], [1f bl]. Signes discrets de restauration. 85 € + port

mercredi 23 avril 2014

Petit catalogue d'ouvrages illustrés par Grandville...


Voici un florilège d'ouvrages  illustrés par Grandville. Pour chacun d'entre eux, j'ai fait un seul cliché. La notice décrit le reste mais je suis à votre disposition pour vous envoyer d'autres clichés sur demande à 13gandillet@gmail.com. Je compléterai cette liste au fur et à mesure de mes achats…

GRANDVILLE (J.-J.). Vie privée et publique des animaux. Vignettes par Grandville, publiée sous la direction de P. J. Stahl avec la collaboration de Balzac, Louis Baude, Emile de La Bédollière, Jules Janin, Alfred de Musset, Charles Nodier, George Sand, Louis Viardot. Paris, J. Hetzel, 1868. Un volume In-4. Reliure demi chagrin rouge, plat estampé, dos à nerfs orné, gardes colorées.636 pp. Très nombreuses illustrations in texte. Des rousseurs irrégulières. 60 € + port

GRANDVILLE, Jean-Jacques. Les Fleurs animées. Introductions par Alphonse Karr, texte par Taxile Delord. . Botanique des dames  par Alphonse Karr. Horticulture des dames  par Alphonse Karr. Paris, Gabriel De Gonet, 1847. Cartonnage d'édition : pleine percaline bleu, plaques dorées avec médaillon central représentant une jeune fille et entouré d'un filet d'encadrement à motifs végétaux, dos lisses fleuronnés dorés, tranches dorées. Signature de la plaque par Haarhaus et de la reliure par Lenègre sur le premier plat. Contenant des illustrations protégées par des serpentes. 2 volumes petit in-4 (19 X 27). 2 frontispices gravés sur bois, 50 gravures sur acier en couleurs, et 2 planches en noir pour la Botanique. Tome I : 262 pages, frontispice et 28 planches coloriées hors texte. Tome II : 236pages, frontispice et 22 planches coloriées + 2 en noir et blanc. Des rousseurs, quelques discrètes traces de restauration de percale, quelques cahiers légèrement décalés. Ensemble très correct. 720 € + port

GRANDVILLE, Jean-Jacques. Les Fleurs animées. Introductions par Alphonse Karr, texte par Taxile Delord. . Botanique des dames  par Alphonse Karr. Horticulture des dames  par Alphonse Karr. Paris, Gabriel De Gonet, s.d (1857). Cartonnage d'édition : pleine percaline bleu nuit, plaques dorées polychromes avec médaillon central représentant une jeune fille et entouré d'un filet d'encadrement à motifs végétaux, dos lisses fleuronnés dorés, tranches dorées. Signature de la plaque par Haarhaus sur le premier plat. Contenant des illustrations protégées par des serpentes. 2 volumes petit in-4 (19 X 27). 2 frontispices gravés sur bois, 50 gravures sur acier en couleurs, et 2 planches en noir pour la Botanique. Tome I (première partie) : 260 pages, frontispice et 28 planches coloriées hors texte. Tome II (deuxième partie) : 236pages, frontispice et 22 planches coloriées + 2 en noir et blanc. Le tome I de notre exemplaire a eu un  réemboîtage ancien, fait par un professionnel. Les tranchefiles sont plus luxueuses que sur le tome II et un liseré de réemboîtage a été laissé sur la garde colorée. Peu de rousseurs, pas de défauts majeurs, exemplaire de collection. 1400 € + port

REYBAUD (Louis). Jérôme Paturot à la recherche d'une position sociale. Paris, J.-J. Dubochet, Le Chevalier et Cie, 1846. Un fort volume In-4 ( 27,5/19). Cartonnage éditeur, percal noire, encadrement de sept filets dorés sur les plats, armes fantaisistes de Jérôme Paturot dorées et estampées au centre du premier plat, fer doré représentant trois chapeaux avec chevelures au centre du second plat, dos lisse orné d'un fer représentant une échelle faite d'une plume et d'une branche pourvue d'aiguilles, sur laquelle montent M. et Mme Paturot accompagnés de divers attributs et d'un serpent, gardes colorées, toutes tranches dorées.  Reliure éditeur signée Haarhaus, le nom de l'auteur est tronqué et le "N" de Grandville est gravé à l'envers...  Première édition illustrée, comprenant de nombreuses vignettes dans le texte et 32 planches sous serpente, dont le frontispice, gravées sur bois d'après les compositions de Grandville. [5 ff titre], 460 pp. Des rousseurs irrégulières, quelques cahiers légèrement décalés, signes discrets de restauration. Rare en cartonnage éditeur. 420 € +port

GRANDVILLE. Petites misères de la vie humaine. Paris, Garnier, s.d (1870). Un fort volume In-4. Reliure demi- chagrin havane, dos à 5 nerfs, motifs dorés dans les caissons, titre et nom de l'auteur en lettres dorées, gardes colorées, tranche supérieure dorée . Nouvelle édition augmentée de nombreuses vignettes, tête de pages, culs-de-lampe, etc.  520 pages. Portrait-frontispice, titre grave, plus de 200 vignettes dans le texte, 50 planches par Grandville. Le texte est de  Paul Emile Daurand Forgues, dit Old Nick. (1813-1883). Pas de cahiers décalés, infimes rousseurs, très bel état. 185 € + port

GRANDVILLE (sous la direction de P. J. Stahl). Vie privée et publique des animaux avec la collaboration de nombreux auteurs, édition complète revue et augmentée en partie originale. Un fort volume in-4. J. Hetzel, librairie-éditeur, 1875.  Reliure demi chagrin noir, dos à nerfs avec filets entre les nerfs et motifs dorés, titre en lettres dorées, plat de percale noire estampée, gardes colorées, toutes tranches dorées. 636 pages. Très rares rousseurs, papier légèrement jauni. Très bel état d’ensemble. 115 € + port