samedi 30 juin 2012

La clef des champs par la Baronne de Montaran. Invitation au voyage...

 
Premier jour des vacances : Vous êtes sur la route, dans les embouteillages, peut-être… Je ne vais quand même pas vous embêter avec mes bouquins ! D'ailleurs, des bouquins, vous n'en prenez sûrement pas avec vous, trop heureux de pouvoir en acheter sur place ;-))


Tout à l'heure, un touriste, tiré par sa femme au musée Souleiado (où une excellente rétrospective est d'ailleurs présentée), a poussé la porte de la boutique. Il fait bon à l'intérieur… Il commençait à se sentir bien ; je le sentais serein. J'ai aussi senti que la proposition de son adorable épouse " Tu restes, gggrrrrr, ou bien on te reprend en passant ? " ne lui laissait pas le choix ! Il reviendra, j'en suis certain.


Un petit ouvrage sur une relation de voyage (non extra-conjugale) fera l'affaire. Je l'ai choisi recouvert d'une très élégante reliure romantique à plaque, sans rousseurs, avec des cahiers bien tenus aux tranches dorées, parfaitement illustré et dans un beau format qui va vous mettre de bonne humeur pour le week-end.

 
La clef des champs, c'est partir en voyage. C'est un peu la clef du bonheur… Vous voici donc parti en excursions dans les états vénitiens, dans le Tyrol, la Belgique, la Hollande, etc… La queue au péage, c'est de l'autre côté de l'autoroute !


Vous quittez Paris avec la joie du prisonnier qui va respirer l'air, car, pour lui, l'air c'est déjà la liberté. Vous quitter l'ennui, aussi ! Dans le tohu-bohu de votre vie parisienne, la vie s'émiette et s'use en détail, la journée s'achevant souvent sans que vous ayez même commencé ce que vous vous étiez promis de finir…

 
Avec le voyage, l'intelligence et l'enthousiasme se réveillent à vous. Vous aimez à marcher sans connaître l'heure de votre retour. Vous aimez regarder les étoiles et, tout à la fois, la pâquerette au sol, le nénuphar dans les marais, le capillaire dans le creux des rochers et la bergeronnette sur le jonc de la rive.


Savez-vous qu'en ce moment les oiseaux qui sont lève-tôt chantent leurs plus belles mélodies pour leur partenaire ? Devancez donc le soleil pour ces vacances à venir et profitez de la vie. Quelle joie ! Être heureux et caresser son rêve de bonheur… C'est tout ce que je vous souhaite en ce début de juillet, si vous partez en vacances. Les autres, pour se consoler, pourront m'acheter mes livres ;-)) Pierre


MONTARAN (Baronne de). La clef des champs. Excursions dans les états… Paris, Mandeville, libraire-éditeur, 1853. Reliure éditeur en percaline vert empire. Cartonnage estampé et plaque dorée sur les deux plats, dos avec motifs dorés et titre en lettres dorées, tranches dorées. Papier de garde jaune. Format grand in-8. Joli frontispice. 12 belles gravures à pleine page sous serpentes sans rousseurs. Beau papier avec infimes rousseurs. Reliure très bien conservée. Pour collectionneur exigeant. Vendu

vendredi 29 juin 2012

Catalogues Sourget. De l'or en barre...

Depuis toujours, j'achète mes livres chez Patrick Sourget, qui pour me remercier de ma fidélité m'envoie régulièrement ses catalogues.

Non ! Je blague… Non pas que je n'aimerais pas, mais ma bibliophilie n'a jamais été - et ne se hissera jamais, j'en suis conscient – au niveau des livres proposés par ce confrère. Créée il y a 25 ans par Patrick et Élisabeth Sourget, cette librairie ancienne a la réputation de proposer les plus beaux livres anciens d'Europe, de la Renaissance au début du vingtième siècle, et de publier les plus beaux catalogues semestriels de France. J'en propose quelques-uns à la vente aujourd'hui, histoire de compléter votre collection si vous êtes adeptes des rayonnages costauds ;-))

En fait, les catalogues Sourget ont sur moi le même effet que la lecture des cartes anciennes ou la manipulation de globes terrestres : Mon esprit prend le large ; je voyage… Je me mets à rêver à l'ouvrage improbable que je vais dénicher au fond du grenier d'une bibliothèque et qui assurera ma renommée de libraire et mon indécente aisance matérielle. On dira que j'ai changé, que j'étais plus simple avant…

Le parcours de Patrick Sourget ressemble, avec quelques années d'avance sur ces derniers, à celui de quelques confrères de mes connaissances ayant entamé une reconversion hasardeuse. Lui vient d'une école de commerce et travaillait pour un groupe bancaire. Elle (car Patrick Sourget doit beaucoup à son épouse*) était magistrate. Au tout début des années 1970, elle lui offre un petit in-12 dans une reliure flatteuse. Ce cadeau déclenchera chez lui un appétit inassouvi de beaux livres et l'installation de sa première librairie physique à Chartres en 1983.

Sa démarche n'est pas sans me rappeler le chemin vers l'excellence suivi, quelques années plus tard, par Hugues Ouvrard avant qu'il n'ouvre sa luxueuse librairie cosmopolite en plein cœur de Paris en 2015.

Le premier catalogue Sourget date de 1984 et doit sa réussite à l'envoi d'exemplaires fastueux aux grandes bibliothèques de renommée mondiale. Le Musée Paul Getty fut son premier client ! La réussite de notre confrère ne s'est pas faite, cependant, sans heurts. L'audace est toujours appréciée quand elle n'est pas ostentatoire… Et le luxe ostentatoire est justement la spécialité proposée par ce confrère. De là à confondre le produit et le boutiquier, le gué fut parfois facile à franchir pour ses détracteurs.

Il a cent façons d'être libraire d'ouvrages anciens. Le seul point commun entre tous ces professionnels reste une passion immodérée du livre et une grande capacité à évoluer en fonction de la conjoncture. On se perd en conjecture, néanmoins, pour savoir si cette évolution aboutira à leur disparition… Pierre


 Tous les catalogues sont proposés à 32 € + port


* Cela me rappelle un trait d'esprit entendu dernièrement lors d'un dîner mondain chez Philippe Gandillet : Mon voisin de chaise me dit en parlant d'un homme d'âge mur récemment marié à une réelle beauté de 20 ans sa cadette" Il doit sa fortune à sa première épouse et sa seconde épouse à sa fortune... "

jeudi 28 juin 2012

Sur l'Alpe fleurie avec Mister Flemwell...

Le charmant volume que je vous présente aujourd'hui contient toute une série de jolies descriptions des Alpes, au printemps, en été, en automne, avec les fleurs pour motifs. Il sera parfait pour vous faire patienter avant les longues ballades en montagne que vous avez sûrement programmées pour vos vacances. Le Premier étage fleuri est l'étage montagnard entre 600 et 1500 m d'altitude, avec ses forêts de hêtres, de sapins et de pins sylvestres. Le sous-bois regorge de fleurs classiques lorsque le soleil parvient à percer

Le Second étage est l'étage sub-alpin entre 1500 et 2200 m d'altitude, avec sa flore bien spécifique et ses forêts de conifères (Épicéa, Mélèze, Pins à crochet et Arole). La composition floristique de cet étage est bien spécifique; on peut y rencontrer parmi les plus visibles et les plus connues des espèces comme les crocus et les soldanelles que l'on trouve après la fonte des neiges et ensuite tout au long du printemps des espèces comme les plumets, la trolle, le sabot de vénus, l'aconit, l'ancolie pourpre, les anémones printanière et soufrée, la clématite des alpes, l'épilobe, la fritillaire, les lys orangé et martagon…

Après l'étage sub-alpin on distingue une zone de transition à arbrisseaux riche en rhododendron, genévrier nain et airelles dont les fruits nous donnent cette confiture au goût si caractéristique de sucre ;-))

Ensuite il y a l'étage alpin de 2200 à 3500 m d'altitude. Par définition cet étage ne comprend ni forêts, ni buissons mais uniquement des pelouses et des rochers. Ces pelouses se présentent comme des paysages avec un tapis végétal relativement continu et très riche en espèces végétales. A cet étage on va rencontrer des espèces dont, parmi les plus connues, on peut citer l'edelweiss, la camomille, le génépi, la petite gentiane, la gentiane de kock, les joubarbes, le myosotis, les pensées, et encore plus haut le silenne en forme de coussinet ou la renoncule des glaciers. Dans les Alpes maritimes on peut rencontrer le rare Saxifrage florulenta. Le génépi macéré dans l'alcool donne une boisson au parfum d'eau de Cologne, très efficace pour donner le mal de tête quand on en boit trop. Mais ça, vous savez…

Dans certaines bibliographies un dernier étage est parfois noté, c'est l'étage nival qui désigne les strates végétales proche des neiges éternelles. Ce qui le différencie de l'étage alpin, c'est la discontinuité dans le tapis végétal. Les espèces sont peu nombreuses mais aucune n'y est spécifique.

Il est bien évident que tout ceci reste très schématique et qu'il peut exister de grandes variations suivant les facteurs vus précédemment comme les facteurs climatiques ou le sol. Vous trouverez tout ceci bien mieux décrit dans l'ouvrage que je propose à la vente, aujourd'hui. Il pourrait paraître surprenant qu'on doive cette admirable description à un étranger, Mr. Flemwell en l’occurrence, n'est-il pas ? C'est que les Alpes ont toujours été très cosmopolites ! Pierre

FLEMWELL G. Sur l'Alpe fleurie. Promenades poétiques et philosophiques dans les Alpes (Savoies et Suisse). Adapté de l'anglais par L. Marret et L. Capitaine. Préface de Henry Correvon. Avec 63 illustrations dont 20 planches hors texte en couleurs. Paris, Société d'édition des sciences naturelles L. Marret, 1914. Reliure demi basane tabac, dos à cinq nerfs, titre et nom de l'auteur en lettres dorées. Un volume grand in-8, XI (+1) + 248 pp + 2 ff. + 20 planches en couleurs d'après les aquarelles de l'auteur. Très bel exemplaire fort bien relié. 70 € + port

mercredi 27 juin 2012

15 juin - 15 octobre 2012 : Musée imaginaire du Moyen Age au Château de Tarascon…

Renouant avec la tradition de la cour royale des princes d’Anjou et comtes de Provence, qui accueillait déjà les artistes de leur temps, la Ville de Tarascon invite treize artistes contemporains à poser leur regard sur la thématique du bestiaire, dans le cadre de la nouvelle exposition du Musée imaginaire du Moyen Age, Bêtes, Monstres et Bestioles, dialogues autour du Moyen Age et de la création contemporaine.

Les artistes invités donnent leur vision de la fantasmagorie des représentations animales et investissent les salles gothiques et le jardin du château : Christian Lacroix et Pierre Milhau réinventent la tarasque, monstre totémique de Tarascon ; Lucien Clergue s’inspire des représentations des dames de cour et de leurs animaux de compagnie ; Dominique Angel s’approprie le roi des animaux du Moyen Age, l’ours ; Matthieu Faury investit la thématique du pouvoir et présente le singe-roi et sa cour ; Maïder Fortuné réinterprète la licorne médiévale ; Bernard Pourrière métamorphose l’oiseau et le poisson par le biais de la technologie ; Johan Creten illustre la ruche humaine ; Nicolas Rubinstein dialogue avec le passé carcéral du monument en revisitant la figure du rat, compagnon du prisonnier ; Anouk Bollon fait revivre les prisonniers du château ; Violaine Laveaux sculpte un bestiaire où se croisent animaux réels et hybrides ; Ariane Michel explore la relation entre les hommes et les animaux, en inversant les points de vue le temps d’une projection ; enfin, Marie Voignier invite le visiteur à partir à la recherche d’une créature mystérieuse.

Ces artistes d’aujourd’hui ravivent la mémoire culturelle du lieu par leurs interprétations contemporaines des figures emblématiques du bestiaire médiéval, par le biais de la sculpture, du dessin, de la vidéo, de la photographie, du son et d’installations artistiques, et contribuent ainsi à renouveler l’esprit des lieux.

Le visiteur se perd dans le labyrinthe des appartements princiers, qui révèle au fur et à mesure les œuvres déployées dans les différentes salles du château : l’ancien salon du roi, le cabinet de curiosités du roi, la chapelle, les anciennes chambres de parement, chambres à coucher, ou bien encore chambres de retrait. Ces créations communient avec les décors et l’architecture du château, et instaurent un dialogue créatif avec l’histoire du monument et ses occupants successifs.

Cette exposition a pour écrin le cadre enchanteur du château de Tarascon, chef d’œuvre du patrimoine européen. Petit rappel historique avant votre visite… Le château de Tarascon est bâti de 1400 à 1435. Cette forteresse témoigne de la volonté des ducs d’Anjou et comtes de Provence, Louis II (1384-1417) et Louis III (1417-1434), de maintenir leur autorité sur les territoires de l’Italie du Nord et du Sud (Naples, Sicile). Elle constitue près de l’embouchure du fleuve Rhône, proche d’Arles, de Marseille et d’Avignon, la base territoriale de leurs ambitions méditerranéennes.

Le château possède une double fonction militaire et résidentielle. Il symbolise la puissance des ducs d’Anjou, cousins du roi de France. Son architecture guerrière évoque le Bastille Saint-Antoine élevée à Paris par le roi de France Charles V (1364-1380). Les aménagements de confort effectués dans le logis par le roi René Ier (1409-1480) manifestent des influences venues d’Italie.

En 1480, le château est occupé par une garnison placée sous l’autorité d’un lieutenant. En 1652, lors de la Fronde, la rébellion des soldats contre l’autorité du jeune roi Louis XIV aboutit à tirer le canon et la mitraille contre la forteresse : les impacts extérieurs et intérieurs datent de cette époque et non pas de la révolution comme beaucoup le croient !

Depuis le 1er janvier 2008, le château est redevenu la propriété de la Ville de Tarascon. Le Musée imaginaire du Moyen Age présenté aujourd'hui sur ce blog renoue ainsi avec la volonté constante de ses princes et de ses chevaliers des arts (on dit maintenant Monsieur ou Madame le maire et ses conseillers culturels) , qui invitaient dans leurs demeures les artistes de leur temps. Une exposition à ne pas manquer, bien évidemment, si vous passez à Tarascon pendant vos congés ;-)) Pierre

Commissaires de l'exposition : Aldo Bastié, Conservateur du château de Tarascon et Pascale Cassagnau, Inspectrice de la création artistique au Centre national des arts plastiques. Horaires d'ouverture : Le monument est ouvert tous les jours : Juin – Septembre : 9h30 – 18h30. La dernière entrée se fait 45 min avant la fermeture du monument. Tarifs : adulte (à partir de 25 ans) : 7 euros / jeune (18 – 24 ans) : 5 euros / très jeune (12 – 17 ans) : 3 euros / enfant (moins de 12 ans) : gratuit / groupe tourisme (à partir de 20 personnes) : 6 euros par personne. Une visite présentée par votre libraire préféré est envisageable pour les bibliophiles assermentés ;-))

mardi 26 juin 2012

Un Félibre Irlandais : William Bonaparte-Wyse par J. Charles-Roux.

La librairie Roumanille à Avignon

La généalogie n'est pas mon fort. Nous avons à côté de Tarascon, un charmant petit village du nom de Boulbon dont le château est, parait-il, à la vente. Il appartenait à l'ancienne famille des Raousset-Boulbon dont un ancêtre s'est illustré dans la bataille de la Sonore pendant l'expédition du Mexique (charmant pays qui serait un département français si nous y avions mis un peu du nôtre, il y a deux siècles). Ne revenons pas sur des événements qui fâchent ! Et puis, nous avions Zorro contre nous… L'affaire était perdue d'avance !


Il se trouve qu'une descendante de cette famille s'est mariée avec un Bonaparte, ce qui fait que la rumeur cloporte colporte que le château appartiendrait à un lointain cousin de Napoléon III ! Plus précisément à un descendant de William Bonaparte-Wyse (1826-1892), petit-fils de Lucien Bonaparte.


Celui-ci, Irlandais, fils d’ambassadeur d’Angleterre en Grèce, descendant des Bonaparte par sa mère, fut un ami proche de Frédéric Mistral et appartint au cercle très fermé du Félibrige. Un Irlandais félibre ? Eh, oui !


Paul Mariéton raconte que c’est en entrant dans la librairie Roumanille qu’il trouva des livres écrits dans un idiome inconnu, qu’il les imita et devient un champion fervent de l’idée… C’était un jeune Irlandais qui allait de par le monde, étudiait les pays et les peuples divers et distrayait sa mélancolie en philosophe. Il avait beaucoup lu, erré, vu.


A la lecture de Mireille, il apprend la langue d’oc, devient un fidèle et ami de Frédéric Mistral. Il publie Li parpaioun blu, pouesio prouvençalo préfacé par Mistral en 1868. Reçu membre correspondant de la Société archéologique de Béziers, en 1868, il préside les fêtes félibréennes de Forcalquier et publie de nombreuses pièces en langue d’oc.


Mistral dira qu’il a élargi l’envergure des ailes du Félibrige et qu’il l’a emporté plus haut que les Alpilles natales. Je vous propose, aujourd'hui un magnifique ouvrage de J. Charles-Roux (ce nom vous dit peut-être quelquechose ?). Il s'agit de sa correspondance commentée et particulièrement bien illustrée avec le prix Nobel de littérature. La qualité de l'impression ravira le bibliophile amateur de régionalisme ou attaché à l'histoire de la famille Bonaparte. Pierre


CHARLES-ROUX (J) Un Félibre Irlandais. William Bonaparte-Wyse. Sa correspondance avec Mistral. Paris, Librairie Alphonse Lemerre, 1917, Un Volume In-4 , 1 ff., 1 faux-titre, 1 frontispice, 1 titre en impression noir et rouge orné d'un blason, 1 ff., 347 pp., 4 ff. avec 207 illustrations dont 30 hors texte et 42 autographes. Exemplaire sur beau papier avec illustrations sous serpentes. Broché à couverture rempliée parfois non rogné. L'ouvrage de Charles-Roux retrace sa vie et son œuvre et il est important pour la connaissance du Félibrige et des relations entre ses membres. Édition originale n° 7 sur papier Japon. Très bel exemplaire. Vendu

lundi 25 juin 2012

Atlas de la Géographie ancienne, du moyen-âge, et moderne par Delamarche...

Carte de la fière Albion

Félix Delamarche est un géographe français né à la fin du XVIIIe siècle et mort au milieu du XIXe siècle. Il succéda à son père, Charles François Delamarche. Félix Delamarche prit la tête de la maison d'édition géographique familiale à la mort de Charles François Delamarche en 1811, maison qui continuera avec une troisième génération de "Delamarche", ensuite.

Cette longue aventure débuta lorsque Charles François Delamarche acquit le fond de Didier Robert de Vaugondy en 1778, après avoir collaboré avec lui dans l’édition d’atlas. Didier de Vaugondy cessera d’éditer des globes mais ne cessera pas son activité et, de 1784 jusqu'à sa mort en 1786, il collaborera à la fabrication d'un globe terrestre de 8 pieds (245 cm),

Dès l’année suivante, Delamarche est en mesure de présenter son premier globe en se contentant de rajouter son nom (qu’il agrémente ensuite de “Successeur de Robert de Vaugondy, Géographes du Roi). Trois générations vont se succéder pour développer cet atelier, le plus important du monde, pendant un siècle.

Que de chemin parcouru depuis le Moyen-Âge ! A cette époque, les moines cartographes représentaient le monde comme un disque plat, entouré d'eau. Jérusalem en était le centre et l'on situait le Paradis quelque part en Orient... Galilée et les grands explorateurs firent trébucher cette conception du globe qui fait sourire aujourd'hui.

De même la définition selon laquelle un Atlas est un recueil de cartes géographiques n'est plus satisfaisant au milieu du 19eme siècle. Le monde est "la terre des hommes" et, en conséquence, la géographie devient humaine, historique et politique...

On peut s'interroger sur la capacité qu'on eut nos aînés à représenter le monde sans jamais le voir d'en haut. Cela nous parait si simple, aujourd'hui, avec la photographie et les satellites espions !

L'ouvrage que je présente ici est en parfait état et d'une remarquable qualité avec ses cartes aquarellées montées sur onglet. De grand format, il reste à lui trouver l'étagère qui convient dans votre bibliothèque… Pierre

DELAMARCHE. Atlas de la Géographie ancienne, du moyen-âge, et moderne adopté par le Conseil Royal de l'Instruction Publique. Paris, chez l'Auteur, successeur de Robert de Vaugondy, Géographe du Roi, 1841.Un atlas de format in folio. 1 volume reliure demi basane fauve de l'époque, dos lisse muet, étiquette de titre imprimée collée sur le plat supérieur, page de titre, et un faux-feuillet (avertissement, et Table des cartes qui composent cet ouvrage). 37 cartes double-page gravées sur cuivre (in-plano), limites et contours coloriés à l'aquarelle, toutes montées sur onglets. 15 planches concernent la géographie ancienne ( (la planche 1 représente: un tableau des différents systèmes du monde par Delamarche), 3 planches concernent la géographie du moyen age, et enfin 19 planches concernent la géographie moderne dont une mappemonde. Des rousseurs régulières mais discrètes. Atlas bien complet de toutes ses planches. Très bel exemplaire. Vendu