lundi 11 juin 2012

Caran d'Ache ; Mieux qu'une plume… Un crayon !

Caran d'Ache, partenaire du Salon du livre ancien, quel joli clin d’œil rendu à ce célèbre illustrateur cher au cœur des bibliophiles : Emmanuel Poiré né à Moscou en 1858 et décédé à Paris en 1909 !












Après une enfance russe passé dans le culte d’un grand-père ayant fait la campagne de Russie dans les troupes de Napoléon, il vient à Paris en 1877, pour prendre la nationalité française et faire son service militaire. C'est sous le nom de Caran d'Ache (karandach :"crayon" en russe) qu'il se fit connaître comme dessinateur de presse. Il utilise pour cela le dessin d'humour, ou des séquences de dessins, qui ne s'appellent pas encore des bandes dessinées, mais qui en sont…












La rencontre du peintre Édouard Detaille sera déterminante pour sa carrière. Il trouve alors son style, son pseudonyme et parvient à placer ses dessins dans quelques titres prestigieux. Ses premiers dessins paraissent en 1880 dans La Chronique parisienne. C'est en 1881 que Caran d'Ache créé sa première BD, dans Tout Paris. D'autres journaux suivront, du Chat Noir que j'ai présenté ici au Rire, en passant par Le Figaro où tous les lundis il dessinera un dessin ou une séquence. Il dessinera aussi des images d'Epinal, et plusieurs de ses pages muettes, ou presque, seront réunies en recueils.












C'est d'ailleurs un recueil entièrement dédié au cheval dans l'antiquité, version humoristique, que je vous propose à la vente aujourd'hui. En bel état extérieur et intérieur, il ravira le collectionneur de dessins de Caran D'Ache et le spécialiste d'ouvrages d'antiquité ou d'hippiatrique ! L'improbable amateur des trois genres ne pourra résister à l'achat…












Graphiste virtuose
usant d’un trait souple, il oscille entre la caricature et le dessin documentaire. Dans le domaine de la bande dessinée, on peut voir en lui l’inspirateur de Benjamin Rabier (qu’il encouragea au début de sa carrière) et au XXe siècle, de Tardi, voire même des maîtres anglais et américain.Il est admiré par ses pairs, et s'il est - sauf pour les collectionneurs - tombé dans l'oubli, une exposition au salon d'Angoulême de la B.D, en 1998, lui rendit les honneurs de la postérité. A son propos, George Montorgueil disait en 1930 : « Il n'avait pas inventé les histoires sans parole qui restent son chef d’œuvre, mais pour la netteté du trait, l'exactitude des mouvements, la variété des sujets, pour l'esprit, la verve, la fantaisie, l'art probe et impeccable de ses petites suites, véritables comédies de mœurs et de caractères, il fut d'une originalité inégalée. » Le succès de Caran d'Ache dépassa nos frontières, comme en témoignent nombreuses de ses planchent parues aux États-Unis, de 1889 à 1891 et fort recherchées aujourd'hui. Pierre













CARAN D'ACHE. Les Courses dans l'Antiquité. Librairie Plon, Nourrit Cie, Imprimeurs-Editeurs, sans date (1898), 1 volume format à l'italienne in-4 de 34 x 25 cm environ, 64 pages montées sur onglet pour les illustrations à double page, reliure pleine percaline illustrée de l'éditeur. Menus défauts intérieurs. Bon état extérieur. 120 € + port

3 commentaires:

calamar a dit…

ah oui, il faudrait trouver un bibliophile, qui aurait dans un autre temps travaillé avec les animaux, disons un ancien vétérinaire, et qui s'intéresserait aux illustrés semi-moderne... vous devez bien avoir çà dans vos connaissances ?

Pierre a dit…

J'ai, en effet, d'excellentes relations mondaines ;-))

Beaucoup de modernité dans le trait de crayon de Caran D'Ache, non ? Pierre

calamar a dit…

oui, c'est assez frappant. S'il avait vécu 150 ans, il aurait pu continuer sans changer de style !