mardi 26 juin 2012

Un Félibre Irlandais : William Bonaparte-Wyse par J. Charles-Roux.

La librairie Roumanille à Avignon

La généalogie n'est pas mon fort. Nous avons à côté de Tarascon, un charmant petit village du nom de Boulbon dont le château est, parait-il, à la vente. Il appartenait à l'ancienne famille des Raousset-Boulbon dont un ancêtre s'est illustré dans la bataille de la Sonore pendant l'expédition du Mexique (charmant pays qui serait un département français si nous y avions mis un peu du nôtre, il y a deux siècles). Ne revenons pas sur des événements qui fâchent ! Et puis, nous avions Zorro contre nous… L'affaire était perdue d'avance !


Il se trouve qu'une descendante de cette famille s'est mariée avec un Bonaparte, ce qui fait que la rumeur cloporte colporte que le château appartiendrait à un lointain cousin de Napoléon III ! Plus précisément à un descendant de William Bonaparte-Wyse (1826-1892), petit-fils de Lucien Bonaparte.


Celui-ci, Irlandais, fils d’ambassadeur d’Angleterre en Grèce, descendant des Bonaparte par sa mère, fut un ami proche de Frédéric Mistral et appartint au cercle très fermé du Félibrige. Un Irlandais félibre ? Eh, oui !


Paul Mariéton raconte que c’est en entrant dans la librairie Roumanille qu’il trouva des livres écrits dans un idiome inconnu, qu’il les imita et devient un champion fervent de l’idée… C’était un jeune Irlandais qui allait de par le monde, étudiait les pays et les peuples divers et distrayait sa mélancolie en philosophe. Il avait beaucoup lu, erré, vu.


A la lecture de Mireille, il apprend la langue d’oc, devient un fidèle et ami de Frédéric Mistral. Il publie Li parpaioun blu, pouesio prouvençalo préfacé par Mistral en 1868. Reçu membre correspondant de la Société archéologique de Béziers, en 1868, il préside les fêtes félibréennes de Forcalquier et publie de nombreuses pièces en langue d’oc.


Mistral dira qu’il a élargi l’envergure des ailes du Félibrige et qu’il l’a emporté plus haut que les Alpilles natales. Je vous propose, aujourd'hui un magnifique ouvrage de J. Charles-Roux (ce nom vous dit peut-être quelquechose ?). Il s'agit de sa correspondance commentée et particulièrement bien illustrée avec le prix Nobel de littérature. La qualité de l'impression ravira le bibliophile amateur de régionalisme ou attaché à l'histoire de la famille Bonaparte. Pierre


CHARLES-ROUX (J) Un Félibre Irlandais. William Bonaparte-Wyse. Sa correspondance avec Mistral. Paris, Librairie Alphonse Lemerre, 1917, Un Volume In-4 , 1 ff., 1 faux-titre, 1 frontispice, 1 titre en impression noir et rouge orné d'un blason, 1 ff., 347 pp., 4 ff. avec 207 illustrations dont 30 hors texte et 42 autographes. Exemplaire sur beau papier avec illustrations sous serpentes. Broché à couverture rempliée parfois non rogné. L'ouvrage de Charles-Roux retrace sa vie et son œuvre et il est important pour la connaissance du Félibrige et des relations entre ses membres. Édition originale n° 7 sur papier Japon. Très bel exemplaire. Vendu

3 commentaires:

Léo Mabmacien a dit…

Merci Pierre pour les photos de la librairie et de la bibliothèque, on aimerait pouvoir s'y retrouver et fouiner dedans..
Léo

Pierre a dit…

Comme vous, j'aime bien voir à quoi ressemblaient les librairies anciennes, Leo, et j'imagine tous les ouvrages, à postériori géniaux, dont j'aurais pu faire emplette ! Pierre

Pierre a dit…

Quelques nouvelles des Bonaparte-Wyse glanées auprès de deux érudits locaux dont notre bon curé.

A l'entrée du cimetière de Boulbon, il y a le caveau de la famille. On retrouvera donc les descendants de la famille après leur acquisition par épousailles des vieux murs du château. La famille des (comtes) Raousset, qui avait fait fortune dans le passage fluvial entre Tarascon et Beaucaire, s'est liée tardivement avec les Bonaparte-Wyse.

Cette dernière famille existe sous le nom de Wyse-Bonaparte en Irlande. Certains auraient fait fortune au U.S.A et l'idée est venue à un héritier de reprendre la réhabilitation du château, il y a quelques années, sans succès. Il peut attendre encore un peu. Je rappelle qu'il a été démantelé sous Louis XI !

Pierre