mercredi 27 juin 2012

15 juin - 15 octobre 2012 : Musée imaginaire du Moyen Age au Château de Tarascon…

Renouant avec la tradition de la cour royale des princes d’Anjou et comtes de Provence, qui accueillait déjà les artistes de leur temps, la Ville de Tarascon invite treize artistes contemporains à poser leur regard sur la thématique du bestiaire, dans le cadre de la nouvelle exposition du Musée imaginaire du Moyen Age, Bêtes, Monstres et Bestioles, dialogues autour du Moyen Age et de la création contemporaine.

Les artistes invités donnent leur vision de la fantasmagorie des représentations animales et investissent les salles gothiques et le jardin du château : Christian Lacroix et Pierre Milhau réinventent la tarasque, monstre totémique de Tarascon ; Lucien Clergue s’inspire des représentations des dames de cour et de leurs animaux de compagnie ; Dominique Angel s’approprie le roi des animaux du Moyen Age, l’ours ; Matthieu Faury investit la thématique du pouvoir et présente le singe-roi et sa cour ; Maïder Fortuné réinterprète la licorne médiévale ; Bernard Pourrière métamorphose l’oiseau et le poisson par le biais de la technologie ; Johan Creten illustre la ruche humaine ; Nicolas Rubinstein dialogue avec le passé carcéral du monument en revisitant la figure du rat, compagnon du prisonnier ; Anouk Bollon fait revivre les prisonniers du château ; Violaine Laveaux sculpte un bestiaire où se croisent animaux réels et hybrides ; Ariane Michel explore la relation entre les hommes et les animaux, en inversant les points de vue le temps d’une projection ; enfin, Marie Voignier invite le visiteur à partir à la recherche d’une créature mystérieuse.

Ces artistes d’aujourd’hui ravivent la mémoire culturelle du lieu par leurs interprétations contemporaines des figures emblématiques du bestiaire médiéval, par le biais de la sculpture, du dessin, de la vidéo, de la photographie, du son et d’installations artistiques, et contribuent ainsi à renouveler l’esprit des lieux.

Le visiteur se perd dans le labyrinthe des appartements princiers, qui révèle au fur et à mesure les œuvres déployées dans les différentes salles du château : l’ancien salon du roi, le cabinet de curiosités du roi, la chapelle, les anciennes chambres de parement, chambres à coucher, ou bien encore chambres de retrait. Ces créations communient avec les décors et l’architecture du château, et instaurent un dialogue créatif avec l’histoire du monument et ses occupants successifs.

Cette exposition a pour écrin le cadre enchanteur du château de Tarascon, chef d’œuvre du patrimoine européen. Petit rappel historique avant votre visite… Le château de Tarascon est bâti de 1400 à 1435. Cette forteresse témoigne de la volonté des ducs d’Anjou et comtes de Provence, Louis II (1384-1417) et Louis III (1417-1434), de maintenir leur autorité sur les territoires de l’Italie du Nord et du Sud (Naples, Sicile). Elle constitue près de l’embouchure du fleuve Rhône, proche d’Arles, de Marseille et d’Avignon, la base territoriale de leurs ambitions méditerranéennes.

Le château possède une double fonction militaire et résidentielle. Il symbolise la puissance des ducs d’Anjou, cousins du roi de France. Son architecture guerrière évoque le Bastille Saint-Antoine élevée à Paris par le roi de France Charles V (1364-1380). Les aménagements de confort effectués dans le logis par le roi René Ier (1409-1480) manifestent des influences venues d’Italie.

En 1480, le château est occupé par une garnison placée sous l’autorité d’un lieutenant. En 1652, lors de la Fronde, la rébellion des soldats contre l’autorité du jeune roi Louis XIV aboutit à tirer le canon et la mitraille contre la forteresse : les impacts extérieurs et intérieurs datent de cette époque et non pas de la révolution comme beaucoup le croient !

Depuis le 1er janvier 2008, le château est redevenu la propriété de la Ville de Tarascon. Le Musée imaginaire du Moyen Age présenté aujourd'hui sur ce blog renoue ainsi avec la volonté constante de ses princes et de ses chevaliers des arts (on dit maintenant Monsieur ou Madame le maire et ses conseillers culturels) , qui invitaient dans leurs demeures les artistes de leur temps. Une exposition à ne pas manquer, bien évidemment, si vous passez à Tarascon pendant vos congés ;-)) Pierre

Commissaires de l'exposition : Aldo Bastié, Conservateur du château de Tarascon et Pascale Cassagnau, Inspectrice de la création artistique au Centre national des arts plastiques. Horaires d'ouverture : Le monument est ouvert tous les jours : Juin – Septembre : 9h30 – 18h30. La dernière entrée se fait 45 min avant la fermeture du monument. Tarifs : adulte (à partir de 25 ans) : 7 euros / jeune (18 – 24 ans) : 5 euros / très jeune (12 – 17 ans) : 3 euros / enfant (moins de 12 ans) : gratuit / groupe tourisme (à partir de 20 personnes) : 6 euros par personne. Une visite présentée par votre libraire préféré est envisageable pour les bibliophiles assermentés ;-))

11 commentaires:

sebV a dit…

Je reste toujours dubitatif sur ces mélanges de genre. Comme si il fallait farder nos monuments pour les rendre attractifs, alors qu'il y a temps à faire et à dire sur notre patrimoine !
Surtout sur la thématique du bestiaire médiéval qui est à lui seul fantasmagorique et passionnant si on sait le raconter avec talent (cf. le dernier livre de Pastoureau).
Mais comme je juge sans voir, mon avis n'a que peu d'intérêt ;)

Pierre a dit…

Cette exposition s'inscrit dans la tradition du Roi René d'inviter des artistes en son château. Ces œuvres vont meubler les grandes salles, vides de meubles et de velours. Cela étoffe...

La mode est à la mise en valeur de l'architecture de notre patrimoine, avec ses excès dans la vacuité. Une salle de scriptorium du Mont Saint-Michel vide... Il faut avoir vu le "Nom de le Rose" pour imaginer ! Des chapelles qui ne sont plus consacrées où l'absence voulue de croix et d’hôtel rend le lieu inexpressif...

J'ai proposé au conservateur de meubler une pièce du château avec du mobilier d'époque dès que j'ai fait fortune. Vous pouvez m'aider ;-)) Pierre

Anonyme a dit…

ça me dépasse un peu tout cette somme d'énergie (et d'argent) qu'on est capable de mobiliser au nom de l'Art Contemporain ... oui je sais je fais mon vieux réac... mais ça m'arrive parfois aussi.

Tout comme SebV je pense qu'on a tant à montrer tant à faire découvrir de notre riche patrimoine sans jouer les guignols avec parfois beaucoup de ridicule à la clé.

Moi ce que j'ai aimé il y a 2 ans à Tarascon, exposés dans le château, c'était les chartes et autres vieux grimoires sortis des réserves ou de je ne sais où.

Enfin... faut bien tourner les esprits modernistes (ou pas encore) vers ce qui les attend demain.

B.

Léo Mabmacien a dit…

Elle a l'air très bien cette exposition, n'en déplaise aux esprits grincheux. Et les photos sont belles !

Léo

Pierre a dit…

Comme toujours, nous oublierons les élucubrations ostentatoires de génies en manque de publicité pour ne retenir que le meilleur ;-)) Pierre

sebV a dit…

des noms ! :)

Pierre a dit…

Sur les 13 artistes qui proposent leurs œuvres, nous savons que certains trouveront immédiatement la renommée, d'autres pas... Untel est déjà connu. Il faudra à certains qu'ils disparaissent pour être enfin encensés. C'est le cas pour les artistes maudits ! Qui aurait misé sur Rimbaud jeune ? Pierre

sebV a dit…

Verlaine vieux !

Pierre a dit…

Excellent ! "J'aime" comme dirait FB. Pierre

Anonyme a dit…

Tout cela est bien heureux.
Il n'y a pas de mélange de genres, c'est toujours du genre humain et de sa fébrilité créatrice dont il s'agit. Pour qu'une pierre, un bout de métal ou une feuille de papier nous émeuve il faut que l'homme y ait déposé son empreinte, que celle-ci nous raconte quelque chose, quelle que soit l'époque, l'époque importe peu. L'artiste ne crée pas pour lui ni pour une époque.
Vous l'aurez compris : j'adore !

Jean-Michel

Textor a dit…

Cela donne envie de partir en vacances
T