jeudi 30 juillet 2009

Monastère de la Visitation. Coutumier 18eme siècle



Car, comme je vous le disais tout à l'heure, on ne rentrait pas comme cela chez les sœurs de la Visitation… Les règles en ont été établies par Sainte Jeanne de Chantal et Saint François de Sales dans un Coutumier qui a été adapté ensuite à son époque. Les bases en sont restées les mêmes. Pas les détails !

"Des jeunes filles" : L'on peut recevoir pour quelque digne occasion deux ou trois, ou quatre au plus, âgées d'environ dix ou douze ans s'il se peut ; que si on trouve convenable de les prendre plus jeunes, qu'elles soient d'un age à ne pas troubler la bonne quiétude du monastère, et tant qu'il sera possible portées à être religieuses : et pour les pays où les filles s'avancent d'esprit & de corps d'avantage qu'en ces quartiers, comme en Provence &; Languedoc, on en pourra recevoir cinq ou six… (sic)

"Des mortifications aux quelles il faut exercer les Novices" : De même à celles qui ne tiendront pas les mains jointes, il faudra commettre deux sœurs qui leur soutiendront les bras, autant de temps que la maîtresse trouvera bon au réfectoire ou ailleurs… (sic)

"Du soin de la santé des sœurs". Il faut avoir un soin modéré de conserver la santé, & prévenir les maladies, & pour ce… toutes les sœurs feront tous les jours quelques exercices corporels ; comme de travailler le jardin, de porter du bois et de nettoyer et balayer le Monastère… (sic)

Avant de poursuivre, rappelons que pas plus hier qu'aujourd'hui, la Visitation n'est un "Ordre mendiant". Son autonomie financière résulte du Coutumier. Les sœurs, pour être admises, doivent déposer une somme à leur entrée dans la vie religieuse. Il s'agit de la "dot spirituelle". Cette expression qui ne laisse pas d'étonner a fait dans l'imagerie populaire, des Visitandines, des épouses de Jésus Christ. En fait cette "dot" est un capital que le monastère usufruitier se charge de faire fructifier mais que la sœur peut léguer, ou non, à son décès à la communauté. Aujourd'hui, pour survivre, les sœurs accueillent en leurs locaux calmes et spacieux des hommes et des femmes en quête d'introspection ou des groupes de réflexion chrétienne. Elles vendent aussi (pas toujours bien) les produits de leur travail.


PICAUD, FOISSELON. Splendeurs dévoilées, cinq siècles d'art à la visitation. In-4, cartonnage éditeur, Editions d'art Somogy, Paris 2007. Vendu
VERON-DENISE, PICAUD, FOISSELON. De fleurs en aiguille, l'art de la broderie chez les Visitandines. In-4, cartonnage éditeur, Editions d'art Somogy, Paris 2007. Vendu


Donc, les Visitandines ne comptent pas sur la charité pour vivre. Mais un petit coup de main…

mercredi 29 juillet 2009

Le monastère de la Visitation de Tarascon


En 2010, nous fêterons les 400ans d'existence d'une communauté religieuse bien ancrée à Tarascon. Les sœurs de la Visitation ou Visitandines. Le dimanche 6 juin 1610, une foule émue et sympathisante accompagnait Madame Jeanne de Chantal, deux autres sœurs et trois novices pour créer ce qui allait être le premier Monastère de la Visitation. 400 ans après, nous nous apprêtons à fêter cet événement et j'ai la chance d'apporter à l'exposition de vieux ouvrages retraçant l'histoire de la communauté, ma modeste contribution de libraire. C'est avec l'appui de François de Sales et la caution d'un ordre Catholique ballotté entre protestantisme et Jansénisme que s'organise cette communauté. Que dire en trois mots de ses membres ?


Elles sont sœurs cloîtrées et contemplatives. Pragmatiques, elles ont survécu à tous les tourments révolutionnaires et anticléricaux. Ancrées dans le monde, elles ont su préserver l'autonomie financière de leur monastère. Pauvres et humbles, elles attirent la sympathie et le respect. Mais que font-elles toute la journée se demandent les bonnes âmes en entendant le son des cloches appelant aux offices. Elles prient pour tous ceux qui ont besoin de réconfort et qui sont heureux de se retrouver avec elles dans les moments difficiles. C'est vrai que je les aime bien, les Visitandines. J'aimais bien cette parenthèse dans mon activité vétérinaire quand j'allais soigner leurs vaches cloîtrées… Fidèles à Sainte Jeanne de Chantal (Grand-mère de Madame de Sévigné et cousine de Bussy-Rabutin), elles ont développé un grand sens du détachement des biens de ce monde. Fidèles à Saint François de Sales, elles ont amplifié le culte eucharistique. Fidèles à leur dénomination, elles ont, comme Marie visitant sa cousine Elisabeth, mis en exergue la bonté généreuse et la gaîté de la foi.


Je vous propose pour approfondir ce survol un petit livre interne à la Visitation dont je tire quelques profits avec repentir…


DULAC (Mmes J et J). Monastère de la Visitation Sainte-Marie de Tarascon ou la parabole des talents. 1993, broché, imp Paul Roubaud, in 8, 144pp. 18€ port compris.

Demain, je vous parle des coutumiers du 18eme siècle qui régissaient les conditions de l'entrée des sœurs au monastère. Passionnant !

lundi 27 juillet 2009

Causerie du lundi de Philippe Gandillet. Le tour de France


Le sport, c'est la santé.

C'est aux jeunes bibliophiles d'aujourd'hui que je veux dédier ce billet. Il est de tradition d'opposer la passion des livres et celle de la "Petite Reine". C'est méconnaître une ancienne tradition qui perdure chez nos champions cyclistes d'aujourd'hui.


Les fervents qui se passionnent pour le "Tour de France" ignorent que ces héros modernes sont aussi, pour beaucoup, des amateurs d'ouvrages anciens. J'en veux pour preuve la remise traditionnelle du maillot à tranchefile qui récompense, chaque semaine, le coureur qui a relié les étapes entres elles. C'est dire…


Les cyclistes bibliomanes les plus mordus se font même remplacés par des nègres (le terme est politiquement incorrect et je m'en excuse auprès des cyclistes de couleur) lorsque, lors d'une étape, ils sont amenés à passer près d'une librairie ancienne généreusement pourvue d'ouvrages de qualité. C'est ainsi que Lance Armstrong, passant à Arles, m'a demandé de le remplacer pour une étape afin de visiter la librairie de Pierre dont la notoriété a déjà dépassée les océans…

J'ai la chance d'être un cycliste émérite ayant quelques points communs avec ce coureur (prestance, morphologie avantageuse, anglais impeccable et age en rapport). Il m'était facile de rendre ce service à Lance en espérant par ce biais que Pierre pourrait, grâce aux achats escomptés, de ne pas m'emprunter d'argent pour finir le mois cette fois ci.


J'avais amené quelques ouvrages pour la course car je savais que le train serait tranquille jusqu'à la montée du dernier col de quatrième catégorie. "Juste assez pour étancher ma soif et nourrir mon esprit" avais-je dit avec un léger accent texan propre à duper son entraîneur. Pierre m'ayant demandé d'étudier quelques catalogues anciens de matériel vélocipédique qui traînaient sur ses rayonnages, je vous soumets quelques clichés que j'ai pris en roulant. Il vous propose aussi un petit roman ayant comme héros, un cycliste du début du siècle dernier. J'ai bien aimé. J'ai lu la fin en diagonale car la ligne d'arrivée approchait mais je peux néanmoins vous le conseiller.


DIEUDONNE (R). Le marchand de kilomètres. Paris chez Berger-Levrault, 1932, broché, 1932, Bon état. 20€ port compris.

Il n'y a vraiment que la natation qui soit incompatible avec la lecture, quand on y pense…

samedi 25 juillet 2009

Rabelais en Avignon


Les amis de Philippe Gandillet sont mes amis.
Et quand ils reviennent du festival d'Avignon, ils me racontent leurs journées en s'inspirant d'un écrivain qui y a séjourné avant eux… Merci, JPP.

" Philippe Gandillet - légèrement indisposé par la mise en application de diverses recettes choisies dans Le Cuisinier Royal auxquelles son organisme délicat, inutilement mortifié de surcroît par une ascèse superfétatoire, n'a su résister – m'a fait l'honneur de me demander quelques billets de saison en intermède de ses brillantes causeries du lundi (Sainte Beuve, ora pro nobis),
C'était beaucoup d'honneur pour le béotien que je suis. Mais cédant à sa pressante et amicale demande, je ne pus qu'accepter.


De retour dans ma thébaïde, il me fallut bien trouver un sujet. Restons local, me dis-je. En la belle cité des Papes, se tient le festival du même nom et je songeais alors au Veme livre de Pantagruel et à l'Isle Sonnante dont Rabelais fit si parlante description. Que les lecteurs bénévoles « beuveurs infatigables et autres » se rapportent au Prologue de cet ouvrage.
Aborder Avignon, en ce mois de juillet, est saisissant : « Le bruit de loing venant, fréquent et tumultueux » n'est certes plus celui de « cloches grosses, petites et médiocres, ensemble sonnantes dès jours de grandes festes » mais celui de force cris, interpellations de toutes sortes, piètinements d'une multitude, sons d'instruments divers et improbables, discours logorrhéiques plus variés qu'à Babel proférés de tous côtés par bonimenteurs et batteleurs qui vous assaillent et vous étonnent.

Et si Pantagruel et ses compagnons durent péniblement jeûner quatre jours avant de pénétrer sur l'Isle, cela leur serait encore plus difficile aujourd'hui tant sont tentantes les sollicitations des aubergistes et restaurateurs qui concourent à la presse emplissant les rues.
Mais les oiseaux qui peuplent la ville ne sont plus Clergeaux, Monagesses, Prestregaux et autres Abbegesses et Evesgaux. On y rencontre maintenant histrions, théatreux saltimbanques, gens de trétaux et de musique, intellectuels de haut lignage et bien en cour comme matamores inconnus prêts à croquer le monde, courtisans du In et peuple du Off. Ce ne sont plus chapelles,églises ou couvents qui abritent ces volatiles colorés mais théatres petits ou grands,salles de tout volume,garages reconvertis,anciens cinémas,cours d'école ou de lycée voire d'honneur jusqu'à celle du Palais des Papes,

Et tout ce monde parle, chante, mime, saute, déclame, s'agite dans un joyeux désordre d'affiches hautes en couleurs tapissant les murs de la vieille cité qui s'encanaille chaque été dans ce magnifique bouillonnement (forcément de culture…)
Puis bien sûr « les oiseaux de l'Isle Sonnante estoient tous passagers (et) une fois avolés retournent au monde où ils furent connus...bien tard et à regret...Celà de rien ne nous mélancholie... »
Craignant maintenant de lasser les aimables visiteurs de ce site, je les renvoie à l'oeuvre bien supérieure de mon ancien et estimé confrère le bon docteur Rabelais et aux faicts et dicts héroiques du Bon Pantagruel. "


RABELAIS François ; Oeuvres, 6/6 Tomes, 1971, Ed. Michel de l'Ormeraie 1970 Grand in 8, reliure éditeur skaivertex bordeaux, motifs en dorure, tranches dorées, Etat quasi neuf, dos insolé. Livres Rares et Précieux (avec certificat), illustrations de Gustave Doré, composé par Feu Mr Alcofribas. T1: Livre très horrifique du grand Gargantua, 263 pages. T2: Pantagruel Roy des Dipsodes, 201 pages. T3: Des faicts et dicts du Bon Pantagruel, 242 pages. T4: Des faicts et dicts du Noble Pantagruel, 279 pages. T5: Des faicts et dicts du Bon Pantagruel, 217pages. T6: Pantagrueline prognostication certaine, véritable et infaillible pour l'an perpétuel, 262 pages. Vendu


Le festival d'Avignon se termine. Le festival D'Aix et les Chorégies d'Orange nous combleront-ils aussi ?… Pierre

jeudi 23 juillet 2009

Le coin du vétérinaire. Garsault et les musaraignes.


Des morsures de bêtes venimeuses et de musaraignes.

" Il arrive quelquefois que des serpents, aspics et musaraignes peuvent mordre ou piquer les chevaux dans les pâturages, alors le cheval vient à enfler, le venin court dans les veines et quand il a gagné le cœur, il suffoque le cheval, & cela en deux fois vingt quatre heures. " Garsault (A de) : Le nouveau parfait Maréchal, 1771.


Ce petit rongeur est donc dangereux ! Cette croyance remonte, de façon certaine à l'antiquité. Dans les Hippiatrica romains, Apsyrte et Hippocrate le vétérinaire le mentionne et on retrouve l'information dans le traité de Jean Jourdain ( Le Parfait Cavalier ) daté de 1655.

On retrouve la description de cette affection dans le traité de Solleysel (J de ) , Le Parfait Maréchal, 1713, page 313. " D'abord qu'on aperçoit le mal, si c'est la jambe, il faut mettre les jarretières avec du ruban de fil large d'un pouce, bien lier au dessus de l'endroit, afin que l'enflure ne passe pas outre…".


Le traitement proposé dépendait de la rapidité du palefrenier à se saisir du contrevenant. La dite musaraigne devait être pilée dans un litre de vin et la mixture était administrée au cheval. En traitement local, une friction avec de l'Orvietan et du Thériaque était conseillée…

C'est Philippe-Etienne Lafosse qui fut le premier en 1757 à mettre en doute l'affection et son vecteur. Et c'est vrai que quand on y pense… ( 2000 ans de réflexion quand même ) une ouverture de bouche de musaraigne de 3,4 mm pour une épaisseur de peau de cheval de 6,8 mm alors que l'on a même pas de dard pour injecter le poison permet d'envisager avec sérénité un non-lieu dans n'importe quel Tribunal de Province pourvu d'un expert agrée compétent.


L'ouvrage que je vous présente est une référence tant pour son texte, ses illustrations que par la pertinence, ou non, de ses assertions. Complet de ses planches, il est malheureusement d'un prix prohibitif lorsqu'il passe en salles des ventes. Les confrères peuvent, bien sûr, me l'emprunter pour affiner leurs diagnostics.

GARSAULT (A de ). Le nouveau Maréchal ou la connaissance générale et universelle du cheval, Paris, Bailly, 1771, in 4, 34 – 635pp, 49 planches dont 29 dépliantes, reliure plein veau, pièces de titre et dos ornés de dorures entre les nerfs, tranches marbrées, coins et coiffes usagés. Cahiers solides.

In memoriam : A toutes les musaraignes sacrifiées sur l'autel de l'ignorance… Pierre

mercredi 22 juillet 2009

" et autres trésors... "

Vous avez dit "autres trésors" ?

Trésors : Pluriel pas très commun désignant un ensemble d'articles qui se rattachent plus ou moins directement au livre dans la Librairie. L'idée de proposer ces objets à la vente m'est venue en constatant l'étendue des bibelots qui couvraient les rayonnages de ma bibliothèque ; presse-papiers, coupe-papiers, carnets, boites, bustes, trucs, machins etc…


Vous avez échappé, par ailleurs pour la boutique, à des intitulés dont je renierais maintenant le concept, même sous la torture.


- A défaut de mémoire …
- Livres de deuxième main
- " Le promeneur littéraire "
- Au fil des pages…
- " Livres pour Dames § Ouvrages pour Messieurs "
- " La malle aux livres "
- A livres ouverts…
- Du coté de chez Pierre…
- Comme une librairie
- La bibliothèque idéale
- Entre les lignes

Vous pouvez vous servir mais rien de génial à vrai dire. J'aimais bien le premier. Certains articles, comme les statues de plâtre, peuvent être des pièces uniques car customisés par mes soins.


Bien sûr, ces bibelots sont à retirer à la librairie quand vous passerez me voir. Pierre

lundi 20 juillet 2009

Causerie du lundi de Philippe Gandillet. Le cuisinier Royal


Un livre de cuisine !

Décidément, Pierre n'a aucun respect pour son chroniqueur attitré. On me reconnaît beaucoup de qualités ; j'ai eu la chance, en effet, d'être comblé par la nature en certains points ; mais pas celle d'être un gourmet de première… Perdre du temps à table n'est pas délassement qui me parait profitable. Mieux ! Un jeûne de trois journées permet parfois une purge bénéfique à l'organisme et cette perspective devrait ravir tout quinquagénaire dynamique amené à honorer trop fréquemment les invitations à dîner.


Le premier jour se passe en général fort bien. Un bouillon de légumes, une eau pure légèrement alcaline prise de façon régulière suffisent pour la journée. Une agréable sensation d'appétit ne tarde pas à se vérifier le soir et c'est normal. Fort du précepte "qui dort dîne", il est possible de sauter le repas du soir en se couchant de bonne heure.

Le lendemain la faim a disparue pour faire place à une gaîté communicative. Il n'est pas rare à ce moment de faire des jeux de mots très drôles ou d'avoir des réflexions pertinentes sur le sens de la vie. Je conseille, malgré tout, pour ne pas paraître trop brillant en société - et provoquer ainsi un peu de légitime jalousie - de prendre, au déjeuner, deux pommes accompagnées d'une infusion de tilleul allongée d'eau bicarbonatée.

C'est le troisième jour de jeûne que les conséquences les plus heureuses apparaissent. J'ai personnellement battu trois fois dans la même journée un record de natation olympique et il m'est même arrivé d'accompagner ma femme dans les magasins sans présenter le moindre signe d'impatience. Je ne peux assurer de ces résultats à mes nombreux lecteurs mais je vous engage néanmoins à essayer...



Force, courage et goût à la vie n'ont malheureusement qu'un temps. Il faut de nouveau répondre aux sollicitations empressées des maîtresses de maison et c'est toujours avec un peu de nostalgie pour cette ascèse bienfaitrice que je me ressers trois fois de Cassoulet, de Tête de Veau, de Vole-au-Vent, de petits pâtés au Homard ou de Gras-double allongé de Saint-Julien 1985 que je digère si mal… Revenons à nos côtelettes de mouton ! Je m'exécute car je suis bien rémunéré. Il s'agit d'un ouvrage un peu lourd. Il me parait complet des plans de table qui ont fait sa renommée (où met-on l'archevêque si le sous-préfet est présent ?). La reliure contemporaine est solide et étanche à défaut d'être jolie. On peut donc essayer les nombreuses recettes proposées.

Bon appétit ! Votre dévoué ; Philippe Gandillet


VIARD , FOURET (Hommes de Bouche.) LE CUISINIER ROYAL, ou l'art de faire la Cuisine, la Pâtisserie et tout ce qui concerne l'Officepour toutes les fortunes. A Paris, Chez J.N. Barba, libraire, Palais Royal, derrière le théatre-Français, n 51, 1825 , in-8, 540pp - table des matières xxviij, basane solide contemporaine, rousseurs. Douzième édition, augmentée de 1 100 articles, et ornée à l'origine de 9 planches pour le service des tables depuis 12 jusqu'a 60 couverts et suivie d'une notice sur les vins par M. Pierhugue, Sommelier du Roi. Cet exemplaire possède les 6 planches des II (25/30) et III (36/40). Ouvrage usagé mais solide, rousseurs. Vendu

vendredi 17 juillet 2009

Jules Verne au pays des éléphants


J'ai une carte postale amusante où sont associés trois écrivains éminents de la fin du 19eme siècle.

Jules Verne, né le 8 février 1828 à Nantes est un écrivain dont une grande partie de l'œuvre est consacrée à des romans d'aventures et de science-fiction. Il est souvent associé à la bibliothèque d'éducation et de récréation de Hetzel qui lui a offert ses plus belles éditions et qui font aujourd'hui le bonheur de collectionneurs de percalines, polychromes à initiales, éléphants, phares etc…


René Bazin, né à Angers le 26 décembre 1853, est un écrivain français, à la fois juriste et professeur de droit, romancier, journaliste, historien, essayiste et auteur de récits de voyages. Académicien oublié, ses œuvres sont aujourd'hui confondues avec celles de Hervé qui lui a fait le plus grand tort…

Léon de Tinseau, né à Autun le 30 avril 1844. Sous-préfet sous l'Empire, il abandonna ensuite tout à fait la carrière administrative pour la littérature. Collaborateur des grandes revues littéraires, il a donné un grand nombre de romans aimables, écrits dans un style clair et châtié, qui ont eu du succès mais qui sont complètement oubliés aujourd'hui…


Alors, vous me direz, quel point commun entre ces trois écrivains ?

Et bien, oui, bravo ! Il s'agit du port d'artifices pileux du plus bel effet qui expliquent cette séduction française que l'on nous envie tant. *

Ne possédant pas de beaux ouvrages de nos deux derniers littérateurs, je vous propose un Jules Verne de tout beauté.


VERNE Jules. Voyages extraordinaires, tribulations d'un chinois en Chine et Cinq cents millions de la Begum, 1879, collection aux deux éléphants, tranches dorées, pas de rousseurs, très bon état. 150 € Vendu

* En fait, ils collaboraient tous trois aux "annales politiques et littéraires"

Bonne fin de semaine. Pierre

mercredi 15 juillet 2009

Fastes de la Provence.


Certains ouvrages font partie des références en tant qu'outil de travail pour un article ou une thèse. D'autres par leur rareté sont un régal pour les bibliophiles. D'autres encore sont inaccessibles aux bibliopégimanes impécunieux lorsqu'ils sont signés " Marius Michel" ou Trautz-Bauzonnet".


Je vous présente un ouvrage qui répond aux deux premiers critères en espérant trouver bientôt un identique qui répond aux trois… On peut rêver.


Les gravures réalisées pour l'édition de ce livre sont de toute beauté et je vous propose d'en découvrir deux au hasard. Il s'agit, on peut le certifier, d'un des plus élégants ouvrages provençaux de la période romantique.


FOUQUE C. Fastes de la Provence ancienne et moderne contenant l'histoire politique, civile, héroïque et religieuse de ses principales villes. 3 volumes. Broché, 1838 grand in 8, 2ff- 430pp. 1f-2ff-439pp, 2ff-390pp. Bon état, très peu de rousseurs, dos recouvert d'un papier japon qui solidarise les feuillets cousus. 20 gravures sur cuivre de Veran HT, portrait de l'auteur et villes. Texte orné de bandeaux, lettrines et culs de lampes.Vendu

Je crois pouvoir assurer que ces volumes ne resteront pas longtemps sur mes étagères. Pierre

lundi 13 juillet 2009

Causerie du lundi de Philippe Gandillet. Allais


J'ai trouvé ce matin dans ma boite aux lettres un ouvrage d'Alphonse Allais que Pierre Brillard me demande de présenter sur son blog. Quel heureux hasard !

Je ne sais pas si je vous ai dit que j'étais originaire d'un petit village près d'Honfleur où est né ce célèbre humoriste. Il me semble vous l'avoir mentionné mais je n'en suis pas sûr. Où alors, si je l'ai fait, vous ne vous en rappelez plus. C'est égal. Je ne l'ai pas personnellement connu. Il était toujours décédé quand je suis repassé plus tard à Honfleur mais j'y ai rencontré un artiste assez étrange qui a contribué, en son temps, à la magnificence de la sculpture Française.

Vous me direz que les artistes sont souvent étranges et parbleu nous voyons quotidiennement les résultats surprenants de leur imagination débordante au milieu des ronds points financés par les conseils généraux de tous nos départements !

Mais je m'égare. C'est la proposition surprenante que m'a faite ce Monsieur qui va retenir votre attention et vous couper le souffle.


Je vous assure mes amis que tout ce que je vais vous relater est strictement véridique. Il n'est qu'à demander à Tartarin si je mens…

Il faut vous préciser que, dans un souci de perfection artistique, les monuments nationaux avaient demandé aux grands artistes de l'époque de restaurer les plus beaux fleurons de nos musées pour les présenter tels qu'ils étaient dans leur état d'origine. Cet artiste, appelons le Jean-Paul pour ne pas dévoiler son vrai prénom qui est René, devait refaire les bras de la Vénus de Milo.

J'étais donc à Honfleur. Quel pays délicieux quand le climat est doux et que l'on peut retrousser ses manches pour profiter du doux zéphyr normand ! Ce monsieur m'arrête, se présente et très poliment m'indique que mes avant-bras correspondent à s'y méprendre à ceux qu'il avait imaginé pour notre Vénus. Qu'auriez-vous fait ?

Il se trouve que j'avais un peu de temps de libre devant moi et qu'une rétribution, somme toute alléchante, m'était allouée par le gouvernement français. Nous avons donc retroussé nos manches, lui et moi, pour offrir au plus vite les prothèses demandées aux musées nationaux.


Le jour de l'inauguration vint. Après quelques discours lénifiants, le voilage tomba pour révéler à l'assistance médusée l'harmonie de la composition et l'anatomie complète de notre Vénus. Ce n'est pas pour me vanter mais il faut reconnaître que j'ai de très jolis avant-bras.

- Messieurs ? fit alors un jeune sous-préfet boutonneux au fond de la salle.
- Je ne voudrais pas jouer les oiseaux de mauvais augure mais pour refaire les bras de la Vénus de Milo à l'identique, encore eusse-t'il fallu savoir comment ils étaient avant leurs disparition !

Je ne suis pas un adepte, vous le savez, de l'imparfait du subjonctif mais il faut reconnaître que la réflexion était tapée du bon sens. Ces Messieurs de l'institut furent convoqués dans l'heure et c'est ainsi que, dès le lendemain, notre Vénus perdit mes jolis bras qui lui allaient si bien.

L'affaire fut rapidement classée. Vous ne le saviez pas ?


J'allais oublier les livres de Pierre.
ALLAIS Alphonse. Les meilleures chroniques présentées par P Varenne, 1935, in 8, broché, Defontaine éditeur, illustrations de P Le Trividic, exemplaire sur velin N° 632 sur 890, dos un peu fatigué (moi aussi), le reste parfait (moi aussi). 35 € port compris.

SARCEY Francisque. Quarante ans de théâtre - Corneille… et la tragédie, 1900, in 12, percaline verte, dos à lettres dorées, buste de Sarcey en frontispice, bibliothèque des annales, très bon état, 25 € port compris.

samedi 11 juillet 2009

Merci Bernard !


Pas vraiment amoureux des matières scientifiques mais réussissant à ramener aisément des points aux examens grâce à ces matières, je dois la chance d'avoir exercé mon précèdent métier à la physique, à la chimie et à l'algèbre.

Littérateur médiocre, souvent hors sujet, j'ai souvent pensé que mes talents de plume n'avaient pas été reconnus à leur juste valeur par mes examinateurs. Je dois reconnaître, à leur décharge, que j'avais tendance à m'étendre sur les thèmes proposés jusqu'à m'étaler de façon grotesque. De plus, la longueur de mes commentaires s'associait à une orthographe quelquefois approximative. Il n'empêche ! Ma thèse, elle aussi, a été amputée de moitié par mon professeur de chirurgie et je ne dois qu'à une malice extrême d'avoir imposé des mots improbables du dictionnaire à sa sagacité.


Et puis, je suis devenu libraire… J'ai redécouvert le cheminement mathématique grâce à un livre de Voltaire (vulgarisateur scientifique amoureux de sa bienfaitrice) sur le Newtonisme. J'ai fait connaissance, dans des éditions du 18eme siècle, avec d'éminents scientifiques comme Bezout, Lamy, Rivard, Clairaut, Nollet et bien sûr Barrème, notre cher tarasconnais. Je me régale des illustrations surannées et des théories approximatives de scientifiques de l'époque…J'ai attrapé le virus, en somme !


Pourquoi n'apprenons nous pas à l'école, l'histoire de la science ? C'est passionnant. Tout autant que celle de la biologie mieux connue.


Je vous présente ici un ouvrage d'arithmétique.

LE GENDRE François. L'arithmétique en sa perfection mise en pratique selon l'usage des financiers… contenant divers traités dont un traité d'arithmétique aux jetons, 1792, in 12 à Avignon chez Bonnet frères, nombreuses figures géométriques et gravures, plein veau, défauts aux dos et coins mais très solide, ex dono Joseph Marie Rey, tranches rouges.


Le deuxième exemplaire in 8 présenté date de 1691. Je le garde… Pierre

vendredi 10 juillet 2009

Paris est une bien jolie ville !


Vous avez le choix ! Je connais un libraire que le deuxième exemplaire irrite. Pourtant le texte est le même. A comprendre… Quand on vous dit que les bibliophiles ne s'intéressent pas au texte ! Je dois reconnaître que je préfère de loin le premier ouvrage mais qu'il m'a fallu plus de temps pour vous l'offrir.



Auguste Charles Vitu voit le jour en 1823. Écrivain et publiciste républicain, il fut le fondateur du journal L’Etendard, et rédacteur en chef du Peuple Français. Cet ouvrage sur Paris reste un must dans le genre. Agrémenté de 450 dessins, il est une source inépuisable pour les amoureux du Paris d’hier. Lequel préférez-vous avoir sur vos rayonnages ? Pierre



VITU Auguste. PARIS. 1889 - Maison QUANTIN, petit folio, reliure de l'éditeur pleine percaline de l'époque illustrée en couleurs représentant une péniche sur la Seine avec en toile de fond l'Ile Saint Louis, titre or encadré d'une bordure bleu azur, blason de la ville de Paris rouge et bleu entrelacé dans un motif fleuri signé G. FRAIPONT gravé par AILLOT, dos lisse, titre imprimé rouge, Tour Eiffel couleur or imprimée, vignette de l'éditeur gravée en couleurs sur le deuxième plat, plats biseautés. Ouvrage illustré de quelques gravures en noir hors le texte signées par G. FRAIPONT, et de nombreuses gravures en noir dans le texte et hors texte. En fin d'ouvrage, en pleine page, on trouve un chapitre sur l'Exposition Universelle de 1889 et un panorama de la Seine à l'ouest de Paris, pris du Trocadéro pendant l'exposition universelle de 1889 et un index alphabétique. Très bel exemplaire, 507p. 220 € + port

VITU Auguste. PARIS, il y a cent ans. 1975 - Chez Jean de Bonnot à l'enseigne du canon, in 4, reliure de l'éditeur plein cuir de l'époque estampé à froid et représentant les lettres "Paris" sur fond art nouveau, dos lisse, titre imprimé en lettres dorées, beau papier vergé. Ouvrage illustré de quelques gravures en noir hors le texte signées par G. FRAIPONT, et de nombreuses gravures en noir dans le texte et hors texte. En fin d'ouvrage, en pleine page, on trouve un chapitre sur l'Exposition Universelle de 1889 et un panorama de la Seine à l'ouest de Paris, pris du Trocadéro pendant l'exposition universelle de 1889 et un index alphabétique. Très bel exemplaire, 516p. Vendu