dimanche 31 mars 2013

Une bonne propagande...

Ce simple petit billet pour vous montrer 3 affiches que j'ai postées sur mon compte facebook (je recycle mes billets pour toucher plus de chalands) et qui semblent avoir suscité l'intérêt des lecteurs.


J'avais déjà présenté la troisième. Vous pouvez l'utiliser en changeant le nom de la librairie ou en enlevant l'encart. Cela ne me gène pas.

Bon dimanche Pascal. Pierre

samedi 30 mars 2013

Éditions originales numérotées. C'est écrit dessus…

Voici un florilège d'éditions originales numérotées et en particulier dans la collection Gallimard que je connais assez bien. Les notices décrivent l'ouvrage mais je suis à votre disposition pour vous envoyer d'autres clichés sur demande [13gandillet@gmail.com]. Je compléterai cette liste au fur et à mesure de mes achats…


CAMUS (Albert). Carnets (janvier 1942 - mars 1951). Paris, Gallimard, 1964, in-8, broché, 350 pp. Edition originale. Un des 310 exemplaires numérotés sur vélin pur fil Lafuma-Navarre (n°222). Très bel exemplaire non coupé. 150 € + port


SARTRE (Jean-Paul). Les Mots. Paris, Gallimard, 1964. 1 volume in-8 de 224 pp. Broché. Edition originale. Un des 125 ex numérotés sur pur fil Lafuma-Navarre (n°157) après 45 Hollande et 15 exemplaires sur japon impérial. Troisième papier. Recherché. En parfait état. 420 € + port

SARTRE (Jean-Paul). Les Séquestrés d'Altona. Pièce en cinq actes. Paris, Gallimard, 1960. In-12, broché. Edition originale. Un des 210 exemplaires numérotés sur vélin pur fil (n°97), second papier après 45 exemplaires sur hollande. Très bel exemplaire non coupé. 190 € + port


JOUHANDEAU (Marcel). L'école des Filles. Paris, Gallimard, 1960. In-8, broché, 282 pp. Edition originale. Un des 30 ex numérotés sur Hollande (n°21) avant les 105 exemplaires sur vélin pur fil, deuxième papier. En parfait état. 160 € + port


MONTHERLANT (Henry de). Un Voyageur solitaire est un diable. Paris, Gallimard, 1961. Un volume petit in-8. Edition originale, l'un des 205 exemplaires numérotés sur pur fil Lafuma-Navarre (n°66), après 41 sur Hollande. 90 € + port

MONTHERLANT (Henry de). Le cardinal d'Espagne, pièce en trois actes. Paris, Gallimard, 1960. Un volume petit in-8, broché. Edition originale. Un des 210 exemplaires numérotés sur vélin pur fil Lafuma(n° 216). Second papier de luxe après 36 Hollande Avec un frontispice photographique. Très bel exemplaire. 80 € + port


MONTHERLANT (Henry de). Le Chaos et la Nuit. Paris, Gallimard, 1963. Un volume in-8, broché. Edition originale. 283pp.  Tirage à 280 exemplaires. Un des 235 exemplaires numérotés sur vélin pur fil Lafuma, seul tirage en grand papier après 45 vélin de Hollande (N°119). Bel exemplaire non coupé. 100 € + port

MONTHERLANT (Henry de). Don Juan. Pièce en trois actes. Paris, Gallimard, 1958. In-12. Broché. Edition originale. 201 pp Un des 65 exemplaires numérotés sur Hollande, deuxième papier après 23 Madagascar. En parfait état. Bel exemplaire. 130 € + port
BEAUVOIR (Simone de). Les Belles Images. Paris, Gallimard, 1966. In-8, broché, coupé, 258 pp. Edition originale. Un des 135 exemplaires numérotés sur vélin pur fil Lafuma (n°137). Seul tirage en grand papier après 40 exemplaires sur Hollande. Bel exemplaire. 140 € + port


BEAUVOIR (Simone de). La Force des choses. Paris, Gallimard 1963 In-8, broché, non coupé. 686 pp. Edition originale. Tirage à 160 exemplaires numérotés ; un des 125 sur vélin pur fil Lafuma-Navarre (n° 128). Très bel exemplaire. 240 € + port

MALRAUX (André). La condition humaine. Paris, Gallimard, 1933. Un volume in-12. Reliure demi-chagrin rouille, dos à 5 nerfs, titre en lettres dorées et fine roulette en pointillé sur les nerfs, Page de garde en papier coloré, tranche supérieure dorée, couverture et dos conservés. Édition originale. Exemplaire numéroté 1668, caractères neufs sur Alfa Navarre. Belle reliure, bel état. 160 € + port


CENDRARS (Blaise). Trop c'est trop. Paris chez Denoël, 1957. Broché. 12x19cm. Edition originale, un des 175 ex numérotés sur pur fil Lafuma (le notre HC : IX), seul grand papier après 21 Japon et 55 Hollande. En frontispice, un portrait de l'auteur par Brauquier. Petites piqûres sur le dos, classiques sur cette édition, sinon bel exemplaire sans défauts. 210 € + port

vendredi 29 mars 2013

Les séductions italiennes de Clement-Janin. Les séduisantes reliures de Kieffer....


On doit à René Kieffer (1876-1963) d'être un personnage incontournable de la bibliophilie. Relieur, il a exercé son métier pendant toute la première moitié du 20eme siècle. D’abord disciple de Marius-Michel, il adopte le style Art Déco dans les années vingt. De 1919 à 1923, il exécute les reliures que dessine Pierre Legrain pour Jacques Doucet, le couturier. Dans les années vingt, il est à la tête d’un atelier important, pouvant relier plus de 1000 volumes par an De l’atelier René Kieffer sortent aussi bien des reliures modestes que les reliures les plus luxueuses, aux décors d’avant-garde. C'est un exemplaire de cette dernière catégorie que je vous propose aujourd'hui.

À partir de 1909, René Kieffer se lance dans l’édition de livres de luxe illustrés. Au début des années vingt, il ouvre une librairie sur les lieux de l’atelier de reliure. Les trois activités principales de René Kieffer seront donc la reliure, l’édition et la librairie liées par leur objet commun : le livre. Elles fonctionnent étroitement ensemble.

Le catalogue des productions René Kieffer est donc composé de deux parties, l’une consacrée aux éditions, l’autre aux reliures prévues pour ces éditions. Nous sommes ici en présence d'un ouvrage appartenant à la deuxième catégorie puisque l'ouvrage que je propose à la vente, aujourd'hui, est présenté dans une reliure éditeur. Un acheteur aurait pu tout à fait acheter l'exemplaire broché à la boutique. C'est comme cela que cela se passait…


Le catalogue des éditions René Kieffer comporte 131 éditions illustrées, de 1909 à 1950. La production offre une évolution sans surprise. L’activité éditoriale reste modeste de 1909 à 1919 mais elle reprend alors et augmente jusqu’en 1925 où elle culmine, avec vingt nouvelles éditions pour cette année, puis elle baisse à nouveau, tend à disparaître dans les années trente, mais se maintient par la sortie de quelques volumes jusqu’en 1950. Le ralentissement des années trente s’explique par le discrédit qui touche la bibliophilie en général après la production pléthorique et inégale des années vingt.


L'ouvrage de Noël Clement-Janin (1862-1947), historien d'art français, nous offre un magnifique voyage en Italie, fort bien illustré par Paul Emile Colin dont Noël Clément-Janin établit le répertoire des gravures en 1912.


Cet ouvrage fait partie des bons ouvrages illustrés et reliés Par Kieffer. Pierre


CLEMENT-JANIN.  Les séductions italiennes. René Kieffer, 1929. Edition originale. Un volume in-4. Reliure plein veau blond estampée d'une fine trame arachnoïde et d'une plaque illustrée dorée, dos à 4 nerfs, caissons à lettres et motifs dorés, tranche supérieure dorée, page de garde colorée. Reliure signée René Kieffer.  Exemplaire sur vélin teinté de cuve n° 26/500, seul grand papier. Couverture conservée, aquarelles de P.-E. Colin.121 pp. Très bel exemplaire dans une reliure ornée d'une plaque dorée attribuable, peut-être, à l'illustrateur. Vendu

jeudi 28 mars 2013

Les amours de Psyché éditées à petit nombre par Louis Jou en 1930 : broché ou relié ?


La proposition commerciale que je fais aujourd'hui est assez rare pour qu'on s'y attarde un instant. Je présente à la vente, en ce jour, le splendide ouvrage des Amours de Psyché et de Cupidon conçu, édité et imprimé par Louis Jou, dans deux livrées différentes. Sachant que seuls 160 exemplaires ont été imprimés sur vergé de Montval en 1930, cela signifie que je propose, à moi tout seul, 1/80eme de l'offre mondiale ce qui n'est pas rien… Ramené au nombre de libraires d'ouvrages anciens en France, je crois être dans le peloton de tête, sinon être même le premier. Ramené au nombre de bibliophiles en France, j'approche l'exploit !


Voilà qui met un peu de soleil dans cette interminable journée maussade, pluvieuse et glacée qui ramène la Provence aux jours les plus sombres de l'hiver 1956 dans le Bade-wurtemberg…


J'ai déjà présenté cet ouvrage dans sa très belle reliure signée en plein parchemin avec emboitage, ici (vous pouvez cliquer pour lire le billet). On ne présente plus Louis Jou, l'artiste du livre. Sa plus belle réussite est, peut-être, la Psyché de La Fontaine dont chaque page a été traitée comme un tout en soi, décorée avec une inépuisable variété et un équilibre parfait selon l'avis éclairé de l'auteur de L'Art du livre en France, des origines à nos jours. 1931, page 214.


L'intérêt de cet ouvrage de Louis Jou est, outre son excellent état de conservation, le fait qu'il soit présenté dans un bel étui - noir et doré à rabats et pressions - que l'on retrouve déjà sur un exemplaire présenté lors d'une vente en salle, en 2012. De là à penser que Louis Jou ait proposé un étui éditeur pour ses ouvrages brochés en 1930, il n'y a qu'un pas à franchir. On savait qu'il s'occupait de tout mais pas qu'il allait jusqu'à proposer des étuis… Pierre


LA FONTAINE (Jean de). JOU (Louis). Les amours de Psyché et de Cupidon. Paris, Les Livres de Louis Jou, achevé d'imprimé le lundi 27 octobre 1930. Un volume in-4. Broché. Couverture illustrée polychrome. Titre sur fond de riche composition dorée dans un double encadrement vermillon, numéro de l'exemplaire (63) sur fond décoratif vermillon, faux-titre décoré noir et vermillon, A Madame la Duchesse de Bouillon en caractères calligraphiés imprimé en noir sur fond de grand blason à ses armes vert amande or et argent entouré d'un grand décor de rinceaux vert, grand colophon décoratif gravé, imprimé en noir, vermillon, marron, noisette et or. Justification du tirage, marque de Louis Jou. [4ff], xvii, 187, [4ff]. Etui à rabats de papier noir marbré de doré, vraisemblablement éditeur. Tirage à 225 exemplaires. Un des 160 exemplaires sur vergé de Montval écru à la forme. Très bel exemplaire. Vendu


LA FONTAINE (Jean de). JOU (Louis). Les amours de Psyché et de Cupidon. Paris, Les Livres de Louis Jou, achevé d'imprimé le lundi 27 octobre 1930. Un volume in-4. Reliure parchemin à grands coins encadrant un joli papier façon métallisé, signée LL&RM en queue de l'étui et L. Lévêque en page de garde. Dos lisse avec pièce de titre dorée. Contreplat recouvert comme la page de garde d'un papier façon métallisé vieil or rappelant exactement la couverture de l'étui. Seule tranche supérieure rognée, livré avec étui bordé de parchemin. Couverture illustrée polychrome. Titre sur fond de riche composition dorée dans un double encadrement vermillon, numéro de l'exemplaire (147) sur fond décoratif vermillon, faux-titre décoré noir et vermillon, A Madame la Duchesse de Bouillon en caractères calligraphiés imprimé en noir sur fond de grand blason à ses armes vert amande or et argent entouré d'un grand décor de rinceaux vert, grand colophon décoratif gravé, imprimé en noir, vermillon, marron, noisette et or. Justification du tirage, marque de Louis Jou. [2ff bl], [7ff], xvii, 187, [7ff], [2ff bl]. Couverture et dos conservés. Exemplaire 147 des 160 sur vergé Montval écru à la forme. Très bel exemplaire dans une reliure signée

mercredi 27 mars 2013

Scènes de la vie privée des animaux par Benjamin Rabier.

Place aux enfants et aux collectionneurs de bandes dessinées !
Benjamin Rabier est considéré par bien des auteurs comme un ancêtre ou un précurseur du genre. Le fait est qu'il a participé de très près aux mouvements qui l'ont fait naître, ne serait-ce que par sa contribution à l'imagerie d'Épinal et à la presse enfantine.


Autour de 1880 naît la revue "Le Chat Noir" qui devient vite un véritable laboratoire de la narration en images. Je vous ai présenté, il y a quelques temps, cette revue (vous pouvez cliquer). On y trouve déjà des récits en images sans aucun texte démontrant que la séquence d'images peut se suffire à elle même pour décrire une action ou raconter une histoire !


Benjamin Rabier avait 16 ans à la naissance du "Chat Noir". Durant toute sa vie, il a été impressionné par cette entreprise. Il se fera un ami de Caran d'Ache et s'associera avec Emile Cohl qui, tous deux ont collaboré au "Chat Noir". L'une des petites maisons qu'il a construites dans sa propriété du Breuil se nomme d'ailleurs encore "Le Chat Noir"...

Il faut rappeler que les publications pour enfants, se multiplient à cette époque : Jeunesse Illustrée, Les belles Images, l'Illustré, Jeudis de la Jeunesse, Petit Journal Illustré, La semaine de Suzette, Qui Lit Rit, Fillette, L'Intrépide, Cri-Cri... On voit apparaître les toutes premières bulles dans les Pieds Nickelés, les personnages commencent à faire l'objet d'histoires à suivre et des célébrités commencent à s'imposer comme avec Becassine en 1905.


Benjamin Rabier (1864-1939) fut à juste titre surnommé "l’homme qui fit rire les animaux". L’univers animalier qu’il a mis en scène a enchanté des milliers d’enfants, et les adultes ne peuvent qu’être admiratifs devant "la patte" de l’illustrateur. Il a excellé dans l’illustration, le dessin d’humour et même la publicité (la vache qui rit). Ses dessins paraissent alors dans les revues Le Gil Blas, L'Assiette au Beurre et Le Chat Noir. Il publie son premier album en 1896. En 1923, il crée Gédéon, dont il dessinera les aventures jusqu'à la fin de sa vie.

L'ouvrage que je présente aujourd'hui à la vente a pour titre Scènes de la vie privée des animaux. Ce titre est, bien évidemment, un clin d'œil au recueil de texte édité par Hetzel et illustré par Grandville au siècle précédent. Ici, pas de texte ! Seuls les dessins, agrémentés de sentences populaires et de bon sens combleront le jeune lecteur ou le collectionneur… Pierre


RABIER (Benjamin). Scènes de la vie privée des animaux. Paris, Librairie Garnier Frères, imprimerie Paul Dupont, 1929. Ouvrage cartonné, couverture illustrée en couleurs, dos de percale rose muette, gardes illustrées. Format : 29.5 x 22.5. 40 feuilles. 40 pages d'illustrations en couleurs (imprimé seulement au recto de la page). Intérieur propre, couverture salie, bords et coins usés, charnières fendues, pas de ressauts de feuilles. Vendu

mardi 26 mars 2013

Ma vie par Louis Armstrong. Autographe de l'artiste sur l'exemplaire de 1952…



Louis Armstrong (prononcez "Louissss" ), né le 4 août 1901 à La Nouvelle-Orléans et mort le 6 juillet 1971 à New York, aussi connu sous les surnoms de Satchmo (pour satchel-mouth, littéralement bouche-sacoche) ou Pops, est un musicien américain de jazz qui a marqué notre jeunesse.


D'une musique de folklore afro-américaine enracinée dans le gospel et le blues traditionnel et enfermée dans un terroir, Armstrong en a fait un courant musical national et populaire à vocation universelle. Enfant, Louis Armstrong forme un quartette vocal et chante dans les rues de la Nouvelle-Orléans. A l'âge de onze ans il est placé dans un foyer pour enfants abandonnés où il joint l'orchestre en jouant du tambourin et divers autres instruments avant de se fixer sur le cornet. C'est en 1922, à Chicago et à New York, que commence sa carrière. Il enregistre ses premiers disques, accompagné de nombreuses chanteuses comme Bessie Smith. A Chicago, il enregistre pour la première fois en tant que leader du "Hot Five". C'est avec ces morceaux et ceux enregistrés avec le "Hot Seven" formé en 1927 qu'il deviendra célèbre.


Lors de son passage au "Vandone Orchestra", il abandonne le cornet pour la trompette. Quand il retourne à New York, il est déjà une vedette et participe à la fameuse revue de Broadway  "Hot Chocolate". Poursuivant sa carrière de soliste, il découvre, à partir des années trente, le cinéma et l'Europe, où il débarque pour la première fois en 1932. Son orchestre "All stars" se produit aussi au Japon, en Australie, en Amérique latine...


Son talent de trompettiste, son charisme, ses qualités de show-man et sa personnalité généreuse ont forgé au fil du temps sa renommée internationale. Il créa un nouveau style vocal le scat, ce qui fit de lui l'un des chanteurs de jazz les plus influents de son époque. Durant plus de quarante ans, de tournées en tournées, Louis Armstrong restera le meilleur ambassadeur du jazz à travers le monde entier.


Louis Armstrong était à Paris en novembre 1952 interviewé par Mireille [Son épouse Lil Armstrong - pianiste - était à Brest à la même période pour un concert au "Comédia" invitée par le Hot Club de France] et donna un concert au Théâtre des Champs Elysées le 9 novembre 1952. C'est à cette occasion qu'on organisa pour lui une séance de dédicace pour la sortie en France de son autobiographie éditée par Juilliard. Autant dire que ce fut le moment ou jamais de demander à Louis Armstrong un autographe ! Ce qui fut fait sur la couverture de l'ouvrage que je propose aujourd'hui à la vente… Pierre


Armstrong, tu te fends la poire
On voit toutes tes dents
Moi, je broie plutôt du noir
Du noir en dedans
Chante pour moi, Louis, oh oui
Chante chante chante, ça tient chaud
J´ai froid, oh moi
Qui suis blanc de peau…


ARMSTRONG (Louis). Ma vie. Ma Nouvelle-Orléans. René Julliard, Paris 1952. Traduit par Madeleine Gautier. Un volume in-8 broché à couverture illustrée rempliée. 236 p. Belle signature autographe de Louis Armstrong en couverture, ex-libris de la propriétaire à la plume près de l'autographe. Très bon état. Vendu

lundi 25 mars 2013

Remarques sur la langue française par Vaugelas : remarquables !

Samedi matin : Des scolaires entrent avec leurs professeurs dans la boutique ; tout le monde se cale tant bien que mal entre les rayonnages et comme ils doivent faire un exposé sur la Tarasque, le feu des questions-réponses démarre… " Sainte Marthe était contemporaine de Jésus " leur dis-je à un moment. Une voix s'élève au fond (ce n'était pas un professeur, je crois) puis une autre voix : " C'est-quoi-contemporaine-Monsieur ? ". Un instant, je sentis mes jambes défaillir ; autant expliquer le monde à un nouveau né…


J'ai beau me dire, qu'en troisième, je ne devais pas être plus doué que ces jeunes, un doute m'envahit cependant : et si la langue française se cantonnait, dans l'avenir, à sa portion congrue ? A quelques mots, au sens approximatif, assemblés sans forme particulière ? Il faut voir, d'ailleurs, dans cet appauvrissement de la langue française une des raisons de l'échec relatif des traducteurs automatiques, bien incapables de comprendre le sens premier des phrases qu'on leur soumet.

Vaugelas se retournerait dans sa tombe… J'ai pensé que c'était donc le moment de l'exhumer en vous proposant à la vente, aujourd'hui, une superbe réédition à petit nombre de ses Remarques sur la langue française, véritables sucreries offertes aux gourmands des jolis mots.


Apprendre à la France à bien parler et à bien écrire, tel est le but que s’était fixé Claude Favre, baron de Pérouges et seigneur de Vaugelas, afin de rogner les ailes aux " latinisants " de l’époque, savants, beaux esprits et hommes d’église qui avaient enfermé l’expression orale de l’époque dans le moule antique. Loin de la compréhension et de l’expression quotidienne du Français, selon lui : " Le peuple n'est le maistre que du mauvais Usage, et le bon Usage est le maistre de nostre langue".


Gentilhomme ordinaire, puis chambellan du duc d’Orléans, et sur la fin de ses jours, gouverneur des enfants du prince Thomas de Savoie. Il était fort assidu à l’hôtel de Rambouillet. Admis à l’Académie française en 1634, il eut une pension de Richelieu  pour travailler au Dictionnaire : il donna quinze années pour les lettres A jusqu’à I et écrivit ses Remarques sur la langue française ; " La matière en est très bonne pour la plus grande partie, et le style excellent et merveilleux  " en disaient ses contemporains (sic).


Sainte-Beuve, dans ses nouveaux lundis, affirmait : " Vaugelas a été en son temps l’organe le plus accrédité du meilleur et du plus pur parler de la France […].  Il passa sa vie à observer l'usage de la langue française, à en épier, à en recueillir tous les mouvements, toutes les variations, les moindres incidents remarquables, à les coucher par écrit. C’était un véritable statisticien du langage "


Il mourut pauvre et insolvable en 1650. Les créanciers se précipiterent et se saisirent des écrits du défunt comme des cahiers de l’Académie, que cette dernière ne pourra recouvrer qu’après un an de procédures juridiques. Mais le grammairien eut peut-être, lui-même, le mot de la fin* en déclarant, juste avant de mourir : « Je m’en vais, ou je m’en vas, car l’un et l’autre se dit, ou se disent ». Pierre

* Je songe aussi, si un jour je meurs, à une clausule aussi marrante  ;-))


VAUGELAS (Favre de. Claude). Remarques sur la langue françoise. Utiles à ceux qui veulent bien parler et bien escrire. Éditions Du Raisin, Imprimerie Nationale, Paris 1945. 3 volumes grands In-8. Sous chemise et étui. 49pp, 66-355pp, 372-648 pp, tirage limité à 150 exemplaires, le notre le n° 138 sur vergé blanc à la forme des moulins de Richard de Bas. Réédition du texte de 1647 paru chez la Vve Camusat et Pierre le Petit. Couverture illustrée  par Jeanne Marie Maudot, typographie de Maurice Darantière, titres sur vignettes contrecollées, aux dos et sur les 1ères de couverture. Des piqûres sur le papier mais très bel état général. Vendu

samedi 23 mars 2013

Amusements microscopiques de Ledermüller. La simple joie d'admirer l'infiniment petit…


Voici un billet fort bien illustré de René qui nous parle du microscope, cet appareil fort pratique pour caler les livres sur nos rayonnages, qui prend bien la poussière et dont nous badigeonnions l'oculaire de noir de fumée pendant les cours de travaux pratique en terminale…

" Je rappelle que le microscope est un instrument d'optique qui utilise la lumière visible pour obtenir des images agrandies d'objets minuscules dont les détails échappent à l'œil nu. Les premiers instruments appelés "microscopes simples" n'étaient que de fortes loupes, tels les microscopes de Leeuwenhoek dont la lentille était une minuscule bille de verre. Les premiers essais de "microscope composé" comportant un objectif et un oculaire furent  très décevants, ils ne devinrent réellement utilisables qu'à partir du XIXe siècle. Les microscopes actuels sont évidemment tous du type "composé" comportant plusieurs objectifs interchangeables et un ou deux oculaires ; la plupart sont aujourd'hui pourvus d'un troisième "oculaire" pour la photographie. D'importants progrès portèrent sur la qualité de l'éclairage des objets examinés.


Il est difficile, voire impossible, de dire qui est à l'origine de l'invention du microscope. On l'a attribuée à l'opticien hollandais Hans Janssen et son fils Zacharias, à Galilée, ainsi qu'à bien d'autres qui y ont apporté des améliorations successives. C'est Johannes Fabricius, botaniste et médecin de Urbain VIII qui baptisa l’instrument du nom de « microscope » par analogie avec le téléscope.

Si Antoni van Leeuwenhoek (1632-1723) attira l'attention des biologistes sur les avantages que l'on pouvait retirer de l'utilisation du microscope, le 18e siècle ne vit pas de grandes découvertes dans ce domaine, l’observation microscopique se tourna vers la vulgarisation et devint une activité de salon et de loisir. Les microscopes devinrent de beaux objets décoratifs destinés à orner les cabinets de curiosités.


Ledermüller, dont nous allons décrire l'ouvrage, écrit : « Je ne connais pas d'occupation destinée à s’amuser d'une manière licite dans des heures de loisir, plus intéressante que la Physique pratique et les experimens microscopiques. Je suis bien éloigné de prétendre qu’il faille faire son unique affaire des amusements microscopiques et abandonner d’autres tâches plus importantes. ». Nous sommes rassurés...

Mais qui est en fait ce Martin Frobenius Ledermüller (1719-1769) ? Après avoir passé des années comme soldat d'abord et secrétaire ensuite, il s'installe en 1749 à Nuremberg où il commence ses  observations microscopiques sous la protection et la direction du Dr Christoph Jakob Trew, célèbre médecin et botaniste allemand. La publication des résultats de ses observations, illustrées de planches finement gravées et colorées de Winterschmidt Adam Wolfgang attira l'attention et l'intérêt ; dans les années qui suivirent, la "Microscopie" devint un passe-temps à la mode pour les classes aisées.


Ce recueil décrit et illustre un large éventail d'objets : les organes des plantes, les insectes, les petits coquillages, le plancton, la cristallisation des sels, etc. 16 planches montrent différents types de microscopes ainsi que des expériences d'optique. Ledermüller fut surtout un observateur éclectique, il a été le premier à utiliser le terme "infusoires" pour désigner les protozoaires qui se développent dans des infusions de plantes.


LEDERMÜLLER, Martin Frobenius. Mikroskopische Gemüths- und Augen-Ergötzung. Nürnberg, verlegt von Adam Wolfgang Winterschmidt, gedruckt von Christian de Launoy, (1760-62). Édition originale en allemand, imprimée en caractères gothiques et illustrée d'un frontispice allégorique et de 150 planches gravées. Toutes ces gravures remarquables sont en coloris d'époque, telles que parues, et sont parfaitement conservées. 


Une édition en français Amusement Microscopique tant pour l'esprit, que pour les yeux fut publiée de 1764 à 1768. On y trouve les mêmes gravures que dans l'édition originale en allemand. René "


LEDERMÜLLER, Martin Frobenius. Amusement Microscopique tant pour l'esprit, que pour les yeux; contenant cinquante estampes [deuxième cinquantaine & troisième cinquantaine] dessinées d'après nature et enluminées, avec leurs explications. Nuremberg, Adam Wolfgang Winterschmidt, 1764-1768. 3 volumes in-4.


Ce que ne nous dit pas René, et je suis allé le vérifier sur la toile, c'est que les ouvrages qu'il rassemble pour sa bibliothèque scientifique sont très rares. Comme Bernard, sur le blog de bibliophile, il nous rappelle que la bibliophilie ne s'arrête pas aux exemplaires exceptionnellement bien reliés, aux ouvrages nécessitant de grandes connaissances bibliographiques ou aux provenances prestigieuses. La bibliophilie ne se cantonne pas, non plus, au plaisir solitaire de la lecture des catalogues… Non ! La bibliophilie, c'est aussi l'amour de la connaissance porté par la curiosité éclairée, et parfois le sacrifice financier dans l'acquisition de certains ouvrages.


Je cherchais, à l'instant, la définition du bibliophile dans Wiki-quisaitout et voici ce que j'ai trouvé ! : Le bibliophile est un amateur de livres qui est souvent fier de sa bibliothèque et de sa collection. C'est un peu réducteur, tout de même ? Bon ! Dans le cas de René, je dirais qu'il peut l'être… Pierre