vendredi 29 juillet 2011

Mémoires d'un bibliophile : Jean-Baptiste Tenant de Latour

Parlons maintenant des libraires :

Aucun bibliophile ne sera jamais tenté de confondre entièrement les libraires avec les commerçants les plus honorables de même degré. Et je ne parle pas seulement ici des imprimeurs-libraires qui peuvent être à la fois de grands artistes et des savants éminents. Je ne parle pas, non plus, du libraire-éditeur qui n'est parfois qu'un homme de lettre déguisé en spéculateur mais du libraire proprement dit, le libraire détaillant, celui qui ne s'est pas donné d'autres missions que d'acheter et de revendre des livres, n'a pu choisir ce genre de négoce sans avoir plus ou moins d'instincts littéraires, et ne peut pas y persister avec résolution, quelquefois avec des chances très diverses, sans avoir droit à une part quelconque de la considération qui s'attache au culte des lettres et des arts.


Ce texte a été écrit il y a 150 ans et n'a pas pris une ride, voyez-vous… Continuons !


Malgré cet hommage rendu à tous les libraires en général, je sais bien qu'il y a souvent, et à plusieurs égards, fort à distinguer entre eux [… La suite de ce texte nous donne une liste de nom de libraires sur la place. Des meilleurs aux moins bons et nous dresse un très bon arrêt sur image de l'époque avec son florilège de noms évocateurs : Pancoucke, Firmin Didot, Delalain, Renouard, Dentu, Lefevre, Audin, Crozet, etc..]

Qui a osé écrire un tel ouvrage ? On hésiterait à donner des noms aujourd'hui…


Jean-Baptiste Tenant de Latour, (1779 - 1862) est un bibliographe français. Juge de paix du canton de Saint-Yrieix (Haute-Vienne), il sert de 1814 à 1815 dans les gardes du corps de Louis XVIII dans la compagnie de Gramont (il a du être compagnon de chambrée avec Alfred de Vigny). À partir de 1846, il nommé bibliothécaire du roi Louis-Philippe au palais de Compiègne. Conseiller général jusqu’en 1848, il sera banni sous la République éphémère et se retirera de la vie publique sous l'Empire.


L'ensemble de l'ouvrage, sous forme de lettres à une femme bibliophile (une comtesse...), se compose de nombreuses réflexions sur la bibliophilie, les écrivains et le monde des lettres. Jean-Baptiste Tenant de Latour mourut l'année suivant la parution de ses mémoires et sa bibliothèque fut mise en vente en 1863. Ce livre qui doit faire partie de votre bibliothèque si vous persistez dans votre intérêt pour le livre ancien ! Pierre


LATOUR (J.-B. Tenant de). Mémoires d'un bibliophile. Paris, Dentu, 1861. Broché [in puris] à couverture illustrée. Format in-12, [2ff], 356pp. Edition originale. Rousseurs clairsemées en fin d'ouvrage, quelques traces brunes (mouillures) en bas de pages, en début d'ouvrage. Cahiers très solidaires. Bibliothèque de travail. Vendu

jeudi 28 juillet 2011

C'est moi qui pose les questions, aujourd'hui !


Aujourd'hui, c'est moi qui vous demande des conseils, des idées et votre avis !

A l'occasion du 3eme marché du livre ancien que j'organise, conjointement aux journées du patrimoine des 17 et 18 septembre à Tarascon, je proposerai au public, dans la salle attenante au salon, une exposition sur l'histoire du livre.


La salle est spacieuse et sera repeinte d'ici là. Je dispose pour cela de 10 vitrines dont vous pouvez voir le modèle en photo. Ce sont des vitrines sécurisées et spacieuses.

Il est évident que j'ai déjà une idée de ce que je vais faire mais votre avis sera le bienvenu [si vous avez le temps, bien sûr]. Je rappelle que l'exposition ne dure que deux jours. Voici mes questions :


Quels sont les 10 volets à privilégier par vitrine sachant que je n'ai pas d'incunable à présenter et que je n'aurai pas forcement des bibliophiles qui passeront au cloître ?

Comment rendre les vitrines attrayantes ?

Dois-je laisser un prospectus par vitrine ou dois-je laisser une plaquette à l'entrée.

Des visites commentées sont-elles nécessaires ?


Prévoir une conférence ?

Quel titre pourrait-on donner à la présentation ?

Je me ferai aider de Bernard Mamy qui m'a proposé son appui mais vos avis éclairés m'intéressent ;-)) Pierre

Pierre Louis Ginguené : Histoire littéraire d'Italie dans une très belle reliure que n'aurait pas reniée Th*** !


Qui connaît encore Pierre Louis Ginguené (1748/1816) ? Originaire de Bretagne, il vient à Paris en 1772, où il fait des critiques dans le Mercure de France. Il est l’auteur d’un opéra comique, Pomponin en 1777. On lui doit aussi Les satires de la satire en 1778, et la Confession de Zulmé en 1779. Ce dernier ouvrage ayant eu un succès d'estime, à l’époque.


Pendant la Révolution française, il crée une feuille, La Feuille villageoise, un journal hebdomadaire adressé aux villages de France. On lui doit également une Ode célébrant l’ouverture des Etats-Généraux. Pendant la Terreur, il est emprisonné et ne doit son salut qu’à la chute de Robespierre. Après sa libération, il participe comme directeur général de la Commission publique exécutive de l’instruction, à la réorganisation du système de l’instruction publique, et devient membre de l’Institut de France. En 1797, il est ministre plénipotentiaire auprès du Roi de Sardaigne. De retour après sept mois, Ginguené se retire dans sa maison de Saint-Prix prés de Montmorency. Il est alors nommé membre du Tribunat, mais, étant d’un caractère peu malléable, Napoléon le fait exclure à la première « purge ». Ginguené retourne alors à ses recherches littéraires...


Il est membre du collectif chargé d'établir la rédaction de la monumentale Histoire de la littérature de France, ouvrage paru en 1814, 1817 et 1820. Le travail le plus important de Ginguené est l’Histoire littéraire de l’Italie. Il corrigeait les finitions du 8eme et 9eme volume, quand il est décéda.


On doit aussi à Ginguené la Décennie philosophique, politique et littéraire (1807). Il a contribué aussi en grande partie à la rédaction de la Biographie universelle et à l’Encyclopédie méthodique. Le tombeau de Ginguené, au jardin du Père La Chaise, est placé près de ceux de Delille et de Parny ; l'inscription qu'on y lit est celle qu'il avait composée lui-même et qui termine l'une de ses pièces en vers :

Celui dont la cendre est ici,
Ne sut, dans le cours de sa vie,
Qu'aimer ses amis, sa patrie,
Les arts, l'étude et sa Nancy *
(*Prénom de Madame Ginguené)

Cela me rappelle que je n'ai pas encore terminé mon épitaphe. Pareil pour vous, peut-être ?


L'ouvrage que je vous présente peut être considéré, à raison, comme une référence biographique sur les auteurs italiens. Il doit pouvoir satisfaire l'amateur comme le bibliophile car la reliure, charmante, bien que non signée est manifestement exécutée par un professionnel de talent. Qui a dit "Thouvenin" ? Pierre


GINGUENE (Pierre-Louis). Histoire littéraire d'Italie. Seconde édition, revue et corrigée sur les manuscrits de l'auteur, ornée de son portrait, et augmentée d'une notice historique par M. Daunou. A Paris, chez L.G. Michaud éditeur, 1824. 9 volumes in-8. Reliure demi-veau mastic, dos lisse orné de filets, roulettes et lotifs dorés. Pièce de titre et tomaison en maroquin lie de vin. Plats et pages de garde en papier coloré. Toutes tranches colorées. Xxxii, 488, 591, 611, 597, 576, 502, 620, 526, 432 pp. Portrait de l'auteur en frontispice. Beau papier sans rousseurs. Cette édition est apparemment la même que la première. Excellent ouvrage qui fut traduit en italien dès les premiers volumes. Très bel état. Jolie reliure. 360 € + port

mercredi 27 juillet 2011

Antoine-Laurent Castellan : Des lettres d'Italie qui préfigurent la mode orientaliste…


Antoine-Laurent Castellan (1772-1838), est un peintre français, architecte et graveur né à Montpellier. Il quitte rapidement sa province pour s'installer dans la capitale. A Paris, il est l'élève de Pierre Henri de Valenciennes (1750-1819), grand peintre de paysage historique et précurseur du paysage moderne. Valenciennes encourageait ses élèves à aller peindre sur le motif, il prônait l'étude en plein air et ses esquisses témoignaient d'une nouvelle sensibilité face à la nature. L'étude en plein air devait cependant restait une esquisse, un outil préalable à composition de grands paysages historiques réalisés en atelier.

Le paysage était encore, au début du XIXème siècle, considéré comme un genre mineur, ce n'est qu'en 1816 (en partie grâce aux efforts de Valenciennes) que l'Académie crée le premier prix de paysage historique. Il faut attendre le début du XXème siècle pour que le paysage pur commence à être admis par la critique.


Après avoir étudié la peinture de paysage, il visite la Turquie, la Grèce, l'Italie et la Suisse, et publie plusieurs séries de lettres, illustrées et gravées par lui-même. Son ouvrage le plus connu est le Mœurs, usages et costumes des ottomans, publié en 1812, et très apprécié par Lord Byron. On en trouve un exemplaire sur Ebay en ce moment. Il a également publié une Etude sur le Château de Fontainebleau qui n'a été imprimée qu'après sa mort. Il fut membre honoraire de l'Académie Royale des beaux-arts et aussi l'inventeur d'un nouveau procédé de peinture à la cire.


On doit à Castellan des tableaux recherchés par les amateurs, aujourd'hui. L'utilisation de l'aquarelle et la peinture de paysage sans référence à un événement historique n'étaient pas encore reconnus et très mal considérés par la critique de l'époque. Dans ses aquarelles, Castellan se libère des carcans académiques pour expérimenter de nouvelles techniques sur la matière et sur le sujet.


L'aquarelle, à l'instar du lavis, utilise l'eau comme médium et y ajoute des pigments colorés. Les avantages de la pratique de l'aquarelle sont la transparence et la rapidité d'exécution, c'est pourquoi on dit souvent qu'elle est le médium des « peintres en voyage ». Les premiers à utiliser l'aquarelle sont les peintres anglais. Les artistes anglais, connus pour leur l'esprit voyageur, avaient constitué une société des peintres aquarellistes. Turner, Constable et Bonington sont les premiers à utiliser ce médium et le diffuser en France. Constable expose en 1824 au Salon Parisien et Bonington peignait souvent sur les côtes normandes. De véritables relations professionnelles et d'amitié se lièrent entre les peintres, les anglais étant ravis d'enseigner leur nouvelle technique aux français.


Cependant il semble que Castellan eu recourt à l'aquarelle avant même ces nouveaux contacts avec l'Angleterre, ou du moins il fut l'un des premiers à les appliquer. Antoine Laurent Castellan était-il un véritable avant-gardiste ? Il préfigure, en tout cas, la mode orientaliste des années 1850, en entreprenant un voyage en Orient. Il laisse à la postérité les Lettres sur la Morée, l'Hellespont et Constantinople publiées vers 1820. Cet ouvrage nous raconte son voyage en Orient illustré de planches dessinées et gravées à l'eau forte comme celle de la Tour Galata.


Castellan est donc un novateur tant dans sa peinture que dans sa vie. Il semble d'ailleurs qu'il n'ait pas entrepris ce voyage en Italie (étape incontournable pour un peintre) que pour mettre en pratique ses idées sur la peinture et la gravure.


Dans ses esquisses de paysages Castellan utilise la fraîcheur et l'instantanéité du paysage et se plie à la gravure pour toucher ses lecteurs. Le peintre n'exclue pas la représentation humaine, comme le feront les peintres de paysage pur, mais celle-ci n'est plus qu'une petite silhouette au milieu de l'immensité du paysage. La présence humaine semble, ici, ne servir qu'à attester de la force et de la suprématie du paysage et de la nature face à la précarité humaine. Il est d'ailleurs possible que Castellan ait rencontré Corot, Caruelle d'Aligny ou Michallon, les fondateurs de l’École de Barbizon, lors de ses ballades à Fontainebleau.


A tous ces titres, l'ouvrage que je vous présente en image se doit de faire partie de la bibliothèque d'un amateur éclairé de peinture… Pierre


CASTELLAN (Antoine-Laurent). Lettres sur l'Italie faisant suite aux lettres sur la Morée, l'Hellespont, et Constantinople. Paris, Nepveu libraire, 1819. 3 volumes in-8 de 365, 307 et 367pp, avec 50 gravures HT dessinées et gravées par l'auteur dont certaines dépliantes. Reliures demi-veau havane, dos lisse orné de filets et motifs dorés. Pièces de titre en maroquin cerise et tomaison en maroquin lie de vin. Plats et pages de garde en papier coloré. Toutes tranches joliment colorées. Papier vergé. Première édition peu fréquente ornementée de 50 jolies gravures .Très bel état, sans défaut. Vendu

mardi 26 juillet 2011

Augustin-Charles d’Aviler. Cours d’architecture, enrichi de gravures par P.J Mariette…


J'ai un fort bel ouvrage à vous soumettre, aujourd'hui ! S'il y a des architectes, des maîtres d'œuvre ou des artisans doublés de bibliophiles et triplés de régionalistes de l'autre côté de mon écran, ils ne pourront résister à la tentation de l'achat [ ne parlons pas d'argent, s'il vous plait !].


Augustin-Charles d'Aviler est un architecte français né à Paris en 1653 et mort en1701 à Montpellier. Il est l'un des principaux promoteurs du style renaissance (prôné par Vignole) mais loin de se contenter de le copier, il le développa en proposant des variantes de motifs pour conférer plus de souplesse et d'expressivité au système rigide des cinq ordres qu'il présente en début d'ouvrage.


Issu de la noblesse de robe, D'Aviler est apprenti-architecte de 1684 à 1689 sous la direction de Jules Hardouin-Mansart. Il obtient à la mort de Colbert la protection de Louvois, ce qui lui permet de publier son Cours d'architecture en 1691. C'est la fameuse réédition de 1750 enrichie de gravures de P.J. Mariette que je vous propose ici, sous son très élégant format in-quarto. Pierre-Jean Mariette (1694-1774) fut graveur, libraire, historien d’art et collectionneur d’estampes, ce qui explique son implication dans l'ouvrage…


D'Aviler s'installe ensuite à Montpellier où les commandes qui lui sont adressées se multiplient, dont l’arc de triomphe du Peyrou et les débuts de l'aménagement de cette vaste esplanade s'apparentant à une place royale (la statue équestre de Louis XIV trône en son milieu). Il fournira aussi le dessin des lambris de la chapelle des Pénitents blancs de cette ville.


Il édifie également les casernes de Nîmes, Lunel, Montpellier (disparues dans les années 1980), Mèze et Béziers, les églises Saint-Denis de Montpellier ou Saint-Pierre du Vigan ou encore l'hôtel de ville de Nîmes au milieu de nombreuses autres réalisations.


Savant équilibre entre principes de composition, art de bâtir et décoration, le Cours d’architecture représente à lui seul la référence de l’architecture française à cette époque. Consulté par les professionnels, les amateurs ou les jeunes élèves en architecture, cet ouvrage orienta nombre de réflexions architecturales.


L'exemplaire que je propose à la vente est en bel état même si la reliure présente de menus défauts. Les 104 planches, dont de nombreuses planches dépliantes, sont en parfaite condition. Nul doute qu'il soit encore lu pendant de nombreuses générations. Mon seul souhait est qu'il rencontre bientôt un nouveau propriétaire... Pierre


AVILER (Charles Augustin). Cours d’architecture qui comprend les ordres de Vignole, avec des commentaires, les Figures & les Descriptions de ses plus beaux Bêtimens, & de ceux de Michel-Ange, des instructions et des préceptes. Enrichie de nouvelles planches, & revue & augmentée de plusieurs dessins conformes à l'usage présent, & d'un grand nombre de remarques par Pierre-Jean Mariette. Paris, chez Pierre-Jean Mariette, 1750 - Paris, Pierre-Jean Mariette, 1750. In-4, reliure pleine basane fauve marbrée, dos lisse, motifs, pièce de titre et nom de l'auteur en lettres dorées. Tranches jaunes. [1f, bl], [ 2ff, titre], xxxviii, [5ff, table.], 408 pp, [20ff, table mat], [1f, bl]. Illustré d’un faux-titre gravé et de 104 planches. Quelques traces de mouillures claires disséminées, quelques brunissures marginales. Mors du premier plat restauré, épidermures et usure du cuir aux coins. Bel état général sans ressaut dans les cahiers. Peu fréquent à la vente. Vendu

lundi 25 juillet 2011

Causerie du lundi de Philippe Gandillet. Les moeurs conjugales au XIXe siècle par Daumier...


La chaleur estivale nous abat un peu à Tarascon... Cela doit être un peu identique chez vous, non ? Aussi, quand j'ai ouvert le rideau de la librairie, ce matin, je dois bien avouer que j'ai espéré que Pierre ait oublié, comme les deux dernières semaines, de préparer un ouvrage à votre attention, ce qui m'aurait permis de faire mon courrier… Pas pour cette fois-ci ! Il doit, comme beaucoup de libraires en ce moment, avoir besoin de liquidités avant les vacances et me rappelle à mon devoir de mécénat littéraire.

Voyons voir… Ah, non !!!! Pas les "Moeurs conjugales" de Daumier !!!! [étant payé à la ligne, vous comprendrez aisément que mon indignation me soit chère et que je la ponctue à l'excès d'exclamations rentables] Pierre sait que je suis un célibataire endurci et que les réflexions que m'inspire la vie de couple ne font pas forcement autorité dans l'hémicycle. Il pense que les propos suscités par la lecture de cet ouvrage vont déterminer votre achat…Nous ne sommes plus au XIXe siècle, que diable !


Rappelons les faits : A cette époque, le monde se divisait, chers lecteurs, en deux catégories : Ceux qui cherchaient leur moitié et ceux qui l’avait trouvée ! Vous faites partie des chanceux qui partagent leur bonheur à deux ? Bravo ! Ce qui suit est pour vous.

Quoi de plus exaltant, en effet, que de s’engager dans une relation à deux avec l’âme sœur. La vie de couple est un formidable bonheur qu’il faut savoir préserver. Mais elle connaît parfois des hauts et des bas, me direz-vous. Il n’y a certes pas de recettes miracles, mais quelques principes de base peuvent contribuer à faire durer son union. Savoir écouter l’autre, l’accepter tel qu’il est… Voici quelques remarques personnelles :


L' argent, présent sans ostentation mais inépuisable, est le meilleur garant d'une relation amoureuse stable. De la gestion de votre compte bancaire dépend l'épanouissement et la pérennité de votre couple ! Ceux qui pensent que l'on peut vivre d'amour et d'eau fraîche n'ont pas encore financé les études de leurs enfants ou le changement imprévu de la boite de vitesse de leur automobile. Combien de jeunes femmes ont changé de partenaires pour l'éclat d'un portefeuille argenté ou celui de tempes de la même couleur. Combien de jeunes hommes se nourrissent aux seins siliconés de veuves inconsolables ?


La communication est essentielle dans le couple. C’est le fait d’échanger ses petites joies mais aussi ses peines qui soude la relation. Mais il est parfois difficile d’ouvrir le dialogue, et des silences peuvent apparaître. Pire : De simples accrochages ou de réelles disputes peuvent survenir, parait-il… Même si ces moments de crise sont parfois nécessaires, ils ne doivent pas devenir un mode de vie, à mon humble avis. Comment gérer les conflits ? Comment renouer le dialogue ensuite ? Personnellement, j'aurais tendance à conseiller de noyer son chagrin dans l'alcool mais la mode est à l'apaisement et un coach en vie conjugale (avocat) est à envisager.


La jalousie vous empoissonne la vie ? Vous ne supportez pas qu'on regarde votre conjoint ? Vous surveillez toutes ses sorties ? Pas de doute, vous êtes un jaloux ou une jalouse ! Si ce sentiment n'épargne personne, il peut se transformer en calvaire pour celui qui le vit… et celui qui le subit ! La libération sexuelle et l'évolution des mœurs conjugales ont changé les règles de la vie conjugale… Aujourd’hui, quelle est la place de la fidélité dans la société ? Peut-être, avez-vous déjà connu la tentation, ou succombé ? Il faut admettre, aujourd'hui, qu'on peut aimer plusieurs personnes en même temps, c'est tout. En cas d’incartade, je vous conseille néanmoins de ne jamais en parler à votre conjoint (e) ; par simple pudeur, bien sûr !


Autre chose : Au fil du temps, la sexualité du couple devient parfois un long fleuve tranquille ; certains cours d'eaux peuvent même s'assécher... La routine n'est pas une fatalité, chers lecteurs. Il est toujours possible de faire de votre aventure à deux un éternel recommencement ! Pour cela, je vous recommande instamment la lecture de récits de passions romantiques qui sont le plus grand aphrodisiaque que je connaisse. Rien ne vaut la lecture ! Et puisque nous parlons de lecture, revenons à l'ouvrage qui est à l'origine de cette causerie au ton badin. Les "Moeurs conjugales" de Daumier sont un excellent support à la dérision quand il s'agit de juger notre époque. L'homme n'est pas meilleur aujourd'hui, la femme n'est pas pire et les enfants sont toujours le sujet de disputes entre les parents. Rien ne semble avoir changé, en fait…

Votre dévoué. Philippe Gandillet


DAUMIER Honoré. Mœurs conjugales. Préface, catalogue et notice de Philippe Roberts-Jones. Paris, éditions Vilo, belle édition de 1967. In-4 pleine toile de l'éditeur sous jaquette illustrée en couleurs et rhodoïd, 161 pages, catalogue raisonné de 60 oeuvres reproduites à pleine page. Très bon exemplaire. 37 € + port

vendredi 22 juillet 2011

Les invertis ou le vice allemand par Armand Dubarry...


C'est la fin de la semaine, restons légers…Je vous propose, pour atteindre cette royale zenitude, un ouvrage qui légitime le fait que nous nous soyons battus, deux fois en un siècle, contre les allemands. Merci à Armand Dubarry, (1836-1910), journaliste d'investigation prolixe qui dans cette édition nous explique, sans l'ombre d'un doute, pourquoi nos ennemis d'hier, l'étaient ! S'il avait survécu aux deux grandes guerres, il nous aurait sûrement expliqué pourquoi les allemands sont devenus nos amis. Est-ce les français qui ont changé ?

Les déséquilibrés de l'amour / Les invertis ou le vice allemand est le dur constat établi par "le Dubarry" qui nous explique, preuve à l'appui, que le vice allemand est similaire à la débauche romaine ayant entraîné la chute de l'empire.

Mais qu'est-ce qu'un inverti me direz-vous ? J'explique (bien que n'étant pas un pro de l'affaire, je dois reconnaître)… Il est des individus qui, malgré le développement normal et le fonctionnement régulier de leurs organes génitaux, n’éprouvent aucune attraction, mais bien plutôt de la répulsion pour les personnes du sexe opposé au leur, et dont l’appétit génital ne se réveille qu’en présence des personnes de leur propre sexe. Dans ce cas, par ses appétits vénériens, un homme se sent femme vis-à-vis d’un autre homme, une femme se sent homme vis-à-vis d’une autre femme.


Il était de tradition de dire que l'interversion était beaucoup plus fréquente chez l’homme que chez la femme. On sait aujourd'hui qu'il n'en est rien et que les tabous étant tombés, les statistiques tirent vers la parité… On sait aussi que l’interversion sexuelle n’est ni un vice, ni une passion immorale, mais un penchant qui a le caractère de l’impulsion, de l’instinct ; c’est une tendance instinctive et c’est d'ailleurs la seule manière dont un individu puisse manifester sa vie sexuelle. Ce qui ne légitime absolument pas les perversions, qu'elles soient homosexuelles comme hétérosexuelles, nous sommes bien d'accord !


De mon côté, j'assume pleinement mon coming-out puisque j'avoue sans gène être lesbien : J'aime les femmes ! [ Pour des commodités techniques et des contingences administratives, j'ai enlevé le "S" à femmes depuis pas mal d'années, je précise…]

Revenons à cet ouvrage de Dubarry qui doit être considéré comme un document de travail, un outil de réflexion par rapport à l'histoire et un florilège de clichés où s'exprime la mauvaise foi ambiante de l'époque. Je ne voudrais pas être lourd mais nous l'avions pris bien profond, quelques années auparavant. Ceci explique cela…


Je ne vous livre qu'un extrait pour vous donner envie de lire le reste

La pédérastie est tellement acclimatée et développée en Allemagne (des chercheurs prétendent que cette acclimatation date de loin, de bien avant Arminius) que les travaux les plus complets, par conséquence logique, proviennent des médecins allemands…

Le reste de l'ouvrage est traité sous forme de roman, genre curiosa (Aaaahhhrrrrgggg…). Je vous propose la vingt cinquième édition de 1900 qui ne court pas les rues. Vous pourrez la commenter avec vos enfants pendant les vacances, les jours de pluie si vous passez quelques jours en Bretagne ;-)) Pierre


DUBARRY (Armand). Les invertis (le vice allemand). Paris Chamuel éditeur, 1900. 25eme édition. Broché, format in-8, couverture illustrée. Beau papier vélin teinté épais sans rousseurs. 317pp. Bon état. Menus défauts sur le premier plat. 64 € + port