mercredi 20 juillet 2011

Servitude et Grandeur Militaires à l'époque d'Alfred de Vigny...


C'est l'émotion provoquée par la mort de soldats français en Afghanistan et l'hommage rendu par la nation et par son président à l'armée, ces derniers jours, qui m'a rappelé que la notion de devoir militaire a toujours été un sujet de réflexion pour les écrivains. Alfred de Vigny avec son œuvre magistrale " Servitude et grandeur militaires" nous le rappelait dès le début du XIXe siècle.


Jusqu’alors cette présence militaire française dans un pays aussi éloigné et inconnu ne suscitait aucun émoi particulier, les soldats français étant déployés dans un but de sécurisation, d’aide humanitaire et de reconstruction économique ainsi que de la formation des nouvelles forces afghanes. C’est en 2008 que la France propose au parlement l’envoi de troupes supplémentaires et que la France se met à participer à des combats contre les insurgés Talibans au sud du pays. Cette ingérence dans un pays dédié aux pires excès dans la Foi, la corruption, la violence et le commerce de la drogue provoque, depuis la disparition de nos premiers soldats, une véritable controverse dans l’opinion publique. Que pensent les militaires de leur sacerdoce ? Qu'en pensaient-ils dans le passé ?


La lecture de l'ouvrage d'Alfred de Vigny est riche en enseignements. Vigny décrit la condition militaire avec une humanité profonde et une pitié fraternelle. Il s'élève avec fermeté contre la doctrine formulée par Joseph de Maistre, qui exaltait le guerrier comme l'instrument aveugle et prestigieux d'une mission divine. Il regarde la guerre comme un fléau et définit la grandeur par l'abnégation, c'est-à-dire par l'acceptation vaillante de la servitude. Dans les armées modernes, en effet, le troupier et même l'officier ne sont que des commis : Ils doivent l'obéissance passive à une autorité qui les prend à ses gages. Mais ce renoncement à soi, souvent obtenu au prix des plus cruels sacrifices, permet à l'homme de sauvegarder sa dignité personnelle. Ainsi se définit une religion de l'honneur…

L'ouvrage se présente en trois parties :

Première livre : Vigny a rencontré au cours d'une campagne un vieux militaire qui lui conte une douloureuse histoire. Capitaine d'un brick sous le Directoire, il s'est pris d'une vive sympathie pour un jeune déporté et pour sa femme Laurette. En haute mer. il ouvre, conformément à la consigne reçue, une enveloppe scellée d'un immense cachet rouge : Elle contient l'ordre de faire fusiller le jeune homme. Le cœur déchiré, il obéit puis recueille Laurette.


Deuxième livre : Vigny, en garnison à Vincennes sous la Restauration, cause avec un vieil adjudant. Ce sous-officier se reproche de n'avoir pu examiner encore, pour l'inspection du lendemain, tous les obus de la poudrière dont il est responsable. A la nuit tombante, Vigny va visiter ce zélé serviteur, qui lui fait entendre un touchant concert de famille et lui conte les amours de sa jeunesse. Au petit matin, il est réveillé par l'explosion de la poudrière, provoquée par l'adjudant, qui a voulu vérifier ses derniers obus.


Troisième livre : Le capitaine Renaud, un officier plein de distinction, a toujours accompli noblement son devoir, sans obtenir jamais la récompense de son exceptionnel mérite. Il garde un souvenir particulièrement cruel de l'assaut livré près de Reims en 1814, à un corps de garde russe, car il tua dans cette opération un enfant de quatorze ans. Pendant les journées révolutionnaires de 1830, il lutte dans la rue pour la sauvegarde de l'ordre public : Un enfant le frappe, qui ressemble à son innocente victime et il meurt dans une chambre d'hôpital, désenchanté, mais la conscience en paix…

L'exemplaire que je vous propose est irréprochable sous tous ses aspects pour le bibliophile exigeant. Plein maroquin ; reliure élégante ; joli papier ; belle typographie et très bon état de conservation raviront le futur propriétaire. Certains lecteurs diront "Encore un Lemerre !". Pierre


VIGNY (Alfred de). Servitude et Grandeur Militaires. Paris, Alphonse Lemerre éditeur, sd, Format in 16. Reliure plein maroquin tabac, dos à nerfs, titre en lettres dorées, filet sur les coupes et sur les coiffes, dentelles et filet sur le contreplat, papier de garde coloré. Toutes tranches dorées. Emboîtage. 303 pages. Très bel exemplaire. Dos très légèrement insolé. Vendu

10 commentaires:

pascalmarty a dit…

Comme je n'ai pas grand chose à dire ni sur la grandeur, ni sur la servitude, ni d'ailleurs sur quoi que ce soit de militaire, je me contenterai de pinailler sur les caps, très anglo-saxonnes et très superflues, du titre de l'article et de la notice. Même au regard des règles alambiquées de l'IN à ce sujet, une cap au début (mais de l'ital partout) suffirait amplement. Servitude et grandeur militaires.
Sinon, belle reliure, mais les Lemerre c'est quand même un truc à s'esquinter la vue…

Pierre a dit…

J'ai cédé à la mode des capitales parce que les autres le font ! Mais cela ne se tient pas , c'est vrai. Une façon de retenir l'attention, sûrement.

Quoi ? Rien à dire sur le devoir militaire ? Mais c'est que vous parlez à un officier de réserve, Pascal ! Bon, ça ira pour aujourd'hui. Repos ;-)) Pierre

calamar a dit…

ah, je l'aurais bien acheté, mais comme vous avez eu l'obligeance de nous résumer les trois nouvelles, du coup, plus besoin de le lire...
Et j'oubliais : "Encore un Vigny !"

Pierre a dit…

Mes gros billets supporteraient-ils des petites coupures, calamar ? Pierre

pascalmarty a dit…

Tiens, ce point d'interrogation en début de ligne me donne l'envie d'essayer quelque chose. Si ça marche, je vous expliquerai après (hé, hé)…

Mes gros billets supporteraient-ils des petites coupures, calamar ?

pascalmarty a dit…

Et comment, que ça marche !

Les maniaques de mon genre sauront donc désormais qu'ils peuvent rentrer sur n'importe quel blogue, non seulement des espaces insécables mais même des fines !

Pour les insécables, taper sans espaces ! : &  nbsp ;
Pour les fines : & thinsp ;

Elle est pas belle, la vie ?

pascalmarty a dit…

Encore qu'il est pas flagrant que les fines le soient vraiment, mais bon…

pascalmarty a dit…

Et comme je suis encore plus maniaque qu'on ne pourrait le penser, et aussi pour celles et ceux qui n'auraient pas eu ce phénomène sur leur écran, comme c'est d'ailleurs mon cas maintenant,je précise, depuis Firefox au lieu de Safari, que dans le commentaire de Pierre mon navigateur n'avait pas hésité à renvoyer le point d'interrogation en début de ligne.

Pierre a dit…

Ceci explique cela. Vous êtes super bon en traitement de texte, Pascal. On sent le journaliste, là dessous ;-)) Pierre

pascalmarty a dit…

En balisage HTML, Pierre (et encore, pas vraiment super-bon). Mais je ne touche pas aux traitements de texte. Je ne fréquente que les logiciels de mise en page et serais totalement sec dans Word…