vendredi 29 juillet 2011

Mémoires d'un bibliophile : Jean-Baptiste Tenant de Latour

Parlons maintenant des libraires :

Aucun bibliophile ne sera jamais tenté de confondre entièrement les libraires avec les commerçants les plus honorables de même degré. Et je ne parle pas seulement ici des imprimeurs-libraires qui peuvent être à la fois de grands artistes et des savants éminents. Je ne parle pas, non plus, du libraire-éditeur qui n'est parfois qu'un homme de lettre déguisé en spéculateur mais du libraire proprement dit, le libraire détaillant, celui qui ne s'est pas donné d'autres missions que d'acheter et de revendre des livres, n'a pu choisir ce genre de négoce sans avoir plus ou moins d'instincts littéraires, et ne peut pas y persister avec résolution, quelquefois avec des chances très diverses, sans avoir droit à une part quelconque de la considération qui s'attache au culte des lettres et des arts.


Ce texte a été écrit il y a 150 ans et n'a pas pris une ride, voyez-vous… Continuons !


Malgré cet hommage rendu à tous les libraires en général, je sais bien qu'il y a souvent, et à plusieurs égards, fort à distinguer entre eux [… La suite de ce texte nous donne une liste de nom de libraires sur la place. Des meilleurs aux moins bons et nous dresse un très bon arrêt sur image de l'époque avec son florilège de noms évocateurs : Pancoucke, Firmin Didot, Delalain, Renouard, Dentu, Lefevre, Audin, Crozet, etc..]

Qui a osé écrire un tel ouvrage ? On hésiterait à donner des noms aujourd'hui…


Jean-Baptiste Tenant de Latour, (1779 - 1862) est un bibliographe français. Juge de paix du canton de Saint-Yrieix (Haute-Vienne), il sert de 1814 à 1815 dans les gardes du corps de Louis XVIII dans la compagnie de Gramont (il a du être compagnon de chambrée avec Alfred de Vigny). À partir de 1846, il nommé bibliothécaire du roi Louis-Philippe au palais de Compiègne. Conseiller général jusqu’en 1848, il sera banni sous la République éphémère et se retirera de la vie publique sous l'Empire.


L'ensemble de l'ouvrage, sous forme de lettres à une femme bibliophile (une comtesse...), se compose de nombreuses réflexions sur la bibliophilie, les écrivains et le monde des lettres. Jean-Baptiste Tenant de Latour mourut l'année suivant la parution de ses mémoires et sa bibliothèque fut mise en vente en 1863. Ce livre qui doit faire partie de votre bibliothèque si vous persistez dans votre intérêt pour le livre ancien ! Pierre


LATOUR (J.-B. Tenant de). Mémoires d'un bibliophile. Paris, Dentu, 1861. Broché [in puris] à couverture illustrée. Format in-12, [2ff], 356pp. Edition originale. Rousseurs clairsemées en fin d'ouvrage, quelques traces brunes (mouillures) en bas de pages, en début d'ouvrage. Cahiers très solidaires. Bibliothèque de travail. Vendu

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