vendredi 31 juillet 2015

Les Marins illustres de la France par Léon Guerin. reliure éditeur signée Haarhaus...


Il y a eu Marco Polo, Magellan, Christophe Colomb ou Jacques Cartier, et puis Bougainville, Lapérouse et James Cook. Ils sont les personnages fondateurs de la grande aventure maritime. C’était des explorateurs, des aventuriers, des militaires, des pirates ou des marchands. Ils partaient pour des mois, voire des années, sur des mers inconnues, sans cartes ou très peu, sans connaître leur route et leur position, avant d’avoir inventé les calculs de longitude. Les risques étaient immenses. L’inconfort, la violence et le scorbut décimaient les équipages. Leur mission était la conquête, militaire ou commerciale, plus rarement la connaissance scientifique. Ils furent avec les missionnaires chrétiens, les artisans de l’expansion occidentale sur tous les continents.


Si, aujourd'hui, on ne parle plus de ces grands marins en terme d'explorateurs, certains comme Alain Tabarly ou Moitessier resteront cependant dans le cénacle des marins illustres. C'est un ouvrage qui rassemble les biographies des marins illustres de la France que je présente aujourd'hui à la vente. Il a été publié pour la première fois en 1846 par Léon Guérin. C'est l'édition originale dans sa reliure éditeur que je propose ici.


Léon Guérin, historiographe de la marine, fut un écrivain qui commença sa carrière dans les récits pour la jeunesse. Il fonda le Journal des enfants, puis La Gazette des enfants et des jeunes personnes, avant de se spécialiser dans l'histoire.


La mer, dernier espace de liberté ? C'est possible. Pas de feu rouge, pas d'horodateur ni de radars… Des règles à respecter, bien évidemment, mais noyées dans l'immensité des mers. L’aventure s’est démocratisée ! La traversée d’un océan ou le tour du monde à la voile est aujourd’hui à la portée de Monsieur et Madame "Tout le monde" (ou presque). Il y a les candidats dont le désir d’espace s’est nourri des récits des anciens et ceux qui, un jour, se sentent prêts à larguer les amarres pour réaliser un défi. Et il y a aussi ceux qui, comme moi, en rêvent mais resteront des navigateurs immobiles. Ce sont ces derniers qui achètent les plus beaux livres sur la marine


Je suis issu, pour ce qui est d'une branche de ma famille, d'une longue lignée de marins au long cours. J'ai arpenté les quais de Saint Malo et du Croisty pendant ma jeunesse, je me débrouillais pas mal en navigation et, si ce n'était un manque évident de bravitude, et des études citadines, je crois que je serais peut-être aujourd'hui marin pêcheur… J'ai néanmoins gardé de cette époque une grande admiration pour les navigateurs.


Pourquoi l'Angleterre a-t-elle réussi à bâtir un immense empire colonial et maritime, et non la Chine ? Comment Athènes, Rome, et Venise ont-elles successivement pris le contrôle de la Méditerranée et pourquoi Byzance n'y est-elle pas parvenue ? Grâce à des hommes hors du commun ! " Il n'y a encore jamais eu de grand homme qui ait passé toute sa vie à terre " dit-on. Cet ouvrage qui nous propose un voyage dans notre passé maritime est là pour nous le démontrer. Pierre


GUERIN (Léon). Les Marins illustres de la France : [Tancrède de Hauteville, Jean de Vienne, Prégent de Bidoux, Polain, Jacques Sore, Foulques de Villard, Philibert de Naillac, Boucicault, Jean de Lastic, Pierre d'Aubusson, De Villiers de l'Ile-Adam, Villegagnon, Jean Parisot de la Valette, Romegas, H. de Sourdis, Harcourt, Jean Guiton, Armand de Maillé-Brézé, Paul, Duquesne, Jean Bart, Valbelle, Jean et Victor-Marie d'Estrées, Tourville, Duguay-Trouin, Forbin, La Bourdonnais, Suffren, d'Estaing, La Touche-Tréville. Paris, Belin-Leprieur, 1846. Un volume in-4. (26/18cm). Cartonnage illustré d'éditeur signé d'Haarhaus. VIII-632 pp, 18 f. de planches illustrées en sépia et rehaussées en couleur. Vendu

jeudi 30 juillet 2015

Recueil des dessins patriotiques d'Abel Faivre pendant la " Grande Guerre ".


Alors que j'allais présenter un recueil d'albums de dessins d'Abel Faivre, caricaturiste qui s'est rendu célèbre pendant la première guerre mondiale, j'ai tenté de citer de mémoire quelques-uns de ses contemporains, aussi célèbres que lui dans ce domaine. Force a été de constater que la grande période de la presse satirique, celle des Daumier, des Grandville, des Cham, des Bertall, des Gavarni […] fut plutôt le début de la troisième république et que celle des Wilette, des Steilein ou des Forains a plutôt vu le déclin du genre au début du 20eme siècle…


C'est le hasard qui m'a fait acheter un recueil de dessins d'Abel Faivre, rassemblés par une société des amis de l'artiste, et parus dans les Échos de Paris pendant la "Grande Guerre". Le hasard fit bien les choses car j'ai trouvé une mine d'informations dans ces albums !


L'Écho de Paris était un quotidien français créé sous la troisième République, publié entre 1884 et 1944, avec une orientation plutôt conservatrice et patriotique. Pendant la Première Guerre mondiale, comme d'autres journaux de droite (Le Matin, L'Action française...), L'Écho de Paris fit preuve de jusqu'au-boutisme, préconisant même de marcher sur Berlin après la victoire de la France et de ses alliés. Son dessinateur emblématique fut Abel Faivre. Médaillé d'honneur à l'Exposition de Lyon, il a vécu et travaillé à La Croix-Valmer dans le Var où un boulevard porte aujourd'hui son nom. Le musée de la caricature de Castres rassemble aussi quelques unes de ses caricatures.

Prémonitoire...
Après avoir livré un grand nombre de dessins satiriques à L'Assiette au beurre, il est devenu célèbre par ses affiches de propagande pour soutenir l'effort de guerre français. En voici deux qui sont restées célèbres !


C'est un des dessins les plus connues parmi celles qui ont été utilisées pendant la Grande Guerre. Il représente un soldat qui invite ses compagnons d'arme à le suivre vers les lignes ennemies. Cette affiche a été utilisée pour lancer le 2e emprunt de la défense nationale en octobre 1916. Il s'agissait alors de solliciter, en ravivant la fibre patriotique, l'aide financière de l'arrière, celle de tous les civils, pour soutenir l'effort de guerre de la nation. Le message qui l'accompagne - On les aura ! - reprend une phrase célèbre du général Pétain, écrite quelques mois plus tôt, et qui devint une sorte de leitmotiv. En effet, c'est au plus fort de la bataille de Verdun qu'il fit paraître un ordre du jour destiné à entretenir le moral des troupes. Cet ordre du jour du 10 avril 1916 se terminait par la phrase : "Courage, on les aura !"


En 1914, les gouvernements français et allemands, pensent que la guerre sera courte et ne prévoient pas le financement et la mobilisation économique nécessaires à une guerre qui dure. Dès 1915, les premiers besoins d'argent apparaissent. Les commandes de matériels de guerre imposent un effort industriel sans précédent, or l'appareil productif français est concentré dans les régions du nord et de l'est occupées par l'armée allemande. La restructuration industrielle et la reconstitution des réserves de matières premières nécessitent des investissements importants et l'accroissement des importations. Confronté à l'épuisement des finances publiques et à une inflation croissante, l’état cherche à drainer l'épargne des Français. Le premier emprunt dit « de la Défense nationale » est lancé en novembre 1915, trois autres lui succèdent jusqu'en novembre 1918. En 1920, deux nouveaux emprunts sont proposés pour la reconstruction des régions dévastées.


Le deuxième dessin (c'est ici une carte) est composé d'une pièce de monnaie et d'un personnage se détachant sur un fond blanc. Le soldat allemand, l'arme à la main, baïonnette au canon, est terrassé par la pièce d'or de laquelle se détache un superbe coq lancé à l'attaque, son bec visant les yeux exorbités de terreur du soldat. Les stéréotypes permettent de lire d'un seul coup d'œil le message visuel. En 1915, le soldat allemand porte encore le casque à pointe au combat mais ce casque continuera à le personnifier bien après son abandon par l'armée allemande. Le coq et la devise Liberté, égalité, fraternité identifient la pièce d'or française.


Les deux slogans sont tout aussi concis et clairs. Ce double appel au civisme et au patriotisme étend la défense de la patrie à l'ensemble de la population et établit une juste répartition des sacrifices déjà consentis par les combattants du front. En France, ces campagnes seront couronnées de succès puisque les emprunts d'État, souscrits par les épargnants, ont couvert la moitié des dépenses de guerre… Pierre


FAIVRE (Abel). Recueil de trois albums in folio rassemblant l'ensemble des dessins publiés par Abel Faivre pendant la Grande Guerre" (une centaine ici). Les dessins sont, pour la plupart, contrecollés sur du papier de boucherie. Une carte éditée pour la banque de France par la société des amis de l'artiste est contrecollée en page de garde et un dessin paru le 1er avril 1935 dans le Petit Marseillais clos le recueil. Un cliché immortalisant l'artiste le 23 octobre 1931 est collé sur la première couverture. 240 € + port

mercredi 29 juillet 2015

Hermann-Paul, illustrateur pour André Mary et le Dr Lucien-Graux.


Hermann-René-Georges Paul, dit Hermann Paul, est né à Paris en 1864. Fils et petit-fils de médecins d'origine provençale, il abandonne rapidement des études scientifiques pour entrer à l’École des Arts Décoratifs de Paris, puis à l’Académie Julian. A partir de 1890, il réalise ses premières lithographies aux côtés de Bonnard, Vuillard et Toulouse-Lautrec.


Très engagé durant l'affaire Dreyfus, il travaille notamment pour le Figaro, le Sifflet, le Cri de Paris, l’Assiette au Beurre et de très nombreuses revues satiriques. Il développe dans ses dessins deux thématiques qui lui sont chères : la dénonciation des atrocités commises par les colonisateurs et toujours la laideur de la bourgeoisie. Ces idées l'amènent tout naturellement à collaborer à la presse anarchiste et libertaire. Outre le fait d'avoir illustré de nombreux ouvrages comme Don Quichotte de Cervantès, Carmen de Mérimée, l’Enfer de Dante, les Bestiaires de Montherlant, La Caraco et La bête du Vaccares de Joseph d’Arbaud, les œuvres de François Villon, il édita lui-même plusieurs albums, comme La Vie de Monsieur Quelconque et La Vie de Madame Quelconque que je propose à la vente à la boutique dans un superbe tirage sur Chine.


Raymond Geiger sut parfaitement résumer le talent singulier d’Hermann Paul dans une étude qu’il lui consacra en 1929 : " Il a l'honneur d'être de ces artistes qui ne font rien pour flatter le goût du public, de ce public qui veut toujours être du dernier bateau. Il ne cherche pas à plaire […] Pendant de longues années c'est du dessin qu'il usera pour commenter le spectacle de la comédie humaine. Comment une âme bien née et jeune accepterait-elle sans protester ce qu'elle voit des hommes et de leurs passions ? Emporté par un idéalisme sans faiblesse, il s'attaque à tout ce qui est mesquin, vulgaire et bas. La grossièreté de la foule, la bêtise des corps constitués, le grotesque et l'odieux des petits bourgeois, la vilenie des politiciens, la turpitude des financiers, l'imbécillité des amateurs d'art, la canaillerie des marchands, la bassesse, la cupidité et l'avarice des gens riches, la niaiserie des boutiquiers, l'esprit borné et la férocité des militaires, l'hypocrisie des prêtres, la vanité des mondains, n'ont pas de plus cruel ennemi que lui ".


En 1905, il est élu professeur aux Beaux-Arts et préside la société des dessinateurs humoristes. Antimilitariste et pacifiste convaincu,  il collabore à « La Guerre Sociale » de Gustave Hervé. Au début du premier conflit mondial, il se rallie à l'idée d'Henri Guilbeaux de lancer un journal pacifiste avant de basculer, comme beaucoup d'autres, dans le camp des bellicistes. C’est probablement après avoir touché à la politique, qui lui inspire finalement une grande répugnance, qu’il décide de passer la fin de sa vie loin de Paris aux Saintes Maries de la Mer.


Son ascendance provençale explique sans doute son attirance pour la Camargue où il vécut le dernier quart de sa vie en compagnie de ses amis Joseph d’Arbaud et Folco de Baroncelli. Sa passion pour la Camargue et la Provence en fit un des meilleurs peintres et illustrateurs de ce pays dont il a cherché à nous révéler l’âme et la magie. Hermann Paul repose aujourd’hui au cimetière des Saintes Maries de la Mer, où il mourut le 23 juin 1940 et son tombeau, œuvre de l’architecte Marcel Bernard, porte, en pleine pierre, la Croix de Camargue qu’il dessina en 1926. Voici à la vente pour les amateurs, aujourd'hui, deux éditions illustrées par Hermann-Paul : style inimitable… Pierre


- MARY (André). Le Doctrinal des preux. À Paris, Chez Léon Pichon, 1919. Un volume Grand In-4 (34/23,5cm), broché, couverture illustrée. Bois par Hermann-Paul. Tiré à 336 exemplaires, celui-ci (n° 330), un des 300 sur rives. 65 € port


- LUCIEN-GRAUX (Docteur). Le Saint homme de Huestra. Gravures sur bois originales de Hermann-Paul. Paris, Manuel Bruker, 1928. Un volume in-4 (28,5/23cm), broché, couverture imprimée. 11 gravures originales en couleurs de Hermann Paul dont un frontispice et 10 in-texte. Tirage limité à 350 exemplaires numérotés. Un des 275 exemplaires sur vélin d'Arches. Très bel état. 110 € + port

mardi 28 juillet 2015

Complément au catalogue de Louis Jou. Merci Internet !

Force est de constater que sans réseau informatique [sans courrier électronique, sans échange de fichiers, sans la toile mondiale… ] ma boutique située en plein cœur de la Provence, mais un peu loin de tout, ne vivrait pas ! Je ne suis pas certain qu'elle survivrait même… Sans "Internet" pas de commerce viable, aujourd'hui ! L'objectif,  La mission divine pourrait-on dire, de ses concepteurs pouvait alors se résumer en une phrase : relier entre eux tous les ordinateurs du monde pour relier toutes les personnes entre elles... Objectif réussi !


Non contents d'offrir au monde la plus vaste bibliothèque de textes, de sons et d'images de tous les temps, Internet est aussi le support implicite de nombreuses applications annexes : visiophonie, commerce électronique, jeux multi-utilisateurs... Personne n'avait, en fait, prévu un tel succès pour ce support (militaire à son origine) et nombreux sont les spécialistes qui s'accordent à dire que nous n'avons encore rien vu. Si l'on peine à imaginer des frontières à Internet, c'est sans doute parce que, pour la première fois, chaque utilisateur peut devenir un émetteur d'information – et non plus seulement un consommateur.


Les bibliophiles qui ont acquis une bibliothèque par le passé pouvaient se passer de cet outil grâce au réseau des libraires qui les fournissaient en ouvrages de qualité. Les bibliophiles qui veulent se constituer une bibliothèque aujourd'hui, ne peuvent l'ignorer. Je crois même que les nouveaux bibliophiles ne le sont devenus que parce qu'ils étaient des utilisateurs performants – voire des professionnels - de l'informatique ! (vous pouvez me donner votre avis là dessus mais ce ne sont pas Hugues ou Christian qui me diront le contraire). Me voici donc à émettre aujourd'hui avec ce complément au catalogue des ouvrages illustrés par Louis Jou. Quand les artistes du livre et les commerçants qui les présentent deviennent les obligés des techniciens du progrès… Pierre


JOUVE (Marceau). Parpello d'Agasso. Poèmes provençaux suivis de trois contes. Montpellier, Paul Déhan, Imprimeur, 1955. Traduction française par Henriette Dibon. Préface par B.-A. Taladoire.Un volume In-8 broché, couverture ornée à l'encre rouge. Edition originale. Texte en provençal et en français. La page de titre n'indique que deux contes, contrairement à la couverture, mais les poèmes sont bien suivis de trois pièces en prose. Illustrations et ornementation par Louis Jou. Tiré à 610 exemplaires. 70 € + port


FRANCE (Anatole). La Rôtisserie de la Reine Pédauque. Mornay, Paris 1920 - Illustrations de Louis JOU. Paris, Mornay, Collection "Les Beaux Livres", imprimerie Jacoub et Aulard, 1920, format in-8, broché, couverture ocre rempliée, illustrée en noir et rouge, dos titré, 314 pages. Ce livre, le cinquième de la Collection des Beaux Livres des Editions Mornay, a été tiré à 1000 exemplaires, le notre n° 874 sur papier de Rives. Les gravures sur bois de Louis JOU, en bandeaux, cul-de-lampe et lettrines rubriquées, illustrent dans un esprit médiéval ce roman d'Anatole France, qui retracent les aventures de Maître Jacques Ménétrier, fils de rôtisseur, avec de doctes abbés, et autres alchimistes. État parfait avec son papier cristal d'origine. 120 € + port


VAN BEVER (Ad). Oeuvres galantes des conteurs italiens de la Renaissance. Traduites en langage francois par Ad. Van Bever, avec la collaboration de Ed. Sansot-Orland. Edition décorée de quarante compositions originales dessinées et gravées par Louis JOU. Paris, G. Cres, 1921. In-8 broche, couverture rempliée. VI-200 pages, nombreuses illustrations gravées sur bois dans le texte et a pleine page. Exemplaire numeroté sur vélin de Rives. (N°312) 10 contes : Giovanni Fiorentino, Le marchand de Venise (et) La Nicolosa. - Masuccio, Le pape dans Rome. - Bandello, Le maître cocufie et le naïf serviteur. - A.-Francesco Grazzini, Le mort vivant. - Giraldo Cinthio, Le more de Venise. - A.-Francesco Doni, Le magnificat. - Pietro Fortini, Le moine mendiant. - Sabadino, La bonne nouvelle. - G. Morlini. Exemplaire en bon état mais avec dos fendu. 50 € + port


[JOU / SUARÈS]. André Suarès et Louis Jou. S.l.n.d. [Paris, Les Cahiers d'Estienne, 1970. N° 36]. Un volume In-4. Broché à couverture rempliée, toile écrue. Illustrations et ornementations reprises de divers ouvrages de Louis Jou. Ouvrage tiré à 400 exemplaires par les élèves de l’École Estienne. 120 € + port

lundi 27 juillet 2015

Abrégé Chronologique de l'Histoire de la Bourgogne par l'abbé Mille.


Avant de proposer cet ouvrage classique sur l'histoire de la Bourgogne, je me suis demandé ce qu'était, en fait, cette province à ses origines. Si l'on en croit Wiki, La Bourgogne est une région, aujourd'hui, assez limitée par rapport au passé. Elle doit son nom aux Burgondes (des germains) qui créèrent le royaume de Burgondie, devenu royaume de Bourgogne puis des Deux-Bourgognes à l'époque carolingienne. Par la suite, on distinguera le comté de Bourgogne qui correspond aujourd'hui à l'actuelle Franche-Comté, du duché de Bourgogne qui correspond à peu près à l'actuelle région de Bourgogne.


J'ai appris dernièrement qu'il n'existait pas plus d'escargot de Bourgogne que d'omelette norvégienne ! Le nom et l'élevage de ce petit colimaçon étant la résultante d'une autre spécialité culinaire bourguignonne : le beurre bourguignon ! Beurre dont on remplissait la coquille du mollusque… Du beurre d'escargot de Bourgogne à l'escargot de Bourgogne, il n'y avait qu'un pas à franchir, ce que les consommateurs ont fait sans vergogne. Un monde s'est écroulé, ce matin, au petit déjeuner !


Au dix huitième siècle une mise au point sur son histoire s'imposait : voyons ce que nos en dit l'auteur, l'Abbé Mille : " Je me propose dans cet Abrégé de faire connoître les différentes formes de gouvernement auxquelles les Bourguignons ont été assujettis depuis leur établissement dans les Gaules, d'indiquer les changemens qui se font fait peu à peu dans les mœurs dans les usages dans les loix qu'ils avoient apportés de Germanie & de donner une notice des grands Hommes qui ont illustré l'ancienne & la nouvelle Bourgogne.


Tel est le plan de cette Histoire qui sera divisée en trois époques. La première montrera l'ancienne Bourgogne formant un grand Royaume composé de plusieurs Provinces considérables. On verra fa naissance, ses progrès ses mutations & ses démembremens successifs. On observera sa décadence & sa ruine. On indiquera l'origine, la durée & la fin des trois Royaumes de Provence de la Bourgogne transjurane formés des débris de l'ancien Royaume de Bourgogne lorsque l'anarchie féodale eut répandu son engourdissement sur toutes les parties de ce grand corps.


 La discussion de ces objets conduit insensiblement à la seconde époque. On s'y attachera précisément à ce qui regarde cette portion de l'ancien Royaume de Bourgogne qui en a été démembrée la première & qu'on a depuis appellée le Duché de Bourgogne. On examinera son origine, sa situation, son étendue. On développera les changemens fréquens arrivés soit tous ses Ducs bénéficiaires & révocables, soit sous ses Ducs propriétaires de la première & de la seconde race. Cette seconde partie sera précédée d'une dissertation sur le gouvernement féodal.


Enfin après avoir rapporté ce qui s est passé de plus considérable dans le Duché de Bourgogne jusqu' à la mort de Charles le guerrier quatrième & dernier Duc de la seconde race, on passera à la troisième époque. Elle nous présente cette même étendue de pays fous la domination de nos Rois depuis fa réunion à la Couronne de France jusqu'à l'année 1772 inclusivement… "


Il n'est paru, en fait, que trois volumes, un par an, la chronologie s'arrêtant autour de l'an 1000, bien que certains articles nous conduisent sous Louis XIV ou durant le haut Moyen Âge. En annexe, le lecteur trouvera de remarquables recueils de pièces et une table très précise. Je vous propose, aujourd'hui à la vente, les deux premiers tomes dans un très bel état de conservation et dans une très belle reliure d'époque. Le premier tome présente bien la fameuse carte dépliante qui a fait la renommée de l'ouvrage. La fin du quatrième livre qui clôt ce deuxième tome se termine avec la mort d'Aurelien vers 895. Pour la suite, il vous faudra faire quelques recherches… Pierre


MILLE, M. Abrégé Chronologique de l'Histoire Ecclésiastique, Civile et Littéraire de Bourgogne. Depuis l'établissement des Bourguignons dans les Gaules, jusqu'à l'année 1772. Dijon, Chez Causse et Paris, Chez Delalain, 1771. 2 Volumes in-8. Reliure plein veau marbré, dos à nerfs, caissons fleuronnés, titre et tomaison en lettres dorées, gardes colorées, tranches mouchetées. Tome I : XLI+I, 420+2. Tome II : LXIII+I, 463+1pp. Bien complet de sa grande carte dépliante. Ex-libris (Comte Boucher de la Rupelle ?). Très bel état. 170 € + port

samedi 25 juillet 2015

Oeuvres complètes du duc de Saint-Simon chez Jean de Bonnot : parties têtes et particules...


Je profite de la douce langueur estivale, de la bienveillance qu'elle entraine chez les lecteurs bibliophiles, de la mansuétude coupable que m'accordent les plus exigeants d'entre eux pour présenter une collection complètes des œuvres de Saint-Simon publiée par l'éditeur Jean de Bonnot (est-ce là son vrai nom à ce Monsieur ?).


Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon fut Pair de France et Grand d’Espagne. Né le 16 janvier 1675 et mort le 2 mars 1755, il est considéré comme un remarquable historiographe mais fut durement critiqué au XIXe siècle pour ses pensées monarchiste et religieuse. Il s’illustre par la grande vérité historique de ses écrits et son intégrité morale janséniste. A la cour de Louis XIV, il est rapidement taxé d’homme d’esprit ce qui lui vaut défiance mais respect de la part du Roi. Conseiller du Régent, Philippe d’Orléans, puis ambassadeur de France en Espagne, il revient en France en 1723 et se retire de la vie politique. Ses « Mémoires » mettent en scène plus de huit mille cinq cent personnages et révèlent un grand don d’observation. Chateaubriand et Stendhal ont largement salué son style.


Malgré le fait qu'il fut bien né, bien marié et bien estimé, ses Mémoires sont cependant l’œuvre d’un mécontent… Ils sont aussi l’œuvre d’un écrivain incroyablement doué du don de pénétrer les cœurs à travers les visages et, en saisissant les moindres grimaces de ceux-ci, de peindre ceux-là jusque dans leurs replis les plus profonds. Aussi tout chez lui, jusqu’aux règles les plus élémentaires de la correction, est-il sacrifié au pittoresque du tour ou de l’expression, au point que certains affirment que ce très grand et très original écrivain serait le plus dangereux des modèles, s’il n’était inimitable.


Au point de vue historique, pourvu qu’on se tienne en garde contre la partialité de Saint-Simon, ses Mémoires sont une source presque inépuisable de renseignements sur la dernière partie du règne de Louis XIV et la première de celui de Louis XV.


A propos de ses Mémoires, il faut noter que Saint-Simon avait commencé dès 1694 à noter tous les évènements dont il était témoin. En 1730 il connut le Journal de Dangeau, qui va de 1684 à 1720, et l’annota, complétant ses récits ou corrigeant ses jugements avec âpreté. Enfin, en 1740, il se mit, en continuant de profiter du récit de Dangeau comme d’une sorte de trame chronologique, à rédiger définitivement ses Mémoires. Celles-ci ne furent publiées, après la mort de l’auteur, qu'en mars 1755 et dans des éditions incorrectes et fragmentaires. Le texte authentique n’en fut donné pour la première fois qu’en 1856.


Je vous propose ici l'œuvre complète de Saint-Simon dans une édition qui, elle aussi, fit des mécontents ! Des lecteurs lui reprochèrent de ne pas fournir d'analyses circonstanciées en annexe, des bibliophiles lui reprochèrent sa présentation ostentatoire… Elle fit aussi des clients comblés ! Des lecteurs apprécièrent la grande qualité de l'impression sur papier, des bibliophiles débutants purent ainsi accéder, par ce tremplin aux éditions de luxe. Elle fit, en outre, la renommée de son éditeur et sa fortune…


Je ne saurais dire combien d'exemplaires de ces Mémoires ont été vendus. Il existe bien un site officiel Jean de Bonnot avec une liste précise des livres actuellement disponibles mais aucune trace de ces ouvrages non réédités, ni de leurs tirages... Pierre


SAINT-SIMON, Louis de. Mémoires complets et authentiques sur le siècle de Louis XIV et de la régence, avec les Pièces diverses et Parallèle des trois premiers rois bourbons. Edition complète en 22 volumes in-octavo (14 x 21 cm). Paris, Jean de Bonnot, 1965-1966. Reliure plein cuir rouge, plats et dos ornés, fers gravés. Reliure plein cuir rouge de l'éditeur, dos lisse très orné. Edition sur papier chiffon vergé. 240 € + port

vendredi 24 juillet 2015

Le saint concile de Trente traduit par l'abbé Chanut avec Approbation pour l'éditeur Marbre-Cramoisy...


Le pape Paul III convoque en 1542 un grand concile à Trente, dans les Alpes (aujourd'hui en Italie). Ce concile débute officiellement le 13 décembre 1545. Il lui donne pour objectif de revigorer l'Église catholique. Celle-ci va s'en trouver en effet profondément modifiée... Après le départ d'une partie de ses ouailles à l'appel de Luther, Calvin, et quelques autres, le Saint-Siège a compris la nécessité d'engager une grande réforme au sein de l'Église catholique. Il y est encouragé par le nouvel ordre des Jésuites. Ce mouvement va prendre le nom de Contre-Réforme, par réaction à la Réforme protestante.


Éclairé par de grands théologiens (le Savoyard François de Sales et les Italiens Charles Borromée et Philippe de Néri), le concile impose en premier lieu de strictes règles de conduite morale au clergé et en particulier aux évêques. Il améliore la formation des prêtres et promeut l'enseignement du catéchisme. Ce concile de Trente clarifie par ailleurs l'interprétation catholique des Saintes Écritures, en particulier le "dogme de la justification ou de la grâce".


Outre ces points de doctrine, le concile de Trente rénove l'organisation du culte. La confession, l'un des sacrements de l'Église catholique, ne se pratique plus de façon publique. Elle devient un exercice intime, sans contact visuel ou physique entre le confesseur et le pénitent. Elle devient aussi plus fréquente. On ne se confesse plus seulement une fois l'an mais tout au long de l'année. Le théologien et archevêque de Milan Charles Borromée promeut l'usage du confessionnal, un meuble avec deux compartiments séparés par un rideau, l'un pour le confesseur, l'autre pour le pénitent.


On verra apparaitre, pour copier les protestants, la chaire, une estrade d'où le prêtre, lors des offices, s'adresse aux fidèles. Le souci nouveau porté à la formation des prêtres change également le visage de l'Église. C'en est fini des curés et moines incultes, paillards et laxistes qui faisaient le régal des bateleurs de foire et des fabulistes au moyen-âge. Le concile instaure des séminaires, pour la formation des prêtres. En France, les premiers séminaires voient le jour en 1620. Ils font apparaître des ecclésiastiques en soutane, instruits, habiles à la rhétorique et rigides sur le plan des mœurs, plus respectueux que précédemment du vœu de chasteté.


Avec le décret  sur le mariage, le concile prend aussi le contre-pied de la Réforme protestante. Il réaffirme le caractère sacramentel du mariage et son indissolubilité. Au risque de déplaire aux bourgeois et à l'aristocratie, il réaffirme aussi le libre consentement des époux et condamne les mariages forcés : «Il est criminel de violer la liberté du mariage». Toutefois, il impose l'accord parental pour les femmes de moins de vingt-cinq ans et les hommes de moins de trente.


Pour prévenir la bigamie, il exige la présence au mariage de quatre témoins ainsi que du curé de la paroisse des promis. Il exige aussi que tous les mariages soient enregistrés sur les registres paroissiaux, ancêtres de l'état-civil. Revigorée par le concile de Trente, la Contre-Réforme ne tarde pas à ramener à l'ancienne foi nombre de régions allemandes, surtout en Rhénanie et dans les Alpes. Quand il se sépare le 4 décembre 1563, le concile de Trente a ravivé la foi catholique partout à l'exception notable de l'Europe du nord…


Voici à la vente, aujourd'hui, un ouvrage de 1686 qui liste toutes les sessions du concile de Trente et les textes qui s'y adossent. En quoi un tel ouvrage pourrait-il intéresser les bibliophiles ? Pour une raison qui va apparaitre sur tous les livres dès cette époque : les pères tiennent à ce que le clergé conserve en exclusivité le droit d'interpréter les Écritures saintes. C'est le début d'une forme de censure pour les éditeurs et les imprimeurs de textes ayant trait à la religion : l'Approbation. Cette approbation ne doit pas être confondue avec le Privilège qui est une autre censure, celle-là, royale… Pierre


CHANUT (Abbe Martial) [Traduit par]. Le saint concile de Trente oecumenique et general celebre sous Paul III, Jules III et Pie IV. Nouvellement traduit par l'abbé Chanut. Troisième édition. Paris, Marbre-Cramoisy, 1686. Un fort volume In-12. Reliure plein parchemin. [21ff], 458 pp, [25ff table]. 3 portraits graves sur bois. Quelques salissures et défauts d'usure. 65 € + port