“Georges Delaw ? Des cheveux noirs crépus, un visage rond, bronzé, une petite moustache. Des yeux noirs, vifs - intelligents - où passaient tour à tour une lueur d’ironie, et l’éclat d’un sourire, vite voilé de mélancolie - tenue de rapin, avec le chapeau rond à bords plats du genre catalan, rejeté en arrière. « Il a tout d’un Italien », disait de lui une « gosse » de Montmartre. - « Je suis plus celte que latin » écrit-il dans l’une de ses lettres. Il se voulait un celte, et il en avait l’âme... «un fils de l’Ardenne simple et rude »... Un artiste épris de sincérité et de vérité...”
Georges Delaw, de
son vrai nom Henri Georges Deleau, est
natif de Sedan. C’est dans ce décor que l'adolescent dessine et écrit ses
premiers textes à l’humour potache. Il retrouve à Herbeumont (en Ardenne belge)
ses racines rurales. Il en ramène croquis épurés et témoignages ethnographiques
que publient des revues régionalistes. Au début des années 90 (1890 !), avec
son ami Depaquit, il quitte Sedan et rejoint la bohème de Montmartre.
Dessinateurs,
caricaturistes, conteurs, poètes, décorateurs, illustrateurs, ils participent à
leur manière aux grands mouvements esthétiques qui traversent cette fin de
siècle. Ils fréquentent Le Chat Noir et son inénarrable directeur littéraire,
Alphonse Allais, les cabarets, les théâtres, les rédactions des grands journaux
satiriques auxquels ils collaborent : Le Rire, Le Chat Noir, La Baïonnette, Le Figaro
illustré...
Leurs amis
s’appellent Alphonse Allais, Maurice Utrillo, Pierre Mac Orlan, le caricaturiste
Léandre, Edmond Rostand, Anatole France, Jehan Rictus, Max Jacob... N’ayant
jamais coupé ses racines locales, Delaw – qui s’est baptisé “Imagier de la Reine”
– illustre de nombreuses éditions régionales et collabore régulièrement à la
revue La Grive.
C'est un ouvrage
écrit à quatre mains par les frères Max et Alex Fischer et illustré après guerre par
Georges Delaw, que je propose à la vente, aujourd'hui. Directeurs
littéraires aux Éditions Flammarion, Max, romancier de
genre humoristique écrivit en collaboration avec son frère jusqu'en 1928. Cette
première guerre accouchait alors d’un monde nouveau où les deux artistes auront
du mal à trouver leur place. Georges Delaw terminera sa vie dans l’indigence à Paris…
Pierre
FISCHER (max et
Alex). Camembert sur Ourcq. Paris, Editions André, s.d. (1922). Un volume in folio. Broché à
couverture cartonnée rempliée. Préface de Paul Fort. Edition illustrée
de 29 aquarelles et de 60 dessins originaux de Georges Delaw, un des 55 exemplaires numérotés sur Japon impérial. Bel état. 140 € + port
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