vendredi 30 novembre 2012

Histoire du costume d'Arles : Trilogie de Odile et Magali Pascal. Collector…


Les étagères d'une librairie ancienne peuvent accueillir des ouvrages récents s'ils sont de grande qualité, s'ils abordent un thème qui a un rapport avec notre patrimoine, s'ils appartiennent à la catégorie des livres rares ou s'ils peuvent contribuer à fournir un chiffre d'affaire conséquent à son propriétaire... La trilogie retraçant l'histoire du costume d'Arles par Mesdames Odile et Magali Pascal fait partie de ces ouvrages qui regroupent ces quatre qualités essentielles. J'avais présenté, il y a près de trois ans (comme le temps passe…), le tome III et comme les fêtes arrivent je vous propose, aujourd'hui à la vente, la trilogie toute entière…


Le premier tome présente l'histoire d'un mythe, la naissance du costume au XVIIIeme siècle, avec ses codes et l'influence marquante de la noblesse habituée aux fastes de la cour. Ce sera pourtant la bourgeoisie, beaucoup plus nombreuse à Arles qui  diffusera la mode avec ses artisanes et ses couturières.


Le deuxième tome évoque, quant à lui, le néo-classicisme et le romantisme des années 1790 à 1840. Arles, comme beaucoup de villes, fut divisée entre rouges et blancs pendant la période révolutionnaire. Mais, plus que d'autres, elle ne se relèvera pas de la tourmente et verra des clans antagonistes et revanchards s'affronter à coup de cocardes multicolores portées sur le costume… Les clans se rapprocheront néanmoins avec l'arrivée de la mode antique dont la ville était déjà l'écrin naturel.  La période romantique verra apparaître ensuite, comme partout en France, la mode d'une femme idéale ressemblant à une poupée à la taille étranglée et  à la blancheur poudrée. Pour peu que cette Arlésienne soit phtisique, elle devenait alors " hyper-fashion" !


Le dernier tome retrace l'histoire du costume au temps des crinolines et aborde conjointement l'histoire de France. La révolution passée, c'est le Romantisme, entre ouverture et repli nostalgique, qui va influencer les costumes et avec eux, ceux de l'ancien régime. Ils vont alors donner les plus inventifs et les plus raffinés costumes que l'on n'ait connu depuis leur création.


Le voyage à Arles de Napoléon III et de l'Impératrice Eugénie, le développement industriel et le progrès technique, seront comme le catalyseur de cette évolution. L'apparition de la machine à coudre, des grands magasins et des journaux de mode fera le reste en influençant, modifiant et faisant évoluer la tenue des Arlésiennes. Coiffes et coiffures, rubans, jupes, fichus, châles et pèlerines vont être autant de témoins de ce 19eme siècle. Pour l'étude de cette période, malgré les débuts de la photographie, ce seront les peintres qui seront les meilleurs alliés de l'historienne.


Sous leurs pinceaux apparaîtront la jeune grisette aguichante des bords du Rhône, la bourgeoise élégante, la jeune Arlésienne "adoulentido" aux Alyscamps, la femme du quartier de la Roquette ou la très jeune fille parée comme une châsse et portant diamants et bijoux somptueux.


Ils sont ici restitués, classés et catalogués par les auteurs qui possèdent la plus belle collection de costumes et d'ornements de la région. Il faut aussi mentionner que les photographies ont été prises par Mme Pascal elle-même et que les modèles sont les enfants (sa fille a été Reine d'Arles) et petits enfants de la famille...


Cette trilogie est vraiment exceptionnelle, je vous l'assure. La référence, avant celle-ci, fut l'ouvrage de Mme Niel, aujourd'hui introuvable ou à des tarifs stratosphériques ! J'ai la chance de connaître les auteures qui me réservent les exemplaires en leur possession aux tarifs de leur mise en vente de l'époque… Pierre


PASCAL (Odile et Magali). Histoire du costume d'Arles. Tome I. Les formes sous l'ancien régime. Ed CRC, grand In-4, 225 pages. Percaline noire avec jaquette illustrée. 83 € + port
PASCAL (Odile et Magali). Histoire du costume d'Arles. Tome II. Néo-classicisme et romantisme. 1790 - 1840. Ed CRC, grand In-4, 167pages. Cartonnage remplié illustré. 55 € + port
PASCAL (Odile et Magali). Histoire du costume d'Arles. Tome III. Le temps des Crinolines. 1840 – 1870. Ed CRC, grand In-4, 320 pp, percaline noire avec jaquette illustrée. 90€ + port
L'ensemble 228 € + port colissimo (14 €)

 

jeudi 29 novembre 2012

Victor Borie : Pour que l'amour soit dans le pré...


Si, à l'instar d'Adam, le paysan continue, durant tout le Moyen Âge, à défoncer la terre à la force de ses bras, l'événement capital du 19eme siècle, c'est peut-être le basculement dans la modernité de populations rurales dont les conditions de vie et de travail n'avaient guère changé depuis le néolithique…


Pendant tout le 19eme siècle, les paysans restent plus nombreux que les citadins. Les campagnes françaises sont très peuplées, parfois trop peuplées, et les paysans les plus pauvres, attirés par les emplois des villes, quittent en grand nombre leurs villages. Leur départ est d'abord saisonnier (par exemple, les paysans de la Creuse s'embauchent l'hiver comme maçons) puis définitif, facilité par les nouveaux moyens de transport. Ce départ massif se poursuit pendant tout le 19eme siècle et continue encore au 21eme : c'est l'exode rural D'un autre côté, ceux qui restent à la terre voient leur situation s'améliorer : les productions agricoles se diversifient (céréales, pommes de terre, cultures fourragères), et certaines régions se spécialisent (le blé en Beauce, la vigne dans le Languedoc, les herbages en Normandie).


A partir du milieu du 19è siècle, on améliore le rendement des engins agricoles et on invente même des machines agricoles à vapeur (elles sont encore peu utilisées). L'usage des engrais chimiques permet d'améliorer les sols et d'augmenter la production. Mais les progrès touchent la France de manière très inégale : certaines régions n'évoluent presque pas (je ne citerai pas d'exemples). Dans les champs, les travaux se font encore à la main. Tout le monde travaille : adultes, enfants, personnes âgées… Pourtant, les grosses fermes commencent à s'équiper de machines nouvelles. Pour faucher l'herbe et le blé, on utilise une moissonneuse qui remplace les faucheurs. Pour battre le blé, on commence à se servir d'une batteuse actionnée par une machine à vapeur, la locomobile. Et de nouvelles cultures apparaissent comme celle de la pomme de terre ou de la betterave à sucre


Il faut rappeler que depuis l'époque féodale, les paysans travaillaient la terre pour nourrir familles et bêtes. Au 19eme siècle, comme les usines et les chemins de fer se développent, les paysans travaillent aussi pour vendre sur les marchés des villes qui grandissaient. Ils produisent plus de blé, plus de seigle, plus de viande…


A la fin de ce 19eme siècle, beaucoup de paysans possèdent même une partie des terres qu'ils cultivent. Pour le reste, ils sont fermiers ou métayers. Malgré tout, le travail reste très rude... Les nouvelles machines coûtent très cher, le chemin de fer ne passe pas partout, et les traditions sont tenaces, malgré l'école obligatoire depuis 1881.


L'ouvrage de Victor Borie, que je présente aujourd'hui à la vente, vous donnera une idée juste du travail des champs à cette époque. Heureuse époque néanmoins où le paysan pouvait espérer trouver une partenaire sexuelle sans passer par l'impudeur d'une émission télévisée. L'amour est-il encore dans le pré ? Pierre


BORIE Victor. Les travaux des champs. Paris, Librairie agricole de la maison rustique, 1857. Un volume in-12. Reliure demi basane havane, dos lisse avec filets et titre dorés, tranches mouchetées, gardes colorées. 224 pp. Nombreuses figures gravées dans le texte et à pleine page. 32 € + port

 

mercredi 28 novembre 2012

" Souvenirs de la Suisse et des Alpes " publié par Margueron au milieu du XIXeme siècle...

Je ne sais si vous êtes comme moi mais j'adore la Suisse. Peut-être parce que je la connais mal…. En visite à Lausanne au musée de l'olympisme, avec mes enfants, nous avions décidé de profiter de l'occasion pour faire un petit tour sur le lac Léman (et non pas le Lac de G'nève comme on le dit souvent ). Je prends un billet et me décide pour la visite d'une petite cité lacustre suisse : Et je choisis donc Yvoire… (je peux être, parfois, d'une ignorance crasse)



Yvoire est très joli mais c'est en France ! Nous n'avions, bien évidemment, pas pris d'argent français et nous avons donc payé nos achats en francs suisses. Vous ne pouvez pas savoir la fierté qui se lisait dans mes yeux à la caisse des magasins et le respect, non dénué d'obséquiosité, que j'ai ressenti dans le comportement des commerçants qui nous servaient. Donc j'adorerais être suisse…


La Suisse est aujourd'hui formée de 26 cantons. Ils sont les successeurs des États originels, qui se sont regroupés en 1848 pour former la Confédération, en lui déléguant une part de leur souveraineté. La Confédération des XXII cantons désigne l'une des étapes de formation de la Confédération helvétique, la période entre la fin de la domination française en 1813 et la création de l'état fédéral en 1848. C'est cette période qui nous intéresse ici.


Dans la mesure où l'ouvrage que je propose aujourd'hui à la vente ne recense que 22 cantons, on peut donc en déduire, malgré l'absence de page de titre dans ce recueil factice, que son impression date d'avant 1848 où s'en approche de très près.


On dit souvent que La Suisse est la plus ancienne démocratie du monde - mais un regard plus attentif sur son histoire révèle que cela n'est pas vrai pour la majorité du territoire, et en particulier pas pour la Suisse Romande. L'histoire du changement vers une vraie démocratie fut celle d'une révolution armée, d'une occupation par des troupes étrangères, d'une tentative de démocratie parlementaire échouée et - à la longue - d'une régénération. On se demande encore comment un pays a pu avoir un destin aussi troublé avec des habitants reconnus aujourd'hui pour leur nonchalance et leur respect des lois…

 









L'imprimeur de ce recueil in-8 à l'italienne, Margueron, s'est entouré des meilleurs  lithographes de l'époque pour nous représenter les paysages et les vues les plus caractéristiques de la confédération. Chaque canton est présenté de façon géographique humaine et industrielle en préambule sur un feuillet à part. Mon exemplaire comprend 54 gravures dont 6 dépliantes montées sur onglet. D'autres recueils du même type semblent avoir été proposées par la suite dans un format différent et avec un nombre de gravures variable. Je peux fournir la liste exacte des gravures contenues dans mon exemplaire à une personne susceptible d'être intéressée par l'ouvrage.

 









Je cherchai dernièrement sur la toile quelle était la " devise " de la Suisse et c'est en tapant sur mon clavier que je viens de la trouver à l'instant : 1 franc suisse = 0,831086839 euros !  Pierre


Recueil factice : Souvenirs de la  Suisse et des Alpes.  Publie par F. Margueron, Place du Lac, à Geneve. Sd.[1845].  Un volume format in-8 à l'italienne. Cartonnage estampé recouvert d'une percaline havane, titre en lettres dorées, gardes blanches moirées, toutes tranches dorées. 54 lithographies en couleur [14,7 - 22] dont 6 doubles montées sur onglet. Genève. Le Mont Blanc. Lausanne, Vevey. St. Bernard. Berne. Lucerne. Zurich. Fribourg. Thoune. Interlaken. Jungfrau. Grindelwald. Fluelen. Viege.... Quelques décalages de cahiers, rares rousseurs. Rares lithographies en couleur de la Suisse au milieu du XIXeme siècle. Vendu

mardi 27 novembre 2012

Le spectacle de la nature de Noël Antoine Pluche : un développement durable...


L'abbé Pluche, l'auteur du Spectacle de la nature, a rendu un service incontestable à la jeunesse en vulgarisant, au dix-huitième siècle, les premières notions des sciences naturelles : " Le désir de savoir nous est tout aussi naturel que la raison ".  Il confie, néanmoins, au lecteur dans sa préface les limites de ses compétences : " Prétendre pénétrer le fond même de la nature, est une entreprise hardie. Nous la laissons à des génies d'un ordre supérieur. Pour nous, nous croyons qu'il nous convient mieux de nous en tenir à la décoration extérieure de ce monde…"










Ne désirant pas faire un traité scientifique dont il ne se sent pas capable, il préfère présenter ce traité sous forme d'une conversation comme c'était la mode à l'époque (Fénelon) : D'un côté un jeune homme épris de connaissance, de l'autre côté deux savants dont un ecclésiastique qui nous rappellera que l'œuvre de Dieu est partout et pour édulcorer le tout, une caution féminine diplomatique…










Noël-Antoine Pluche, plus connu sous l'appellation de l'abbé Pluche est né en 1688. Il se voua de bonne heure à l'enseignement public. Il était à vingt-deux ans professeur d'humanités au collège de sa ville natale, et parvint rapidement à la chaire de rhétorique. Ordonné prêtre, il obtint de l'évêque de Laon la place de principal du collège de cette ville. 


Sur la recommandation de Rollin (histoire ancienne), il fut ensuite appelé à Rouen pour diriger l'éducation du fils de l'intendant de Normandie, Gasville. Revenu à Paris, il vécut quelque temps en donnant des leçons d'histoire et de géographie, puis renonça à l'enseignement pour se consacrer entièrement à la composition d'un ouvrage à destination de la jeunesse, " Le Spectacle de la nature ". On doit aussi à l'abbé Pluche une Mécanique des langues et l'art de les enseigner (1735)
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Le Spectacle de la nature, qui fut publié à Paris, en 1732 (8 tomes en 9 volumes in-12), renferme des notions de physique et d'histoire naturelle, la description des principaux procédés des arts mécaniques, et des dissertations sur quelques questions de morale. Le tome IV contient, entre autres sujets, une centaine de pages sur l'éducation.


Léo nous rappelait, il y a quelques temps sur Bibliomab que Voltaire parle avec ironie de cet ouvrage dans une lettre de défense de Montesquieu : "A propos, monsieur, mes compliments à M. Pluche, qui continue si intrépidement à copier des livres pour étaler le Spectacle de la Nature, et qui s’est fait le charlatan des ignorants. On ne peut être plus content que je le suis de voir une préparation et même une démonstration évangélique à côté de la manière d’élever des vers à soie. Il est toujours fort beau à lui de faire de Moïse un excellent physicien, de soutenir hardiment, malgré toutes les académies, que la lumière ne vient point du soleil et des autres corps lumineux, et d’avancer que les Nègres sont devenus noirs petit à petit, en qualité de descendants de Chus. Ce Pluche n’a jamais vu apparemment de Nègre disséqué. ".










Avec leurs défauts, ces ouvrages du XVIIIe siècle n'en sont pas moins recherchés par les bibliophiles. La raison en revient à la qualité des éditions et à leur richesse en illustrations. Ce sont d'ailleurs souvent les premiers pas dans la bibliophilie de beaucoup d'amateurs de livres anciens !


Une petite déception, malgré tout : Les volumes ont souvent été séparés au cours du temps lors des successions : 2 chez l'un, 3chez l'autre.... La série entière des 9 volumes est donc peu fréquente … Deuxième point, les reliures ont parfois des traces d'usage marquées car ces ouvrages ont été, ne l'oublions pas, des outils de travail pour de nombreux jeunes gens qui sont aujourd'hui nos lointains aïeuls ! C'est pourquoi, ne cherchant pas à me démarquer de mes confrères, je vous présenterai, aujourd'hui, une collection complète mais presque (il manque le tome VII)… Pierre 

 









PLUCHE (Noël Antoine). Le spectacle de la nature, ou Entretiens sur les particularités de l'histoire naturelle qui ont paru les plus propres à rendre les jeunes-gens curieux, & à leur former l'esprit. A Paris, chez la veuve Estienne & Jean Desaint, 1732 – 1750. 8 volumes in-12. Reliure en plein veau moucheté havane, dos à nerfs, caissons encadrés de roulette dorée et ornés de motifs floraux, pièces de titre et de tomaison, toutes tranches mouchetées rouges. Tome I (1732 - seconde édition): xx, 548 pp, [26 Planches dont certaines de texte] ; Tome II (1735) : xxiv, 486 pp, [37 Planches] ; Tome III (1744)  : 576 p., [32 Planches] ; Tome IV (1746) : 599 pp, [28 Planches]  ; Tome V (1747 - nouvelle édition) : 596 pp,[20 Planches ] ; Tome VI ( 1747 – nouvelle édition): 601pp, [30 Planches] ; Tome VIII -1ere partie ( 1750) : 436pp, [1 Planche]  ; Tome VIII – 2eme partie (1750) : 388pp, [1 Planche].  Un frontispice gravé en taille-douce par Rouvière pour chaque volume. Toutes les planches sont gravées en noir hors texte, beaucoup sont dépliantes. Défauts d'usage mais reliures solides et de bel aspect. Intérieur frais et gravures bien pliées. 450 € + port

lundi 26 novembre 2012

Le dictionnaire des cas de conscience de Jean Pontas. 3 volumes in-folio...



Une supposition : Vous êtes prêtre [Bon ! Pour certains lecteurs, il faudra faire un gros effort d'imagination…]. Vous allez recevoir en confession un paroissien qui va vous faire part, sous le sceau du secret, de quelques péchés bien naturels. Mais le prêtre, c'est bien connu, ne sait pas ce qu'est le péché, s'il faut le condamner et comment l'expier... Un outil lui était fourni au XVIIIe siècle qui enchante encore les bibliophiles et les historiens spécialistes de l'étude des mœurs de la société d'alors : Les dictionnaires de cas de consciences.


Je ne sais si ce type d'ouvrage est encore pourvu aux séminaristes avant leur ordination. Il faut savoir que le temps réservé à la confession s'est aujourd'hui réduit comme peau de chagrin dans l'office quotidien du prêtre depuis que cette déclaration est remboursée par la sécurité sociale chez le médecin ou le psychologue.


Le principe de ce recueil est simple : Une liste de situations est présentée par ordre alphabétique au curé ; des exemples sont fournis pour illustrer le propos ; des questions et réponses sont proposées ; ensuite le prêtre se débrouille avec ça et termine par la formule finale " Ego te absolvo a peccatis tuis " ou "Dieu te absolvat " s'il est pressé… Je vous propose aujourd'hui à la vente une peu fréquente édition complète en trois volumes in-folio de ce dictionnaire édité, si l'on en croit la page de titre, à Bâle, cité on ne peut plus peuplée d'imprimeurs protestants…


Je rappelle, pour les nécessiteux, la liste des péchés à ne pas commettre ; cette liste a été proposée par Thomas d'Aquin au XIIIe siècle. Il y mentionne que certains d'entre eux ne sont pas en eux-mêmes à proprement parler des péchés, mais plutôt des vices, c'est-à-dire des tendances à commettre certains péchés : L’Orgueil - L’Avarice - L’Envie - La Colère - La Luxure- La Gourmandise- et La Paresse. Les péchés capitaux sont des péchés de « tête » (capita) ; cela ne signifie pas qu'ils sont plus graves que d'autres, mais plutôt qu'ils sont à même d'en entraîner bien d'autres car fomentés par le cerveau (les péchés capiteux). Les péchés capitaux et non-capitaux ne sont donc pas à confondre avec les péchés mortels et véniels ; cette dernière distinction portant sur l'importance réelle du péché, sa capacité à nous couper ou non de l'amour de Dieu.

Qu'auriez-vous répondu à ceci ? :

Héraclide étant d'un tempérament fort enclin à la lubricité, se trouve souvent obligé de demander le devoir du mariage à sa femme dans la seule intention d'éviter de tomber dans le danger de la fornication, & en quelqu'autre désordre contre la chasteté conjugale. Ne commet-il aucun péché en le demandant dans cette seule vue ?


Adam a coutume d'exiger le devoir conjugal les jours de dimanche & de fêtes. Pèche t-il en cela ? Eloi est tombé dans un adultère secret. Est-il déchu par là du droit de demander le devoir conjugal à sa femme, à qui son péché est inconnu ; surtout lorsqu'il l'a expié par la pénitence ?


Marcel, n'ayant pu obtenir de sa femme le devoir conjugal est tombé dans un adultère secret. Si sa femme vient à le savoir, est-elle en droit de lui refuser à l'avenir, à cause de l'infidélité qu'il a commise ?


Firmin, rendant de fréquentes visites à Marie, sa fiancée, la caresse souvent, en lui touchant le visage, les mains et les bras, & en lui donnant même des baisers avec quelque délectation de peu de durée, mais sans avoir aucune intention criminelle; peut-on dire qu'il pèche mortellement en cela ?


Je vous laisse méditer
sur les réponses à accorder. Je vous demande néanmoins de la clémence dans votre jugement… Pierre


PONTAS (Jean). Dictionnaire de cas de conscience ou décisions des plus considérables difficultés touchant la morale & la discipline ecclésiastique: tirées de l'écriture des consuls des pères, des decretales des papes et des plus célèbres théologiens et canonistes. A Basle,  Chez Jean Brandmuller, 1741. 3 volumes in-folio. Reliure plein veau marbré, dos à nerfs et caissons encadrés de filets ornés de motifs floraux, pièces de titres et tomaisons,  gardes colorées, tranches rouges. Bel exemplaire de ce célèbre ouvrage dans une nouvelle édition revue et augmentée par l'auteur, qui, outre plusieurs nouvelles décisions, y a ajouté des discours préliminaires contenants les définitions, les divisions, les principes les maximes qui conviennent à la matière de chaque titre. Avec une table générale des matières; celles des conciles: des papes, des auteurs citez, des trois cent neuf titres qui composent tout l'ouvrage. Sur l'imprimé à Paris… Un petit trou de vers sur le tome III, une mouillure claire localisée sur le tome I. Très bel ensemble sans gros défaut majeur. Vendu