vendredi 15 juillet 2011

René Delorme ou Saint-Juirs ? Daniel Vierge ou Daniel Urrabieta Ortiz y Vierge ?

Le roman de cape et d’épée est une forme de roman populaire révélé en France par Alexandre Dumas (1802-1870). A l’origine, il s’agissait de "comédies de cape et épée", un genre de composition dramatique tirant son origine et son nom de l’Espagne. La comedia de capa y espada était, au temps de Lope de Vega et de Calderon, une sorte de drame domestique fortement intriguée et remplie d’imbroglios très compliqués et féconds en événements tragiques. Ses personnages portaient une cape et une épée qui marquaient leur position et leur rang.


On appela, ensuite, par abus de mot, drames de cape et d’épée des pièces à effets violents, à incidents tumultueux et où de grands coups d’épée tranchaient les situations et l’on appliqua le même nom aux romans d’aventures mettant en œuvre des procédés analogues. Son nom générique est dû à Ponson du Terrail mais aussi au roman d’Amédée Achard, la Cape et l’épée, en 1875.


L'auteur du roman proposé aujourd'hui à votre convoitise est moins connu que celui de Dumas. Le choix de son pseudonyme n'est pas étranger à cela : Saint-Juirs ! Trop original et dur en bouche... A l'opposé de son vrai nom, vous me direz : René Delorme, publiciste né à Paris le 23 janvier 1848, mort à Paris le 2 août 1890 fut collaborateur de divers journaux littéraires et artistiques, et principalement du Gaulois, de la France, de la Vie Parisienne. Il s'était fait un nom comme critique d'art et critique dramatique. Il a aussi écrit : le Musée de la Comédie-Française (Paris, 1878, in-4), Gustave Doré, peintre, sculpteur, dessinateur, graveur (1879, in-4), etc., et sous le pseudonyme de Saint-Juirs, une série de romans : Une Coquine (1879, in-12) ; Cherchez l'amour (1881, in-12) ; J'ai tué ma femme (1880, in-12) ; le Petit Nab (1881, in-8) ; une Vie de polichinelle (1881, in-12) ; la Mauviette (1883, in-12) ; Françoise de Rimini (1884, in12), etc. Avec E. Blavet, il a écrit le livret du Bravo, premier opéra de Salvayre. La postérité l'a oublié pour ce roman mais il a su, à cette époque, s'entourer d'un graveur de génie.


Daniel Urrabieta Ortiz y Vierge dit Daniel Vierge (1851-1904) fut un illustrateur, peintre, dessinateur et aquarelliste espagnol renommé. Il se forma à l'École des beaux-arts de Madrid avant de s'installer, avec sa famille, à Paris un peu avant la guerre de 1870. Il signera du nom de sa mère. En 1870 il travaille pour le Monde Illustré avant de s'orienter vers l'illustration de livres :Victor Hugo, François-René de Chateaubriand, Jules Michelet, Cervantes et ici Saint-Juirs. Dans sa préface, José de Hérédia nous trace un portrait très flatteur de ce graveur et de son travail. Ceux qui connaissent D.Vierge se rappelleront la force de caractère de cet illustrateur, touché au fait de sa carrière par un accident vasculaire cérébral. Ayant perdu l'usage de sa main droite, aphasique mais en possession complète de ses moyens, il trouva la force d'apprendre à dessiner de la main gauche pour finir son œuvre…


Les quelques amateurs de livres anciens qui nous lisent en vacances apprécieront cette version numérotée fort jolie, idéale pour un cadeau de Noël à réserver pour un de ses petits-enfants, enfants, cousins, neveux, etc... Cet ouvrage est proposé à un prix défiant toute concurrence dans un rayon de 100 mètres… Pierre


SAINT-JUIRS. Le cabaret des trois vertus. Paris, librairie Ch Tallandier, sd (1880).Broché à couverture rempliée et illustrée. Grand In 4 de 45 feuillets non chiffrés sur beau papier vélin. Illustrations in texte de Daniel Vierge gravées par Clément Bellenger. Exemplaire avec une préface de José Maria de Hérédia sur Daniel Vierge. Saint-Juirs est le pseudonyme du journaliste René Delorme. Edition tirée à 1050 exemplaires: Notre exemplaire n° 1022. Ouvrage très représentatif de son époque. Très bon état. Vendu

1 commentaire:

Pierre a dit…

Les amateurs de gravures trouveront aussi un portrait de Clément Bellenger dans l'ouvrage. Pierre