jeudi 7 juillet 2011

La mode, il y a exactement un siècle. Parlons garnitures…


Voici la mode d'hier. Pour les petites soirées d'hiver, les jeunes filles et les jeunes femmes portent souvent des robes de lingerie, recouvertes de voilages qui les colorent. Cette année les tuniques de mousseline de soie, de voile ou de marquisette sont, les unes courtes, les autres longues, suivant ce qui s'harmonise le mieux avec la ligne et les garnitures de la robe qu'il s'agit d'enjoliver. Quant aux garnitures des voilages, on les combine d'après son budget. Les fines broderies de ganses qui ramagent le bord des tuniques, ou qui remontent en quilles plus ou moins larges, divisant l'étoffe en panneaux, sont exécutées par les brodeurs et sont une garniture élégante, mais chère ; une bande de satin souple, un biais de velours mousseline, une frange courte [les effilés sont à la mode], voilà des garnitures économiques qui sont d'un effet charmant, et qui peuvent être posées par une ouvrière d'une habileté moyenne ; ces raisons pratiques en assurent le succès...










Les illustrations parlent d'elles-mêmes.

Feront-elles parler les femmes ?

Pierre










COLLECTIF. Garnitures Hiver 1910-11 : Année 1914. Paris, chez Abermeles. In-Folio, (32x44). Reliure percaline bleue nuit, plat illustré d'un motif décoratif Art Nouveau dans le coin supérieur gauche. Triple filet estampé avec la mention de "Garnitures " en lettres dorées au centre du plat. Mention de la saison au coin inférieur, établissement Nerson Aimé au pied du filet doré. Revue couture et mode, avec reproductions tissus, rubans, ganses, dentelles, articles de confection etc ... avec modèles femmes, en couleurs présentant des modèles exclusifs ou garnitures, robes de cérémonies, etc. Les gravures sont de Louis Colas. Très bel état de conservation extérieur. Intérieur très frais. 180 € + port

11 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour,
Un peu guindée comme attitude mais tellement élégante.
Voilà, j'ai dit mon mot à defaut d'acheter.
bien à vous.
Sandrine.

Pierre a dit…

Il est amusant de constater que la minceur des modèles était déjà de mise alors que la mode de la femme ronde était de rigueur.
C'est vrai que c'est un cliché de dire que la femme, à cette époque, était élégante. Il faut y voir l'effet du corset qui compresse le ventre et fait ressortir la poitrine et les fesses. Cet objet de torture a été remplacé par du silicone sous-cutané. Est-ce un progrès ? Pierre

pascalmarty a dit…

Difficile de parler de la minceur des modèles quand il s'agit de dessins… J'aurais plutôt tendance à penser qu'il s'agit d'une influence plus ou moins consciente du style de Poiret, qui avait supprimé le corset dès 1906.
Quant à la silicone, elle n'a, dieu merci, pas le caractère quasi obligatoire qu'avait le corset à son époque (qui fut longue).

Pierre a dit…

Si vous avez des enfants de vingt, Pascal, vous constaterez, comme moi, que le recours à la chirurgie esthétique est rentré dans les mœurs comme l'était le corset. Cela ne veut pas dire que le passage à l'acte soit fréquent [encore que...] ;-))

Vous avez tout à fait raison pour les modèles qui ne sont pas de vrais mannequins mais on reste troublé par le fait que les femmes soient imaginées si longilignes alors que la même époque voyait le ventre des bourgeois (ses) enfler considérablement. Pierre

Nadia a dit…

C'est sans doute que de tels ornements qu'il faut mettre en valeur le sont mieux sur une femme longiligne que sur une qui pèse son poids. Et donc cette dernière bave en regardant avec convoitise cette absence de ventre et ces fines jambes. Rien n'a vraiment changé. Les modèles sur les magazines font toujours du 36/38, et bien que l'on ait créé des rayons "grande taille", leurs dignes représentantes figurent peu dans les publicités. Ou alors sous forme de revendication, version "j'ai le droit d'être mannequin moi aussi".

Je vais vous raconter une anecdote. J'étais un jour à la caisse d'une boutique de fringues, et la vendeuse, une superbe rousse bien pulpeuse, me dit, comme j'ai l'habitude de l'entendre depuis des décennies : "oh, vous, les minces, vous pouvez tout vous permettre !"... ce jour là, j'ai décidé de ne pas dire amen. Je lui ai expliqué que le petit top à bretelles qu'elle portait, là, et qui dévoilait si joliment la naissance de sa poitrine, sur moi, tomberait à plat (c'est le cas de le dire), que sur la plage, je n'aimais pas spécialement sortir le maillot, parce que je ne le juge pas assez rempli, et que je déplorais aussi mon fessier trop discret, sur lequel une jupe ou un jean ne risque pas vraiment d'attirer l'oeil ! (ne parlons pas des mains...).

Elle a convenu que je n'avais peut-être pas tort. Ou alors, elle a entendu mon discours fort diplomatiquement.

A l'école, on se moquait de moi en m'appelant "la girafe". Alors quand j'entends toutes ces nanas se plaindre de leurs formes et se détruire la santé avec des régimes pas souvent appropriés, j'ai envie de leur dire que je les envie souvent.

Anonyme a dit…

Bonsoir,
C'est touchant cette anecdote et nous fait voir la taille mannequin longiligne rêvée sous un autre aspect. Merci Nadia.
J'ai moi même quelques rondeurs là où il faut qui m'ont longtemps complexées... jusqu'à temps que je comprenne qu'il vaut mieux faire envie que pitié. Dans une certaine limite. :))
La personnalité donne aussi un charme, qui fait oublier nos maux à toutes. Parce qu'on est toute pareille... insatisfaite . Là un genou, ici un mollet, ailleurs un nez, ou encore un petit bourrelet.
Bonne soirée,
Bien à vous,
Sandrine.

Pierre a dit…

Nadia, Est-ce parce que vous êtes une fidèle lectrice ? Est-ce parce que vous êtes une photographe renommée ? Je ne sais... Mais le jour où nous nous sommes vus, je vous assure que vous étiez blonde comme les blés, le teint ambré comme l'aurore, le port altier, la taille serrée, la hanche pulpeuse et la poitrine généreuse ;-))

Vous avez néanmoins raison, avec Sandrine, sur le fait que , filles ou garçons, nous sommes souvent insatisfaits de notre physique.

Il n'empêche qu'on a beau nous seriner tous les jours que les hommes préfèrent les femmes enveloppées, tous les tableaux et toutes les sculptures depuis l'antiquité utilisent des modèles aux critères esthétiques proches de ceux de nos mannequins d'aujourd'hui.

Nonobstant, le plus important dans la séduction reste le charme. Comment expliquer autrement que de pulpeuses créatures, sorties à peine de l'adolescence, puissent s'enticher de magnas du pétrole, de patron du CAC40 ou de politiciens honnêtes dont la calvitie avérée, le ventre tombant, les varices saillantes et les tempes grisonnantes sont des tue-l'amour pour le reste des jeunes femmes sur le marché ? Pierre

Pierre a dit…

Des jeunes femmes sur le marché de Provence, évidemment ! Pierre

Anonyme a dit…

Vouloir à tout prix remplir le maillot pour déambuler sur ce milieu très hostile qu'est une plage me paraissent deux occupations bien vaines.
Et puis le coup de foudre par commisération existe bel et bien !

Je ne ferai aucun rapprochement avec ce qu'il est dit dans la notice : "Très bel état de conservation extérieur. Intérieur très frais."
Mais non, mais non, je ne l'ai pas fait...

Jean-Michel

pascalmarty a dit…

Pierre a écrit : « tous les tableaux et toutes les sculptures depuis l'antiquité utilisent des modèles aux critères esthétiques proches de ceux de nos mannequins d'aujourd'hui. »
Ben, et Rubens ? et Fragonard ? Et si l'on en juge par ce qui reste, les bras de la Vénus de Milo devaient être adorablement potelés…

(Sur ce, à plusse, je pars passer trois jours à Auray…)

Anonyme a dit…

oui, oui, il existe un terme : le verbe Fragonnarder.
Et Pierre, vous avez raison, les complexes, ne sont pas l'apanage des filles.
Mais une petite poignée d'amour, c'est tellement plus joli sur vous, messieurs.
La chance... Auray. Mes amitiés à Ste Anne.

Bonne journée,
Bien à vous,
Sandrine.