mercredi 27 août 2014

Voyage en Syrie par Berchem et Fatio : Une région toujours convoitée…


La rentrée est traditionnellement l'occasion de proposer aux clients de la librairie une nouvelle gamme de livres : Cette rentrée sera marquée du sceau des voyages… Un catalogue virtuel vous sera bientôt proposé avec des ouvrages allant du 17eme siècle au 19eme siècle et – si les vents nous sont favorables – un catalogue d’Égyptologie verra le jour à la fin de l'année.


Pour attiser votre curiosité, voici un ouvrage remarquable par sa rareté et par la qualité de son iconographie : il s'agit du Voyage en Syrie, en deux tomes in folio, de Max Van Berchem et Edmond Fatio proposé par l'Institut français d'Archéologie orientale du Caire sous la direction de Paul Lacau en 1914 et 1915.


Ce bel ouvrage se recommande par ses planches comme par ses relevés et ses monographies archéologiques nous dit un article paru dans Persée. Diverses circonstances ont retardé la publication du voyage de MM. Max Van Berchem et Edmond Fatio, entrepris en 1895 dans l'intention de rassembler des matériaux pour le Corpus inscriptionum arabicarum, œuvre considérable à laquelle s'est consacré le premier de ces auteurs.


L'itinéraire part de Beyrouth, suit la côte jusqu'à Tripoli, gagne Qal'at el- Hosn, Salamiyyé, Alep, Antioche, Djisr esh-Shoghr, Lataquié et rejoint Beyrouth par la côte. On trouvera des indications topographiques, des horaires précis, puis se présentent les études archéologiques qui constituent la partie importante de l'ouvrage.


Après quelques notes curieuses sur les ponts du Nahr el-Kelb, du N. el-M'amel- ten, du N. Ibrahim, des considérations sur les constructions médiévales de Byblos, on trouvera des relevés du château de Museiliha, non loin de Batroun. Ce fortin, remarquable par la hardiesse de sa construction, remonte certainement au moyen âge ; mais on ne peut dire s'il est de construction franque ou arabe.


Les relevés des deux auteurs à Tripoli, les recherches poursuivies dans les textes par M. V. B., posent des problèmes qui appellent une étude monumentale approfondie de cette cité si pittoresque. Il faudrait notamment, par une exploration minutieuse de la grande Mosquée, déterminer ses rapports présumés avec l'ancienne cathédrale de Saint-Jean…


Au sujet de Salamiyyé, on relèvera que « les inscriptions arabes de Salamiyyé remontent, pour la plupart, aux premiers siècles de l'hégire. Ce fait anormal trahit la décadence précoce d'une ville jadis florissante, mais qui, sise à l'orée du désert, fut exposée de bonne heure aux incursions des tribus nomades. Telle fut, plus au nord, le sort de Qinnasrin, la Chalcis antique, plus au sud et un peu plus tard, celui des principales cités du Hauran ».


Chemin faisant, Max Van Berchem établit, grâce à un passage d'Istakhri, l'origine syrienne de l'édicule dit bait al-mal ou qoubbat al-khazna, « sorte de chambre haute en forme de prisme octogone, recouverte d'une calotte ovoïde et reposant sur huit colonnes », qu'on trouve dans les grandes mosquées de Damas, de Homset de Hama. Le savant auteur se demande si cette disposition ne serait pas antique. La visite des ruines d'Apamée est aussi l'occasion d'une de ces notices historiques auxquelles excelle M. Van Berchem…


Autre point parmi tant d'autres : l'étude historique du château d'el-Mar- qab (Margat) est très complète et aboutit à des conclusions nouvelles touchant l'âge des diverses parties de la forteresse qui constituait, pour les Croisés, le principal réduit de la côte phénicienne et qui renfermait, en temps de paix, jusqu'à mille hommes de garnison, sans compter le personnel civil ! Ce même voyage serait, de nos jours, plus périlleux… Pierre


BERCHEM (Max Van) et FATIO (Edmond). Voyage en Syrie. Le Caire, imprimerie de l'Institut français d'archéologie d'orient, 1914-1915. Deux volumes in folio. Reliure contemporaine demi-basane à coins couleur tabac, dos à nerfs. Tome I : XVI et 344 pages commençant à la page 105. Tome II : LXXVIII planches montées sur onglet, 40 pages d'index et de corrections. Très bel et rare exemplaire. Complet de toutes ses planches. Incomplet de la première partie du texte. Vendu

Aucun commentaire: