Ouvrage enrichi d'une gravure originale... |
Après de bonnes études au collège des Frères de Sisteron, bachelier, Arène prépare, à Marseille, une licence de philosophie. Nommé en 1863 à Vanves, si près de Paris, il y apporte l'ambition d'une carrière littéraire... et après le succès d'un acte joué à l'Odéon , " Pierrot héritier ", Arène en oublie Vanves et l'enseignement. Il vivra de sa plume.
Il se lie avec Coppée, Bataille, Mendés, avec Daudet surtout. Mais il a besoin de soleil... et, de Sisteron... il y revient souvent. Il se lie aussi avec Aubanel, le groupe de Fonségugne, Mistral surtout, qui sera toujours plus qu'un ami, un confident.
Arène
passe l'été 1868 à Sisteron. Un bel
été, puisqu'à la Cigalière, le dos appuyé au vivier, à l'ombre du laurier, il
écrit " Jean des Figues ", en deux mois... C'est
un chef-d'œuvre, " son chef-d'œuvre " , dans lequel il s'est raconté. Paris de nouveau. En 1870, il est
capitaine de ces mobiles qui s'illustrent partout dans la France envahie.
En 1871, Mistral demande pour lui aux
Roumieu de Beaucaire, la main de Naïs, cette Naïs qu'il avait aperçue quelques
années plus tôt et n'avait pas oubliée. Naïs lui est refusée. Le cœur d'Arène saigne. Il n'oubliera jamais Naïs
Roumieu.
La vie reprend,
morose, triste, Arène porte sa blessure. En 1872, il perd sa mère. Il demande au travail, sinon l'oubli, du moins
un apaisement. Il écrit de nouveau pour
le théâtre " Le Char ", " L'Ilote ", " Les Deux
Augures ", mais il vit surtout des contes et nouvelles qu'il donne aux
journaux ou réunit parfois en recueils.
Jamais cependant ses contes
parisiens : " Friquettes et
Friquets ", " Paris Ingénu ", " Les Ogresses " n'ont
l'éclat, la beauté, la chaleur de ceux que Sisteron inspire : " Contes et Nouvelles de Provence
", " La Gueuse Parfumée ", " La Veine d'argile ".
Du reste, Arène
passe désormais l'été à Sisteron, l'hiver à Paris et lorsque sa santé s'altérera, miné par la
" Fée Vert ", il séjournera à Antibes dès l'automne, Antibes qui lui
dicte " La Chèvre d'Or " (1889). 1888, Arène a perdu son père. Isabelle, sa sœur, l'attend seule dans la
maison de la rue Droite où elle s'est fixée.
En 1894, Arène
est souffrant, mais dans " un sursaut de talent ", il écrit "
Domnine ". C'est une œuvre
forte, concise, et une peinture de Sisteron et de sa société vers 1870. En août 1896, le poète quitte Paris, passe à
Sisteron quelques jours, et à l'automne avec sa sœur, gagne Antibes où il
s'installe à l'hôtel d'Alsace, sur les remparts. Il travaille,
parcourt la ville quand le soleil est là. Mais le soleil se refuse souvent. Bientôt Arène ne quitte plus sa chambre et, au soir du 17 décembre, on l'y
trouve mort à sa table de travail, le front écroulé sur un conte
inachevé. Le poète repose à Sisteron,
en haut du cimetière : " Je
m'en vais l'âme ravie, d'avoir rêvé ma vie ". [J.C Clariond]
L'ouvrage que je vous propose aujourd'hui à la vente est un
des plus beaux hommages que la Provence fit au poète et écrivain. Il est
illustré par Léo Lelée que j'ai déjà présenté sur le blog, ici (vous pouvez cliquer). Les bibliophiles apprécieront que cet exemplaire, à tirage limité,
soit enrichi d'un dessin original signé et aquarellé par Léo Lelée. .. Pierre
ARENE (Paul). Douze contes de Paris et de Provence.
Paris, Les Quatre Livres, 1930. Un volume in-4 (32/23cm) en feuilles, sous
couverture éditeur crème imprimée en noir et rouge, chemise et étui verts,
étiquette de titre et d'auteur sable. Très belle édition illustrée de 50
lithographies en couleurs, dans le texte et à pleine page, et de douze
lettrines par Léo Lelée. Tirage à 250 exemplaires, celui-ci un des 200 sur
vélin blanc de Rives (n°172). Enrichi d'un dessin original signé de Léo Lelée. Bel exemplaire. Vendu