mardi 31 juillet 2012

La Pucelle d'Orléans, poëme en vingt-un (sic) chants par M. Voltaire...

Épitre du Père*** à M. De Voltaire mise en langue contemporaine pour les lecteurs qui reviennent de la plage…

Mon cher confrère en fine diablerie
Sieur Voltaire, élu né de l'enfer,
Salut, honneur, et joie en Lucifer,
Digne patron de notre coterie.

A notre seigneur et commun souverain,
visitant ses académiciens
Un jeune et de haut parage
Tout frais venu chez nous en équipage
Genoux à terre au monarque offrit
De la Pucelle, un extrait manuscrit.

Quand il eu achevé de lire
Cet instruisant mais détestable récit
Qui nous avait, de si bon cœur, fait rire
Le souverain du céleste empire
Ayant un peu recueilli son esprit
Fit un signe de silence
Puis tourné vers l'assistance
Dit :

Diable, ceci passe la raillerie !
On nous a fait une friponnerie.
Ne croyez pas l'auteur
De cet écrit si fort, si séducteur...
Je le connais, il est si bon chrétien
Que sur le cou, je lui laisse la bride
Suivre tout seul sans l'inspirer en rien
L'heureux penchant que sa belle âme guide.
Mais pour le coup, dans ses vers, je hume
Que Lucifer a dirigé sa plume…

A l'œuvre, on connaît l'ouvrier.
En lisant la Pucelle
Amis, pourquoi vous récrier
Sur l'esprit dont elle étincelle ?
C'est du Voltaire et tout est beau
Tout plait chez lui jusqu'au blasphème,
Lorsqu'on y trouve le tableau
D'un auteur qui s'est peint lui-même…


VOLTAIRE (François-Marie Arouet dit). La Pucelle d'Orléans, poëme en vingt-un (sic) chants. Avec des notes, Auquel on a joint plusieurs pièces qui y ont rapport. A Londres sans nom d'éditeur, 1780. 2 volumes in-18. Reliure en plein veau, marbrée, double filet doré encadrant les plats, dos lisse orné, titre et tomaison en lettres dorées, tranches dorées, filet sur les coupes, roulette encadrant le contre-plat. Frontispice et 21 vignettes à mi-page non signées, gravées par Jean Duplessis-Bertaux. Petits culs-de-lampe [3ff], 218pp, et, [3ff], 180pp.Restauration ancienne sur le cuir du tome II aux coins avec ajout d'un charmant papier dominoté sur les deux contre-plats. Coiffes arasées, coins très légèrement émoussés. Ensemble en très bon état. Intérieur parfait. Cette édition contient des notes à la fin de chaque chant. 85 € + port

lundi 30 juillet 2012

Causerie du lundi de Philippe Gandillet : Lettre d'amour à une charmante poitrinaire...

Je ne sais comment Pierre va prendre cette amer constat mais il a suffit que je tienne de nouveau sa boutique en ce lundi dernier pour qu'aussitôt l'indice de fréquentation de son blogue fasse un bond notoire. Je ne dis pas que la présentation de ses ouvrages soit mauvaise mais il faut bien reconnaître, qu'aujourd'hui, les livres anciens n'intéressent plus personne…

C'est donc une boite aux lettres remplies de messages de toutes sortes que j'ai ouverte ce matin. Une dépêche urgente a suffisamment retenu mon attention pour que j'y réponde avant toutes les autres. Il s'agit du courrier d'un jeune homme désirant déclarer sa flamme à une demoiselle au bagage intellectuel modeste mais dotée d'une opulente poitrine céleste… En voici le contenu :

Cher Maître,

Votre retour tombe à point nommé. Je souhaite faire une déclaration d'amour grâce à l'utilisation optionnelle d'un short message service téléchargé sur mon récepteur téléphonique portable(smstrtp), message communément appelé texto en France et au Québec, mais je ne trouve pas les mots qu'il faut. Sachant que vous êtes bon en tout, je me tourne vers vous pour présenter cette déclaration à ma future bien-aimée.

Je souhaite subséquemment me séparer de mon ancienne compagne. Une lettre de rupture conjointe serait-il trop vous demander ? Formule de politesse obséquieuse. K.V


Cher jeune homme, en toute simplicité,

A l'exemple de tant de beaux esprits, chacun peut apporter dans les relations épistolaires un charme délicat et personnel où le cœur se révèle comme un bouton de rose qui s'ouvrirait aux tièdes rayons de l'aurore.

Notre âme, notre cœur, notre corps possèdent des trésors infinis ; trésors cachés qui ne s'exhalent, pareils à des parfums, qu'à l'appel des autres cœurs ou de l'âme sœur. Et si deux êtres sont appelés à se joindre pour traverser la vie, ils ont besoin de se découvrir, de se connaître, de s'apprécier, de s'aimer enfin pour jouir réciproquement de toutes les belles choses que le créateur a placées en eux et sur eux, surtout quand on songe à la perfection de la zone située entre la gorge et le cœur…


La conversation accomplit ce prodige du rapprochement des personnes : La vue, la présence et l'échange de sentiments favorisant la procédure. Mais il y a l'éloignement ou la plus tragique incapacité à exprimer sa ferveur en raison d'une timidité maladive. Il serait dommage que votre cœur volage aille butiner vers d'autres fleurs par ma faute ! La révélation du cœur par la correspondance est, en effet, une de mes spécialités…

Voici donc ce billet doux exprimé en termes contemporains que vous pourrez recopier par impulsions de votre pouce sur le clavier tactile de votre téléphone portable :

Mademoiselle,

Excusez la liberté que je prends de vous écrire en dehors de votre famille, mais je suis certain que vous me pardonnerez lorsque vous connaîtrez l'objet de mon sms. Je vous ai rencontré plusieurs fois déjà et depuis le premier jour où je vous ai vue, j'éprouve pour vous un sentiment délicat et affectueux qui grandit chaque jour. Vos beaux yeux ont laissé dans mon cœur un souvenir ineffable et votre sourire, ce sourire, si pur et si frais, me ravit.

Je voudrais vous dire mille choses tendres et vous exprimer, comme le poète, tout ce que vous m'inspirez de noble et de beau. Ne croyez pas que je sois pris seulement par le charme de votre figure ! Vos anciens amants m'ont tous vanté d'autres atouts et c'est donc avec le plus grand empressement que je souhaite savoir si vous accepteriez une rencontre inopinée au MacDonald de Beaucaire, samedi soir vers 20 heures.

En attendant, je me dis votre plus fidèle et plus sincère prétendant. K.V


PS : N'envoyez pas de lettre de rupture argumentée à votre ancienne amie. L'expérience montre que le mieux est d'être suffisamment lâche pour que quelqu'un d'autre la prévienne à votre place.

Votre dévoué. Philippe Gandillet

samedi 28 juillet 2012

Histoire de France, depuis les temps les plus reculés jusqu'en 1789, racontée à mes petits-enfants par François Guizot.

J'ai déjà présenté une édition en sept volumes de cet ouvrage sur le blog, il y a deux ans (Mon Dieu, que le temps file vite !). D'aspect extérieur moins flatteur que celle d'aujourd'hui, celle-ci était proposée pour la même somme mais complétée par l'histoire de France de 1789 à 1848, en deux volumes, racontée par la fille de l'auteur. L'exemplaire que je vous présente ici est recouvert d'une reliure signée particulièrement soignée. Des ors, des plats décorés, des tranches brillantes… De vrais cadeaux de Noël en plein été !

On doit à l'injustice du pouvoir d'avoir laissé, de François Guizot, le souvenir d'un ministre de Louis-Philippe impopulaire. On a oublié qu'il fut un grand historien et une belle plume. La renommée de Guizot reposait sur ses qualités d’écrivain et de conférencier sur l’histoire moderne. Ce n'est qu'à l'âge de quarante-trois ans qu’il montra ses talents d’orateur. En janvier 1830, il fut élu à la chambre des députés par la ville de Lisieux, siège qu’il conserva durant toute sa vie politique. On lui doit la première loi progressiste sur l'instruction primaire (1833).

Cette loi proposée par François Guizot, ministre de l'Instruction publique dans le premier gouvernement Soult, et qu'il contribua activement à mettre en place, précède celle de Jules Ferry, plus connue. C'est l'un des textes majeurs de la monarchie de Juillet.

Reposant sur l'idée que l'instruction contribue au progrès général de la société, la loi Guizot organise l'enseignement primaire au profit des classes populaires autour de deux principes :
La liberté de l'enseignement primaire et l'organisation d'un enseignement public, intégré au sein de l'Université : Tout individu âgé de dix-huit ans pouvait exercer librement la profession d'instituteur primaire, à condition d'obtenir un brevet de capacité, délivré à l'issue d'un examen, et de présenter un certificat de moralité.

Le débat parlementaire fut difficile. Le texte fut attaqué par les catholiques, hostiles à l'existence de l'enseignement public, et par la gauche anticléricale, qui combattait la liberté de l'enseignement confessionnel. Si après ça, vous n'êtes pas impopulaire, c'est qu'il y a une injustice ;-))


La mise en œuvre de la loi Guizot contribuera à développer grandement l'alphabétisation de la France : En 1848, les deux tiers des conscrits savent lire, écrire et compter. A comparer avec les 25 % d'élèves qui ne maîtrisent pas le français écrit, au même age, de nos jours (ce n'est pas moi qui le dit), on voit que le progrès est en marche à grands pas…

Ces exemplaires combleront les bibliophiles par la qualité de leurs reliures (Magnier et Engel), les lecteurs par la richesse des informations qu'ils contiennent, et les acheteurs par le prix raisonnable proposé. Pierre












GUIZOT (François). Histoire de France, depuis les temps les plus reculés jusqu'en 1789, racontée à mes petits-enfants. Paris, Hachette, 1872-1876. Cinq volumes in-4. Reliure demi-chagrin vert empire. Plat de percaline verte avec une très riche décoration dorée et noire. Dos à cinq faux nerfs avec des dessins aux fers dans les caissons, titres et tomaisons dorés. Toutes tranches dorées. 394 figures gravées sur bois, dans le texte et à pleine page, d'après Alphonse De Neuville et (pour le cinquième volume) Philippotaux, Ronjat, etc. Index général à la fin du dernier volume. Tome 1: 578 pp, 75 gravures. Tome 2 : 574 pp, 66 gravures. Tome 3 : 564 pp, 74 gravures. Tome 4 : 570 pp, 94 gravures. Tome 5 : 598 pp, 85 gravures. Premier tirage des illustrations. Le cinquième et dernier volume a été rédigé par Mme de Witt d'après les notes de son père. Reliures signées Engel & fils pour les tomes 1 et 2, Charles Magnier pour les tomes 3, 4 et 5, signée. Des frottements d’usage et des rousseurs éparses parfois marquées sur les gravures. L'ensemble est néanmoins en très bel état. Vendu

vendredi 27 juillet 2012

Maximes et réflexions morales du Duc de La Rochefoucauld, un format Cazin de 1784...

Les réflexions morales de La Rochefoucauld ont été imprimées pour la première fois en 1665. On en a fait en dix ans, cinq éditions successives avec des additions et des changements considérables par rapport au manuscrit initial. Les éditions se sont ensuite multipliées en éloignant le lecteur de l'ordre et du texte de l'auteur et en y ajoutant des Maximes chrétiennes comme celles de Madame de la Sablière. Je ne parle même pas de la foule de commentaires plus ou moins pertinents qui ont émaillé le recueil.

L'édition que je vous propose aujourd'hui à la vente est transcrite sur le manuscrit original. Elle est d'un format charmant qui vous permettra de l'emporter dans votre poche de veste, messieurs, ou dans le manchon de votre robe, mesdames, quand vous voyagez pendant ces vacances estivales.

Bon ! Ça, c'est une formule, car la saison se prête peu à des tenues vestimentaires couvrantes. Hier, avec mon épouse, je suis allé visiter l'Abbaye de Sénanque et je peux vous assurer qu'il faut être un moine particulièrement inébranlable pour résister à la contemplation désintéressée de l'œuvre du Seigneur quand il s'est attaché, en nous enlevant une cote, à nous adjoindre une charmante compagne. Les responsables de l'Abbaye qui pourvoient à tous nos désirs avaient donc prévu le prêt de châles pendant la visite commentée ;-))

Je ne vous wikipédrai pas la vie du Duc de La Rochefoucauld. Sachez simplement qu'il avait une physionomie heureuse, l'air grand, beaucoup d'esprit et un peu de savoir selon Madame de Maintenon. Sa douceur naturelle, son élégance et son goût pour la galanterie le firent entrer dans tous les grands salons de l'époque. Il côtoya les plus grands écrivains de son époque et en tira, sans nul doute, des bénéfices. Beaucoup ont vu dans ce recueil une œuvre de philosophe. En fait, ces maximes expriment simplement des vérités d'observation assez générales. Ce sont des pensées détachées qu'on emploierait encore de nos jours dans la conversation mais que l'on présenterait avec moins de concision, je pense…

La goutte le tourmentera les dernières années de sa vie, au point de lui faire subir le martyr. Madame de Sévigné peint les derniers moments de sa vie de manière touchante dans ses lettres et c'est Bossuet qui lui-même qui lui donnera l'onction des malades. On ne pouvait espérer de plus beaux signes d'amitié et de reconnaissance !


Encore un faux Cazin, me direz-vous ! C'est que les vrais courent de moins en moins les rues, depuis quelques temps ;-)) Pierre

ROCHEFOUCAULD (François de La). Maximes et réflexions morales du Duc de La Rochefoucauld. Londres, sans nom d'éditeur, 1784. Un volume in 18. Portrait gravé par Charles-Eugène Duponchel. Reliure plein veau marbré, plat encadré d'un trilple filet doré, dos lisse avec motif et titre dorés, filet sur les coupe et roulette sur le contre-plat. Gardes en papier coloré. Toutes tranches dorées. [4], xx, 153, [1]p. Coiffes arasées et coins émoussés. L'ensemble est néanmoins en bel état général. Intérieur parfait. Vendu

mercredi 25 juillet 2012

Les barrieres morales d'un libraire d'ouvrages anciens...

Le prénom qui fâche...

C'est le plus grand des hasards qui m'a fait découvrir, au fond d'une bibliothèque, des ouvrages traitant du mythe de Hitler, du fascisme et de l'antisémitisme d'avant-guerre. Ce lot n'appartenait pas, semble t-il, à un prosélyte mais à une personne qui avait vécu cette période en bon français moyen de l'époque. Certains auraient brûlé ces ouvrages avec la fin de la dictature du Reich, celui là avait remisé ses livres au fond d'un meuble… C'est à l'occasion d'une succession que ces livres ont retrouvé la vie.

Mais fallait-il les faire revivre, justement ? Je me suis posé la question.

N'allait-on pas me taxer de fascisme, pire, de Sarkozisme primaire ? Et puis, je me suis rappelé que la dernière personne à me commander une édition ancienne de Mein Kampf (que j'ai d'ailleurs trouvé facilement sur livre-rare-book) était une jeune avocate noire dont on ne pouvait douter qu'elle le faisait simplement, j'allais dire naturellement, pour aiguiser son propre jugement.

Ce problème auquel sont confrontés les libraires d'ouvrages anciens ne se limite d'ailleurs pas à la diffusion d'idées politiques du passé, condamnables aujourd'hui. Il est du même ordre, lors de la commercialisation d'ouvrages, de dessins ou d'esquisses pornographiques que des féministes pourraient trouver avilissantes pour la condition féminine, lors de la vente de thèses glorifiant les supériorités raciales ou de livres de tortures et de supplices faisant appel à nos plus bas instincts diencéphaliques... Le libraire d'ouvrages ancien doit-il être un censeur ou doit-il se contenter de n'être qu'un humble commerçant soucieux de l'équilibre financier de sa boutique ?

Avant de m'installer, je m'en souviens encore, un confrère m'avait dit : Nous avons un métier où nous ne maîtrisons pas toujours l'offre. Si tu rentres une bibliothèque d'excellents ouvrages rares et précieux en langue allemande que tu ne comprends pas, tu devras les présenter avec le même souci et la même rigueur que tous les autres de ta boutique car ils te permettront, tout autant, de vivre de ton métier ! Il m'a été difficile de jeter des ouvrages en mauvais état, au départ de mon activité. Maintenant cela me parait une évidence. Dois-je, maintenant, m'imposer des barrières morales en amont de mes contraintes financières ?

J'ai bien un argument éculé à vous proposer, " On peut rire ou parler de tout mais pas avec n'importe qui ", mais il me parait un peu court, pour tout dire… Pierre

- APPUHN (Ch). Hitler par lui-même d'après son livre "Mein Kampf". Paris, Jacques Haumont éditeur, 1933. Vendu
- BESSEDOVSKI & LAPORTE. Staline, l'homme d'acier. Alexis Redier éditeur, 1932. 14 € + port
- ANIANTE (Antonio). MUSSOLINI. Paris, chez Grasset , 1932. 14 € + port
- BERTRAND (Louis). Hitler. Paris, chez Fayard & Cie. 1936. 12 € + port
- PEMJEAN (Lucien). Vers l'invasion. Paris, éditions Baudinière. 1933. Vendu
- LEGRAND (H.André). Prisons nazies. Paris, les éditions de France. 15 € + port
- FOUCAULT (André). Germanie, une enquête en Allemagne. Nouvelle librairie française. 1932. 16 € + port
- BONNEFON (Charles). Histoire d'Allemagne. Paris, Arthème Fayard, 1930. 9 € + port
- MALGLAIVE (Gabriel). Juif ou Français, aperçu sur la question juive. Edition CPRN. 1942. Vendu
- LEERS (Dr Johann von). Forces occultes derrières Roosevelt. Maison internationale d'édition, 1939. Vendu
- STASSER (Otto). Hitler et moi. Grasset, 1940. 15 € + port
- SORB (Commandant). L'auteur de l'écroulement de l'Allemagne. Hitler, caporal stratège. Les éditions de la nouvelle France. 1945. 13 € + port
- VERMEIL (Edmond). Hitler et le christianisme. Gallimard, 1940. 14 € + port
- VIGUIER. L'extraordinaire prophétie du moine Hermann. Boissard. 1932. 14 € + port

mardi 24 juillet 2012

Recueil de cartes géographiques relatifs au Voyage du jeune Anacharsis. Atlas de 1808.

J'avais présenté, il y a quelques temps, ici , un atlas du voyage du jeune Anacharsis au grand format in -4 à l'italienne daté de 1830.

Devant le succès remporté par cet exemplaire, j'ai pensé qu'une version antérieure au format in-4, proche de l'édition originale vous conviendrait mieux. C'est pourquoi j'ai sorti de mes réserves cet atlas que je propose à la vente. En parfait état dans sa couverture d'attente, il ne demande qu'à rejoindre l'édition non illustrée qui trône sur vos rayonnages.












Je dois reconnaître que je me perds un peu dans les différentes éditions du Voyage du jeune Anacharsis et que je ne peux assurer à quel éditeur il faut associer mon exemplaire. La première édition date de 1788 chez De Bure l'aîné,Libraire de Monsieur Frère du Roi, de la bibliothèque du Roi et de l'Académie Royales des Inscriptions, hôtel Ferrand, rue Serpente, n°6 à Paris. La seconde date de 1789, la troisième de 1790 a été publiée chez Brunet. Il y a eu deux formats dans la 1ère édition : 5 volumes In-4 dont certains sont sur grand papier vélin avec un atlas et 7 volumes in-8 avec l'atlas.












Plusieurs éditions de 1809- 1810 sont ensuite mentionnées mais mon exemplaire sans nom d'imprimeur est de 1808 ! Peut-être un atlas édité à part pour des exemplaires incomplets ? Toujours est-il que cette impression est de très belle facture sur papier vergé à la forme et indemne de rousseurs…

Éduqué par les jésuites, l'abbé Jean-Jacques Barthélemy a voyagé en Italie avec le Duc et la Duchesse de Choiseul. Il devint conservateur du département des médailles à Paris, parlait plusieurs langues orientales, il est aussi le fondateur de la recherche scientifique sur les phéniciens et sur la paléographie numismatique. Mais c'est par le "Voyage du jeune Anacharsis en Grèce" qu'il est le plus connu, travail qui lui prit 30 années ! La publication d'un ouvrage d'érudition minutieuse sur la vie antique à la veille de la révolution semble anachronique en ces temps très troublés, mais l'impact auprès du public sera immédiat et son succès populaire ne se démentira pas jusque dans la première moitié du XIXe siècle. L'auteur substitue à l'analyse historique traditionnelle, la description des lieux, des personnages, des us et coutumes tel qu'observés par un voyageur fictif, un jeune Scythe nommé Anacharsis, qui aurait parcouru la Grèce vers le milieu du IVe siècle av. J.-C.

Cet atlas contient les cartes dessinées par Barbié du Bocage dans l'édition originale. Pierre


BARTHELEMY, Jean-Jacques. Barbie du Bocage. Recueil de cartes géographiques, plans, vues et médailles de l'ancienne Grèce, relatifs au Voyage du jeune Anacharsis, précédé d'une analyse critique des cartes. Un volume in-4 broché, xlp. + 31 doubles planches (4 planches dépliantes pour l'introduction et 27 planches pour le voyage). Atlas complet de la relation du voyage du Jeune Anacharsis. Presque toutes les cartes sont de M. Barbié du Bocage, quelques-unes de M. d'Anville, et gravées par Guillaume de la Haye. Paris, sans nom d'éditeur, 1808. Bel exemple bien complet de ses planches et dans un bel état. Vendu

lundi 23 juillet 2012

Causerie du lundi de Philippe Gandillet : Tribune politique à l'intention des intellectuels bibliophiles

Quelques jours de vacances dans ma bastide provençale me laissent le loisir de me rappeler à votre bon souvenir sous la forme d'un amical bonjour. La boutique de Pierre est, comme souvent depuis mon départ, fermée le lundi. J'ai heureusement gardé les clés du local. On dit, à Tarascon, que le libraire s'est mis à boire…

Alors, donc, comment ça va-t-il de votre côté* ?

Ici, le temps semble plus propice à la vente de glaces en terrasse qu'au commerce de livres anciens en boutique. Et c'est tant mieux pour tout le monde ! Ou presque…

Si vous flâner sur ce blog, entre baignades et sirotage de jus de fruit sous l'ombre bienfaisante de la tonnelle, j'imagine que ce n'est, certes, pas le moment de vous proposer une reliure mosaïquée réalisée par un maître du XVIeme siècle ou une édition originale des lettres de Saint Augustin… Si vous flânez sur ce blog, alors que vous avez la désagréable sensation d'être la dernière personne en France à être encore au bureau pour assurer la pérennité de nos entreprises et l'équilibre financier de notre pays, le moment n'est guère mieux choisi pour vous déranger dans votre travail…

Alors, tâchons simplement de vous divertir en ce lundi, ce lundi au soleil, cette chose qu'on n'aura jamais, chaque fois c'est pareil, c'est quand on est derrière les carreaux, quand on travaille que le ciel est beau, qu'il doit faire beau sur les routes, le lundi au soleil !

Et si nous parlions politique ? Vous êtes maintenant socialiste. Les intellectuels n'ont qu'à bien se tenir après s'être engraissés sur le dos des travailleurs. Malheureusement, on a fait croire aux gens que la classe déshéritée, c'était les travailleurs. C'est faux.

Personne ne nie que le niveau de vie soit en augmentation constante depuis l'aube du machinisme. Ceci est dû à l'augmentation de la production car, dans le fond, il n'y a qu'un seul problème économique : produire.

Un homme disposant de cent fois le revenu moyen ne mangera pas cent fois plus de beef-steaks, ni ne boira cent fois plus de vin que le citoyen standard. Son argent passera dans des produits de luxe comme peuvent l'être les livres anciens pour les bibliophiles. Par contre, pour les biens élémentaires, seule compte la production. L'inégalité des fortunes ne joue que pour le superflu.

Et de quoi dépend la production ? Du progrès technique, de la recherche scientifique et en définitive, des intellectuels. Or, si le niveau de vie de la population a progressé, les intellectuels n'ont retiré de cette œuvre gigantesque que des bénéfices dérisoires, pour ne pas dire, nuls !

Ce sont eux les déshérités. Ce sont eux qui pourraient faire du foin. Et c'est justement parce qu'ils n'en font pas que personne ne semble s'aviser de cette injustice flagrante…

Voilà ! Il fallait que cela soit dit. Debout, les damnés de la blogosphère ! Votre dévoué. Philippe Gandillet

* Je suis devenu un académicien à la syntaxe normale

samedi 21 juillet 2012

Histoire de Bertrand du Guesclin par Guyard de Berville, édition lyonnaise de 1817.

Petite pensée pour mes proches de Dinan. Le temps exécrable depuis **** mois fait croire aux bretons que le changement promis par leurs élus n'était pas un changement de saison…

Je leur envoie donc un peu de soleil, en constatant que je n'en profite pas toujours autant que je pourrais, de mon côté.


Quand Bertrand du Guesclin est né en 1320 près de Dinan, qui aurait pu imaginer l'incroyable destin qui sera le sien en ce Moyen-âge de la Guerre de Cent Ans ? Fils ainé de Robert II du Guesclin (v. 1300-1353), petit seigneur du Moyen-âge, Bertrand Du Guesclin est un enfant mal aimé, sa laideur et sa brutalité lui valent l'inimitié paternelle. Bertrand Du Guesclin doit alors gagner le respect de la noblesse à la pointe de son épée. Très jeune, il se montre un redoutable combattant : à 15 ans, Bertrand Du Guesclin défait tous ses adversaires, avant de refuser de combattre son père. Il a 15 ans, un âge de vigueur au Moyen-âge...

En 1357, il participe vaillamment à la défense de Rennes assiégée par le duc de Lancastre. Charles de Blois l'adoube alors chevalier, le nomme capitaine de Pontorson et du mont Saint-Michel (le Mont Saint Michel est l'une des rares places-fortes du Moyen-âge à résister sans coup férir aux Anglais pendant la Guerre de cent Ans).

En 1360, Bertrand Du Guesclin est lieutenant de Normandie, d'Anjou et du Maine. En 1364, il devient capitaine général et chambellan de France : il remporte en Avril de la même année la bataille de Cocherel et reçoit le duché de Longueville en Normandie. En septembre à la bataille d'Auray, Bertrand Duguesclin est fait prisonnier et le roi de France doit payer sa rançon.

En 1365, à la demande du roi de France, Bertrand Du Guesclin entraîne les Grandes compagnies en Espagne, non sans avoir rançonné au passage le Pape séjournant en Avignon. Il est fait prisonnier à la bataille de Najera en 1367 et n'est libéré que contre une autre forte rançon, à nouveau payée par Charles V... En récompense de ces actions en Espagne il est fait duc de Molina. En octobre 1370, revenu en France, Bertrand Du Guesclin est fait connétable par Charles V, avec pour devoir de bouter les Anglais hors de France. Une autre le fera à sa place ! Bertrand Duguesclin meurt en 1380 lors du siège de Châteauneuf-de-Randon d'avoir bu trop d'eau glacée (sans pastis, voilà l'erreur !) après avoir combattu en plein soleil.

C'est pas le genre de truc qui lui serait arrivé en Bretagne ! Surtout en ce moment où le temps exécrable depuis **** mois fait croire aux bretons que le changement promis par leurs élus n'était pas un changement de saison… Mais je vous l'ai déjà dit, peut-être ;-)) Pierre


GUYARD DE BERVILLE. Histoire de Bertrand du Guesclin, comte de Longueville, connétable de France. Nouvelle édition. A Lyon, chez la veuve Buynard, 1817. 2 volumes petit in-8. Reliure pleine basane fauve marbrée, dos lisse orné de filets, roulettes et motifs dorés en encadrement, pièces de titre et de tomaison en maroquin, tranches mouchetées, roulette sur les coupes. 405 p et 440 p. Ouvrages en bel état sans défauts majeurs. Vendu