Mon cher confrère en fine diablerie
Sieur Voltaire, élu né de l'enfer,
Salut, honneur, et joie en Lucifer,
Digne patron de notre coterie.
A notre seigneur et commun souverain,
visitant ses académiciens
Un jeune et de haut parage
Tout frais venu chez nous en équipage
Genoux à terre au monarque offrit
De la Pucelle, un extrait manuscrit.
Quand il eu achevé de lire
Cet instruisant mais détestable récit
Qui nous avait, de si bon cœur, fait rire
Le souverain du céleste empire
Ayant un peu recueilli son esprit
Fit un signe de silence
Puis tourné vers l'assistance
Dit :
Diable, ceci passe la raillerie !
On nous a fait une friponnerie.
Ne croyez pas l'auteur
De cet écrit si fort, si séducteur...
Je le connais, il est si bon chrétien
Que sur le cou, je lui laisse la bride
Suivre tout seul sans l'inspirer en rien
L'heureux penchant que sa belle âme guide.
Mais pour le coup, dans ses vers, je hume
Que Lucifer a dirigé sa plume…
A l'œuvre, on connaît l'ouvrier.
En lisant la Pucelle
Amis, pourquoi vous récrier
Sur l'esprit dont elle étincelle ?
C'est du Voltaire et tout est beau
Tout plait chez lui jusqu'au blasphème,
Lorsqu'on y trouve le tableau
D'un auteur qui s'est peint lui-même…
Sieur Voltaire, élu né de l'enfer,
Salut, honneur, et joie en Lucifer,
Digne patron de notre coterie.
A notre seigneur et commun souverain,
visitant ses académiciens
Un jeune et de haut parage
Tout frais venu chez nous en équipage
Genoux à terre au monarque offrit
De la Pucelle, un extrait manuscrit.
Quand il eu achevé de lire
Cet instruisant mais détestable récit
Qui nous avait, de si bon cœur, fait rire
Le souverain du céleste empire
Ayant un peu recueilli son esprit
Fit un signe de silence
Puis tourné vers l'assistance
Dit :
Diable, ceci passe la raillerie !
On nous a fait une friponnerie.
Ne croyez pas l'auteur
De cet écrit si fort, si séducteur...
Je le connais, il est si bon chrétien
Que sur le cou, je lui laisse la bride
Suivre tout seul sans l'inspirer en rien
L'heureux penchant que sa belle âme guide.
Mais pour le coup, dans ses vers, je hume
Que Lucifer a dirigé sa plume…
A l'œuvre, on connaît l'ouvrier.
En lisant la Pucelle
Amis, pourquoi vous récrier
Sur l'esprit dont elle étincelle ?
C'est du Voltaire et tout est beau
Tout plait chez lui jusqu'au blasphème,
Lorsqu'on y trouve le tableau
D'un auteur qui s'est peint lui-même…
VOLTAIRE (François-Marie Arouet dit). La Pucelle d'Orléans, poëme en vingt-un (sic) chants. Avec des notes, Auquel on a joint plusieurs pièces qui y ont rapport. A Londres sans nom d'éditeur, 1780. 2 volumes in-18. Reliure en plein veau, marbrée, double filet doré encadrant les plats, dos lisse orné, titre et tomaison en lettres dorées, tranches dorées, filet sur les coupes, roulette encadrant le contre-plat. Frontispice et 21 vignettes à mi-page non signées, gravées par Jean Duplessis-Bertaux. Petits culs-de-lampe [3ff], 218pp, et, [3ff], 180pp.Restauration ancienne sur le cuir du tome II aux coins avec ajout d'un charmant papier dominoté sur les deux contre-plats. Coiffes arasées, coins très légèrement émoussés. Ensemble en très bon état. Intérieur parfait. Cette édition contient des notes à la fin de chaque chant. 85 € + port