lundi 31 août 2015

Vie de N.S Jésus-Christ, tirée des quatre Évangiles par Le Père de Ligny : Il nous avait prévenus !


Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée !  Il nous avait prévenus mais sa prédiction fut réalisée bien au-delà de notre imaginable… On sait, en fait, assez peu de choses sur le début de la vie de Jésus sinon qu'il est né en l'an 0 après lui, que sa maman a été conçue sans péchés du côté de sa mère et qu'il était de très bonne famille du côté de son père…


La suite est mieux connue.  Son nom était  Yeshu en araméen, Yeshouah en hébreux,  iesvs en latin, Jeshua ben Joseph - Jésus fils de Joseph – pour ses potes du collège, et Jésus de Nazareth pour les chrétiens. Comme il n'a pas eu le temps d'écrire ses mémoires, nous n'avons aucun texte qui soit écrit par lui-même. Nous certifions donc son existence par les écrits d'autres personnes de son temps, des témoins, des mentions historiques, des allusions claires…


Quelques textes, non chrétiens, confirment d'ailleurs l'existence de Jésus: Suétone, un historien romain dont je vous ai parlé à l'occasion d'un article et Flavius Josèphe, un historien juif. Les textes du Nouveau Testament regroupent des textes d'Apôtres ayant directement ou indirectement connus Jésus-Christ. C'est sur ces textes, appelés Évangiles, que se base le Nouveau Testament. On reconnaît quatre versions de l'Évangile: celles de Matthieu, de Marc, de Luc et de Jean.  Il y a aussi des textes apocryphes qui nous racontent une bonne partie de la vie de Jésus, incluant la partie privée comprise entre sa naissance et la période de prédication.


Après sa naissance, Jésus fut élevé en partie à Nazareth, un petit village du Nord de l'actuel Israël par son père nommé Joseph et sa mère Marie. Son père était charpentier, un bon job, à l'époque … Vers l'âge de 27 ans, Jésus quitta ses parents, son atelier et son patelin pour parcourir les routes de la Palestine. Au cours de son voyage qui dura environ 3 ans, Jésus parlait aux foules et s'attardait là où on l'accueillait. Ce que disait Jésus attirait l'attention de tous : Convertissez-vous, le Royaume de Dieu est parmi vous. Tandis que ses paroles atteignaient de nombreux cœurs, ses gestes simples d'accueil et remplis d'amour changeaient la réalité de nombreuses personnes. Il y eut des guérisons, des miracles, des multiplications et même des résurrections. Jésus changeait le monde sur son passage… Des foules de personnes, dit-on, suivaient Jésus dans ses déplacements pour entendre sa parole et voir ses réalisations, un peu à la façon de Forrest Gump, plus tard ! La gloire de Jésus attisa malheureusement la haine des prêtres juifs qui le dénoncèrent à l'autorité en place. Sans cela, Jésus serait peut-être encore vivant…


Après trois années de prédication, Jésus fut donc crucifié comme il était la coutume de faire pour les bandits. Le troisième jour après sa mort, Jésus ressuscita. L'annonce de sa résurrection par ses disciples donna naissance au christianisme. Pour les chrétiens, Jésus-Christ est donc le fils de Dieu, le Messie envoyé aux hommes pour les sauver. Pour les autres, c'est plus complexe ! Certains l'ignorent, le haïssent, adorent d'autres icônes, portent d'autres valeurs ou se battent en d'autres noms. Je ne suis pas certain qu'il n'ait pas, parfois, regretté d'être venu… Pierre


LIGNY (Le Père de). Vie de N.S Jésus-Christ, tirée des quatre Évangiles. 1 volume in folio (38/30cm). A limoges et Paris, chez Martial Ardant, 1852. Cartonnage romantique éditeur, percaline bleue nuit, plaque polychrome signée, dos et deuxième plat ornés de plaques polychromes, gardes colorées, toutes tranches dorées. 9 gravures sous serpente (manque frontispice). Infimes rousseurs. Remarquable et rare cartonnage romantique à plaque en très bel état. Vendu

samedi 29 août 2015

Il ne faut pas croire à ce qu'on voit ; ça ressemble trop à ce qu'on espère... aurait pu écrire Edme Boursault.


" Il ne faut pas croire à ce qu'on voit ; ça ressemble trop à ce qu'on espère. " Cet aphorisme de Pascal Quignard résume le titre d'un des ouvrages de Boursault  que je présente aujourd'hui à la vente. Le nom de l'auteur, quand il n'est pas connu pour être l'inventeur d'un fromage au lait entier enrichi en crème inventé en 1951, est davantage classé comme un dramaturge du 17eme siècle, bien que la postérité n'ait souvent retenu que son rôle de "censeur" de L'école des femmes de Molière et sa participation malheureuse dans les querelles théâtrale du XVIIeme siècle.


Boursault (1638-1701) est né en Bourgogne. Son père, quoique des plus riches du lieu, ne voulut jamais dépenser un écu (on ne disait pas un sous !) pour le faire instruire. Il n'apprit ni grec ni latin, et à son arrivée à Paris «ne sçavoit que grossiérement la langue françoise» (Nicéron).  Il se forma entièrement par la lecture et le commerce du beau monde. ..


Poète, il truffe ses lettres de fables avant de porter deux ou trois fois Esope à la scène. Romancier, il oriente le genre vers la nouvelle courte qui emprunte ses sujets à la réalité contemporaine et à la plus immédiate actualité. Le récit, comme chez Madame de Villedieu, s'y rehausse d'un humour enjoué. On lui doit Artémise et Poliante, dont le préambule relate une des premières représentations de Britannicus et jette ainsi  les fondements de la critique dramatique, Le Marquis de Chavigny en 1670, Ne pas croire ce qu'on voit, histoire espagnole en cette même année et  Le Prince de Condé en 1675.


Boursault contribue aussi, en même temps que l'auteur des Lettres portugaises, à la création du roman par lettres. Ses Lettres à Babet, d'abord dispersées en 1669 parmi les Lettres de respect  seront regroupées à partir de 1683 à l'intérieur du même recueil après la mort de l'auteur.


Pour le théâtre, il aurait produit dès l'âge de quinze ans des pièces destinées au Marais. On retiendra principalement un Germanicus (1673 ou 1679), l'acte des Mots à la mode, et la comédie d'Esope à la Cour, posthume (1701).


Je vous propose aujourd'hui, dans un même volume, deux romans de l'auteur : Le marquis de Chavigny est une nouvelle historique dont l’action se déroule en 1664, durant l’expédition franco-magyare contre les Turcs, et le siège de la ville de Candie. Ne pas croire ce qu'on voit est, de son côté, un ouvrage largement inspiré de Calderon et traduit très librement. Boursault a savamment combiné les éléments pris dans Casa con dos puertas, mala es de guardar avec d'autres nouvelles trouvées ailleurs comme dans La dama duende du même Calderon ou dans Les engagements du hasard de Thomas Corneille…

Une fable de l'auteur : L’Homme et la Puce.
Par un homme en courroux la puce un jour surprise
Touchant pour ainsi dire à un moment fatal,
Lui demanda sa grâce, et d’une voix soumise :
« Je ne vous ai pas fait, dit-elle, un fort grand mal. »
« Ta morsure il est vrai, me semble un faible outrage,
Dit l’homme, cependant n’espère aucun pardon,
Tu m’as fait peu de mal mais j’en sais la raison,
C’est que tu ne pouvais m’en faire davantage. »

Il ne faut pas croire ce que l'on voit… Pierre

BOURSAULT (Edme). Le marquis de Chavigny – à la suite - Ne pas croire ce qu'on voit, histoire espagnole. Par feu M. Boursault. A Paris, Chez Le Breton, 1739. Un fort volume In-12. Reliure pleine basanr, dos à nerfs, caissons fleuronnés, gardes colorées, tranches mouchetées rouges. [1f bl], 288pp / viij ,9-314pp, [1fbl]. Édition rare, comme l'originale parue en 1670. Bel état. 220 € + port



vendredi 28 août 2015

On ne pourrait plus publier de livres aussi luxueux ! Auguste Vitu et la Maison Quantin...


On ne pourrait plus publier de livres aussi luxueux ! Simple question de prix à la conception ou parce que les éditeurs ne peuvent plus rivaliser avec que ce qui a déjà été fait ? Injure secondaire, la cote de ces ouvrages est injustement sous-évaluée quand ils sont en bon état… C'est alors aux libraires d'ouvrages anciens de les défendre avec le risque concomitant de passer pour des voleurs !


Selon Wiki, Albert Quantin, né en 1850, est d'abord directeur-associé en 1876 de l'imprimerie de Jules Claye avant de créer sa propre imprimerie en 1855, qui fut l'une des plus grandes sociétés de presse parisiennes du Second Empire. Située au 5 & 7 rue Saint-Benoît, la fabrique est agrandie par Albert Quantin.


Le succès de l'imprimerie appelée Claye Quantin & May et de la maison d'édition exigera des disponibilités financières que Quantin trouvera dans la transformation de son entreprise, en 1886, en société anonyme dénommée " Compagnie générale d'impression et d'édition " précédée de la mention " Maison Quantin ". Entre temps, il coédite l’œuvre complète de Victor Hugo en association avec Pierre-Jules Hetzel, son voisin.


En 1890, la Maison Quantin fusionne avec le groupe des " Imprimeries réunies ", représentées par Claude Martinet et Claude Motteroz. La nouvelle association adopte la raison sociale " Librairies-Imprimeries réunies - anc. Maison Quantin, Motteroz, Morel, Martinet ", puis plus simplement " May & Motteroz ", mais garde l’appellation " ancienne Maison Quantin " comme vous pourrez le constater sur l'ouvrage que je propose aujourd'hui à la vente.


J'ai déjà présenté cet ouvrage sur le blogue. L’auteur, Auguste Vitu (1823-1891), fut tour à tour éditeur, historien politique et militaire, critique littéraire et de théâtre, romancier, auteur de manuels de finance. Il a collaboré à nombre de journaux parisiens et a fondé Le Bons sens d'Auvergne à Clermont-Ferrand et L'Ami de l'ordre à Grenoble, à des fins de politique locale. Vitu est surtout connu pour son ouvrage Paris, images et traditions, plusieurs fois réédité. Il a également publié un ouvrage sur le jargon populaire du XVème siècle et un sur Napoléon III dont il avait adopté la moustache et la barbichette… Pierre


VITU Auguste. Paris. Ancienne Maison Quantin, Librairies-Imprimeries Réunies, sd (1889). Un fort volume in folio. Reliure éditeur, illustrée en couleurs représentant une péniche sur la Seine avec en toile de fond l'Ile Saint Louis, titre or encadré d'une bordure bleu azur, blason de la ville de Paris rouge et bleu entrelacé dans un motif fleuri signé G. Fraipont gravé par Aillot, dos lisse avec titre imprimé rouge, Tour Eiffel couleur or imprimée, vignette de l'éditeur gravée en couleurs sur le deuxième plat, plats biseautés. Ouvrage illustré de gravures en noir hors le texte signées par G. Fraipont, et de nombreuses gravures en noir dans le texte et hors texte par un florilège de graveurs de l'époque. En fin d'ouvrage, en pleine page, on trouve un chapitre sur l'Exposition Universelle de 1889 et un panorama de la Seine, l'ouest de Paris, pris du Trocadéro pendant l'exposition universelle et un index alphabétique. Plan des principales voies de Paris actuel en noir hors le texte. Dos et coiffes fendillés, usures modérées du cartonnage, quelques rousseurs. Très bel exemplaire, néanmoins. 507 pp. 220 € + port

jeudi 27 août 2015

Louis Dumas : La couleur des hommes célèbres de la France chez Mame…


On a demandé dernièrement aux français (les sondages n'engagent que ceux qui y croient) quels étaient les hommes célèbres de la France, à leur avis : voici le résultat de cette enquête. Je ne change rien aux commentaires de l'auteur tant ses analyses sont bêtes à pleurer ! Les questionneurs peuvent être plus ignares que les questionnés…


Louis Dumas dont je propose un ouvrage à la vente aujourd'hui ne pouvait imaginer que près de la moitié des personnages célèbres qui ont marqué la France naitraient après lui mais je peux vous assurer que les biographies qu'il nous propose sont d'un autre niveau…


1 - Napoléon Bonaparte : Sans doute pour la gloire militaire que son règne incarne aux yeux des Français. Ou alors pour la formidable liberté d'expression et de presse dont disposait le peuple français sous son règne, ainsi que pour la conscription, qui obligeait la population à partir se faire découper en 2 à l'autre bout de l'Europe pour des guerres qui ne les concernaient pas. Un grand bonhomme ce petit bonhomme, à n'en pas douter.

2 - Charles de Gaulle : Sans doute pour son action durant la Libération et le costume d'homme providentiel qu'il revêtit à plusieurs reprises. Ou alors pour ces déclarations philanthropes et son ouverture d'esprit vis-à-vis de l'ensemble des communautés ethniques et religieuses qui composent notre doux pays : "Voulez-vous être bougnoulisés ? Voyons, Dronne ! Donneriez-vous votre fille à marier à un bougnoule ?" ; "Vous avez bientôt fini avec vos bicots ?"; "Vous nous voyez mélangés à des Musulmans ? Ce sont des gens différents de nous." etc. etc.


3 - Louis XIV : Sans doute parce qu'il représente pour le profane français une image qu'il a lui même constitué, celle du Roi Soleil, symbole de puissance et de grandeur. Peut-être aussi pour sa position vis-à-vis des Protestants, auxquels il interdit, sous prétexte qu'il est catho, l'égalité religieuse via la révocation de l'Édit de Nantes...

4 - Henri IV : Sans doute parce qu'il est assimilé à un pacificateur assumé qui a sorti la France des guerres de religion. Ou alors pour son arrivisme de Rastignac et sa conversion du protestantisme au catholicisme afin de récupérer le trône de France vacant, qui ne pouvait atterrir qu'entre les mains d'un catholique...


5 - Louis Pasteur : Sans doute parce que grâce à lui, un chien qui vous mord la jugulaire, ça vous tranche la jugulaire, mais ça ne vous donne pas la rage. Ou alors pour avoir fait un test sur un gosse, alors que ledit vaccin contre la rage n'était pas encore validé...Peut-être aussi pour sa tendance à récupérer à son profit les travaux d'autrui...

6 - Victor Hugo : Sans doute pour "les Misérables", "Hernani" et "les Contemplations". Ou alors pour son acharnement contre Napoléon III, sous prétexte que le type était un dictateur écervelé et incompétent, alors qu'on le sait, Victor Hugo était un grand admirateur du tonton, Napoléon Ier...


7 - François 1er : Sans doute parce que pour les Français, la Renaissance française et la sortie de l'obscurantisme culturel moyenâgeux, c'est le bon François. Ou alors pour avoir été fait prisonnier à Pavie, alors que la victoire était promise aux Français, avant une intervention désastreuse de sa part qui offre le roi à l'ennemi...Il obtient finalement sa libération en laissant ses 2 fils en otage et en signant un traité qui désavantage considérablement la France sur l'échiquier européen...

8 - Saint-Louis : Sans doute parce qu'il symbolise l'équité et la justice royale, image véhiculée par l'anecdote galvaudée qui lui faisait rendre la justice sous un chêne, dans le bois de Vincennes. Ou alors pour les croisades, parce que c'est vrai que Jérusalem (la ville sainte, quand même !), ça mérite bien quelques bons petits massacres de part et d'autres...


9 - Jean Jaurès : Sans doute pour son pacifisme a toute épreuve et pour son engagement en faveur du capitaine Dreyfus, quelques années avant la Grande Guerre. Ou alors pour son désintérêt flagrant pour le sort des Alsaciens et des Lorrains, victimes des griffes sanguinaires des vilains allemands, de l'autre côté du Rhin et de la ligne Maginot.

10 - François Mitterrand : Sans doute parce qu'il est le premier président socialiste de la Ve République, celui sous qui la peine de mort a été abolie et qui a su nommer pour la première fois une femme à la tête du gouvernement. Ou alors pour sa prise de position durant la guerre d'Algérie en tant que Garde des Sceaux, et sa prononciation en faveur de la peine de mort à cette occasion, qui aura raison de 45 nationalistes algériens. Sans doute aussi parce qu'il ne démissionna pas, au contraire par exemple de Pierre Mendès France, d'un gouvernement qui avaient pourtant connaissance des tortures exercées à l'encontre des prisonniers algériens au sein de ses propres prisons... Nul doute que ce journaliste ne passera pas, lui aussi,  les portes de la postérité ! On lui décerne cependant une médaille : Je vous la laisse choisir… Pierre


- DUMAS Louis. Les Hommes Célèbres De La France.  Tours, Mame et Fils, 1882. 1 volume In-4. Cartonnage pleine percaline verte de l'éditeur, 1er plat décoré de motifs et roulettes dorés, 2eme plat décoré de filets et motifs noirs, dos orné, trois tranches dorées, garde colorées. 398 pp. Contient : Les grands rois, les grands capitaines, les grands politiques, les grands écrivains et les grands artistes. Illustré de gravures in et hors texte, et d'une gravure représentant Charlemagne en frontispice. Pas de rousseurs. Bel état. Vendu
- DUMAS Louis. Les Hommes Célèbres De La France.  Tours, Mame et Fils, 1882. 1 volume In-4. Cartonnage pleine percaline bleue de l'éditeur, 1er plat décoré de motifs et roulettes dorés, 2eme plat décoré de filets et motifs noirs, dos orné, trois tranches dorées, garde colorées. 398 pp. Contient : Les grands rois, les grands capitaines, les grands politiques, les grands écrivains et les grands artistes. Illustré de gravures in et hors texte, et d'une gravure représentant Charlemagne en frontispice. Pas de rousseurs. Des traces marginales de trous de vers sur quelques pages, dos un peu fripé. Bel état général. 60 € + port

mercredi 26 août 2015

Céline. "Voyage au bout de la nuit" en premières éditions pour amateur d'authenticité…


Céline fait toujours parler de lui... J'en suis resté au génial salaud mais il y a mieux à dire, semble t-il ! C'est ce qu'écrivait Pierre Chalmin à propos d'un énième ouvrage publié sur cet écrivain : " Qu’on s’explique : David Alliot n’est pas de mes amis. Ce qui m’apparut, jadis et naguère, chez ce jeune homme comme un arrivisme forcené aggravé de méchante sournoiserie à mon encontre, l’avait relégué dans la cohorte si nombreuse, assommante et vaine des histrions cyniques qui empoisonnent l’édition parisienne et la résument pour ainsi dire. Qu’on n’en parle plus, je ne suis pas non plus d’un commerce primesautier, je veux bien l’admettre. Admettre aussi et surtout que j’ai méconnu les mérites personnels éminents de David Alliot, que révèle son dernier livre. Mea culpa !


Venons-en donc à l’essentiel : la littérature, et au chef-d’œuvre, non seulement de notre prolifique auteur mais aussi, il faut se rendre à l’évidence, du cinquantenaire célinien : D’un Céline l’autre, 1184 pages, paru chez Robert Laffont dans la prestigieuse collection " Bouquins " fondée par Guy Schoeller.


David Alliot a conçu un livre de témoignages tout à la fois rigoureux, original et intelligent. Mieux encore que les « Cahiers de l’Herne », magnifique entreprise de Dominique de Roux qui le premier ressuscita Céline, le livre de David Alliot, rassemblant des centaines de témoignages sur Céline, les présente chronologiquement : C’est l’idée géniale qui fait de cet ouvrage « une biographie kaléidoscopique », rédigée par les spectateurs ou les acteurs mêmes de la vie de l’écrivain : « Intellectuels, artistes, résistants ou collabos, patients et maîtresses… »,autant de petits Sainte-Beuve dont la confrontation se révèle passionnante.


Les maniaques de Céline eux-mêmes, qui à mon instar ont couru plus de vingt ans après tous les témoignages publiés, trouveront dans cet ouvrage des inédits. Et quelle économie de temps de travail et d’argent ! Enfin, je conclus cette note écrite à la diable en saluant la distance que David Alliot prend avec le consternant moralisme ambiant, se gardant de nous infliger la puérile dichotomie de l’écrivain « génial mais salaud ». Si vous ne devez lire qu’un livre sur Céline cette année, c’est celui-ci ! "


Pour tous les autres qui préfèrent les textes originaux, je propose aujourd'hui quelques premières éditions de "Voyages au bout de la nuit". Les nostalgiques, les collectionneurs, les amateurs et les bibliophiles apprécieront… Pierre


CÉLINE, Louis-Ferdinand. Voyage au bout de la nuit. Roman. Paris, Denoël et Steele, 1932. Réimpression de l'édition originale (mention de 40ème édition). Catalogue de l'éditeur en fin d'ouvrage. Exemplaire du tirage courant imprimé à la Grande imprimerie de Troyes, 128 rue Thiers ; avec la coquille "la maison du pasteur" au lieu de "passeur" page 59. Une petite tache sur le deuxième mors. Bon état général. 140 € + port

CÉLINE, Louis-Ferdinand. Voyage au bout de la nuit. Tome 1 et 2. Le livre moderne illustré, 1939. Bois originaux de Clément Serveau. 190 et 191 pages. Deux volumes in-8 brochés sous couverture illustrée de compositions en rouge et en noir Art-déco. Première édition illustrée en deux volumes du Voyage. Très bon état. 40 € + port

CÉLINE, Louis-Ferdinand.  Voyage au bout de la nuit. Roman. Nouvelle édition avec 15 dessins de Gen-Paul. Paris, Denoël, 1942. Un volume in- In-8.  Broché. 384pp. Mors fendus et quelques salissures. Etat passable. 60 € + port

mardi 25 août 2015

Histoire militaire de la France par P. Giguet, toujours inspirée par le patriotisme le plus pur...


Il fallait écrire ce traité  à l'époque (1849) puisque la chose n'avait jamais été faite de cette façon globale auparavant ; des publications plus étoffées ont été, bien évidemment, imprimées depuis. C'est d'ailleurs pourquoi cet ouvrage,  par sa qualité, a remporté le prix dans le concours ouvert par l'Académie sur ce sujet et a été adopté par le ministre de la guerre pour les écoles régimentaires. Plusieurs chapitres sont abordés en fonction de la chronologie de l'histoire de France.


La première période aborde l'époque romaine puis mérovingienne. Elle se termine par un tableau de l'organisation de l'armée de la maison militaire du roi et de l'ordonnance des troupes et de la manière de combattre.


La seconde période de 752 à 987 ou l'époque Carolingienne est particulièrement consacrée à l'exposé des réformes apportées par Charlemagne dans l'administration et dans l'armée à l'histoire de ses grandes expéditions et des commencements de la féodalité.


La troisième période de 987 à 1328 embrasse la première branche des Capétiens, c'est à dire l'époque dominée par les croisades les guerres féodales et l'extension du pouvoir royal. Pendant ces trois siècles et demi la chevalerie d'abord occupe seule la scène. Peu à peu les archers des communes, les soldats mercenaires rivalisent avec elle. La science finit par lui disputer le sort des batailles et la valeur individuelle des troupes devient moins importante.


La quatrième période de 1328 à 1483 se signale par la longue et sanglante lutte entre la France et l'Angleterre puis par la rivalité entre la branche aînée et la branche bourguignonne de la maison de Valois. Elle est marquée par l'invention des bouches à feu, l'organisation de la gendarmerie permanente et la formation d'une infanterie nationale.


La cinquième période de 1483 à 1547 qui commence à Charles VIII et finit avec François Ier est absorbée par les guerres d'Italie et par la révolution qui s'opère dans les mœurs, la religion et la politique. C est l'époque de la soif des conquêtes. L'armée française - particulièrement l'infanterie et l'artillerie - est en progrès constant et  l'usage des armes à feu devient général.


La sixième période de 1547 à 1643 comprend le siècle des guerres civiles et religieuses. La science des sièges se perfectionne, les armées sont soumises à une discipline sévère et elles ont une administration plus prévoyante. La septième période de 1643 à 1792 comprend les trois derniers règnes de "l'antique" monarchie. Les armées reçoivent un accroissement formidable. La fortification et l'attaque des places font d'immenses progrès. Les campements, les marches, les approvisionnements, le recrutement, la manière de combattre sont réglementés.


La huitième période du 10 août 1792 au 8 juillet 1815 remplit à elle seule le second volume. Elle est si féconde en grands événements que l'esquisse de l'histoire des guerres et des perfectionnements apportés dans l'organisation de l'armée laisse à peine quelque place à l'indication des révolutions intérieures. Pendant les vingt trois années qu'ont duré les campagnes gigantesques comprises dans cette période, l'Europe a été sillonnée dans tous les sens, tous les théâtres de guerre ont été explorés. Mais l'impression la plus saisissante qui reste de l'étude de cette grande époque est celle que fait naître l'imperturbable fidélité de l'armée française au sentiment du devoir, toujours inspiré par le patriotisme le plus pur... Nos campagnes télévisuelles modernes pour le recrutement des soldats n'échappent pas à la règle. Pierre


GIGUET(Pierre). Histoire militaire de la France, par P. Giguet, Ouvrage qui a remporté le prix dans le concours ouvert sur ce sujet et adopté par le ministre de la guerre pour les écoles régimentaires. Paris, L. Hachette, 1849. 2 volumes in-8. Reliure romantique pleine basane noire, plats estampés et encadrés d'un filet doré, dos lisse, caissons fleuronnés, roulette sur les coupes, gardes colorées, tranches jaspées. Très bel état, intérieur sans rousseurs. 110 € + port