mercredi 30 juin 2010

1er Marché du Livre Ancien de Beaumes de Venise


Philippe Jacquemet sera du salon du livre ancien de Tarascon pour les journées du patrimoine, cette année. Je vous propose de découvrir deux manifestations qu'il organise, cet été, dans sa cité.

Dans le cadre pittoresque du village de Beaumes de Venise, à 8 Km au Nord de Carpentras, au pied des Dentelles de Montmirail, aura lieu le 1er Marché du Livre Ancien, le Dimanche 11 Juillet 2010, de 9 h à 19 h, sur la Place du Marché, il sera également suivi d’un 2ème Marché du Livre Ancien, le Dimanche 22 Août 2010 dans les mêmes conditions. Ils seront constitués d’environ 30 exposants professionnels qui vous proposeront toute une gamme de livres anciens et d’occasions, allant du petit livre pour les vacances, au livre rare dont vous rêviez…


Date :
Dimanche 11 Juillet 2010 & Dimanche 22 Août 2010
Lieu :
Beaumes de Venise (Vaucluse)


Emplacement :
Place du Marché
Au centre du Village, entre la Mairie et la Gendarmerie
Horaires :
De 09 h 00 à 19 h 00 - Entrée & Parking Gratuit
Description de la Manifestation :
30 Exposants Professionnels


Contact :
L'Ancien Livre Organisation (LALO)
Chemin de Roquefiguier - 84190 Beaumes de Venise - France
Tel : + 33 (0) 4.90.37.18.15, Mobile : + 33 (0) 6.63.76.85.34
E-mail : lancienlivre@wanadoo.fr
Mr Philippe Jacquemet
Tél. : 04.90.37.18.15 / 06.63.76.85.34
lancienlivre@wanadoo.fr

mardi 29 juin 2010

G Vandenbergue. Graveur et peintre Audomarois.


Saint Omer a rendu, il y a peu de temps, un hommage à un graveur et peintre Audomarois ayant vécu de 1894 à 1954, Gustave Vandenbergue.


Ce graveur, dans la grande lignée des Gabriel Belot, des Louis Jou, Morin-Jean ou Lebedeff reprend une technique de gravure très en vogue au début du 20eme siècle : Le bout de bois ou le bois de bout, selon que l'on est à un bout ou à l'autre de celui-ci.


Si l'usage du bois de fil remonte fort loin, la technique du bois de bout ne date que du XVIIIeme siècle. Elle est parait-il, originaire d'Arménie. Elle fut utilisée, pour la première fois, en France par un nommé "Foy " ; cela ne s'invente pas ; graveur Lyonnais en 1760. Le travail des blocs de buis était l'usage le plus fréquent.


Deux salles ont été aménagées pour présenter les œuvres de cet artiste. La donation des œuvres de Gustave Vandenbergue, remontant à 1987, à cette époque, un engagement avait été pris pour la restitution de son œuvre dans le patrimoine Audomarois accessible au public.


Donc, si vous passez par Saint Omer (tout près de la Belgique, sous Dunkerque), cet été, n'hésitez pas à vous arrêter pour découvrir l'œuvre de Vandenbergue. Vous en apprendrez plus que je n'en sais, c'est sûr ! Pierre


Vandenbergue a travaillé avec G Jean-Robert à deux ouvrages sur sa région (Flandre et Artois et Eglises des Provinces du Nord). Il est associé, ici à Antonin-Dalmace Sertillanges, philosophe moraliste français, connu principalement pour ses études sur Thomas d'Aquin.


SERTILLANGES A. D. La Cathédrale. 1943, 126 pp, 1 volume petit in-folio broché sous portefeuille cartonné illustre. Editions L. Loiez, Saint-Omer, sur papier Vidalon Moyen-Âge, exemplaire n°: 219 / 325. Illustrations de G. Vandenbergue. L'âme de la cathédrale, les caractères d'art, la vie humaine dans la cathédrale, le travail, les sciences et les arts, les vertus et les vices, les tombeaux, le Christ, la vierge, en acte de vie, la vie publique de la cathédrale. Exemplaire avec une suite de 5 bois, imprimés à la main par l'artiste sur japon. Peu courant. Vendu

lundi 28 juin 2010

Causerie du lundi de Philippe Gandillet : Éloge de Frédéric Mistral.


Après quelques années de patientes démarches administratives, je reçois enfin, ce matin, ma carte nationale d'identité provençale paraphée par Frédéric Mistral, en personne. C'est mieux que le visa de 27 ans que je possédais, jusque là ! J'ai donc pris ma plus belle plume pour remercier notre félibre et j'ai profité de l'occasion qui m'était donnée pour promouvoir quelques ouvrages de lui-même, rangés sur les rayonnages de la librairie de Pierre, notre libraire.

Cher Fred,

Au moment de prendre place au milieu de tes amis, j'aurais le droit d'être confus et le devoir, plus que tout autre de t'exprimer cette confusion. Permets-moi donc de sacrifier à l'usage des formules par lesquelles on étale, non sans quelques complaisances, sa modestie. Cette modestie est réelle. Elle est le fruit de la légitime reconnaissance de l'élève pour le maître, d'un déraciné pour une terre qui l'a nourri et abreuvé. Ne m'as-tu pas invité à m'asseoir parmi vous, comme vous auriez fait d'un pèlerin égaré ?

S'il ne s'agissait que d'aimer la Provence simplement pour avoir ce privilège, alors je ne mériterais pas cet honneur. Mais s'il faut l'aimer passionnément, absolument, intensément… alors là, je puis dire qu'à ce titre – à ce titre seulement mais à ce titre sûrement – je ne suis pas indigne de ton suffrage.


Au temps où les raisins mûrissent, dans une vieille demeure, vint au monde un enfant... Mais ce mois de septembre était celui de 1830, cette demeure était un mas de Provence et la langue qu'on parlait autour de lui était des plus musicales et des plus chantantes qui soient. Ecolier d'un petit pensionnat d'Avignon, auprès de la chapelle Sainte Claire où Pétrarque aperçut Laure, te voici donc qui, un dimanche, au chant des vêpres, transcrit les psaumes latins en vers provençaux et voici qu'un jeune professeur s'approche de toi, te prend en faute et t'embrasse parce que ce jeune professeur s'appelle Joseph Roumanille. Étonnante rencontre qui devait décider de ta vocation à embellir la Provence !

Dès avant ta trentième année, sous ta plume, ce pays était déjà devenu un livre ! Dois-je vraiment citer ce nom qui est comme une oriflamme ? Mireille

Saveur de figues mures, dans l'ardeur de l'été, douce intimité des gens du mas autour de la bûche de Noël, nuits étoilées où chantent les grillons, longs troupeaux de "bézigues" qui sillonnent la Crau, taureaux fougueux de Camargue, sonnailles et rires de jeunes filles dansant sous le mistral. Tous ces mots évoquent en nous les images extraites des vers de cet admirable poème. Ah ! Mon cher Fred, pour dire ce qu'est un tel poème, les mots défaillent…


Avoir chanté l'héroïque présent de la terre et de la mer, avoir glorifié le peuple, c'était toucher le cœur de la Provence à sa place la plus sensible, puisque c'était lui parler de ses fils qui lui étaient les plus chers et les plus fidèles. Ne convenait-il pas de diffuser ce doux message à travers la France entière ? C'est ce que tu as fais grâce à quelques amis bienveillants qui t'ont apporté leur soutien, Alphonse de, en tête. Mais tu ne dois qu'à toi-même la gloire et les titres qui t'ont été décernés, nous le savons, de Marseille à Stockholm…

Il te restait une chose, une petite chose mais une chose immense, à la fois, à mettre en place. Pour célébrer cette terre, il te fallait un document que seuls ses plus fidèles occupants posséderaient, un justificatif plus fort qu'un hymne pour soutenir leur appartenance : C'est cette carte d'identité Provençale que je reçois aujourd'hui et qui récompense ceux qui ont eu la patience de se plier aux exigeantes vertus de ses habitants et de leurs traditions. Ce souffle qui nous anime, qui nous donne de l'orgueil pour notre patrie et de la tendresse pour notre région trouve son aboutissement dans ce petit bout de papier. C'est dérisoire mais cela m'a fait très plaisir ! Ton dévoué, Philippe Gandillet.

Que l'on veuille me pardonner, ici, ce tutoiement mais Frédéric Mistral est un ami.

MISTRAL (Frédéric). Lou Tresor dou Felibrige ou dictionnaire provençal-français embrassant les divers dialectes de la langue d'oc moderne. Is edicioun Ramoun Berenguié - Pierre Rollet, 1968. 2 tomes en 2 vol. fort in-8 de 1196 et 1179 pp. Percaline rouge, dos lisse avec titre en lettres dorées (reliure de l'éditeur). Edition du Trésor du Félibrige, avec un supplément établi d'après les notes de Jules Ronjat. Comme neuf. 120 € + port

MISTRAL Frédéric. Mireille. Texte et traduction. Paris, Alphonse Lemerre, sd (1936). In-12, Demi-chagrin cerise à coins, dos à cinq faux-nerfs, tranche supérieure dorée, pièce de titre et motif dorés, 515 pages, un portrait-frontispice gravé. Partition Magali. Texte en provençal avec la traduction française en regard. Bel état. Vendu
MISTRAL Frédéric. Les Olivades. Texte et traduction. Paris, Alphonse Lemerre, sd (1936). In-12, Demi-chagrin cerise à coins, dos à cinq faux-nerfs, tranche supérieure dorée, pièce de titre et motif dorés, 236 pages. Texte en provençal avec la traduction française en regard. Bel état.Vendu
MISTRAL Frédéric. Les Îles d'or. Texte et traduction. Paris, Alphonse Lemerre, sd (1936). In-12, Demi-chagrin cerise à coins, dos à cinq faux-nerfs, tranche supérieure dorée, pièce de titre et motif dorés, 544 pages. Texte en provençal avec la traduction française en regard. Bel état. Vendu


MISTRAL Frédéric. Les Olivades. Texte et traduction. Paris, Alphonse Lemerre, (1939). In-12, Demi-chagrin bleu nuit à coins, dos à cinq faux-nerfs, tranche supérieure dorée, pièce de titre et motif dorés, 236 pages. Texte en provençal avec la traduction française en regard. Bel état. Vendu
MISTRAL Frédéric. Nerte. Texte et traduction. Paris, Alphonse Lemerre, (1948). In-12, Demi-chagrin bleu nuit à coins, dos à cinq faux-nerfs, tranche supérieure dorée, pièce de titre et motif dorés, 341 pages. Texte en provençal avec la traduction française en regard. Vendu
MISTRAL Frédéric. Calendal. Texte et traduction. Paris, Alphonse Lemerre, (1935). In-12, Demi-chagrin bleu nuit à coins, dos à cinq faux-nerfs, tranche supérieure dorée, pièce de titre et motif dorés, 536 pages. Texte en provençal avec la traduction française en regard. Bel état. Vendu
MISTRAL Frédéric. Calendal. Texte et traduction. Paris, Alphonse Lemerre, (1935). In-12, broché, 536 pages. Texte en provençal avec la traduction française en regard. 18 € + port
MISTRAL Frédéric. Le poème du rhone. Texte et traduction. Paris, Alphonse Lemerre, (1935). In-12, broché, 350 pages. Texte en provençal avec la traduction française en regard. 15 € + port

samedi 26 juin 2010

Fêtes de la Tarasque ; livres de corsaires et de flibustiers...




Sans que je puisse me l'expliquer par autre chose qu'une facétie provençale, nos fêtes de la Tarasque n'abordent plus la légende de ce monstre marin cher à notre cœur mais le thème de la piraterie et des corsaires qui est beaucoup plus identifiable par la jeunesse.


Comme nous ne sommes plus à une invraisemblance près, il faut savoir que c'est Tartarin de Tarascon, en personne, qui a accueilli ces fiers marins à l'escale de notre modeste port fluvial, qui les a amené à la fête foraine et qui les accompagnera, ce soir en bodega… ;-))


Je me devais de dénicher sur mes rayonnages quelques ouvrages abordant un thème maritime, peu recherché à Tarascon, en temps normal. Pierre


SAINTE-CROIX DE LA RONCIERE. A la conquête des mers. Nouvelles éditions Excelsior. Paris, 1938, Broché , Grand in 8 de 328 pp non coupées. Nombreuses cartes et gravures. 34 € + port

LEBLANC William. Récits de ma vie d'aventures et de navigation. Souvenir d'un vieux normand. Plon, grand in 8. Broché, 1895, 366pp. Édition Originale, frontispice, bel état. Vendu


DAYE Pierre. La Belgique maritime. Desclée Debrouer éditeurs. 1930, grand in 8, Broché, 116 pp, non coupé. Nombreuses illustrations. 18 € + port

LANGLOIS (Lieutenant-colonel). La découverte de l'Amérique par les normands vers l'an 1000. Deux sagas islandaises. Paris, 1924, Société d'éditions géographiques. Broché, 166pp, non coupées, nombreuses illustrations. Couverture cartonnée un peu salie. 26 € + port

vendredi 25 juin 2010

Clause-Joseph Dorat. Le conte en vers au 18eme siècle.


Il y a un petit mystère Dorat... Tout d'abord il publia ses œuvres sous couvert d'astéronyme, ou sans nom, ce qui est surprenant puisqu'il propose souvent en préface de ses livres un panégyrique de lui-même, et parce qu'il s'est, peut-être en raison de la haute idée qu'il avait de son talent, entouré d'illustrateurs (Eisen) et d'éditeurs prestigieux ( beaux papiers, belles typographies, grandes marges) qui font que son nom, plus que ses écrits – des contes - sont restés dans la mémoire des bibliophiles.


SI l'on examine l'œuvre des Conteurs du temps passé et plus particulièrement du XVIIIeme siècle, on est frappé par la diversité et la technique particulière de ce genre de littérature. Le conte en vers, avec sa facture légère, retrace en quelque sorte les mœurs d'une époque ; mais il « n'appartient pas plus à la poésie que le roman historique à l'histoire ». La crudité des expressions et la négligence du style constituent les conditions indispensables à son existence.

L'évolution du conte en vers se divise en deux périodes bien distinctes. La première s'étend de 1675 à 1745, c'est-à-dire de La Fontaine à Piron ; les contes tirent alors leur origine des poèmes italiens et des fabliaux français du Moyen âge. La seconde va de 1765 à 1800 et les auteurs s'inspirent des faits plaisants et connus ou de bons mots colportés un peu partout.


Les délicats conteurs, pour satisfaire aux fantaisies du moment, rivalisèrent de libertinage, de grivoiserie, de frivolité. Ils recherchèrent même la galanterie pimentée et, poussant quelquefois jusqu'à l'érotisme, s'ingénièrent à chanter la volupté et les variétés de tous les plaisirs sensuels. A cet égard, certains n'hésitent pas à classer les œuvres de Dorat dans le thème " curiosa " et en particulier son conte " Les cerises ". Je vous assure, par expérience personnelle que les contes de Dorat n'ont eu aucun effet positif sur ma libido vieillissante… En dépit de son agrément, le conte en vers finit par disparaître au 19eme siècle, parce qu'il ne correspondait plus aux habitudes qui prirent naissance après la Révolution.


Quelques mots sur l'auteur : Clause-Joseph Dorat vit le jour à Paris en 1734. Livré de bonne heure à lui-même, Dora se destina au barreau pour satisfaire au désir de ses parents ; mais il ne tarda pas à quitter la robe pour se faire mousquetaire. Puis, il renonça à la vie militaire pour complaire à une vieille tante janséniste qui ne croyait pas que sous le large chapeau et la brillante casaque il fut aisé de trouver son salut. Il se consola bientôt en se lançant dans la carrière des Lettres qu'une fortune raisonnable lui permettait de soutenir.


Les principaux ouvrages de Dorat sont les suivants :

- Régulus, tragédie, précédée d'une lettre au solitaire dut Guélaguel. Parié, 1765, in-8, avec figures d'Eisen, et Paris, 1782, in-8, avec frontispice de Marillier.
- Les Tourterelles de Zelmis, poème en trois chants, s.l. n.d. Paris, 1766 et 1767, in-8, et Rouen 188o, in-8.
- Œuvres, avec figures d'Eisen. Paris 1766-1776, 18 volumes in-8. Un exemplaire figurait dans la bibliothèque de Marie-Antoinette.
- Mes Fantaisies. La Haye et Paris, 1770, in-8.
- Les Baisers, précédés du Mois de Mai, La Haye et Paris 1770, in-8; édition originale avec figures d'Eisen, et Rouen 1880, in-8, réimpression textuelle.
- Recueil de Contes et de Poèmes, par M. D*** ci-devant mousquetaire. La Haye et Paris, 1770, 1776, in-8, avec vignettes d'Eisen. L'édition de 1776 a été augmentée du Coureur Alerte et de La Moissonneuse.
- Les Sacrifices de l'Amour ou Lettres de la vicomtesse de Senanges et du chevalier de Versenai, suivies de Sylvie et Moléshoff, Paris, 1772, 2 volumes in-8, avec figures de Marillier.
- Les Malheurs de l'Inconstance ou Lettres de la marquise de Syrée et du comte de Mirbelle. Ouvrage anonyme. Amsterdam et Paris, 1772, 2 volumes in-8 ; figureà de Queverdo.
- Fables ou Allégories philosophiques. Paris, 1772, in-8, vignettes de Marillier.
- Collection complète des Œuvres de Dorat. Neufchâtel, 1776, 6 volumes in-8.
- Le Faux Ibrahim, conte arabe et Le Rêve impatientant, conte français, suivis des Réformes de l'Amour. Paris 1777, in-8.
- Lettres d'une chanoinesse de Lisbonne à Melcour, officier français, suivies de l'Épître intitulée : Ma Philosophie, et de quelques pièces fugitives. Paris, 1780, in-8, ornés de vignettes d'Eisen et de Marillier.
- La Muse Libertine ou Œuvres posthumes (sic), s.l. 1783, in-8 de 76 pages. Il convient de reconnaître, à la décharge de Dorat, que l'attribution de la Muse Libertine est très incertaine.
- Œuvres choisies, précédée, d'une notice biographique et littéraire par M. Desprès. Paris, 1827, in-8.


Dorat écoula les dernières années de sa vie dans l'amertume et en procès avec ses libraires qui lui reprochaient le luxe des ornements dont il avait décoré ses moindres productions. Harcelé par ses créanciers, Dorat rendit le dernier soupir, à Paris en 1780. Pierre


DORAT. Recueil de Contes et de Poèmes, par M. D*** ci-devant mousquetaire. La Haye et Paris, 1770, Curiosa petit in-8, avec vignettes d'Eisen. Relié plein veau, dos lisse orné, encadrement de 3 filets dorés aux plats. Coiffe supérieure grossièrement restaurée. Beau papier, grandes marges-5 gravures et bandeaux de EISEN-184 p. Ex libris Bibliothèque de Mr De Rivalz de Gincla, Receveur général des Finances dans l'Aude (1795-1807). Vendu

DORAT Claude-Joseph. Mes fantaisies. Troisième édition. Considérablement augmentée. La Haye, et se trouve à Paris : Delalain, 1770. In-8, frontispice, 363 pp Veau raciné, roulette dorée en encadrement sur les plats, dos lisse orné, roulette dorée sur la coupe. Coiffe supérieure grossièrement restaurée. Troisième édition, augmentée, de ce recueil de "fantaisies" en vers. Les Fantaisies sont précédées d'un Discours sur la Poësie en général, particulièrement sur les Pièces Fugitives. Tout comme les précédentes, cette édition est illustrée d'un joli frontispice, de deux vignettes, dont l'une sur le titre, et d'un cul-de-lampe, gravés par de Ghendt d'après Eisen. La meilleure des trois éditions, illustrée avec la même qualité. - Les pages passent de 271 à 277 sans manque. La page 272 est chiffrée 222. Coiffes arasées, mors fendu localement, coins non usés. Ex libris Bibliothèque de Mr De Rivalz de Gincla, Receveur général des Finances dans l'Aude (1795-1807). Intérieur en très bon état. 110 € + port

mercredi 23 juin 2010

Dictature du prolétariat ou dictature tout court ?


Il y a des livres qu'il faut garder dans ses tiroirs de peur de s'attirer les foudres des bien-pensants, des adeptes du consensus mou ou des partisans du politiquement correct. Et oui, chers amis, il y a pire que le "Curiosa " tiré de derrière les fagots ou le brûlot anticlérical visant à blesser les fidèles de l'église ! Il y a pire que les résultats des analyses urinaires des cyclistes du tour de France ou les rapports de la Cour des Comptes ! Il y a les livres traitant de communisme ou de fascisme.

Je vous présente donc publiquement et préventivement mes excuses pour oser proposer deux ouvrages dont la lecture vous classeront définitivement dans la catégorie des criminels du XXeme siècle…

J'ai cité : La Dictature du prolétariat associée à Lenine et Mein Kampf associé à Hitler


La Dictature du prolétariat est une expression qui aurait été inventée par Auguste Blanqui, et parfois employée par Karl Marx pour désigner la phase transitoire de la société étant selon lui appelée à remplacer les régimes oligarchiques et capitalistes. Ce concept est au cœur de vifs débats concernant notamment ses modalités de mise en œuvre. Des courants politiques se revendiquant de l’héritage de Marx considèrent que la dictature du prolétariat serait une phase de transition nécessaire vers une société communiste. La constitution de la Russie (future Union soviétique), en 1918, s’est revendiquée comme étant une application pratique de la dictature du prolétariat.

Toutefois, ce terme sera enlevé dans la constitution révisée de 1936 en URSS mais repris en France, aujourd'hui, par les sympathisants d'Arlette Laguillier ou d'Olivier Besancenot (mais je peux me tromper n'étant pas spécialiste de leurs doctrines). Pour Léon Blum, autre tenant du principe, la Dictature du prolétariat était la période de transition du capitalisme au socialisme, de construction de la nouvelle légalité qui rendait légitime la suppression des classes sociales et devait correspondre à une période révolutionnaire. Le grand soir ne devrait plus tarder, maintenant…


On a beaucoup écrit sur le célèbre ouvrage d'Adolf Hitler, Mein Kampf, plus souvent pour insister sur la qualité littéraire médiocre de celui-ci, et l'ennui profond qui s'en dégage à sa lecture, que pour réellement analyser son contenu et les enjeux qu'il recèle.

Hitler n'est pas un écrivain, c'est un orateur. Il dicte donc son livre à Rudolf Hess pendant sa captivité à la forteresse de Landsberg où il est emprisonné à la suite du coup d'état manqué de Munich. Le premier volume de " Mon combat " est d'ailleurs dédié aux 16 " héros nationaux " qui sont morts à cette occasion.

Pendant tout son récit autobiographique, Hitler développe déjà sa pensée, sa vision du monde et des relations humaines. Celle-ci est basée sur un darwinisme social qui a pour corollaire une différenciation hiérarchisée des races. Pour arriver à la domination du monde explique Hitler, les Juifs utilisent plusieurs outils dont la Bourse, le marxisme (qu'il soit social-démocrate ou bolcheviste), la franc-maçonnerie et la presse. Il emploiera, quant à lui d'autres méthodes… On peut reprocher beaucoup de choses à Hitler mais pas celle d'avoir caché ses intentions et ses envies de crime contre l'humanité...

Et puisque vous hésitez peut-être entre ces deux principes, je vous propose un troisième ouvrage dont le titre vous fournira sûrement quelques réponses. Dictature ou Démocratie. Vous hésitez encore ? Pierre


SAUGER André. Dictature ou démocratie. Librairie Valois, 1932, in12 broché, 127 pages. Collection " Cahiers Bleus ", série tellière, numéro 7. 12 € + port

DAN Th & MARTOV J. La dictature du Prolétariat. Paris, Editions de la liberté / Pages Socialistes (n°9), 1947. Un fascicule in-12, agrafé, 48pp. Préface de J. Arrès-Lapoque. Très bon état. 19 € + port

HITLER Adolf. Mon Combat. La doctrine hitlérienne, préface de Georges Saint-Bonnet. Sans date (1936). Petit in 8, 126pp dont la préface écrite par un auteur de publications antisémites mais sans admiration pour le bonhomme comme on le lit dans la préface. Grand écart que pratiquaient à cette époque de nombreux patriotes. Cette traduction est la deuxième autorisée en France et reste rare. Vendu

mardi 22 juin 2010

DEMMIN, Auguste. Guide des Amateurs d’Armes et Armures anciennes. EO, 1869


Avec ses nombreuses fêtes médiévales réinventées, l’été va être l’opportunité de vous plonger dans une époque où chevaux et cavaliers participaient à des tournois. C’est aussi l’occasion de revenir sur cette époque moyenâgeuse où les valeureux chevaliers partaient au combat sur leur fier destrier, dans leurs belles armures, avec leurs armes archaïques et rutilantes sous le regard énamouré de belles demoiselles et de gentes dames tombées en pâmoison...


Ivanhoé ! Ivanhoé… Que de souvenirs d'enfance tu nous as laissé avant de te transformer en James Bond ! Le bel ouvrage que je propose à la vente, aujourd'hui, ravira les amateurs de cette époque par la richesse et le détail des armes et armures présentées mais aussi tous ceux qui s'intéressent au domaine militaire puisque ce livre traite aussi des armes jusqu'au 19eme siècle.

Mais comment devenait-on chevalier, au fait ?


Le jeune enfant appelé à devenir chevalier était placé chez son seigneur où il participait à la vie des écuries et des chevaux. Parvenu à l'adolescence, il servait son chevalier en tant qu'écuyer (du mot «ecu» qui désigne le bouclier). C'est lui qui portait l'équipement fort lourd de son chevalier pour que celui ci n'arrive pas épuisé sur le champ de bataille… En plein combat, il relevait les chevaliers désarçonnés ou leur amenait une nouvelle monture. Vers l'âge de 18 – 20 ans, après s'être entraîné sur les chevaux les plus rétifs et avoir été formé à l'art difficile de l'escrime à cheval, il était consacré chevalier lors d'une cérémonie où il recevait solennellement son destrier, ses éperons, son épée et son manteau.


Sur le champ de bataille, lorsque l'ennemi était en vue, le chevalier descendait de son roncin (cheval de transport), puis enfourchait son destrier (cheval de course) et prenait des mains de son écuyer le bouclier et la lance. Il s'approchait alors au trot, puis arrivé à 30mètres, il éperonnait son cheval et se lançait sur l'ennemi, la lance solidement coincée sous son aisselle droite. En fait, si tout cela semble dynamique, du fait du poids des armes et des armures, cette cavalcade se déroulait lentement, comme dans un film au ralenti, bien loin des charges de cavalerie du XVIIIe siècle…

Mais cette chevalerie toute en lourdeur devient rapidement inefficace face aux troupes à pieds hérissées de hallebardes et d'arbalètes (La fameuse bataille d'Azincourt ) Elle disparaîtra naturellement des champs de bataille pour ne renaître au XXe siècle qu'à travers des films ou des spectacles médiévaux qui exaltent ces temps héroïques.


Je regardais la liste des communes qui peuvent se prévaloir d'une architecture moyenâgeuse propre à accueillir ce type de manifestation. Il y a Tarascon en Provence avec le Château du Roi René, Dinan en Côtes d'Armor et son Jerzual, Carcassonne et sa fête de la musique… Vous pouvez m'en donner d'autres. Pierre


DEMMIN, Auguste. Guide des Amateurs d’Armes et Armures anciennes par ordre chronologique depuis les temps les plus reculés jusqu'a nos jours. Ouvrage contenant 1700 reproductions d’armes et armures, 200 marques et monogrammes d’armuriers et deux tables, dont une analytique. Librairie Renouard, Paris, 1869. Edition originale, petit in -8 (4), 628 p. Demi chagrin violine avec plats percaline de la même couleur. Dos à 5 faux nerfs, caissons avec motifs et pièce de titre dorés. Bel état. Coins et coiffes intactes, peu de rousseurs. Vendu

lundi 21 juin 2010

Causerie du lundi de Philippe Gandillet : Normann Rockwell, le chemin de l'enfance peint par un adulte...


Un rien présomptueux depuis qu'il a reçu, dernièrement, deux commentaires élogieux provenant d'outre-Atlantique, Pierre me demande de présenter, en ce frais lundi d'été, les œuvres graphiques d'un illustrateur du milieu du 20eme siècle bien connu aux U.S.A : J'ai nommé Normann Rockwell.

J'ai personnellement bien connu Pierre avant qu'il ne devienne célèbre dans le monde entier. Il faisait preuve, à cette époque, d'une simplicité désarmante. Un vrai enfant ! Comme Normann Rockwell. Mais c'est loin l'enfance, me direz-vous…


Plusieurs ont essayé d'y retourner mais le chemin n'est pas facile à retrouver. C'est un pays où tout est trop grand ou trop haut ; les chaises, les tables et le rebord de la cuvette… Normann Rockwell nous y emmène avec bonheur et nous en trace quelques portraits croustillants avec la tendresse d'un grand-père bienveillant. Il y a les fêtes de Noël et l'émerveillement qui brille dans les prunelles des bambins, ces héros de guerre qui emplissent leurs rêves, les moments de grande solitude face au tableau noir, la sœur et son fiancé que l'on espionne et les premiers émois de l'amour pour une "grande" à qui l'on offre son dessert…


Ce qui est dommage avec le pays de l'enfance, c'est qu'on en ramène que très peu de souvenirs, malgré tout. Heureusement, il y a les photos et quelques événements marquants fixés sur la pellicule. Mais ce n'est pas toute l'enfance, me direz-vous ! Par exemple et je ne voudrait pas paraître chagrin mais on n'y voit jamais de photos quand les enfants pleurent. Et pourtant, c'est bien connu, les enfants, contrairement aux adultes ont de quoi pleurer. J'ai encore, personnellement, le souvenir de toutes les injustices dont j'ai été victime et qui ont inondé mon regard d'une pluie de larmes : Un vol de sucreries dont on m'a rendu coupable, une note injustement donnée à une dissertation bâclée, un cadeau que ma sœur n'avait pas mérité…


On peut néanmoins se poser la question de savoir si Normann Rockwell n'a pas voulu magnifier nos souvenirs d'enfance dans cet ouvrage. Pour preuve : Tous ses dessins sont en couleur alors qu'il est facile de constater sur les photographies que l'on conserve de cette époque, que le monde d'alors, était en noir et blanc… Qu'importe, en fait, si le chemin de l'enfance est difficile à retrouver ; avec Normann Rockwell, nous savons, au moins, qu'il n'est pas à sens unique !

Votre dévoué. Philippe Gandillet.


Quelques mots sur l'homme : L'artiste peintre et illustrateur naît à New York en 1894. Il est célèbre pour ses couvertures de magazines qu’il réalise notamment pour le Saturday Evening Post. Il est aussi l’auteur d’affiches. Son style se caractérise à la fois par son réalisme et par son humour. Norman Rockwell entre en 1908 à la Chase School of Fine and Applied Arts. En 1910, il abandonne ses études et entre à l'Art Students League of New York, où il perfectionne sa technique auprès de George Bridgeman et Thomas Fogarty. À seize ans, Norman Rockwell illustre son premier livre intitulé "Tell my why".


En 1916, il propose sa première couverture pour le magazine The Saturday Evening Post. Il devient dès lors le peintre de l'Américain moyen et réalise les plus célèbres illustrations et couvertures de la revue jusqu'en 1960. Il a illustré aussi les romans de Mark Twain, Tom Sawyer et Huckleberry Finn. Dans les années 50, Norman Rockwell réalise les portraits d'Eisenhower, de Kennedy et de Nasser. Il peint son Triple Autoportrait : par une mise en abyme, le peintre se peint en train de se peindre en se regardant dans un miroir. L'essor de la la photographie et le déclin de l'illustration dans les années 60, amène Norman Rockwell à quitter le Saturday Evening Post. À la fin des années 60, il travaille pour la revue Look et illustre des thèmes plus en relation avec les convulsions politiques du temps. Sa plus célèbre illustration pour Look montre une petite fille noire américaine se rendant à l'école, escortée par des agents fédéraux…


(ROCKWELL, Normann) FINCH, CHRISTOPHER Norman Rockwell. 332 Magazine Covers. New York : Abbeville/Random House. 1979. Première édition in folio. Cartonnage recouvert d'une percaline verte illustrée. Dos légèrement insolé. Pièce de titre au dos. A wonderful and massive collection. Vendu