On croit parfois avoir cerné l'ensemble d'une collection chez un éditeur, et puis on réalise que le principe d'une collection est de proposer des hors séries qui rendent l'acquisition d'une série complète, illusoire… C'est ce qui m'arrive dans la "collection française" de Henri Cyral, dont j'avais listé l'ensemble des parutions et dont je viens d'acheter un exemplaire non référencé : Romans et Contes de Voltaire en deux volumes illustrés par Daniel-Girard.
Inutile de vous dire que cette édition est parfaite, à tout point de vue, comme l'ensemble des parutions produites chez Cyral. Imprimée à 850 exemplaires en 1931, je propose un des 800 exemplaires sur papier vélin de Rives.
Parmi les récits proposés dans ce recueil, trois sont bien connus des lecteurs : Candide, Zadig et l'Ingénu. Vous pourrez découvrir aussi : Le monde comme il va, Memnon ou la sagesse humaine, L'histoire des voyages de Scarmentado, Micromégas, Le blanc et le noir, Jeannot et Colin, L'homme aux quarante écus, la princesse de Babylone et Le taureau blanc.
Il est impossible de cerner l'œuvre philosophique de Voltaire en quelques mots. On pourrait résumer le propos en : Suis-je heureux ? Puis-je l'être ? Et comment prendre la vie ? Voltaire trouble, ici, toutes les idées. Si la terre est une vallée de larmes comme il la présente, un monde meilleur n'existe pas. Il l'a pourtant porté, à bout de baïonnette, avec ses contemporains du siècle des lumières.
C'est que Voltaire avait perdu la Foi après le Désastre de Lisbonne… C'est du moins comme cela que ses exégètes expliquent son profond pessimisme dans l'homme et ses doutes sur l'existence d'une lumière divine. Et puis, il y a les guerres en Europe (la guerre de sept ans) qui n'en finissent pas. Voltaire part cacher ses restes d'optimisme à Ferney. La Suisse est un coffre dit-on… Jusqu'à là, Voltaire avait été candide et par un changement progressif, il devient pessimiste*. J'ai toujours pensé que Voltaire devait avoir un petit rire sardonique, aigu et pincé. Un rire qui met mal à l'aise. Mais je me trompe, peut-être. Pierre
* En ce moment, autour de vous, il y a les optimistes et les pessimistes : Les optimistes pensent que l'on va avoir de la merde pendant 40 ans. Les pessimistes pensent qu'il n'y en aura pas assez pour tout le monde ;-))
VOLTAIRE. Romans & contes. 2 volumes. Paris, Editions Henri Cyral, 1931. Hors série de la "collection française" non listé mais de format et de présentation identique à cette collection. Illustrations couleurs de Daniel-Girard. Format in-8. Broché à couverture rempliée et illustrée. 2 volumes de 376 et 339 pages. Un des 800 exemplaires sur papier vélin de Rives. Tirage total à 850 exemplaires. Papier cristal de protection d'origine. Bel exemplaire peu commun. Vendu
mercredi 29 février 2012
mardi 28 février 2012
Le libraire voyageur au XXIème siècle...
Cet été, je suis bien décidé à faire quelques marchés du livre ancien en extérieur. Enfin, bien décidé, il ne faut pas exagérer… Je sais que j’aurais le plaisir de rencontrer mes confrères, l’opportunité de faire quelques achats et de vendre quelques livres mais je suis très "léger" en ce qui concerne le coté "technique".
Vos conseils de professionnels ou votre point de vue en tant qu’acheteur m’intéressent. Quel type d’ouvrage amener, quels présentoirs et type de protection contre les intempéries apporter ? Acheter le matériel ou le louer ?
Je suis plutôt du type voyageur immobile mais il parait que les voyages forment la jeunesse… Pierre
lundi 27 février 2012
Causerie du lundi de Philippe Gandillet : Et le gagnant est… : "The Académicien" !
Et de vous posez la question : Comment devient-on "The Académicien" ? Un parcours semé d'embûches comme peut l'être le parcours qui mène à un Oscar… Il faut d'abord vouloir être candidat, ou consentir à l'être même si l'Académie parait résolue à accueillir l'heureux privilégié dont la candidature serait souhaitée. Il faut, c'est le premier acte, adresser une lettre de candidature qui doit être d'une "sécheresse protocolaire". Suivent et c'est le second acte, les visites aux académiciens qui sont, non pas de règle mais d'usage. Certains académiciens en dispensent les candidats ; certains candidats s'en dispensent.
Ces visites sont, pour ceux qui sont sujets à l'amour propre et la timidité, des épreuves souvent difficiles. Faut-il parler de soi ? Non, sans doute, même il faut s'y préparer ; c'est souvent le sujet que l'on maîtrise le mieux. Faut-il parler de lui à l'Académicien auquel on rend visite, de son œuvre, de l'un de ses livres, si merveilleux et tant aimé ? Ce serait trop en faire. Reste à parler du temps, du temps qu'il fait, du temps qu'il a fait, du temps qu'il fera, du temps qui passe et de la remise des Oscars à Hollywood… Après quoi, la porte refermée, monte l'anxiété. L'ai-je ratée, cette visite ? Votera t-il pour moi ? A-t-il semblé indifférent, hostile, accueillant ? "Il a ma parole, il n'aura pas ma voix" disait un confrère plein d'humour…
Vient le troisième acte : Le jour du scrutin, l'heureuse surprise ou la désolante déception. J'ai dernièrement proposé à mes collègues de s'inspirer de la remise des trophées cinématographiques de par le monde pour rendre cet événement plus vivant et de le présenter sous forme de cérémonie. Une enveloppe serait dévoilée au public alors même que les prétendants seraient assis dans l'assemblée. Des larmes, des hommages aux parents, des bafouillages improvisés... Encore une idée de génie, me direz-vous !
Élu au premier tour ? Au troisième tour ? Battu mais de peu, encouragé peut-être à se représenter ? Ou tristement battu sans pouvoir garder quelque espoir ? A moins, comme Zola, d'aimer être candidat… Hypothèse : Vous avez été élu ; vous avez fait de superbes bacchanales au Carlton entre copains ; on vous a vu sur écran géant. Voici donc le quatrième acte : La présentation au protecteur de l'Académie, aujourd'hui le Président de la République. Evidemment, pendant trois mois, vous ne saurez pas qui va vous accueillir sur le perron. Si c'est une femme (Eva Joly, par exemple), inquiétez-vous de savoir si le protocole vous autorise à lui faire la bise, à pratiquer le baisemain ou à lui donner une pogne franche et virile comme à un homme. Le directeur de l'Académie et le nouvel Académicien sont reçus ensemble par notre hôte. Le président leur parle aimablement de leurs livres en faisant semblant de les avoir lus. Un ou deux thèmes généraux sont abordés : la langue, la culture, les missions de l'état et la cérémonie de remise des épées lors des "Golden Sword" si le président a le temps d'y assister…
C'est cette cérémonie, "Les Golden Sword" que je désire habilement médiatiser pour lui donner l'éclat des plus belles soirées de gala du showbiz ! C'est aussi à cette occasion qu'arrive le moment tant attendu et tant redouté du nouvel immortel : Le "remerciement", la "harangue" ou "l'éloge" du défunt qui vous a laissé son siège. Je propose que ce discours académique réponde enfin à des critères stricts. Je ne parle même pas du temps de parole que je veux le plus bref possible. Pourquoi ne pas imaginer un discours beaucoup plus drôle comme il se pratique dans les mariages où les témoins sont invités à porter le toast inaugural de la soirée ?
La présence de caméras des télévisions du monde entier sera, sans nul doute, à l'origine de la diffusion de cette cérémonie à travers le monde entier. Ce succès planétaire atteindra les immortels. Tel académicien verra sa carrière transformée. Un film sera tourné sur sa vie ; peut-être même un film sans parole ! Impossible, me direz-vous, de faire un film muet sur Philippe Gandillet…
Votre dévoué. Le même.
Ces visites sont, pour ceux qui sont sujets à l'amour propre et la timidité, des épreuves souvent difficiles. Faut-il parler de soi ? Non, sans doute, même il faut s'y préparer ; c'est souvent le sujet que l'on maîtrise le mieux. Faut-il parler de lui à l'Académicien auquel on rend visite, de son œuvre, de l'un de ses livres, si merveilleux et tant aimé ? Ce serait trop en faire. Reste à parler du temps, du temps qu'il fait, du temps qu'il a fait, du temps qu'il fera, du temps qui passe et de la remise des Oscars à Hollywood… Après quoi, la porte refermée, monte l'anxiété. L'ai-je ratée, cette visite ? Votera t-il pour moi ? A-t-il semblé indifférent, hostile, accueillant ? "Il a ma parole, il n'aura pas ma voix" disait un confrère plein d'humour…
Vient le troisième acte : Le jour du scrutin, l'heureuse surprise ou la désolante déception. J'ai dernièrement proposé à mes collègues de s'inspirer de la remise des trophées cinématographiques de par le monde pour rendre cet événement plus vivant et de le présenter sous forme de cérémonie. Une enveloppe serait dévoilée au public alors même que les prétendants seraient assis dans l'assemblée. Des larmes, des hommages aux parents, des bafouillages improvisés... Encore une idée de génie, me direz-vous !
Élu au premier tour ? Au troisième tour ? Battu mais de peu, encouragé peut-être à se représenter ? Ou tristement battu sans pouvoir garder quelque espoir ? A moins, comme Zola, d'aimer être candidat… Hypothèse : Vous avez été élu ; vous avez fait de superbes bacchanales au Carlton entre copains ; on vous a vu sur écran géant. Voici donc le quatrième acte : La présentation au protecteur de l'Académie, aujourd'hui le Président de la République. Evidemment, pendant trois mois, vous ne saurez pas qui va vous accueillir sur le perron. Si c'est une femme (Eva Joly, par exemple), inquiétez-vous de savoir si le protocole vous autorise à lui faire la bise, à pratiquer le baisemain ou à lui donner une pogne franche et virile comme à un homme. Le directeur de l'Académie et le nouvel Académicien sont reçus ensemble par notre hôte. Le président leur parle aimablement de leurs livres en faisant semblant de les avoir lus. Un ou deux thèmes généraux sont abordés : la langue, la culture, les missions de l'état et la cérémonie de remise des épées lors des "Golden Sword" si le président a le temps d'y assister…
C'est cette cérémonie, "Les Golden Sword" que je désire habilement médiatiser pour lui donner l'éclat des plus belles soirées de gala du showbiz ! C'est aussi à cette occasion qu'arrive le moment tant attendu et tant redouté du nouvel immortel : Le "remerciement", la "harangue" ou "l'éloge" du défunt qui vous a laissé son siège. Je propose que ce discours académique réponde enfin à des critères stricts. Je ne parle même pas du temps de parole que je veux le plus bref possible. Pourquoi ne pas imaginer un discours beaucoup plus drôle comme il se pratique dans les mariages où les témoins sont invités à porter le toast inaugural de la soirée ?
La présence de caméras des télévisions du monde entier sera, sans nul doute, à l'origine de la diffusion de cette cérémonie à travers le monde entier. Ce succès planétaire atteindra les immortels. Tel académicien verra sa carrière transformée. Un film sera tourné sur sa vie ; peut-être même un film sans parole ! Impossible, me direz-vous, de faire un film muet sur Philippe Gandillet…
Votre dévoué. Le même.
samedi 25 février 2012
Muscle et beauté plastique de la femme par Georges Hebert.
Georges Hébert (1875-1957), lieutenant de vaisseau comme Pierre Loti, son contemporain, fut un écrivain promoteur d’une méthode d’éducation physique naturelle, "l’hébertisme".
D'abord lieutenant de vaisseau, il devient directeur des exercices physiques dans la marine en 1910. En 1913, il est nommé directeur technique du Collège d’athlètes de Reims construit par le marquis Melchior de Polignac, ami de Coubertin. Il définit le sport comme « tout genre d'exercice ou d'activité physique ayant pour but la réalisation d'une performance et dont l'exécution repose essentiellement sur l'idée de lutte contre un élément défini, une distance, un danger, un animal, un adversaire [...] et par extension contre soi-même ».
Pour Georges Hebert, l’idéal esthétique du corps est le corps grec, c’est un idéal de santé et de beauté. Le but de l'auteur est de transformer le corps, par les pratiques et exercices qu'il prône dans ses livres, en statues grecques. Personnellement, j'ai essayé, ça marche…
C'est à l'occasion de ses voyages que l'enseigne de vaisseau Georges Hébert a l'occasion de constater la valeur athlétique des gabiers et indigènes. " Quoi ! Ces corps magnifiques, souples, agiles, adroits, endurants, résistants, n'avaient pas eu d'autre maître de gymnastique que les nécessités de la vie dans la nature ? ". De cette illumination naît sa méthode naturelle d'éducation physique. Encore fallait-il y penser...
Dans son ouvrage " Muscle et beauté plastique " paru en 1919 (c'est l'édition originale que je vous propose), Georges Hébert développe à propos de la femme ses théories sur la gymnastique naturelle. Il critique non seulement l’usage du corset mais aussi l’inactivité physique imposée aux femmes. " S’exercer, se développer, c’est, pour la femme, un véritable affranchissement, à la fois physique et moral. Au point de vue physique, certains maux qu’elle croit inhérents à son sexe disparaissent radicalement. C’est un des effets les plus caractéristiques, un des résultats les plus rapides de l’entraînement. Dans les périodes considérées généralement comme critiques (?), et dont la durée alors est considérablement abrégée (?), la femme entraînée n’est nullement affaiblie et elle pourrait fournir sans danger les efforts les plus violents ".
" Au point de vue moral, un changement complet de mentalité s’opère en elle. En même temps que sa force, elle prend conscience de sa valeur. L’obligation où elle se trouve, pour produire du travail physique, de calculer toutes sortes d’efforts, exerce sa volonté et développe son énergie, ainsi que les qualités d’action nécessaires à la lutte pour la vie. Elle acquiert ce don précieux : la confiance en soi. "
Vous constaterez que Georges Hébert cherche ses exemples de perfection esthétique soit dans les statues de l’antiquité gréco-romaine, soit chez les primitifs*. Derrière le discours libérateur s’affichent les préoccupations eugénistes de l'époque. Seules des femmes pleinement développées physiquement pourront mettre au monde des enfants sains et complets physiquement, capables de régénérer la race et d’affronter les combats qui se préparent... Pierre
* A l'heure où il est interdit d'écrire "Mademoiselle", je ne suis pas certain que ce terme de "primitifs" utilisé par l'auteur soit , lui aussi, autorisé. On pourrait avantageusement le remplacer par la courte locution "individus ancestraux qui n'existent plus depuis la fin des colonies"
HEBERT (Georges). L'Éducation physique féminine. Muscle et Beauté plastique. Paris, librairie Vuibert. Edition originale, 1919. Format in-8. Broché illustré de nombreux clichés et de nombreux dessins (78 planches photographiques et 58 figures dans le texte). Excellent état intérieur. Des usures sur la couverture. Vendu
D'abord lieutenant de vaisseau, il devient directeur des exercices physiques dans la marine en 1910. En 1913, il est nommé directeur technique du Collège d’athlètes de Reims construit par le marquis Melchior de Polignac, ami de Coubertin. Il définit le sport comme « tout genre d'exercice ou d'activité physique ayant pour but la réalisation d'une performance et dont l'exécution repose essentiellement sur l'idée de lutte contre un élément défini, une distance, un danger, un animal, un adversaire [...] et par extension contre soi-même ».
Pour Georges Hebert, l’idéal esthétique du corps est le corps grec, c’est un idéal de santé et de beauté. Le but de l'auteur est de transformer le corps, par les pratiques et exercices qu'il prône dans ses livres, en statues grecques. Personnellement, j'ai essayé, ça marche…
C'est à l'occasion de ses voyages que l'enseigne de vaisseau Georges Hébert a l'occasion de constater la valeur athlétique des gabiers et indigènes. " Quoi ! Ces corps magnifiques, souples, agiles, adroits, endurants, résistants, n'avaient pas eu d'autre maître de gymnastique que les nécessités de la vie dans la nature ? ". De cette illumination naît sa méthode naturelle d'éducation physique. Encore fallait-il y penser...
Dans son ouvrage " Muscle et beauté plastique " paru en 1919 (c'est l'édition originale que je vous propose), Georges Hébert développe à propos de la femme ses théories sur la gymnastique naturelle. Il critique non seulement l’usage du corset mais aussi l’inactivité physique imposée aux femmes. " S’exercer, se développer, c’est, pour la femme, un véritable affranchissement, à la fois physique et moral. Au point de vue physique, certains maux qu’elle croit inhérents à son sexe disparaissent radicalement. C’est un des effets les plus caractéristiques, un des résultats les plus rapides de l’entraînement. Dans les périodes considérées généralement comme critiques (?), et dont la durée alors est considérablement abrégée (?), la femme entraînée n’est nullement affaiblie et elle pourrait fournir sans danger les efforts les plus violents ".
" Au point de vue moral, un changement complet de mentalité s’opère en elle. En même temps que sa force, elle prend conscience de sa valeur. L’obligation où elle se trouve, pour produire du travail physique, de calculer toutes sortes d’efforts, exerce sa volonté et développe son énergie, ainsi que les qualités d’action nécessaires à la lutte pour la vie. Elle acquiert ce don précieux : la confiance en soi. "
Vous constaterez que Georges Hébert cherche ses exemples de perfection esthétique soit dans les statues de l’antiquité gréco-romaine, soit chez les primitifs*. Derrière le discours libérateur s’affichent les préoccupations eugénistes de l'époque. Seules des femmes pleinement développées physiquement pourront mettre au monde des enfants sains et complets physiquement, capables de régénérer la race et d’affronter les combats qui se préparent... Pierre
* A l'heure où il est interdit d'écrire "Mademoiselle", je ne suis pas certain que ce terme de "primitifs" utilisé par l'auteur soit , lui aussi, autorisé. On pourrait avantageusement le remplacer par la courte locution "individus ancestraux qui n'existent plus depuis la fin des colonies"
HEBERT (Georges). L'Éducation physique féminine. Muscle et Beauté plastique. Paris, librairie Vuibert. Edition originale, 1919. Format in-8. Broché illustré de nombreux clichés et de nombreux dessins (78 planches photographiques et 58 figures dans le texte). Excellent état intérieur. Des usures sur la couverture. Vendu
vendredi 24 février 2012
Qui est André Dinar ?
Le Dinar que je vous présente aujourd'hui, édité au Mercure de France, était un essayiste et un critique littéraire avisé. Auteur d'un essai sur Rémy de Gourmont & sur le Mercure de France, maison dont il a été le collaborateur, André Dinar (1883-1962) parait être un écrivain on ne peut plus sérieux dans ses écrits. Son essai sur les auteurs de la morale publique le prouve.
Et puis il y a un autre André Dinar, en principe le pseudo de Georges-André Delpeuch, qui signe aussi André Nardy et Gil Taurens, auteur de biographies légères et de romans historiques lestes (nous dirions maintenant : érotique soft ou sexy) chez Prima, l'Arabesque et chez A.D, maison d'édition dont il semble être le directeur, le secrétaire et l'auteur principal….
La question posée est la suivante : Est-il l'éditeur "André Delpeuch", chez qui il a signé des parutions (comme on peut le constater sur la page de titre des ouvrages présentés) ou un parent qui a gardé son pseudo pour faire paraître sous ce même nom des romans historiques grivois ? De toutes façons, André Dinar fut bien éditeur après guerre (Éditions A.D) pour une paire de titres lestes (La garce ingénue, Dévergondée). Mais est-ce le même qui s'intéresse aux mystiques de la fin du XIXeme siècle ? That is the question…
On a déjà vu des auteurs signant des romans de différents pseudonymes : Soit en tant que "nègre" (Willy et Colette Willy), soit pour éviter le mélange des genres (Jacques Laurent et Cécil Saint-Laurent) ou pour réaliser une supercherie littéraire (Romain Gary et Emile Ajar). Mais garder le même pseudonyme pour deux types de parutions aussi différentes me surprend…Je rappelle que s'intéresser à la bagatelle sur la fin de sa vie n'est pas dans l'ordre des choses. Je prends bien évidemment mon exemple ;-))
Vous pouvez peut-être me renseigner et apporter un peu de vos lumières sur ce blog.
DINAR André. Les auteurs cruels, défenseurs de la morale publique.Éditions Mercure de France, Paris, 1942. Grd in-12, broché, 124 pp.Sur Villiers de l'Isle-Adam, Barbey d'Aurevilly, Huysmans, Léon Bloy, Baudelaire, Laurent Tailhade, Jean Lorrain, Courteline, Octave Mirabeau... 14 € + port
DINAR André. Fortune des livres. Paris, éditions Nantal, 1939. In-12 broché, la couverture est à l'adresse du Mercure de France. Vignettes en tête de chapitre, 207 pages. Bon exemplaire. 16 € + port
Et puis il y a un autre André Dinar, en principe le pseudo de Georges-André Delpeuch, qui signe aussi André Nardy et Gil Taurens, auteur de biographies légères et de romans historiques lestes (nous dirions maintenant : érotique soft ou sexy) chez Prima, l'Arabesque et chez A.D, maison d'édition dont il semble être le directeur, le secrétaire et l'auteur principal….
La question posée est la suivante : Est-il l'éditeur "André Delpeuch", chez qui il a signé des parutions (comme on peut le constater sur la page de titre des ouvrages présentés) ou un parent qui a gardé son pseudo pour faire paraître sous ce même nom des romans historiques grivois ? De toutes façons, André Dinar fut bien éditeur après guerre (Éditions A.D) pour une paire de titres lestes (La garce ingénue, Dévergondée). Mais est-ce le même qui s'intéresse aux mystiques de la fin du XIXeme siècle ? That is the question…
On a déjà vu des auteurs signant des romans de différents pseudonymes : Soit en tant que "nègre" (Willy et Colette Willy), soit pour éviter le mélange des genres (Jacques Laurent et Cécil Saint-Laurent) ou pour réaliser une supercherie littéraire (Romain Gary et Emile Ajar). Mais garder le même pseudonyme pour deux types de parutions aussi différentes me surprend…Je rappelle que s'intéresser à la bagatelle sur la fin de sa vie n'est pas dans l'ordre des choses. Je prends bien évidemment mon exemple ;-))
Vous pouvez peut-être me renseigner et apporter un peu de vos lumières sur ce blog.
DINAR André. Les auteurs cruels, défenseurs de la morale publique.Éditions Mercure de France, Paris, 1942. Grd in-12, broché, 124 pp.Sur Villiers de l'Isle-Adam, Barbey d'Aurevilly, Huysmans, Léon Bloy, Baudelaire, Laurent Tailhade, Jean Lorrain, Courteline, Octave Mirabeau... 14 € + port
DINAR André. Fortune des livres. Paris, éditions Nantal, 1939. In-12 broché, la couverture est à l'adresse du Mercure de France. Vignettes en tête de chapitre, 207 pages. Bon exemplaire. 16 € + port
jeudi 23 février 2012
Jean-Caude Martin, dauphinois de cœur. Deux biographies à la suite avec notes. Le Baron des Adrets et Madame de Chateaudouble…
Théoriquement, j'essaie de ne pas marcher sur les plates-bandes des blogs amis (je n'ai pas encore d'ennemis ; enfin, je crois…) mais comme je possède une petite édition peu fréquente d'un écrivain dauphinois, qui plus est marquée d'un ex-dono de l'auteur (envoi), je franchis le pas… Les informations que je donne proviennent du florilège de biographies du Dauphiné de Rochas que je propose aussi à la vente, par ailleurs…
"Jean-Claude Martin, ancien curé de Clansayes (Drôme), né à Grenoble le 4 mai 1766 se consacra d'abord à la carrière de l'enseignement. Au commencement de l'Empire, il était professeur de langues anciennes à Lyon, comme il nous l'apprend sur le titre de l'un de ses ouvrages. Il enseigna ensuite les humanités au collège de Saint Marcellin et la classe de sixième au petit séminaire de Valence. Il remplissait ces dernières fonctions lorsque la cure de Clansayes étant devenue vacante par le décès de son titulaire, M. Oriol, il fut chargé d'y faire provisoirement le service paroissial.(1er décembre 1821). Le séjour de Clansayes lui ayant plu, il s'y fixa définitivement et en conserva la cure jusqu'à sa mort, arrivée le 21 avril 1847.
Quoiqu'il eut toutes les qualités d'un bon prêtre, M. Martin n'était guère propre à l'administration d'une paroisse ; il ne prêchait jamais et ne s'occupait guère des réparations de son église et autres travaux du même genre qui sont de l'attribution des curés. Il passait tout son temps à lire ou à amasser des pétrifications et des objets d'antiquités.
Né avec le goût des recherches historiques, il avait pris le Dauphiné pour sujet de ses études, et se proposait de beaucoup écrire. Dans sa jeunesse, il avait rédigé quelques travaux de longue haleine, entre autres, les histoires de Romans, Grenoble et Valence mais elles sont restées manuscrites. De toutes ses élucubrations, il n'a fait imprimer qu'un petit nombre de brochures peu estimées (sic), et n'offrant de l'intérêt que dans les interminables notes, résultats indigeste de ses grandes lectures, dont il les a farcies…
Ses manuscrits et quelques paperasses intéressantes que renfermait son cabinet se trouvent entre les mains de deux ou trois collectionneurs dauphinois. Malgré le peu de succès de ses écrits, ce bon et excellent homme se croyait sérieusement archéologue de première force. Il se piquait aussi d'un peu d'originalité ; dans son testament, il demanda à être enterré sous le seuil même de la porte du cimetière de Clansayes ; ce philosophe désir a été fidèlement exécuté."
Cet émérite écrivain aussi… grâce à cette terrible biographie de Rochas ! Le jour de la résurrection éternelle, certains devront se faire discrets ;-)) . De quoi vous dégoûter, à jamais, d'écrire quoi que ce soit sur votre ville, ses habitants et sur un sujet qui vous tient à cœur…
MARTIN (J.C). Histoire militaire et politique de François de Beaumont, baron des Adrets; avec notes. 63-199 pp (complet). La 2e pagination contient les notes. A la suite : Précis de la vie de Madame de Chateaudouble avec notes. 16pp complet. A Grenoble, imprimerie Peyronard, 1803, in-8°. Broché cousu mais sans la première couverture d'attente. Très bon papier vergé. Envoi de l'auteur. 60 € + port
ROCHAS (A). Biographie du Dauphiné, contenant l'histoire des hommes nés dans cette province avec le catalogue de leurs ouvrages et la description de leurs portraits. Paris, Charavay, 1856-1860. 2 volumes grand in-8°, XII, 464 pp. et 504 pp. Broché, rousseurs éparses. Dos recouvert d'un papier transparent qui assure la cohésion des feuillets. Exemplaire de travail propre. 100 € + port
"Jean-Claude Martin, ancien curé de Clansayes (Drôme), né à Grenoble le 4 mai 1766 se consacra d'abord à la carrière de l'enseignement. Au commencement de l'Empire, il était professeur de langues anciennes à Lyon, comme il nous l'apprend sur le titre de l'un de ses ouvrages. Il enseigna ensuite les humanités au collège de Saint Marcellin et la classe de sixième au petit séminaire de Valence. Il remplissait ces dernières fonctions lorsque la cure de Clansayes étant devenue vacante par le décès de son titulaire, M. Oriol, il fut chargé d'y faire provisoirement le service paroissial.(1er décembre 1821). Le séjour de Clansayes lui ayant plu, il s'y fixa définitivement et en conserva la cure jusqu'à sa mort, arrivée le 21 avril 1847.
Quoiqu'il eut toutes les qualités d'un bon prêtre, M. Martin n'était guère propre à l'administration d'une paroisse ; il ne prêchait jamais et ne s'occupait guère des réparations de son église et autres travaux du même genre qui sont de l'attribution des curés. Il passait tout son temps à lire ou à amasser des pétrifications et des objets d'antiquités.
Né avec le goût des recherches historiques, il avait pris le Dauphiné pour sujet de ses études, et se proposait de beaucoup écrire. Dans sa jeunesse, il avait rédigé quelques travaux de longue haleine, entre autres, les histoires de Romans, Grenoble et Valence mais elles sont restées manuscrites. De toutes ses élucubrations, il n'a fait imprimer qu'un petit nombre de brochures peu estimées (sic), et n'offrant de l'intérêt que dans les interminables notes, résultats indigeste de ses grandes lectures, dont il les a farcies…
Ses manuscrits et quelques paperasses intéressantes que renfermait son cabinet se trouvent entre les mains de deux ou trois collectionneurs dauphinois. Malgré le peu de succès de ses écrits, ce bon et excellent homme se croyait sérieusement archéologue de première force. Il se piquait aussi d'un peu d'originalité ; dans son testament, il demanda à être enterré sous le seuil même de la porte du cimetière de Clansayes ; ce philosophe désir a été fidèlement exécuté."
Cet émérite écrivain aussi… grâce à cette terrible biographie de Rochas ! Le jour de la résurrection éternelle, certains devront se faire discrets ;-)) . De quoi vous dégoûter, à jamais, d'écrire quoi que ce soit sur votre ville, ses habitants et sur un sujet qui vous tient à cœur…
MARTIN (J.C). Histoire militaire et politique de François de Beaumont, baron des Adrets; avec notes. 63-199 pp (complet). La 2e pagination contient les notes. A la suite : Précis de la vie de Madame de Chateaudouble avec notes. 16pp complet. A Grenoble, imprimerie Peyronard, 1803, in-8°. Broché cousu mais sans la première couverture d'attente. Très bon papier vergé. Envoi de l'auteur. 60 € + port
ROCHAS (A). Biographie du Dauphiné, contenant l'histoire des hommes nés dans cette province avec le catalogue de leurs ouvrages et la description de leurs portraits. Paris, Charavay, 1856-1860. 2 volumes grand in-8°, XII, 464 pp. et 504 pp. Broché, rousseurs éparses. Dos recouvert d'un papier transparent qui assure la cohésion des feuillets. Exemplaire de travail propre. 100 € + port
mercredi 22 février 2012
Alexandre Dumas, historien… Louis XIV et son siècle.
Après le succès retentissant des Trois Mousquetaires en 1844, Alexandre Dumas, romancier, ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Il a écrit deux suites : Vingt ans après (1845) et le Vicomte de Bragelonne (1848-1850) où on voit nos quatre héros évoluer, vieillir et enfin mourir… Ce que l'on sait moins, c'est que Dumas, historien, s'est, à la même époque, attaché à nous faire revivre le siècle de Louis XIII et Louis XIV à travers un traité d'histoire au style qui n'est pas sans nous rappeler celui de Jules Michelet, son exact contemporain. C'est cet ouvrage en édition originale que je vous présente, aujourd'hui, dans une fort belle reliure éditeur signée.
Dès l'introduction, Dumas fixe ses objectifs : Donner un portrait exhaustif et fidèle du grand roi, bien entendu, mais aussi de l'homme et de son époque. Selon lui, le lecteur, à la fin de l'ouvrage, n'aura plus d'interrogation et saura tout du siècle de Louis XIV. Certains éléments sont très développés telle la Fronde qui occupe un bon quart du récit, d'autres sont simplement survolés. Le plan, chronologique, est un peu disproportionné; certaines parties sont très amplement commentées, d'autres non. Des informations plus générales sont aussi abordées afin de placer la chronique dans le contexte littéraire et social de l'époque. Ainsi en est-il des grands noms de la littérature, du théâtre et de la musique, de la vie de cour, ou encore de la richesse artistique de cette époque qui a vu naître les grandes manufactures royales dont le prestige a rayonné sur le monde entier.
Le premier quart du livre traite de la fin du règne de Louis XIII, le deuxième quart parle de la Fronde. La première moitié traite, en conséquence, assez peu du règne de Louis XIV qui est encore sous la régence de sa mère et de son ministre Mazarin et ne gouverne véritablement qu'en 1661, après la mort de ce dernier.
Comme il est fréquent au XIXème siècle, les personnages sont plutôt caricaturés. Le mythe du Roi Soleil est posé et Dumas ne fait pas vraiment d'effort pour fouiller les psychologies de chacun. Louis XIV est décrit comme un roi insensible, altier et prétentieux ; Louis XIII est cruel et incapable de se défaire de l'emprise de Richelieu ; Mazarin est fourbe et avare ; Anne d'Autriche est belle mais sous influence ; Madame de Maintenon est un bigote calculatrice et sans cœur ; Louise de La Vallière est une oiselle effarouchée tandis que la Montespan, belle, charmante, envoûtante, est injustement évincée par la vieille dévote…
Cependant, Dumas a à cœur de faire un travail d'historien dans la mouvance de Michelet. Il recueille les divers documents d'archives qu'il mentionne, tente de vérifier ses dires et cherche à faire œuvre de vérité historique.
Quoi qu'il en soit, l'ensemble est très plaisant à lire. Bien entendu, les fantômes des grands romans dumasiens errent entre les lignes sans jamais vraiment apparaître ; c'est un peu troublant pour celui qui a lu Vingt ans après ou Le vicomte de Bragelonne avec ardeur et qui a cru en la réalité de ces héros fictifs...
La lecture de cet ouvrage donne surtout envie d'aller complémenter ce récit historique par d'autres ouvrages ce qui, en soi, est déjà méritoire. La présentation en reliure d'époque de ces deux volumes nous ramènera quelques années en arrière. Les papiers blanchis ont donné, sur le tome II, un jaunissement généralisé des pages associé à quelques rousseurs. Le papier des gravures des deux volumes a, lui aussi, jauni mais, on ne sait pas très bien pourquoi, le papier utilisé pour le tome I est resté blanc ! Quant à la reliure signée, elle est facilement identifiable et sera du plus bel effet sur vos étagères ;-)) Pierre
DUMAS (Alexandre). Louis XIV et son siècle. Paris, Fellens et Dufour éditeurs. Tome I de 1844 et tome II de 1845. Reliure demi-basane verte romantique signée Moncassin, en queue des deux volumes. Format in-4. 492 et 512pp. Édition originale. Nombreuses illustrations pleine page. Des jaunissements et des rousseurs clairsemées. Quelques frottements sur les plats, mais ensemble en bel état général. Vendu
mardi 21 février 2012
Dictionnaire de Physique de Aimé-Henri Paulian. Les lumières divines de la science…
Je vous présente, aujourd'hui, le dictionnaire de Physique de Aimé-Henri Paulian (1722-1802). L'ouvrage fut beaucoup imprimé à la fin du XVIIIe siècle. Qu'un ouvrage de vulgarisation scientifique soit un succès d'édition peut paraître surprenant de nos jours mais il faut savoir que les centres d'intérêt des gens ont heureusement changé avec les progrès de la société. Je pourrais vous fournir plein d'exemples de ces progrès si je voulais…
Sa première édition est de 1758. Aimé Henri Paulian (1722-1801), jésuite, enseigna la physique à Aix et à Avignon. Paulian est considéré comme le vulgarisateur des conceptions de Newton à l'usage des amateurs de physique, au grand dam de Voltaire qui pensait que " rien de bien ne pouvait sortir de la tête d'un jésuite" à la même époque. Il faut dire qu'il avait, lui-même, fait édité ses Elémens de la Philosophie de Neuton, vingt ans plus tôt !
Mais alors qu'est-ce qui différencie donc le cerveau d'un jésuite de celui de Voltaire ? Tout est écrit dans la préface : Newton jouit aujourd'hui de la réputation qu'il mérite ; la plupart des scavans ont adopté ses principes, & l'attraction n'a pas été dans ce siècle moins funeste au Cartésianisme, que le fut autrefois l'impulsion à la secte Péripatecienne. Première proposition : L'être suprême qui seul a pû tirer cet univers du néant, l'a soumis à des règles que l'on doit appeler Loix générales de la nature.
Voilà ! C'est seulement ça la différence, tout le reste est identique : Les lumières de la science découlent de la lumière divine… Ce que n'appréciaient pas particulièrement les philosophes des lumières, vous vous en doutez bien !
Ce dictionnaire répondait à toutes les interrogations que se posaient les honnêtes gens du XVIIIeme siècle sur le fonctionnement de notre monde et répondra à des questions que vous vous posez peut-être encore, aujourd'hui. Il est complété par un excellent sommaire et six planches dépliantes. Bernard avait, dans un excellent article, présenté les œuvres de Paulian sur le Blog du bibliophile en juillet 2009. Je vous invite à vous y référer pour plus de renseignements. Pierre
PAULIAN Aimé-Henri. Dictionnaire de physique portatif dans lequel on expose les découvertes les plus intéressantes de Newton et les notions géométriques nécessaires à ceux qui veulent se former une idée de la physique moderne. Seconde édition. Avignon, Veuve Girard, 1760. In-12, [dimension: 186 x 110 mm] de (2), xxiv, 400pp, 38pp et 6 planches dépliantes Reliure plein veau marbré, dos à nerfs orné de motifs dorés. Pièce de titre en maroquin cerise. Illustré par 6 planches dépliantes. Défauts de reliure aux coins supérieurs et restauration mors sup du dernier plat. Intérieur très bon. Planches un peu salies. Exemplaire néanmoins très convenable. Vendu
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