Il y a des écrivains qui ont marqué l'histoire de la littérature mais que l'on place, a priori et à tort, à des époques différentes alors qu'ils ont pu se croiser. C'est le cas de Voltaire (1694-1778) encore considéré comme un auteur moderne en raison de son style actuel et de Augustin Calmet (1672-1757), plus connu sous le nom de Dom Calmet - tout droit sorti d'un roman d'Umberto Ecco - qui ont même travaillé ensembles…
Notre Larousse, qui est très républicain, nous indique que Dom Calmet fut un des maîtres de l'érudition française avec son histoire ecclésiastique et civile de la Lorraine qui parut à Nancy en 1728 en quatre volumes. En fait, Augustin Calmet, fut plus que cela. Bénédictin et abbé de Saint-Léopold de Nancy, il parcourut les divers monastères de son ordre, dévorant les bibliothèques, et rédigea de nombreuses compilations historiques et religieuses.
Son œuvre la plus renommé chez les catholiques (comme les protestants) fut ses Commentaires sur l’Ancien et le Nouveau Testament, en latin puis en français, édités sous forme de 26 volumes (1707-1717). Nous vous proposons aujourd'hui une version en 5 volumes in octavo éditée en 1715. Notre exemplaire, comme beaucoup de ceux présents au catalogue de la B.N.F, a été édité sur l'imprimé, formule qui pourrait faire penser que nous avons à faire à une contrefaçon ?
Les discours et dissertations sur tous les livres de l'Ancien et du Nouveau Testament vous paraîtront, évidemment, bien surannés. Nous n'en sommes plus à interpréter ce type de textes, trop occupés que nous sommes à essayer de maintenir et conserver le culte religieux dans nos paroisses. Il n'empêche que ces ouvrages sont un excellent outil de réflexion pour qui veut s'y pencher.
Ces cinq ouvrages sont très agréablement présentés dans leur jolie reliure d'origine. Un petit ver flâneur a provoqué l'apparition d'un trou du même nom sur le bord latéral supérieur des 30 dernières pages du tome I sans avoir approché le texte, lui non plus ! Vous voilà rassuré ;-)) Pierre
CALMET (Augustin). Discours et dissertations sur tous les livres de l'ancien et du nouveau Testament par le R. P. D. Augustin Calmet, religieux bénédictin de la congrégation de S. Vanne & de S. Hydulphe. Paris, chez Pierre Emery,Quay des Augustins au Coin de la rüe Gist-le-Coeur, à l'Ecu de France, 1715. 5 volumes : 3 pour l'ancien testament et deux pour le nouveau. Format in-8. Reliure pleine basane, dos à 5 nerfs, caissons ornés de filets et de motifs dorés, pièce de titre en maroquin cerise avec lettres dorées. Roulettes sur les coupes. Toutes tranches mouchetées. Pages de titre en lettres noires et rouges selon les volumes. Une planche de gravures à la fin du tome II. Tome I : [1bl.]-[3ff]-752 p-[1bl.]. Tome II : [1bl.]-[3ff]-758p-[3ff dont gravures]- [1f bl]. Tome III : [1bl]-[3ff]-781 p-[1bl]. Tome IV : [1bl]-[3ff]-600 p-[1bl]. Tomme V : [1bl]-[3ff]-802 p-[1bl]. Quelques défauts de reliure. Un trou de vers marginal fin tome I. Intérieur bon état. Vendu
mardi 31 janvier 2012
lundi 30 janvier 2012
Causerie du lundi de Philippe Gandillet : Pour lire au lit…
Nombre de bibliophiles se sont posés la question de savoir quels sont les livres de chevet des membres de leur honorable assemblée. Pour savoir simplement ; pour comparer… Et il ressort des billets traitant du sujet qu'il y a autant de références littéraires dans les tiroirs de nos tables de nuit que de catégories de bibliophiles. Tel aura un ouvrage de méditation sur la mort, tel autre un traité d'économie politique, le troisième, un ouvrage bien grivois propice à enflammer les sens avant l'arrivée dans l'alcôve de l'adorable épouse dans son déshabillé vaporeux portant avec elle les fragrances de son bain parfumé. Nous avons donc parlé du contenu. Parlons maintenant du contenant ! Des lecteurs qui connaissent mon goût certain pour l'aménagement d'intérieurs me demandent, aujourd'hui, quelques conseils pour décorer leur chambre à coucher. Je me plie de bonne grâce à leur aimable requête :
Silence. Détente. Après la fatigue du jour, avant le repos de la nuit, quelle plus agréable façon d'attendre le sommeil qu'en lisant dans votre lit ? Ce qu'il vous faut alors : Le calme d'abord (et à cet égard, certains se posent la question de l'utilité du conjoint dans la chambre à coucher), une confortable installation, un éclairage adéquat et de bons livres.
Pour tromper l'attente du prince charmant, quel meilleur passe-temps, encore, que la lecture ? Dans cette chambre de jeune fille une haute table est prévue, à la tête du lit, pour poser livres, revues et sex-toys. La lampe sépia est du plus bel effet et teinte de reflets mordorés les murs tendus de velours beige. Original, la moquette épaisse de la même couleur que le mur accueille, à portée de main, le réveil des matins qui chantent.
Pour oublier les fatigues professionnelles, Monsieur, plus qu'aucun autre, aimera lire au lit. Prévue pour lui, cette chambre toute en simplicité. A portée de main, une table basse attend journaux et cigarettes. Un cendrier est judicieusement sculpté dans la tête de lit en bois exotique sur lequel un petit ventilateur est monté qui pousse les fumées de l'autre côté du lit. Un petit frigo s'encastre sous la table de chevet et le propriétaire pourra donc à loisir se servir de quelques verres de Gin glacé pendant la lecture.
Un très astucieux plateau de lit en rotin blanc flanqué de ses deux paniers offrira à la femme active la possibilité de finir d'essuyer la vaisselle tout en profitant à loisir de cette chambre à coucher au dessus de lit bleu. Une extension, accrochée au mur, fera glisser la table à repasser d'un seule geste de la main et la seule contrainte de cette femme moderne sera de se lever pour aller ranger le linge, une fois repassé. Quel progrès ! Le lit à colonne accessoirisé, à ses coins, de menottes recouvertes de satin rose accueillera les ébats amoureux auxquels cette femme libérée aspire après une journée sans relief.
Cet original dossier-pupitre sera fort pratique pour l'étudiant désirant avoir le dos bien calé sur l'oreiller. Les longues heures passées devant un écran d'ordinateur à jouer, en réseau, au poker nécessitent quelques installations que le progrès permet aujourd'hui. Le mur insonorisé par des panneaux de liège lui permettra d'écouter de la musique classique à fond la caisse et d'inviter des copines à réviser le "bacho" sans gêner les parents par le bruit de leurs conversations studieuses.
Avant le passage du marchand de sable, une petite fille trouvera dans un berceau ancien, transformé en porte-revues, ses livres et albums préférés, à moins que son papa ne lui fasse la lecture, assis dans un confortable fauteuil à bascule. Sur le mur, on peut ajouter des photos de Justin Bieber et de Nolwen Leroy collées au patafix. Au fond de la pièce, papa a fabriqué tout seul un lit de gingois transformé, comme par un coup de baguette magique, en vaisseau amiral par la maman-fée du logis qui a décoré la chambre.
J'ai emprunté quelques images à un recueil de revues anciennes - fort bien reliées par ailleurs - que Pierre, notre libraire, propose à la vente. Une mine d'idées si vous voulez être dans le vent ! Votre dévoué. Philippe Gandillet
Maison & Jardin. Revues N° 109 janvier 1965 à N° 128 novembre 1966. 6 volumes in quarto de 4 numéros. Reliure pleine basane noire, dos à 4 nerfs, titre et numéro en lettres dorées, plats bordés d'une rainure. Excellent travail de professionnel non signé. Très bel état. Parfait outil de travail pour un architecte d'intérieur. 150 € les 6 volumes + port
Silence. Détente. Après la fatigue du jour, avant le repos de la nuit, quelle plus agréable façon d'attendre le sommeil qu'en lisant dans votre lit ? Ce qu'il vous faut alors : Le calme d'abord (et à cet égard, certains se posent la question de l'utilité du conjoint dans la chambre à coucher), une confortable installation, un éclairage adéquat et de bons livres.
Pour tromper l'attente du prince charmant, quel meilleur passe-temps, encore, que la lecture ? Dans cette chambre de jeune fille une haute table est prévue, à la tête du lit, pour poser livres, revues et sex-toys. La lampe sépia est du plus bel effet et teinte de reflets mordorés les murs tendus de velours beige. Original, la moquette épaisse de la même couleur que le mur accueille, à portée de main, le réveil des matins qui chantent.
Pour oublier les fatigues professionnelles, Monsieur, plus qu'aucun autre, aimera lire au lit. Prévue pour lui, cette chambre toute en simplicité. A portée de main, une table basse attend journaux et cigarettes. Un cendrier est judicieusement sculpté dans la tête de lit en bois exotique sur lequel un petit ventilateur est monté qui pousse les fumées de l'autre côté du lit. Un petit frigo s'encastre sous la table de chevet et le propriétaire pourra donc à loisir se servir de quelques verres de Gin glacé pendant la lecture.
Un très astucieux plateau de lit en rotin blanc flanqué de ses deux paniers offrira à la femme active la possibilité de finir d'essuyer la vaisselle tout en profitant à loisir de cette chambre à coucher au dessus de lit bleu. Une extension, accrochée au mur, fera glisser la table à repasser d'un seule geste de la main et la seule contrainte de cette femme moderne sera de se lever pour aller ranger le linge, une fois repassé. Quel progrès ! Le lit à colonne accessoirisé, à ses coins, de menottes recouvertes de satin rose accueillera les ébats amoureux auxquels cette femme libérée aspire après une journée sans relief.
Cet original dossier-pupitre sera fort pratique pour l'étudiant désirant avoir le dos bien calé sur l'oreiller. Les longues heures passées devant un écran d'ordinateur à jouer, en réseau, au poker nécessitent quelques installations que le progrès permet aujourd'hui. Le mur insonorisé par des panneaux de liège lui permettra d'écouter de la musique classique à fond la caisse et d'inviter des copines à réviser le "bacho" sans gêner les parents par le bruit de leurs conversations studieuses.
Avant le passage du marchand de sable, une petite fille trouvera dans un berceau ancien, transformé en porte-revues, ses livres et albums préférés, à moins que son papa ne lui fasse la lecture, assis dans un confortable fauteuil à bascule. Sur le mur, on peut ajouter des photos de Justin Bieber et de Nolwen Leroy collées au patafix. Au fond de la pièce, papa a fabriqué tout seul un lit de gingois transformé, comme par un coup de baguette magique, en vaisseau amiral par la maman-fée du logis qui a décoré la chambre.
J'ai emprunté quelques images à un recueil de revues anciennes - fort bien reliées par ailleurs - que Pierre, notre libraire, propose à la vente. Une mine d'idées si vous voulez être dans le vent ! Votre dévoué. Philippe Gandillet
Maison & Jardin. Revues N° 109 janvier 1965 à N° 128 novembre 1966. 6 volumes in quarto de 4 numéros. Reliure pleine basane noire, dos à 4 nerfs, titre et numéro en lettres dorées, plats bordés d'une rainure. Excellent travail de professionnel non signé. Très bel état. Parfait outil de travail pour un architecte d'intérieur. 150 € les 6 volumes + port
dimanche 29 janvier 2012
Tablette numérique. Pour ou contre ? A vous de me dire...
Je ne sais pas si la tablette numérique est un produit incontournable mais c'est, quand même, une belle invention de M..... C'est pas moi qui le dit mais un humoriste qui a le sens de l'observation ! Pierre
samedi 28 janvier 2012
Du bon lait, du beurre et du fromage, elle est meilleure que jamais La Vache Qui Rit !
Quand vous allez de Lyon à Champagnole (moi, je m'arrête là mais vous pouvez continuer plus loin, si vous voulez), vous passez devant les usines de "La Vache Qui Rit" à Lons le Saulnier et à chaque fois, un sourire s'esquisse sur vos lèvres. D'abord parce que l'emblème de la société fromagère a une bonne tête et puis parce que des "vaches qui rient", vous en avez mangé un nombre impressionnant de petites portions sans jamais rechigner, non ? Maintenant, je les utilise beaucoup plus comme liant dans les soupes ou certaines sauces que sur une tartine mais le souvenir est là. Alors quand un album "La Vache Qui Rit" passe, je craque. Et puis, cette semaine, je n'ai présenté que des vieilleries sur le blog. ! Il fallait rajeunir la clientèle virtuelle…
Icône des enfants, des parents et des grands parents, La vache qui rit a fait le bonheur des petits et des grands depuis plus de 90 ans et combine les recettes du succès : Des ingrédients de qualité, un goût identique, un mode de conservation adapté à tous les pays, une portion très pratique et un format produit reconnaissable par tous…Aujourd’hui, La vache qui rit séduit toujours toute la famille et toutes les générations ! Présente dans plus de 120 pays, La vache qui rit est devenue le fromage fondu le plus consommé dans le monde.
La société est officiellement créée le 16 avril 1921, la date du dépôt de la marque par Léon Bel. Depuis toujours ce célèbre fromage est produit dans le Jura, à Lons-le-Saunier. Aujourd’hui le Groupe Bel reste une entreprise familiale, même si plus de 12.000 personnes y travaillent actuellement ! L’entreprise produit toujours La vache qui rit et diffuse 20 marques nationales et internationales. Le Groupe Bel, est le numéro 1 mondial des fromages de marques en portions et le premier producteur de fromage fondu en France et en Europe, leader dans un grand nombre de pays.
C’est grâce au dessin de Benjamin Rabier (dessinateur animalier) et aux boucles d’oreilles de Léon Bel, que la belle remporte un succès immédiat. L’effet de surprise, de décalage et d’humour est tel que La vache qui rit devient très vite reconnue et aimée de tous ! Dès 1923, les ventes grimpent à 12 000 boîtes par jour. Bien que la présentation ait évolué de multiples fois depuis le lancement de la marque, la vache rouge, l’emblème incontestable, garantit toujours son succès !
Un peu comme Nestlé dont j'ai présenté des albums, il y a quelques temps, La Vache Qui Rit proposait des albums à remplir. Ces derniers ont surtout l'intérêt de présenter des vignettes photographiques des personnalités de l'époque. Certains noms sont restés dans les mémoires. D'autres sont passés sous les fourches caudines du temps… Pierre
La Vache Qui Rit [Rabier Benjamin]. Les Belles Images de la vache qui rit. 2ème Volume 1931-1932. Album d'images, demi-toile bordeaux in-octavo à l'italienne, cartonnage éditeur (30,5 x 21,5 cm), dos muet, les 2 couvertures illustrées par Benjamin Rabier. 2 pages photographiques publicitaires des Usines Bel : Fromagerie Bel de Southampton et de Lons le Saulnier + 20 pages d'images (à raison de 6 images par page). L'Exposition Coloniale. 4 pages,.- Les Grands Travaux Francais.2 pages,- L'Alsace.2 pages, - La Franche-Comté.2 pages, l'Afrique du Nord.2 pages - La Belgique .2 pages, - Les Champions Sportifs : Noel, Feger, Auvergne, Pelissier, Berolle, Menard, Brunet-Jolly, Sera Martin, Maryse Bastié Godard, Quaglia, Ramadier,- Les Grandes Equipes.Sportives 1930-1931.2 pages,- Artistes de Cinema : Josephine becker, Garbo, Carmen Boni,Gaby Morlay Lily Darnita, Vidor, Navarro, Biscot, Emil Jannings, Milton, St-Granier, Jean Angelo .Exemplaire en bel état, une petite tache en quatrième de couverture.Vendu
Icône des enfants, des parents et des grands parents, La vache qui rit a fait le bonheur des petits et des grands depuis plus de 90 ans et combine les recettes du succès : Des ingrédients de qualité, un goût identique, un mode de conservation adapté à tous les pays, une portion très pratique et un format produit reconnaissable par tous…Aujourd’hui, La vache qui rit séduit toujours toute la famille et toutes les générations ! Présente dans plus de 120 pays, La vache qui rit est devenue le fromage fondu le plus consommé dans le monde.
La société est officiellement créée le 16 avril 1921, la date du dépôt de la marque par Léon Bel. Depuis toujours ce célèbre fromage est produit dans le Jura, à Lons-le-Saunier. Aujourd’hui le Groupe Bel reste une entreprise familiale, même si plus de 12.000 personnes y travaillent actuellement ! L’entreprise produit toujours La vache qui rit et diffuse 20 marques nationales et internationales. Le Groupe Bel, est le numéro 1 mondial des fromages de marques en portions et le premier producteur de fromage fondu en France et en Europe, leader dans un grand nombre de pays.
C’est grâce au dessin de Benjamin Rabier (dessinateur animalier) et aux boucles d’oreilles de Léon Bel, que la belle remporte un succès immédiat. L’effet de surprise, de décalage et d’humour est tel que La vache qui rit devient très vite reconnue et aimée de tous ! Dès 1923, les ventes grimpent à 12 000 boîtes par jour. Bien que la présentation ait évolué de multiples fois depuis le lancement de la marque, la vache rouge, l’emblème incontestable, garantit toujours son succès !
Un peu comme Nestlé dont j'ai présenté des albums, il y a quelques temps, La Vache Qui Rit proposait des albums à remplir. Ces derniers ont surtout l'intérêt de présenter des vignettes photographiques des personnalités de l'époque. Certains noms sont restés dans les mémoires. D'autres sont passés sous les fourches caudines du temps… Pierre
La Vache Qui Rit [Rabier Benjamin]. Les Belles Images de la vache qui rit. 2ème Volume 1931-1932. Album d'images, demi-toile bordeaux in-octavo à l'italienne, cartonnage éditeur (30,5 x 21,5 cm), dos muet, les 2 couvertures illustrées par Benjamin Rabier. 2 pages photographiques publicitaires des Usines Bel : Fromagerie Bel de Southampton et de Lons le Saulnier + 20 pages d'images (à raison de 6 images par page). L'Exposition Coloniale. 4 pages,.- Les Grands Travaux Francais.2 pages,- L'Alsace.2 pages, - La Franche-Comté.2 pages, l'Afrique du Nord.2 pages - La Belgique .2 pages, - Les Champions Sportifs : Noel, Feger, Auvergne, Pelissier, Berolle, Menard, Brunet-Jolly, Sera Martin, Maryse Bastié Godard, Quaglia, Ramadier,- Les Grandes Equipes.Sportives 1930-1931.2 pages,- Artistes de Cinema : Josephine becker, Garbo, Carmen Boni,Gaby Morlay Lily Darnita, Vidor, Navarro, Biscot, Emil Jannings, Milton, St-Granier, Jean Angelo .Exemplaire en bel état, une petite tache en quatrième de couverture.Vendu
vendredi 27 janvier 2012
Louis-Pierre Anquetil, dans le peloton de tête des grands historiens de la France…
Quelle idée, quand on désire se faire un nom dans le collège des grands historiens français, de prendre le patronyme d'un coureur cycliste célèbre ! La tentative est vouée à l'échec, évidemment ! C'est ce qu'on aurait du dire à Louis-Pierre Anquetil, (1723-1808) au début de sa carrière… Plusieurs ouvrages de cet historien prolifique ont connu, cependant, de nombreuses éditions au cours du XIXe siècle. Je vous en propose une, aujourd'hui, qui allie la richesse des informations à un format très agréable et une présentation flatteuse. Je ne vous dirai pas qu'il n'y a aucune rousseur dans ces exemplaires siècle mais vous constaterez qu'elles sont claires et clairsemées…
L'auteur fut prêtre et enseigna la théologie et les belles-lettres. Nommé directeur du séminaire de Reims, il publie en 1756 son premier ouvrage, une Histoire civile et politique de la ville de Reims. En 1759, il est prieur-curé de l'abbaye de la Roë en Anjou, puis il est nommé directeur du collège de Senlis où il compose son Esprit de la Ligue. En 1766, il quitte l'enseignement pour devenir prieur-curé de Château-Renard dans le Loiret, puis, en 1790, curé de La Villette près de Paris.
Incarcéré brièvement pendant la Terreur, il abandonne sans trop de scrupules ses fonctions ecclésiastiques en 1793. Il est élu membre de l'Institut national des sciences et des arts, dans la classe de littérature et beaux-arts, en 1795. Il est ensuite attaché au ministère des affaires étrangères et publie un ouvrage sur les Motifs des guerres et des traités de paix de la France en 1797. À la demande de Napoléon, il entreprend la rédaction de sa monumentale Histoire de France, qui est continuée ensuite par d'autres historiens tels que le comte de Vaublanc et dont paraissent de nombreuses éditions ainsi que plusieurs abrégés.
On a quelquefois reproché à cet historien d'avoir bien relaté l'histoire de France, mais sans en avoir tiré de leçons sociales ou philosophiques. Ce qui est amusant, c'est qu'on a souvent reproché à ses illustres confrères, le contraire !
Il y a, en effet, plusieurs façons de retracer l'histoire de notre pays. Le siècle des lumières en a modifié considérablement la présentation en enlevant aux historiographes l'obligation de faire des panégyriques complaisants à l'attention du régime royal en place. L'histoire est devenue sociale, économique et politique. Elle n'a malheureusement pas gagné totalement son indépendance avec la révolution et la république. Il y a eu alors l'histoire racontée par la république comme il y a eu, plus tard, l'histoire racontée par la restauration et ainsi de suite…
Je vous rappelle la liste des spécialistes de l'histoire de France qui ont marqué cette époque : Voltaire, (1694–1778), François Guizot, (1787–1874), Jules Michelet, (1798–1874), Adolphe Thiers, (1797–1877), François Mignet, (1796–1884), Hippolyte Taine, (1828 1893), etc… Je vous laisse compléter si j'ai oublié quelqu'un !
Il est amusant de constater que certaines personnalités, certains héros de l'histoire de France ont été mis en exergue, comme porte-drapeau, suivant les régimes en place. Charlemagne le conquérant, Clovis le fondateur, Jeanne la Sainte, Henri IV le bon roi, etc… Je vous propose, si vous avez deux minutes, de m'indiquer, dans vos commentaires éventuels, les personnages de notre histoire qui vous semblent avoir été le plus utilisés de façon contradictoire ou éhontée par la propagande en place. Je dois bientôt faire un petit exposé sur " L'histoire de France à travers les livres" et je comptais un peu sur vous, en fait ;-)) Pierre
ANQUETIL. Histoire de France depuis les gaulois jusqu'à la mort de Louis XVI. Paris au dépôt de la bibliothèque des amis des lettres. 1837. 13 volumes in 8, reliure romantique demi basane noire, dos orné de lettres et de motifs dorés. Titre et tomaison en lettres dorées. Petites traces de frottement sur quelques plats. Rousseurs classiques mais très clairsemées, tous les cahiers très solides. Très bel état général Vendu
L'auteur fut prêtre et enseigna la théologie et les belles-lettres. Nommé directeur du séminaire de Reims, il publie en 1756 son premier ouvrage, une Histoire civile et politique de la ville de Reims. En 1759, il est prieur-curé de l'abbaye de la Roë en Anjou, puis il est nommé directeur du collège de Senlis où il compose son Esprit de la Ligue. En 1766, il quitte l'enseignement pour devenir prieur-curé de Château-Renard dans le Loiret, puis, en 1790, curé de La Villette près de Paris.
Incarcéré brièvement pendant la Terreur, il abandonne sans trop de scrupules ses fonctions ecclésiastiques en 1793. Il est élu membre de l'Institut national des sciences et des arts, dans la classe de littérature et beaux-arts, en 1795. Il est ensuite attaché au ministère des affaires étrangères et publie un ouvrage sur les Motifs des guerres et des traités de paix de la France en 1797. À la demande de Napoléon, il entreprend la rédaction de sa monumentale Histoire de France, qui est continuée ensuite par d'autres historiens tels que le comte de Vaublanc et dont paraissent de nombreuses éditions ainsi que plusieurs abrégés.
On a quelquefois reproché à cet historien d'avoir bien relaté l'histoire de France, mais sans en avoir tiré de leçons sociales ou philosophiques. Ce qui est amusant, c'est qu'on a souvent reproché à ses illustres confrères, le contraire !
Il y a, en effet, plusieurs façons de retracer l'histoire de notre pays. Le siècle des lumières en a modifié considérablement la présentation en enlevant aux historiographes l'obligation de faire des panégyriques complaisants à l'attention du régime royal en place. L'histoire est devenue sociale, économique et politique. Elle n'a malheureusement pas gagné totalement son indépendance avec la révolution et la république. Il y a eu alors l'histoire racontée par la république comme il y a eu, plus tard, l'histoire racontée par la restauration et ainsi de suite…
Je vous rappelle la liste des spécialistes de l'histoire de France qui ont marqué cette époque : Voltaire, (1694–1778), François Guizot, (1787–1874), Jules Michelet, (1798–1874), Adolphe Thiers, (1797–1877), François Mignet, (1796–1884), Hippolyte Taine, (1828 1893), etc… Je vous laisse compléter si j'ai oublié quelqu'un !
Il est amusant de constater que certaines personnalités, certains héros de l'histoire de France ont été mis en exergue, comme porte-drapeau, suivant les régimes en place. Charlemagne le conquérant, Clovis le fondateur, Jeanne la Sainte, Henri IV le bon roi, etc… Je vous propose, si vous avez deux minutes, de m'indiquer, dans vos commentaires éventuels, les personnages de notre histoire qui vous semblent avoir été le plus utilisés de façon contradictoire ou éhontée par la propagande en place. Je dois bientôt faire un petit exposé sur " L'histoire de France à travers les livres" et je comptais un peu sur vous, en fait ;-)) Pierre
ANQUETIL. Histoire de France depuis les gaulois jusqu'à la mort de Louis XVI. Paris au dépôt de la bibliothèque des amis des lettres. 1837. 13 volumes in 8, reliure romantique demi basane noire, dos orné de lettres et de motifs dorés. Titre et tomaison en lettres dorées. Petites traces de frottement sur quelques plats. Rousseurs classiques mais très clairsemées, tous les cahiers très solides. Très bel état général Vendu
jeudi 26 janvier 2012
Le monde clérical, contre-révolutionnaire et royaliste prôné par Blanc de Saint-Bonnet et François Guizot.
La fin du régime royaliste en France, au milieu du XIXeme siècle engendra de grandes inquiétudes pour une part de la société arc-boutée sur ses valeurs traditionnelles après l'échec malheureux des espérances portées par la Révolution Française. Un courant ultramontain (et ultra-mondain quelquefois) vit le jour avec comme fer de lance Lacordaire, Lamenais ou Veuillot, en grande partie hostiles à des régimes dont la politique d'inspiration anticléricale, ou dans le meilleur des cas, gallicane, effrayait les membres de la communauté catholique de l'époque. La deuxième république avortée (provisoirement étouffée par le deuxième empire) ne fit rien pour les rassurer. Les années 1880-1905 leur donnèrent même raison et montrèrent que le clergé n'avait plus rien à attendre de favorable de la République, et ce, jusqu'au compromis de 1905 conduisant au vote de la loi de séparation des Églises et de l'État.
Je vous présente aujourd'hui un ouvrage fort intéressant regroupant deux textes établis par des partisans de ce courant ultramontain, clérical, conservateur et contre-révolutionnaire. Je ne vous présente plus Guizot dont j'ai déjà présenté de beaux ouvrages sur ce blog, par ailleurs. Ce testament politique qu'il publia peu après l'élection de Louis-Napoleon. Très critique vis-à-vis de la "république démocratique et sociale", il analyse les causes de ce qu'il considère être un échec de la démocratie véritable incarnée par le gouvernement de "juste milieu" qu'il avait tenté d'instaurer. Laissons plutôt la place à un militant beaucoup moins politique en la personne de Antoine-Joseph-Elisée-Adolphe Blanc de Saint-Bonnet (il s'appelait Antoine Blanc, en fait !).
Né en 1815 à Lyon, c'est un philosophe et sociologue français, attaché aux valeurs du catholicisme qu'il propose comme socle de notre société. Sa particule n'est là que pour le localiser, et, littéralement, le particulariser. Blanc est un patronyme assez commun ; pour éviter des confusions, Joseph Blanc, père d'Antoine, avait pris l'habitude de signer Blanc-Saint-Bonnet, du lieu dont sa famille était issue…
Il fut sans doute l'un des auteurs royalistes les plus importants du XIXeme siècle. Digne successeur de Joseph de Maistre, il est l'un des plus grands penseurs de la contre-révolution, et du mouvement anti-libéral. Malheureusement méconnu du grand public actuel, il fut pourtant très prolifique. De la Douleur (1845), de l'Unité Spirituelle (1841), La Restauration française (1851), L'Infaillibilité (1851), la Légitimité (1873), etc.... De nombreux ouvrages sont encore méconnus, car ils ne furent pas tous imprimés à un très fort tirage. La Raison, l'une des ses œuvres les plus recherchées par les bibliophiles (dont je présente le texte fondateur), fut tiré à seulement 60 exemplaires en 1866. Il y condamne par exemple le "cogito ergo sum de Descartes", et s'attaque aux autres pensées philosophiques de son temps. Dans nombre de ses oeuvres, il revient sur les liens qui existent entre Raison et Foi, entre l'Homme et le Ciel.
Comme Guizot en 1854 (dont le texte est associé dans l'ouvrage proposé), en 1851, il réagit à la révolution de 1848 en publiant La Restauration française où il aborde les questions économiques et sociales avec une pertinence que lui reconnaîtront ses opposants sur le plan politique. Ce sociologue s'affirme anti-libéral tant en économie qu'en politique. Il s'oppose à l'industrialisme (on dirait aujourd'hui : le capitalisme), aux effets néfastes de la démocratie ; il condamne ensemble et le socialisme et le libéralisme. Reconnaissez que, si ce n'est guère politiquement correct, c'est au moins courageux ;-))
Dans ce texte intitulé " De l'Affaiblissement de la raison", il se prononce en faveur d'un emploi plus étendu des classiques chrétiens et défend les études littéraires qu'il croit menacées par l'envahissement des mathématiques ou des sciences physiques. La première partie de l'opuscule se penche sur la question de la raison et de la manière de s'en servir. Ce sera le point de départ philosophique sur lequel l'auteur développera les futures thèses de l'infaillibilité (pontificale) et de la Raison. On n'est pas obligé de cautionner mais dire que les valeurs de la France ne sont que républicaines alors qu'elles sont le fruit de notre histoire grecque, romaine et chrétienne n'est pas une insulte à la pensée humaine… Pierre
SAINT-BONNET (Antoine BLANC DE). De L'affaiblissement de la raison et de la décadence en Europe. Paris, Hervé éditeur, 1854. Deuxième édition.186pp. GUIZOT (François). De la démocratie en France. (Janvier 1849). Paris, Victor Masson, 1849. 159 pp. Edition originale. In-8, demi-basane, dos lisse, tranches mouchetées. Bon état intérieur et extérieur. Infimes rousseurs. 68 € + port
Je vous présente aujourd'hui un ouvrage fort intéressant regroupant deux textes établis par des partisans de ce courant ultramontain, clérical, conservateur et contre-révolutionnaire. Je ne vous présente plus Guizot dont j'ai déjà présenté de beaux ouvrages sur ce blog, par ailleurs. Ce testament politique qu'il publia peu après l'élection de Louis-Napoleon. Très critique vis-à-vis de la "république démocratique et sociale", il analyse les causes de ce qu'il considère être un échec de la démocratie véritable incarnée par le gouvernement de "juste milieu" qu'il avait tenté d'instaurer. Laissons plutôt la place à un militant beaucoup moins politique en la personne de Antoine-Joseph-Elisée-Adolphe Blanc de Saint-Bonnet (il s'appelait Antoine Blanc, en fait !).
Né en 1815 à Lyon, c'est un philosophe et sociologue français, attaché aux valeurs du catholicisme qu'il propose comme socle de notre société. Sa particule n'est là que pour le localiser, et, littéralement, le particulariser. Blanc est un patronyme assez commun ; pour éviter des confusions, Joseph Blanc, père d'Antoine, avait pris l'habitude de signer Blanc-Saint-Bonnet, du lieu dont sa famille était issue…
Il fut sans doute l'un des auteurs royalistes les plus importants du XIXeme siècle. Digne successeur de Joseph de Maistre, il est l'un des plus grands penseurs de la contre-révolution, et du mouvement anti-libéral. Malheureusement méconnu du grand public actuel, il fut pourtant très prolifique. De la Douleur (1845), de l'Unité Spirituelle (1841), La Restauration française (1851), L'Infaillibilité (1851), la Légitimité (1873), etc.... De nombreux ouvrages sont encore méconnus, car ils ne furent pas tous imprimés à un très fort tirage. La Raison, l'une des ses œuvres les plus recherchées par les bibliophiles (dont je présente le texte fondateur), fut tiré à seulement 60 exemplaires en 1866. Il y condamne par exemple le "cogito ergo sum de Descartes", et s'attaque aux autres pensées philosophiques de son temps. Dans nombre de ses oeuvres, il revient sur les liens qui existent entre Raison et Foi, entre l'Homme et le Ciel.
Comme Guizot en 1854 (dont le texte est associé dans l'ouvrage proposé), en 1851, il réagit à la révolution de 1848 en publiant La Restauration française où il aborde les questions économiques et sociales avec une pertinence que lui reconnaîtront ses opposants sur le plan politique. Ce sociologue s'affirme anti-libéral tant en économie qu'en politique. Il s'oppose à l'industrialisme (on dirait aujourd'hui : le capitalisme), aux effets néfastes de la démocratie ; il condamne ensemble et le socialisme et le libéralisme. Reconnaissez que, si ce n'est guère politiquement correct, c'est au moins courageux ;-))
Dans ce texte intitulé " De l'Affaiblissement de la raison", il se prononce en faveur d'un emploi plus étendu des classiques chrétiens et défend les études littéraires qu'il croit menacées par l'envahissement des mathématiques ou des sciences physiques. La première partie de l'opuscule se penche sur la question de la raison et de la manière de s'en servir. Ce sera le point de départ philosophique sur lequel l'auteur développera les futures thèses de l'infaillibilité (pontificale) et de la Raison. On n'est pas obligé de cautionner mais dire que les valeurs de la France ne sont que républicaines alors qu'elles sont le fruit de notre histoire grecque, romaine et chrétienne n'est pas une insulte à la pensée humaine… Pierre
SAINT-BONNET (Antoine BLANC DE). De L'affaiblissement de la raison et de la décadence en Europe. Paris, Hervé éditeur, 1854. Deuxième édition.186pp. GUIZOT (François). De la démocratie en France. (Janvier 1849). Paris, Victor Masson, 1849. 159 pp. Edition originale. In-8, demi-basane, dos lisse, tranches mouchetées. Bon état intérieur et extérieur. Infimes rousseurs. 68 € + port
mercredi 25 janvier 2012
La Jérusalem délivrée, par Le Tasse, édition de 1814. Ecrasons les infâmes !
La Jérusalem délivrée (La Gerusalemme liberata) est un poème épique écrit en 1581 par Le Tasse, retraçant un récit (fiction) de la première Croisade, au cours de laquelle les chevaliers chrétiens menés par Godefroy de Bouillon combattent les Musulmans (Sarrasins) afin de lever le Siège de Jérusalem. Le poème raconte la désunion et les échecs des chrétiens et leur victoire finale. Voici le scénario d'un des chants (les autres sont à l'unisson) : Sophronie, une chrétienne de Jérusalem, s'accuse d'un crime pour empêcher le massacre des Chrétiens par un roi musulman. Pour la sauver, son amant Olinde s'accuse à son tour, et chaque amant plaide pour sauver l'autre... Des intrigues dans le plus pur style chevaleresque, vous le constaterez !
La vie de l'auteur de ce best-seller de l'époque, Le Tasse (1544-1595), a suscité l’intérêt de bien des artistes. Génie précoce, il s’oriente vers la poésie au désespoir de son père, et s’attache à la cour d’Este à Ferrare. Son caractère ombrageux, son souci maladif de la perfection poétique et une probable fragilité psychologique (délire de persécution, auto-accusation d’hérésie…) lui valurent d’être enfermé, comme fou, à l’hopital Sant’Anna, de 1579 à 1586. La Jérusalem délivrée fut publiée une première fois, à son insu, en 1580.
Dans la littérature européenne, La Jérusalem Délivrée occupait il y a encore peu de temps une place des plus importantes. Et pourtant, les qualités dominantes de ce poème épique, celles qui révèlent bien la nature du génie du Tasse et qui le font passer alors au rang des classiques, à la fois appréciés par le peuple mais aussi par les gens cultivés, ces qualités ont été oubliées... Le nom de l'auteur est resté gravé dans nos mémoires grâce aux nombreuses interprétations qu'en ont faits les peintres jusqu'au 19eme siècle, mais de là à le lire, il y a un fossé que le temps risque de creuser. C'est ainsi !
Ici, le héros, c'est, en principe, Godefroy de Bouillon, chef de la Première croisade. Et le point culminant de l'épopée, c'est, bien entendu, la prise de la Cité Sainte. Vous constaterez que cela n'est qu'une apparence.
Le Tasse achève le tout dans sa trente-et-unième année et les ennuis commencent alors pour lui. Tout d'abord, il n'a pas le courage d'obéir à son instinct, qui lui dicte de publier telle-quelle La Jérusalem Délivrée. Pris de scrupules, il envoie son manuscrit à plusieurs libraires de ses amis en assurant ceux-ci de son désir d'entendre leurs critiques et d'adopter leurs suggestions, à moins, bien entendu, que lui-même ne parvienne à les convertir à ses vues.
Le résultat ne se fait pas attendre : Tout en s'accordant avec admiration sur le côté épique du poème, chacun émet des réserves qui sur l'intrigue, qui sur le titre, qui sur le ton moral de l'ensemble, qui sur certaines scènes, etc ... L'un souhaiterait une régularité plus classique, l'autre plus de romanesque. Un troisième laisse entendre que l'Inquisition ne tolèrera pas l'attirail surnaturel qui encombre l'oeuvre et le quatrième réclame des coupures dans les passages pourtant les plus charmants, comme les amours d'Armide, de Clorinde et d'Erminie… Il ne faut donc jamais écouter les éditeurs si l'on veut être publié !
L'ouvrage que je vous propose à la vente aujourd'hui est dans une fort belle présentation, sur beau papier et illustré de nombreuses gravures sur acier à pleine page. Il ravira le lecteur comme le simple possesseur ou l'amateur éclairé.
Écrasons les Infâmes ! Telle était la devise d'une Chanson de Croisade de Thibauld de Champagne. Plaise à Dieu que l'avenir nous épargne, au Nigeria comme dans tout le Moyen-Orient musulman, qu'il ne vienne à l'idée des extrémistes des deux bords religieux de se ranger derrière cette ancienne bannière honteuse… Pierre
TASSE, LE (Torquato Tasso). Jérusalem délivrée, Poème traduit de l'Italien. Nouvelle édition revue et corrigée, enrichie de la vie du Tasse. Bossange et Masson, 1814. 2 volumes in-8. Reliure pleine basane racinée, roulette encadrant les plats, dos lisse orné de motifs, fleurons et filets dorés, page de garde en papier coloré, toutes tranches dorées, filets sur les coupes. Portrait en frontispice et 19 planches hors texte. Tome I : [4ff], xcij, 328 pp,[1f bl]. Tome II : [4ff], 376 pp.[1f bl]. Bon exemplaire sur beau papier sans rousseur bien complet du portrait et des planches hors texte. Petits défauts de reliure. 75 € + port
La vie de l'auteur de ce best-seller de l'époque, Le Tasse (1544-1595), a suscité l’intérêt de bien des artistes. Génie précoce, il s’oriente vers la poésie au désespoir de son père, et s’attache à la cour d’Este à Ferrare. Son caractère ombrageux, son souci maladif de la perfection poétique et une probable fragilité psychologique (délire de persécution, auto-accusation d’hérésie…) lui valurent d’être enfermé, comme fou, à l’hopital Sant’Anna, de 1579 à 1586. La Jérusalem délivrée fut publiée une première fois, à son insu, en 1580.
Dans la littérature européenne, La Jérusalem Délivrée occupait il y a encore peu de temps une place des plus importantes. Et pourtant, les qualités dominantes de ce poème épique, celles qui révèlent bien la nature du génie du Tasse et qui le font passer alors au rang des classiques, à la fois appréciés par le peuple mais aussi par les gens cultivés, ces qualités ont été oubliées... Le nom de l'auteur est resté gravé dans nos mémoires grâce aux nombreuses interprétations qu'en ont faits les peintres jusqu'au 19eme siècle, mais de là à le lire, il y a un fossé que le temps risque de creuser. C'est ainsi !
Ici, le héros, c'est, en principe, Godefroy de Bouillon, chef de la Première croisade. Et le point culminant de l'épopée, c'est, bien entendu, la prise de la Cité Sainte. Vous constaterez que cela n'est qu'une apparence.
Le Tasse achève le tout dans sa trente-et-unième année et les ennuis commencent alors pour lui. Tout d'abord, il n'a pas le courage d'obéir à son instinct, qui lui dicte de publier telle-quelle La Jérusalem Délivrée. Pris de scrupules, il envoie son manuscrit à plusieurs libraires de ses amis en assurant ceux-ci de son désir d'entendre leurs critiques et d'adopter leurs suggestions, à moins, bien entendu, que lui-même ne parvienne à les convertir à ses vues.
Le résultat ne se fait pas attendre : Tout en s'accordant avec admiration sur le côté épique du poème, chacun émet des réserves qui sur l'intrigue, qui sur le titre, qui sur le ton moral de l'ensemble, qui sur certaines scènes, etc ... L'un souhaiterait une régularité plus classique, l'autre plus de romanesque. Un troisième laisse entendre que l'Inquisition ne tolèrera pas l'attirail surnaturel qui encombre l'oeuvre et le quatrième réclame des coupures dans les passages pourtant les plus charmants, comme les amours d'Armide, de Clorinde et d'Erminie… Il ne faut donc jamais écouter les éditeurs si l'on veut être publié !
L'ouvrage que je vous propose à la vente aujourd'hui est dans une fort belle présentation, sur beau papier et illustré de nombreuses gravures sur acier à pleine page. Il ravira le lecteur comme le simple possesseur ou l'amateur éclairé.
Écrasons les Infâmes ! Telle était la devise d'une Chanson de Croisade de Thibauld de Champagne. Plaise à Dieu que l'avenir nous épargne, au Nigeria comme dans tout le Moyen-Orient musulman, qu'il ne vienne à l'idée des extrémistes des deux bords religieux de se ranger derrière cette ancienne bannière honteuse… Pierre
TASSE, LE (Torquato Tasso). Jérusalem délivrée, Poème traduit de l'Italien. Nouvelle édition revue et corrigée, enrichie de la vie du Tasse. Bossange et Masson, 1814. 2 volumes in-8. Reliure pleine basane racinée, roulette encadrant les plats, dos lisse orné de motifs, fleurons et filets dorés, page de garde en papier coloré, toutes tranches dorées, filets sur les coupes. Portrait en frontispice et 19 planches hors texte. Tome I : [4ff], xcij, 328 pp,[1f bl]. Tome II : [4ff], 376 pp.[1f bl]. Bon exemplaire sur beau papier sans rousseur bien complet du portrait et des planches hors texte. Petits défauts de reliure. 75 € + port
mardi 24 janvier 2012
Les livres apocryphes et la Bible… La contribution de Le Maistre de Sacy avec Tobie, Judith et Esther.
La Bible se compose de deux ensembles d'écrits: Le Nouveau Testament, proche de nous dans le temps, relate la vie et l'oeuvre de Jésus-Christ et de ses apôtres, l'Ancien Testament retrace, l'histoire du peuple juif choisi par Dieu pour se révéler aux hommes. Jusqu'à là, tout est simple. Les soucis sont apparus quand des textes litigieux (apocryphes) sont apparus et ont été annexés aux textes sacrés (inspirés par Dieu lui-même) pour certains. Cela ne parait rien, mais des gens se sont battus pour cela ! En fait, on ne leur disait pas que l'on se battait pour si peu et on prenait, alors, le prétexte de la recherche du pouvoir pour les motiver…
Pour l'essentiel, les traductions dites protestantes et catholiques sont faites à partir des mêmes manuscrits. Toutefois, certaines de ces traductions de la Bible renferment dans le cadre de l'Ancien Testament quelques écrits (au nombre de huit, plus quelques fragments) dont la particularité est de n'avoir jamais appartenu, de près ou de loin, au texte hébreu de la Bible. L’église catholique les considère comme « deutéro-canoniques » (c'est-à-dire faisant partie d'une seconde norme). A cause de leur origine obscure, ces livres sont néanmoins appelés Apocryphes : Soustraits aux regards, cachés, secrets. Il s'agit des livres de Judith, Tobie, 1 et 2 Macchabées, la Sagesse, l'Ecclésiastique ou Siracide, Baruch, une lettre prétendument de Jérémie, et des fragments d'Esther et de Daniel.
Certaines éditions de la Bible ne comprennent donc, pour l'Ancien Testament, que la traduction des seuls manuscrits hébraïques, alors que d'autres ajoutent à ces mêmes manuscrits des écrits apocryphes.
Quoique les Juifs n'aient jamais reconnu comme canoniques ces écrits suspects appartenant à la période post-prophétique, il faut néanmoins constater qu'ils ont joui d'une certaine popularité – du moins pour certains d'entre eux – durant les premiers siècles de l'ère chrétienne. En publiant la Bible Vulgate latine (achevée en 405), Saint Jérôme avait néanmoins établi clairement la différence entre livres inspirés et contes profanes. Martin Luther tiendra un langage proche de Jérôme à leur sujet, puisqu'il les désignera de "livres à ne pas tenir pour égaux à l'Ecriture sainte, mais utiles et bons à lire".
Pourtant, à l'instigation du pape Paul III, l'église catholique convoquera un Concile universel à Trente, petite localité d'Italie du nord, qui siégera à trois reprises sur une période de 17 ans (1546-1563). Rome qui cherchait à affaiblir la Réforme - et si possible l'éliminer complètement - choisit de se battre sur les dogmes plutôt que sur le culte (célibat, etc...) et c'est ainsi que les catholiques et les protestants ont, aujourd'hui, des Bibles un peu différentes.
Voici les récits de Tobie, Judith et Esther présentés et commentés par Le Maistre de Sacy. Je vous les résume si vous n'avez pas le temps de les relire en entier : Tobie ou Tobit est la curieuse épopée d'un père aveugle (Tobit) et de son fils (Tobie) conduits par un ange du territoire de Nephthali jusqu'à Ecbatane (Médie). Judith est l'histoire légendaire d'une héroïne nationale juive s'introduisant dans le camp d'un général assyrien pour lui couper la tête. Esther (ou Esther, grec) est un récit complémentaire au livre biblique d'Esther, ajouté ultérieurement pour pallier à l'absence de mention du nom de Dieu (c'est Bétâ, quand même…) au sein du livre biblique d'Esther (Bible de Jérusalem). Bonne lecture ! Pierre
LEMAITRE de SACY (Isaac-Louis). Tobie, Judith & Esther traduits en François avec l'explication du sens littéral & du sens spirituel tirée des Saints Pères & des auteurs ecclésiastiques. A Paris chez Guillaume Desprez 1694 (contrefaçon mentionnée en page de titre et fausse mention de 1594), In-8, pleine basane, dos à 5 nerfs orné de motifs dorés, titre en lettres dorées, toutes tranches mouchetées. [8ff titre, avertissement, privilège], 214pp, [6ff table], [1f blanc] pour TOBIE : [6ff titre, avertissement], 217pp, [6ff table], [1f blanc] pour JUDITH : [4ff titre, avertissement], 247pp, [5ff table] pour ESTHER. Défauts de reliure mais bel exemplaire bien conservé. 55€ + port
Pour l'essentiel, les traductions dites protestantes et catholiques sont faites à partir des mêmes manuscrits. Toutefois, certaines de ces traductions de la Bible renferment dans le cadre de l'Ancien Testament quelques écrits (au nombre de huit, plus quelques fragments) dont la particularité est de n'avoir jamais appartenu, de près ou de loin, au texte hébreu de la Bible. L’église catholique les considère comme « deutéro-canoniques » (c'est-à-dire faisant partie d'une seconde norme). A cause de leur origine obscure, ces livres sont néanmoins appelés Apocryphes : Soustraits aux regards, cachés, secrets. Il s'agit des livres de Judith, Tobie, 1 et 2 Macchabées, la Sagesse, l'Ecclésiastique ou Siracide, Baruch, une lettre prétendument de Jérémie, et des fragments d'Esther et de Daniel.
Certaines éditions de la Bible ne comprennent donc, pour l'Ancien Testament, que la traduction des seuls manuscrits hébraïques, alors que d'autres ajoutent à ces mêmes manuscrits des écrits apocryphes.
Quoique les Juifs n'aient jamais reconnu comme canoniques ces écrits suspects appartenant à la période post-prophétique, il faut néanmoins constater qu'ils ont joui d'une certaine popularité – du moins pour certains d'entre eux – durant les premiers siècles de l'ère chrétienne. En publiant la Bible Vulgate latine (achevée en 405), Saint Jérôme avait néanmoins établi clairement la différence entre livres inspirés et contes profanes. Martin Luther tiendra un langage proche de Jérôme à leur sujet, puisqu'il les désignera de "livres à ne pas tenir pour égaux à l'Ecriture sainte, mais utiles et bons à lire".
Pourtant, à l'instigation du pape Paul III, l'église catholique convoquera un Concile universel à Trente, petite localité d'Italie du nord, qui siégera à trois reprises sur une période de 17 ans (1546-1563). Rome qui cherchait à affaiblir la Réforme - et si possible l'éliminer complètement - choisit de se battre sur les dogmes plutôt que sur le culte (célibat, etc...) et c'est ainsi que les catholiques et les protestants ont, aujourd'hui, des Bibles un peu différentes.
Voici les récits de Tobie, Judith et Esther présentés et commentés par Le Maistre de Sacy. Je vous les résume si vous n'avez pas le temps de les relire en entier : Tobie ou Tobit est la curieuse épopée d'un père aveugle (Tobit) et de son fils (Tobie) conduits par un ange du territoire de Nephthali jusqu'à Ecbatane (Médie). Judith est l'histoire légendaire d'une héroïne nationale juive s'introduisant dans le camp d'un général assyrien pour lui couper la tête. Esther (ou Esther, grec) est un récit complémentaire au livre biblique d'Esther, ajouté ultérieurement pour pallier à l'absence de mention du nom de Dieu (c'est Bétâ, quand même…) au sein du livre biblique d'Esther (Bible de Jérusalem). Bonne lecture ! Pierre
LEMAITRE de SACY (Isaac-Louis). Tobie, Judith & Esther traduits en François avec l'explication du sens littéral & du sens spirituel tirée des Saints Pères & des auteurs ecclésiastiques. A Paris chez Guillaume Desprez 1694 (contrefaçon mentionnée en page de titre et fausse mention de 1594), In-8, pleine basane, dos à 5 nerfs orné de motifs dorés, titre en lettres dorées, toutes tranches mouchetées. [8ff titre, avertissement, privilège], 214pp, [6ff table], [1f blanc] pour TOBIE : [6ff titre, avertissement], 217pp, [6ff table], [1f blanc] pour JUDITH : [4ff titre, avertissement], 247pp, [5ff table] pour ESTHER. Défauts de reliure mais bel exemplaire bien conservé. 55€ + port
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