lundi 30 juin 2014

Les copains d'abord...


Chers amis,

Je viens de retrouver une amicale photo de classe en rangeant quelques papiers... Si, comme moi, vous avez, chez vous, un cliché rassemblant quelques personnes qui ont accompagné votre réussite professionnelle ( Voltaire préparant son Bachot avec vous, Proust au service militaire dans votre chambrée, etc...), n'hésitez pas à m'envoyer une épreuve sur le blog ! Pierre Brillard

Mélange curieux des meilleures pièces attribué a Mr De Saint-Evremond. Edition de 1739.


Charles Marguetel de Saint-Denis, plus connu sous le nom de Saint-Évremond (1614-1703) est un écrivain libertin qui a eu la particularité d'avoir été très connu de son vivant mais édité essentiellement après sa mort.


Jeune élève des jésuites et brillant étudiant en droit, il préférait alors être remarqué pour ses dons de cavalier et son adresse à l'épée. Vous connaissez peut-être " La botte de Saint Evremond  " ? Entre deux faits d'armes, il discutait philosophie avec Gassendi, bonnes manières avec la Marquise de Rambouillet et libertinage avec Marion de Lorme et Ninon de L'Enclos. Sa séduction ne tenait pas à son physique si l'on en juge par son portrait…


La " Comédie des Académistes pour la réforme de la langue française " marquera sa première disgrâce auprès des bien-pensants. S'étant attiré l'antipathie du Cardinal de Mazarin, il s'exila en Angleterre où il resta même quand il lui fut possible de rentrer en France. La cuisine sans doute… Il s'était lié à Swift et sa réputation était grande au café "Will" qui lui tenait lieu d'Académie ; en tout cas c'est ce que disait le patron (en anglais, of course).


Lecteur de Montaigne et de Cervantès, il correspondit avec Corneille, La Fontaine et Spinoza. Il écrivit un " Jugement sur quelques auteurs Français " qui montre qu'il était visionnaire et lucide. Sauf en amour ! A cinquante six ans, il tomba amoureux d'une demoiselle Hortense de vingt huit ans qui le ruina. Les temps n'ont guère changé me direz-vous !


Plutarque est suspendu, Don quichotte interdit
Montaigne auprès d'Hortense a perdu tout crédit
Racine lui déplait, Corneille l'importune
Et ce bon La Fontaine a la même fortune.


Cette Hortense lui fit donc perdre la tête. Elle l'a perdit aussi en 1699 quand elle se suicida. Dans ses derniers jours, on le conjura de se réconcilier avec la Foi. " Je préfère que l'on me réconcilie avec l'appétit " dit-il dans une dernière bravade de mousquetaire. A 86 ans, il s'éteignit. Ses derniers vers l'annonçaient :


Aucun vin ne me fait envie
D'aucuns mets je suis tenté,
Que puis-je faire dans la vie ?
Je prends peu de plaisir à lire,
J'oblige le public en m'abstenant d'écrire…

 Il y a des langueurs magnifiques, n'est-ce pas ? Les anglais qui sont clairvoyants l'ont enterré à côté de leurs poètes à l'Abbaye de Westminster. Hats off, gentlemen ! Pierre


SAINT-EVREMOND. Mélange curieux des meilleures pièces attribué a Mr De Saint-Evremond et quelques autres ouvrages rares ou nouveaux. Quatrième édition où l'on a retranché plusieurs pièces pour en ajouter de plus intéressantes. Enrichie de figures gravées par P. Picart le Romain. Amsterdam,  chez Covens et Mortier, 1739. 3 tomes in 12 reliure plein veau marbré, encadrement des plats par un filet estampé, dos à nerfs, caissons fleuronnées, pièce de titre et lettres dorées, roulette sur les coupes, gardes colorées.  Tome I : [2ff titre], xxiv, [1f table], 516pp. Tome II : [2ff titre], [1f table], 460pp, [2ff avert], [5ff table]. Tome III : [2ff titre], [1f table], 443pp, [8ff table]. Restauration coiffe et coins et un plat. Une gravure H.T par tome. Agréable ensemble des trois premiers tomes d'une collection inconnue en plus de tomes... 185 € + port

samedi 28 juin 2014

Grammaire francoyse de Pierre de la Ramee, rééditée par Pascal Marty...


On doit à Pascal Marty (vous pouvez cliquer), une idée audacieuse. Laissons-le s'en expliquer :

" Quelle idée ? se demandera-t-on peut-être (mais à vrai dire j’aimerais autant que ce ne soit pas le cas), quelle idée de rééditer une grammaire du seizième siècle, qui traite en des termes obsolètes, et à vrai dire assez succintement, d’une langue qui n’est plus vraiment la nôtre ? Ça n’intéressera jamais qu’une poignée de spécialistes. Je pourrais répondre en affectant un air indifférent que si déjà ça intéresse la poignée de spécialistes en question mon but aura été atteint. Mais je crois pourtant fermement qu’elle est susceptible d’intéresser justement bien plus de gens que ça.

Parce qu’au-delà de la grammaire en tant que telle, elle vaut surtout pour le témoignage qu’elle nous fournit sur un état réel de la langue à cette époque, pour sa capacité à nous montrer les traces d’un vivant authentique, alors que photos, enregistrements et sms font cruellement défaut pour cette période. C’est du vif, ça, madame, du saignant ! Et puis ne voilà-t-il pas une magnifique occasion de briller en société que de découvrir que si le roy se prononce le roè (et en roulant le r, s’il vous plaît), la royne se prononce la reïne (avec une diphtongue). Somme toute, ce n’est pas d’aujourd’hui que l’orthographe française, hydre intraitable dans l’instant mais en perpétuelle métamorphose, ne rend qu’assez vaguement compte de la prononciation. C’est toujours enrichissant que de remettre un peu les choses en perspective et de donner un peu de légèreté à nos fugaces certitudes. Je dois d’ailleurs avouer ici tout ce que ma curiosité pour la langue doit à la lecture du Français dans tous les sens. La passion gourmande et communicative d’Henriette Walter pour cet être à la fois joueur et compassé, obstiné et frivole qu’est le français m’a été une révélation définitive. Qu’elle en soit ici remerciée. C’est à la lumière de son travail qu’il me semble que rééditer la Grammaire de Ramus en 2014 peut effectivement avoir un sens.


J’ai procédé pour cette Grammaire comme pour les précédents ouvrages du Visorion. Recomposition à l’identique, coupes des mots et coquilles comprises (et il y en a quand même pas mal), frises et lettrines redessinées à la main pour qu’un scan plus ou moins pourri ne vienne pas jurer avec la netteté du caractère numérisé. En ce qui concerne l’italique, dans lequel est composée toute la partie en orthographe ramusienne, j’avais lâchement espéré pouvoir m’en sortir en me contentant de refabriquer les quelques lettres supplémentaires proposées par Ramus. Las ! il m’a vite fallu déchanter : mon Caslon ital n’avait vraiment que de très lointains rapports avec l’ital utilisé par Wechel (l’éditeur de 1572). J’ai donc dû tout redessiner, ce qui, avec les quelques caractères que j’ai eu à rajouter au romain, comme les voyelles à tilde ou la ligature « deux s (longs) i  » (que les Anglo-Saxons qui ne l’ont jamais utilisée se soucient comme d’une guigne de numériser), m’aura quand même fait tirer la langue sur 165 lettres. Plus de temps passé que prévu, donc. Mais en somme ce n’était sans doute que justice, pour ce bouquin, que de devoir un peu… ramer. J’ai fabriqué aussi un peu de grec à ligatures : je sais que celui de Garamont a été numérisé mais j’ignore si on peut le trouver chez le marchand, et pis de toutes façons, c’est pas tout à fait le même.


Or donc, la plus grande partie du livre est composée sur deux col, l’une dans l’orthographe de l’époque, l’autre dans celle préconisée par Ramus. Et il faut bien reconnaître qu’après un petit temps d’adaptation cette dernière se déchiffre parfois plus aisément que l’autre. Faut-il y voir le signe qu’il avait raison et qu’il aurait fallu le suivre dans cette voie ? (Il faut quand même préciser qu’il n’a pas fait de cadeaux à l’orthographe de l’époque, en en évacuant accents aigus et apostrophes qui étaient pourtant déjà utilisés et en omettant la distinction u/v et i/j qu’il appliquait dans ses ouvrages précédents.) Ou bien faut-il penser que son orthographe kazi fonétike ne peut qu’être bien reçue par les adeptes du langage sms que, contraints ou séduits, nous sommes devenus ? Toujours est-il qu’il reste plutôt amusant de faire la chasse aux mots presque illisibles pour nous dans leurs habits d’époque alors qu’ils se prononçaient en fait comme aujourd’hui, et à ceux dont la forme n’a pas changé mais dont la prononciation n’a rien à voir.

 Au départ, allez savoir pourquoi, peut-être parce que, bizarrement, les scans de Gallica ne donnent aucune idée de la taille réelle du bouquin, j’étais persuadé que la Grammaire était un livre aux dimensions imposantes, genre in-quarto ou in-folio (même s’il est relié in-8). Mais, renseignements pris auprès de la BnF, il s’agit en fait d’un tout petit bouquin, à peine de la taille d’un in-12 du XVIIIe. Je me suis donc attaché à lui redonner ses proportions d’origine. Et pour la première fois dans ma – courte – expérience de relieur, j’ai pris le risque de tenter une version pleine peau. Hum, c’est doux ! C’est neuf ? Heu, bin, oui… En quelque sorte. "


Grammaire francoyse de Pierre de la Ramee, dit Petrus Ramus. D’après l’ÉO de 1572. 211 pages, in-8 102 x 163 mm

vendredi 27 juin 2014

La spéléologie par Casteret et Glory...


« Ma main plonge dans le premier baril et en retire une poudre brune, impalpable, que je jette au torrent : une coloration splendide, et aussi instantanée qu'une déflagration, jaillit en bouquet dans la cascade ; quelques poignées la transforment en une trombe d'un vert fluorescent, inimitable et indescriptible ».

Les trois ouvrages 90 € + port
Extrait d'une communication reçue à l'Académie des Sciences en 1931, ce texte de l'explorateur Norbert Casteret repris par le journal «L'illustration» raconte comment, en la teintant, il est parvenu à identifier la source principale de la Garonne dans le massif de la Maladetta, les «monts maudits». L'histoire est connue, mais mérite d'être rappelée, car plus de 80 ans après cette découverte, on lit encore que la Garonne prend sa source au pla de Beret, au-dessus de Baqueira. Car s'il n'existe en France qu'une Garonne, il coule en Espagne plusieurs garonas contribuant à former notre grand fleuve, nous dit la Dépêche de Toulouse…


L'intuition de Norbert Casteret, aventurier scientifique né en 1897 est que les cascades du «Trou du toro», gouffre qui baille au pied de la Maladetta, ne partent pas vers le rio Esera et la Méditerranée, mais en direction du versant océanique, et alimentent, au terme d'un cours souterrain de 4 km, le Goueil de Jouéou. Dès 1928, il se consacre à ces recherches, visite et scrute tous les ravins, notant les moindres filets d'eau, comparant les débits, les températures, les alluvions. Début 1931, il publie dans le bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Toulouse l'étude confirmant sa thèse. Mais il veut démontrer le fait aux yeux de tous, résoudre de manière éclatante l'énigme de la source de Garonne. L'idée de la coloration n'est pas nouvelle. C'est à la suite d'un incendie dans la distillerie Pernod de Pontarlier, en 1901, que l'on découvrit la source de la Loue, une résurgence du Doubs !


Norbert Casteret mène ses opérations en famille. Le 19 juillet 1931, c'est une caravane composée de Norbert, de sa mère, de son épouse Elisabeth et de deux amies de cette dernière, Mlles Casse et de Sède, qui part de Luchon vers le «Trou del Toro», suivie d'un Aragonais et de son mulet porteur du puissant colorant. Arrivés au bord du «Trou», à 2020 mètres d'altitude, Norbert et Elisabeth Casteret projettent la poudre.


L'équipage se serre pour la nuit dans un refuge et se séparera avant l'aurore en deux groupes : Elisabeth et ses amies iront du côté du Rio Esera, Norbert et sa mère au Goueil de Jouéou, «l'œil de Jupiter». Brouillard, pluie, ils descendent difficilement les 600 m de dénivelé. Norbert entend la cascade dans la forêt, avant de la voir surgir… «Soudain, à travers les frondaisons, raconte-t-il, j'aperçois une portion de l'énorme résurgence et je ressens comme un choc : le Goueil coule vert ! » Du côté de l'Esera, confirmera Elisabeth, l'eau est plus claire que jamais.


Traduit et écouté dans le monde de la spéléologie, Norbert Casteret est internationalement connu, médaillé et honoré tant pour ses découvertes, ses conférences que ses nombreux livres de vulgarisation (plus de 45 ouvrages traduits en 17 langues). Il se révèle aussi un naturaliste expert concernant les animaux vivant dans les cavernes et notamment l’ours des cavernes.


Il demeure jusqu’au bout un homme simple, affable, plein d’humour et bavard avec ses visiteurs. Son endurance et le rythme lent de son cœur lui permettent de mener de longues immersions sous l’eau. Ceci lui vaut en 1923, la médaille d’or de l’Académie des Sports pour son exploit exceptionnel de plongée dans la Grotte de Montespan. C’est à 90 ans qu’il décède en 1987, conservant par la marche à pied une bonne condition physique et valant exemple de courage et d’endurance pour tous.


Je vous propose, aujourd'hui, trois ouvrages traitant de spéléologie. Deux sont de la plume de Norbert Casteret. Le troisième a été publié par le Père abbé André Glory, célèbre explorateur du royaume d'Hadès, maitre des enfers (sic). Pierre


GLORY (André). Au pays du grand silence noir.  Paris, Alsatia,  sd (1930). 1 volume in-8. Reliure demi-chagrin tabac à coins, dos à nerfs, titre en lettres dorées, gardes colorées, couverture et dos conservés. 275 pages. Nombreux clichés. Bel état. 34 € + port
CASTERET (Norbert). Au fond des gouffres.  Paris, librairie académique  Perrin, 1936. 1 volume in-8. Reliure demi-chagrin tabac à coins, dos à nerfs, titre en lettres dorées, gardes colorées, couverture et dos conservés. Préface de M. André Bellessort. 299 pages. Nombreux clichés. Bel état. 34 € + port
CASTERET (Norbert). Dix ans sous terre, campagnes d'un explorateur solitaire.  Paris, librairie académique  Perrin, 1937. 1 volume petit in-8. Reliure demi-chagrin tabac à coins, dos à nerfs, titre en lettres dorées, gardes colorées. 314 pages. Nombreux clichés. Bel état. 34 € + port

jeudi 26 juin 2014

L'histoire et chronique de Provence par Caesar de Nostradamus.


L'un prédisait l'avenir (le père, Michel de Nostradamus), l'autre nous parlait du passé (le fils, César de Nostradamus). Poète et historien, César de Nostradamus (1553-1629), est le fils du célèbre médecin et astrologue, Michel Nostradamus. "Cette première histoire de la Provence mérite d'être conservée, surtout à cause du récit que l'auteur y fait des troubles dont il avait été le témoin" (Brunet).


L'ouvrage que je vous propose aujourd'hui à la vente, réédition à fort petit tirage (250) de l'édition originale de 1614, nous a été donné par Mme Laffitte, célèbre libraire-éditeur de Marseille et ancienne présidente du Slam, qui a marqué de son empreinte la noble institution… Petit rappel sur l'histoire de la Provence :


Après la fondation de la colonie massaliote au 4eme siècle, Rome vient en aide à Massalia à plusieurs reprises contre les Celto-Ligures qui ont envahi la Provence en l'an 400 avant J.C. En 49 avant J.C., Massalia est même annexée par les romains de Jules César, Massalia ayant pris le parti de Pompée. Mais c'est Auguste, entre l'an 27 avant J.C. et l'an 14 après J.C qui englobe la Provincia à l'Empire Romain.  Il étend la Provence en créant de nouvelles colonies, notamment dans les terres : Avignon, Arausio (Orange), Cavaillon... Arles prend alors place comme ville principale de la Provence. C'est alors le moment de Pax Romana : les Romains construisent des ports, des voies routières (Via Domitia), des monuments : la Provence se couvre alors de théâtres, d'aqueducs, de thermes, d'amphithéâtres ou encore de forums. Cette période d'expansion et de prospérité durera jusqu'au IIIème siècle, début de la chute de l'Empire, au profit des invasions Germaniques. 


Lors du traité de Verdun, en 843, la Provence est inclue dans le royaume mérovingien, il s'agit là du premier royaume de Provence. Son fils Charles, devient roi de Provence en 855 et étend les limites de la Provence jusqu'au Forez, au Lyonnais et au Vivarais. En 973, Guillaume le Libérateur expulse les sarrasins installés en Provence. Il rétablit ainsi l'ordre et instaure le pouvoir à sa dynastie. En 1125, les comtes de Barcelone et de Toulouse se partage la Provence. La Provence méridionale pour le compte de Barcelone sera délimité par le Rhône à l'ouest, la Durance au nord, les Alpes à l'est et la mer au sud, tandis que l'ouest du Rhône et le nord de la Durance appartiendront alors au comte de Toulouse.


Mais en 1246, Béatrice, héritière de la dynastie catalane épouse Charles, comte d'Anjou et de la Maine, et surtout frère du roi de France Saint-Louis. Charles Ier d'Anjou est un roi très ambitieux qui annexe le royaume de Naples en 1277, grâce au soutien des nobles de Provence. Mais petit à petit, c'est le royaume de Naples qui passe au premier plan, laissant la Provence au second plan, malgré l'implantation des Papes en Avignon (1309). Commence alors une partie noire de l'histoire de la Provence : épidémie de peste (1348-1350) et guerres féodales. En 1381, la reine Jeanne décède, laissant deux successeurs : Charles de Duras, qui conserve Naples, et Louis Ier d'Anjou qui récupère la Provence.


Jusqu'à la fin du règne du Roi René, la Provence bénéficie d'un renouveau économique et démographique. A sa mort, son neveu Charles III du Maine lègue en 1481 la Provence au puissant roi de France Louis XI sous l'appellation de province royale française. 


En 1539, l'Édit de Villers-cotterêts impose l'usage de la langue française dans les actes officiels. En 1562 débutent les guerres de religion et Sisteron est l'enjeu disputé entre catholiques et protestants. C'est en 1598, avec la signature de l'Édit de Nantes qu'Henri IV met fin aux guerres de religion en donnant aux protestants un statut définitif.


L'histoire de Provence de César de Nostredamus s'arrête ici, avec la disparition de l'auteur... De toute façon, à part l'installation à Tarascon, au 21eme siècle, d'une librairie ancienne tenue par un malouin,  il ne s'est pas passé grand-chose  ;-)) Pierre

NOSTRADAMUS Caesar (De). L'Histoire et chronique de Provence de Caesar de Nostradamus, Gentilhomme provençal où passent de temps en temps et en bel ordre les Anciens Poetes Personnes et familles Illustres qui ont fleuri depuis VC Ans Oultre plusieurs Races de France, d'Italie, Hespagne, Languedoc, Daufhiné, et Piémont y rencontrées avec celles qui depuis se sont diversement annoblies comme aussi les plus signallés combats et remarquables faicts d'Armes qui sy sont passez de temps en temps iusques à la paix de Vervins. Marseille, Laffitte Reprints, 1971. Grand et fort in-4 ( 310 X 225 mm ) [2ff titre frontispice], 20 pp, carte dépliante, 1092 et 65 pages. Reliure éditeur, cartonnage glacé brun, dos lisse orné d'un fleuron doré. Grande carte dépliante, portrait, titre gravé hors-texte et vignettes dans le texte. Réimpression (épuisée) en fac-similé tirée à 250 exemplaires de l'édition de Lyon 1614. Très bel exemplaire. Vendu

mercredi 25 juin 2014

Poésies nouvelles de Monsieur de la Monnoye chez Briasson, 1745.


Je vous ai déjà présenté Bernard de la Monnoye, ici (vous pouvez cliquer), puisque c'est à lui que nous devons l'édition des fameux Noëls bourguignons publiés sous le pseudonyme de Gui Barozâi.  


D'une grande érudition, il laissa une œuvre considérable de poésies réunies après sa mort par ses amis, et en particulier par l'abbé Philippe Joly auquel nous devons le remarquable recueil proposé aujourd'hui à la vente…


On pourra y lire aussi des couplet de chanson (p. 106), des remerciement à Saint François-Xavier, au nom de la femme de l’auteur, qui avait été guérie par l’intercession de ce Saint (p. 108) ; des vers placé au Jeu de l’Arquebuse à Dijon, sous les bustes de Henri IV, de Louis XIV et sous le portrait de M. le Duc (p. 143) ; des sonnet en bouts-rimés sur la mort de la Linotte de M. Dumay, conseiller au Parlement de Dijon (p. 168) ; d'autres sur la mort d’une chienne, nommée Friponne (p. 169) ; des vers à la louange de Pierre Palliot, historiographe, imprimeur et librairie du Roi ... (p. 171) ; des énigme (p. 172) ; une ode sur Le Dictionnaire de Trévoux (p. 208) ; Sur le portrait de Furetière, avant l’impression de son Dictionnaire (p. 218) ; des bouts-rimés remplis par l’auteur sur l’établissement des Lanternes (p. 220) ; une ode au Vin de Bourgogne (p.231), etc, etc…


J'ai choisi, pour les bibliophiles, une inscription qui pourrait leur plaire dans l'ouvrage :
Pour les livres...
Ici rangés au gré du maître,
Qui de nos œuvres a fait le choix,
Nous le divertirons peut-être,
Et l'endormirons quelquefois.


Auteurs que j'estime & que j'aime,
Imprimés chez barbin, Elzevir, le Petit
Qu'à mon tour ne puis-je de même
Vous imprimer dans mon esprit.


Savoir ensemble instruire et plaire,
N'est pas une petite affaire.
Un auteur est assez heureux,
Quand il sait faire l'un des deux.


O vous ! qui par le dos voyez tant d'écrivains,
Les uns géants, les autres nains,
N'en jugez point par l'apparence :
L'esprit plus que la taille en fait la différence !


On ne peut pas mieux dire, non ?  Pierre

MONNOYE (Bernard de la). Poésies nouvelles de Monsieur de la Monnoye de l'académie française. A La Haye, et se vend à Paris, Chez Briasson 1745. Un volume  in 12 (17cm/11cm). Reliure plein veau marbré, encadrement des plats par filet estampé, dos à nerfs, caissons fleuronnés, pi-ce de titre sur maroquin cerise, roulettes sur les coupes, gardes colorées, tranches rouges. [2ff bl], [5ff titre], 279pp, [3ff table], [2ff bl]. Texte encadré de 2 filets noirs gras et maigre. Publié par l’Abbé Philippe Joly. Coiffes et un mors restaurés. Intérieur parfait. Bon exemplaire. 145 € + port