Oswald lord Nelvil, pair d'Ecosse, part d'Edimbourg pour se rendre en Italie pendant l'hiver de 1794 à 1795. Il a une figure noble et belle, beaucoup d'esprit, un grand nom, une fortune indépendante ; mais sa santé est altérée par un profond sentiment de peine, et les médecins, craignant que sa poitrine ne fût attaquée, lui ordonnent l'air du midi.
Ceux qui lisent ce
synopsis vont surement penser que je présente l'intrigue du fameux roman de
Benjamin Constant, Adolphe. Tout faux ! Là ce n'est pas Adolphe mais Corinne… Je dois cependant reconnaitre que confondre Benjamin Constant et Germaine de Staël, c'est
aussi unir à jamais les deux amants pour l'éternité.
Donc Lord Nelvil suivit
les conseils de son médecin, bien qu'il mît peu d'intérêt à la conservation de
ses jours. Il espère du moins trouver quelque distraction dans la diversité des
conquêtes qu'il allait faire. De son côté, Adolphe, terrifié par les exigences
d'une passion amoureuse, sa liaison devenant rapidement malheureuse, fait face à la réalité du désespoir romantique....
" Corinne
dérange le lecteur parce qu'il ne sait dans quelle catégorie placer cette
œuvre. Roman ? On est alors en droit de trouver que l'intrigue démarre un peu
lentement. Récit de voyage ? Mais que fait-on du drame de Corinne et de lord
Nelvil ? Traité sur l'Italie ? On pourra y trouver des lacunes. Mme de Staël a
éprouvé le besoin de donner à son roman un sous-titre : ou l'Italie. [...]
Nous pouvons lire effectivement dans Corinne ou L'Italie un itinéraire de voyage qui a été, en partie, celui de Mme de Staël et qui tient un peu des «guides» d'Italie déjà nombreux à son époque et qu'elle n'ignore pas. Mais Corinne vise plus haut : elle a pour ambition de présenter un traité sur l'Italie, comparable à ce que sera quelques années plus tard De l'Allemagne pour le domaine germanique.
Cependant, l'intérêt romanesque croît au fur et à
mesure de la lecture, et Mme de Staël semble alors se rattacher à une autre
tradition qu'elle renouvelle : celle de ces grands romans du XVIIIème siècle français et anglais qui ont montré l'aventure de la femme malheureuse,
doublement victime de l'homme et de la société " nous dit Béatrice Didier, spécialiste de Mme De
Staël. Alors, Adolphe ou
Corinne ? Et pourquoi choisir ? Pierre
Corinne ou L'Italie. Cinquième édition, revue et corrigée. Paris, Sans nom d'éditeur, 1817. 3 tomes in-12 (16,5/11cm). Cartonnage vert estampé, dos lisses filets dorés, pièce de titre tabac avec lettres dorées, tranches mouchetées. 335, 370 et 381 pages. Des rousseurs. Vendu
CONSTANT (Benjamin). Adolphe. Anecdote
trouvée dans les papiers d'un inconnu. Nouvelle édition, suivie des ouvrages du
même écrivain : Quelques réflexions sur le théâtre allemand et sur la tragédie
de Wallstein, et de l'esprit de conquête et de l'usurpation. Paris Charpentier,
1845. Un volume petit in-8. (18,5/12,5cm). Reliure demi-chagrin marron foncé à
coins, double filet dorés sur le plat, dos à nerfs, filets dorés, titre en
lettres dorées, gardes colorées. Bel état. 38 € + port
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