lundi 30 avril 2012

Salon du livre ancien de Paris. A l'attention des absents pour qu'ils puissent en parler quand même...

Évidemment, les parisiens sont très forts… Ce Grand Palais est l'endroit le plus inespéré pour présenter de beaux livres anciens. Je pense que ce fut un succès, s'il faut accorder de la valeur au son des quelques bouteilles de champagne qui ont "pété" pour clore ce salon et si j'en crois les commentaires satisfaits que j'ai vus sur les feuilles remises aux organisateurs par les tenants des stands. Les sondeurs, qui ne se trompent pas, vous diront que c'était un peu mou dans le XVIIe et le XVIIIe, que le XVIe résiste bien, que le XIXe reste une valeur sûre et que l'incunable ou le manuscrit enluminé n'intéressent personne, comme d'habitude… La grande tendance reste néanmoins le texte moderne avec une prédilection pour les éditions originales et les autographes.


Une constatation, cependant : Le stand le plus achalandé - et celui où il arrivait même de faire la queue - reste celui des toilettes. Les prostates vieillissantes qui sont légion chez les bibliophiles augmentent considérablement le temps et la fréquence de passage dans ce haut lieu de la méditation bibliophile, il faut l'admettre. On ne peut clore cette pertinente analyse urinaire sans toutefois noter que les femmes étaient très présentes à ce salon, tant au niveau des stands que du public. Certains y verront le juste équilibre crée par l'acceptation de l'égalité de l'homme et de la femme face au droit à la connaissance. D'autres y percevront une dérive inéluctable qui verra les hommes perdre, encore et toujours, les derniers domaines de compétences qui leur étaient réservés…

Je vous emmène faire un petit tour avec moi. Comme à mon habitude, j'ai dû oublier l'essentiel…












Il n'est pas fréquent de voir un manuscrit enluminé du XVe siècle s'emboîter parfaitement dans une reliure d'or et de pierre précieuse, évidée, de la même époque. Ce confrère a fait exactement ce que j'aurais fait à sa place si l'occasion s'était présentée à moi. Il les a associés pour nous proposer, à l'achat, ce magnifique ouvrage accessible avec n'importe quelle carte de crédit à gros débit.

Si l'on aimait les ouvrages anciens, on pouvait aussi se rabattre sur cette première édition incunable de planches botaniques aquarellées de Leonhart Fuchs dans une jolie reliure bâloise. On peut cependant regretter que l'invention de la serpente n'ait pas suivi de près l'invention de l'imprimerie… Au fait, de quand datent Les premières serpentes ?












Passons au siècle suivant avec le traité de dressage du cheval de Pluvinel. Saviez-vous que ce traité est très courant ? C'est à pleurer… Toutes mes certitudes tombent comme les feuilles mortes, à l'automne. J'ai vu trois exemplaires proposés à la vente, à ce salon ! Quant à l'ouvrage in folio de La Guérinière, n'en parlons même pas, c'est d'un commun ! J'en ai même vu un, colorisé. On ne devrait pas laisser les enfants dessiner dans les livres…

On ne trouvait pas que des livres au Grand Palais, bien évidemment. Témoin, ce joli portrait de la petite fille de George Sand, peint par elle-même, dernier souvenir du destin malheureux d'une enfant écartelée entre ses parents. Le père, Augustin Clesinger, n'en avait même pas fait la sculpture ! Pourquoi la vie des artistes n'est-elle jamais exemplaire ?


Restons dans les destins tragiques avec ce petit opuscule de poésies imprimé par Rimbaud, en Belgique, alors qu'il avait 19 ans. On croyait le recueil introuvable car l'imprimeur n'ayant pas été payé (sale gosse, ce Rimbaud !) avait soustrait les exemplaires au poète. Et puis un jour… dans le débarras d'un imprimeur, un brocanteur trouve tout ce lot dans un sac ! Il les vend, bien sûr, les uns après les autres et c'est pourquoi ce recueil est aujourd'hui proposé à la vente à un tarif de misère…


Parlons justement argent ! Savez-vous que l'équilibre financier de la France tient dans un postulat tout simple ? Pour assainir nos finances, il suffit de demander à ce que, seuls les riches soient astreints à rembourser leurs dettes car les pauvres, en ne les payant pas, contribuent à empêcher la flambée des prix. Il s'agit là, bien évidemment, d'une impression sur papier Hollande…


Je termine cette petite visite par un arrêt de rigueur au stand du Barreau de Paris, magistralement commenté par l'archiviste de la bibliothèque (garanti sans conservateur !). Vous auriez pu vous perdre, comme moi, dans la Salle des Pas Perdus, où étaient établis les libraires de l'époque - Gabriel Quinet avait ses tréteaux à l'entrée de la salle des prisonniers sous la statue de l'Ange Gabriel quand il vendait ses "plaideurs" au nez de la magistrature – mais c'est le procès Caillaux qui a retenu mon attention, vous vous en doutez bien ! Acquitter une femme d'un meurtre, pour le motif qu'elle voulait naïvement laver l'honneur de son mari qui n'en avait pas est la mesure la plus misogyne qui soit, à mon avis. Et vous savez que dans ce domaine, je suis intraitable…


Je sais que certains vont regretter de ne pas m'avoir croisé, en tant qu'exposant sur un stand. C'est que je manque encore de courage, d'expérience et de matériel pour me lancer dans l'aventure ! Erik Zink, jeune reconverti comme moi (jeune), l'a fait avec talent. Je salue à cette occasion, Bergamote sa charmante assistante. Disons, 2014 ? Le congrès de la librairie ancienne se tiendra à Paris à la même période. Ce sera, assurément, une opportunité pour développer ma clientèle. Il reste à définir mes orientations pour l'avenir. Le pire serait de ne pas être en adéquation avec mes compétences et pour tout dire avec mes acheteurs… Je crains, par-dessus tout, la frustration du client, incapable d'assouvir sa passion pour des raisons financières.

Un client mécontent en fait dix. Pierre


(Je profite de cette occasion pour vous donner des nouvelles de Philippe Gandillet : Il va bien. Entre deux mots du dictionnaire à l'Institut, il a bien voulu m'accompagner dans les travées pendant quelques courts instants. Il bloque, en ce moment, sur le mot "aménorrhées" auquel il a proposé l'adjonction d'un deuxième "m", en hommage aux femmes qui n'en sont plus à une complication près, la première étant de nous aimer, malgré tout…)

samedi 28 avril 2012

Salon du livre ancien de Paris. Mon voyage au pays des beaux livres...


Chers lecteurs,

Je serai au Salon du livre ancien de Paris, samedi après-midi et dimanche toute la journée. Si des lecteurs présents au Grand Palais veulent me rencontrer, c'est facile : Je suis d'une taille moyenne, j'ai les yeux couleur noisette, des lunettes discrètes, je porte une veste sans âge et j'aurai un livre dans les mains. J'ai tendance à rêvasser devant les vitrines et j'arbore un sourire un peu niais quand je ne me surveille pas. Étant d'un naturel timide, je peux faire preuve d'une grande médiocrité dans ma conversation. Par contre, mis en confiance, je suis d'humeur bavarde ce qui peut être détestable quand on veut visiter le salon tranquillement ;-))

Pierre

vendredi 27 avril 2012

Caumery, Pinchon et Becassine - Annaïck Labornez de son vrai nom...

Oui, évidemment, le Salon du livre ancien du Grand Palais est une concurrence pour ma boutique mais il faut bien que tout le monde vive ! C'est pourquoi, aujourd'hui, j'ai choisi un ouvrage, plutôt un lot d'ouvrages, qui ne fera pas d'ombre à cette glorieuse manifestation…


Pour tout dire, je rêve, si mes moyens financiers me le permettent un jour, et si conjointement j'arrive à proposer assez de bon matériel pour ne pas faire tâche devant les copines, je rêve donc de participer à ce salon. Le côté "verrière" me plait bien même si je sais que l'on y étouffe sous le soleil et qu'on y grelotte les jours de froid…


Quelle organisation, tout de même ! Trouver quelqu'un pour tenir la boutique de Tarascon pendant le temps du salon, se loger, affronter la conduite automobile dans Paris, transporter sans dommages ses livres, s'exposer à des confrères établis, faire bonne figure pendant 3 jours, rentrer sous l'œil inquisiteur de ses proches… Il faut une bonne dose de courage pour se lancer, j'imagine. L'expérience me tente pourtant. Je ne serais pas le premier breton à braver Paris, de toute façon ! Prenez Bécassine, par exemple !


Bécassine Alpiniste, Bécassine fait du scoutisme, Bécassine nourrice, Bécassine au Pays BasqueBécassine a fait cent métiers. Je peux bien en essayer un nouveau, de mon côté, non ? [Je considère, peut-être à tort, qu'exposant itinérant de Salons est un métier différent de celui de libraire en boutique]


L'extraordinaire aventure de la première héroïne féminine de bande dessinée commence par un hasard, comme à l'accoutumée. On doit au crayon de Joseph Porphyre Pinchon la première mise en page de Bécassine sous forme de cases dessinées pour La semaine de Suzette.


A la surprise des auteurs, Bécassine rencontre un succès immédiat. Sous la pression des jeunes lectrices, elle devient un personnage récurrent de la revue, jusqu'à en devenir la vedette Entre-temps Pinchon a laissé l'intrigue au neveu de l'éditeur, Maurice Languereau, alias Caumery (anagramme de son prénom). Caumery et Pinchon ( comme Uderzo et Goscinny) se prennent au jeu et donnent à Bécassine une seconde naissance. En 1913, conjointement aux parutions dans La Semaine de Suzette, une Bécassine nouvelle version voit le jour dans les albums toilés que nous connaissons.


Annaïck Labornez alias Bécassine, née à Clocher-les-Bécasses , est un personnage facilement identifiable par sa tête ronde dépourvue de bouche, sa coiffe de bretonne, son éternelle robe verte et rouge à bordures noires et son parapluie rouge . Mais au delà de ses éléments extérieurs identifiables, ce qui la caractérise est sa générosité, son optimisme à toute épreuve, sa candeur qui créent l'adhésion du lecteur. Les albums de Bécassine, couvrant quarante-cinq ans d'histoire, se font l'écho des évolutions, des inventions et des modes que l'héroïne traverse. Le regard de Bécassine sur le monde se révèle un étonnant document sur une époque riche en bouleversements historiques et technologiques.


En 1920 la naissance de Claude, la petite fille de Maurice Languereau, inspire aux auteurs le personnage de Loulotte, qui fait son apparition en 1922, dans " Bécassine nourrice ", un album proposé ici. La méthode éducative véhiculée par Bécassine s'oppose alors aux modèles d'éducation traditionnels. Je vous laisse découvrir ces cinq albums. Ils ne se comparent pas aux merveilles que vous découvrirez dans les allées du Salon mais peuvent être un heureux dérivatif à de jeunes lecteurs qui accompagnent des parents qui préfèrent le Slam ;-)) Pierre


CAUMERY et PINCHON. Bécassine Nourrice. Paris, éditions Gautier-Languereau, 1929. Intérieur vierge de marques. Une petite tache grasse marginale sur 5 feuillets. Menus défauts de reliure. Bel exemplaire.

CAUMERY et PINCHON. Les cent métiers de Bécassine. Paris, éditions Gautier-Languereau, 1929. Intérieur vierge de marques. Menus défauts de reliure. Bel exemplaire.

CAUMERY et PINCHON. Bécassine fait du scoutisme. Paris, éditions Gautier-Languereau, 1931. Intérieur vierge de marques. Menus défauts de reliure. Bel exemplaire.

CAUMERY et PINCHON. Bécassine Alpiniste. Paris, éditions Gautier-Languereau, 1925. Intérieur vierge de marques. Menus défauts de reliure. Bel exemplaire.

CAUMERY et PINCHON. Bécassine au Pays Basque. Paris, éditions Gautier-Languereau, 1930. Intérieur vierge de marques. Menus défauts de reliure. Bel exemplaire. L'ensemble des cinq albums Vendu

jeudi 26 avril 2012

Histoire des Guerres excitées dans le Comté Venaissin par les Calvinistes du XVIe (Père Justin). La mauvaise Foi des hérétiques...

Le Révérend Père Justin (Jean François Boudin) (1736 - 1811) fut un prédicateur, historien et érudit, professeur de théologie et Maître des novices au couvent des Capucins de Carpentras. Sa biographie le décrit comme un moine fanatique et haineux. Il ne fut pas tendre avec les protestants, il faut dire… Plus magnanime avec les juifs, il était chargé de faire des conférences aux Israélites de cette ville. Celles-ci étaient en français et parsemées de citations hébraïques qu'il commentait selon l'esprit de cette langue, dans laquelle il était assez bien versé.


Son " Histoire des guerres commises par les calvinistes au XVIeme siècle ", bien qu'elle ne brille pas par le style, contient pourtant des détails inédits et des faits intéressants que l'auteur a ainsi sauvés de l'oubli. Sa narration commence par un abrégé des troubles occasionnés en France par le calvinisme, à dater de 1533, époque des premiers mouvements des Vaudois de la Valmasque, jusqu'en 1660, période où le Comtat recouvra enfin son ancienne tranquillité.


Dans sa préface le Père Justin - de son vrai nom : Jean François Boudin - explique qu'il s'est attaché à remplir les vides qu'on rencontre dans le "Fantoni", la référence avant lui. Mais il avoue que c'est principalement du fonds de Pérussis qu'il a fait le corps de son travail ; il avait lu avec attention les mémoires de cet avignonnais conservés au musée d'Inguimbert.


Voici la table des matières. Elle vous permettra de vérifier si un chapitre développé par l'auteur vous donnera envie d'acheter l'ensemble des deux volumes que je propose à la vente, aujourd'hui ;-)) Pierre


Chapitre I. Histoire abrégée des guerres de religion en France dans les seizième et dix-septième siècles.
Chapitre II. Expédition de Cabrières, Merindol, etc.
Chapitre III. Premières hostilités des calvinistes dans le Comtat. Caractère de leurs principaux chefs. Ils prennent Malaucene. Ils en sont chassés. Ils s’emparent d’Orange.
Chapitre IV. Précautions prises pour la sûreté d’Avignon. Premiers mouvements des calvinistes en Provence. Ils perdent Orange. Ils s’emparent de Pierrelate, de Boulene, de Valreas et de Visan, sous le baron des Adrets dont les premières cruautés sont rapportées. Bataille sur l’Ouvèse. Aventures de Montbrun.
Chapitre V. Les calvinistes, conduits par le baron des Adrets et par Montbrun, prennent Mornas et y font un massacre. Ravages qu’ils font à Piolenc, Caderousse, Châteauneuf, Bedarrides, Courtaison, et en divers autres lieux. Bataille de Valreas, dans la quelle ils sont battus. Suite des précautions prises dans Avignon. État de Carpentras. Les huguenots assiègent cette ville et ne peuvent la prendre. Ils y viennent une seconde fois et y échouent encore. Ils s’emparent de Roquemaure, de Saint-Laurent et de Sorgues. L’armée des huguenots passe en Provence.
Chapitre VI. Suite des ravages faits dans le Comtat par le baron des Adrets. Il assiége Apt et ne peut le prendre. Les catholiques assiégent Sisteron. Bataille de Lagrans. Prise de Sisteron et de quelques autres places. Fuite de Montbrun. Les catholiques échouent devant Saint-Gilles et perdent une bataille. Ils ont quelques avantages dans le Languedoc et en Provence. Valreas pris par les catholiques et repris par le baron des Adrets, qui s’empare également de plusieurs autres places dans le Comtat.


Chapitre VII. Mesures prises à Aix pour le Comtat et pour la Provence. Evénements sur l’Eigues et le long du Rhône. Les calvinistes reprennent Saint-Laurent après une action. Montbrun manque Orange. Nouveaux ravages que font les huguenots de la Valmasque. Les catholiques reprennent Camaret et Serignan, et les perdent après un combat. Les hérétiques s’emparent aussi d’Orange, de Piolenc, de Caderousse, de Châteauneuf, de Sorgues, etc... Le roi leur ordonne de sortir des terres du Pape. Les huguenots prennent Mourmoiron et Metamis. Ils sont repoussés sous Carpentras.
Chapitre VIII. Le maréchal de Vieille-Ville arrive à Avignon pour rétablir la paix. Ravages qu’ils font dans les campagnes. Les huguenots du Comtat s’assemblent à Sainte-Cécile. Les catholiques ont quelques avantages aux environs de Carpentras. Les huguenots de Provence sortent du Comtat. Il y en arrive d’autres du Dauphiné qui recommencent les hostilités. Les catholiques assiègent et prennent Mourmoiron. Le maréchal reprend les négociations. Mauvaise foi des calvinistes.
Chapitre IX. La paix rétablie dans le Comtat. Nouveaux règlements à ce sujet. Mort de Calvin. Les jésuites s’établissent à Avignon. Tumulte à leur occasion. Arrivée du roi Charles IX dans cette ville. Départ de Serbelloni. Son histoire et sa mort. Rangoni, gouverneur du Comtat. Nouveaux mouvements des calvinistes. Le cardinal de Bourbon, légat d’Avignon. Le cardinal d’Armagnac, co-légat. Son histoire. Mort du pape Pie IV. Pie V lui succède.
Chapitre X. Nouvelles entreprises des calvinistes de France. Récit de la michelade de Nîmes. Les huguenots reprennent Mornas. Le comte de Suze, gouverneur du Comtat. Il prend le Pont-Saint-Esprit et l’abandonne. Les ennemis prennent Saint-Marcel, Montélimart et Sisteron, et ils échouent devant Boulene. Les catholiques prennent Jonquières, Courtaison, Beaucaire, Tulette, Vinsobres, Mirabel et le Pont-Saint-Esprit. Joyeuse amène des troupes françaises à Avignon. La guerre civile se rallume en France.


Chapitre XI. Les biens des apostats sont confisqués dans le Comtat. Les juifs en sont chassés. Les calvinistes prennent Nîmes. La disette continue. L’amiral de Coligni dans le voisinage. Il veut surprendre Avignon. Avantages de Montbrun. Damville bat l’amiral. La paix est rétablie en France.
Chapitre XII. Conspiration sur Orange découverte et punie. Mort du saint Pape Pie V. Massacre de la Saint-Barthélemy. Uzès et Sommières surpris par les huguenots. Election de Grégoire XIII. Mort de Sommerive. Exploits de Damville. Nouvelles entreprises des calvinistes dans le Comtat. Leur troisième conspiration sur Avignon.
Chapitre XIII. Gouverneurs rétablis dans chaque lieu du Comtat. Glandages est battu et, blessé à Venterol. Les huguenots échouent devant Piolenc, Mornas, Saint Romanet, Camaret, Châteauneuf et Sorgues. Le roi Charles IX veut rétablir la paix dans le Comtat. Il y députe le comte de Suze à cet effet. Trêve avec Orange. Glandages est chassé de cette ville. La trêve est rompue. Les hostilités renouvelées. Mort du roi Charles IX.
Chapitre XIV. Le roi Henri III arrive à Avignon. Il veut rétablir la paix dans le Comtat. Défection ouverte de Damville. Mort du cardinal de Lorraine. Les ennemis prennent le Crestet, et les catholiques Merindol. Départ de Henri III. Sixième conspiration. Montbrun prend quelques places. Il est battu et fait prisonnier. Sa fin. Lesdiguières prend sa place
Chapitre XV. Les huguenots continuent leurs incursions et font de nouvelles entreprises avec différents succès. Traîtres et apostats punis. Mesures prises pour le siége de Menerbes. Trêve générale en France. Entreprises des huguenots sur Visan et sur Caderousse. Perfidie d’un calviniste. Caractère du roi Henri III. La ligue se forme.
Chapitre XVI. Conspirations découvertes sur Arles, Tarascon, Avignon et Villeneuve. Punition des conjurés. Les calvinistes pillent les Angles, Laudun et Lauris. Gordes reprend Donzere et Ailleres. Entrechaux livré aux calvinistes. Départ de Martinengue. Famine horrible. Ravages faits par les huguenots de Menerbes. Nouvelle trêve générale en France.
Chapitre XVII. Suspension d'armes accordée à Saint-Auban. Nouvelles négociations pour la reddition de Menerbes. Députations aux rois de France et de Navarre à ce sujet. Mort de Gordes. Nouvelles hostilités dans le bas Dauphiné. Reprise du siège. Révolutions dans Orange et dans Beaucaire. La paix est conclue
Chapitre XVIII. Reddition de Menerbes, des Piles et de Tulette. Disette. Nouvelles conspirations sur divers lieux. Révolution dans Orange. Événement à Carpentras et à Avignon. Traîtres punis. Excursions de Lesdiguières. Nouvelles hostilités des calvinistes dans le Comtat. Orange démantelé. Histoire abrégée des maux que les calvinistes ont fait dans cette ville et dans celle de Saint-Paul. Conclusion.


BOUDIN (Jean-François – Révérend Père Justin de Monteux). Histoire des Guerres excitées dans le Comté Venaissin et les environs par les Calvinistes du XVIe. 1830. Carpentras chez Devillario-Quentin, Imp-libraire. 2 volumes in-12. Reliure plein veau, dos lisse orné de motifs et de titre dorés, roulette sur les coupes, tranches jaspées. Tome I : xlviij, 288pp. Tome II : 311pp. Dorures estompées sur le dos. Rare et bel ensemble. Vendu

mercredi 25 avril 2012

1712-2012. Tricentenaire de la naissance de Jean-Jacques Rousseau et son portrait par Lamartine…

Jean-Jacques Rousseau est né le 28 juin 1712 à Genève, où il a passé les seize premières années de sa vie. A l'occasion du tricentenaire de sa naissance, il sera célébré au travers de nombreuses animations partout en France et notamment en Rhône-Alpes, témoignage d'une région qui a largement influencé son œuvre.

On lit beaucoup moins Rousseau et pourtant c'est un philosophe visionnaire proposant des valeurs fortes qui sont très actuelles. Sa prose n'est pas surannée et ses thèses sur la liberté ou le rapport de l'homme à la nature trouvent écho dans la société d'aujourd'hui. Malheureusement, pour les français, Rousseau rime avec "épreuve du baccalauréat" alors que pour les étrangers, il symbolise l'esprit révolutionnaire français et le romantisme.


La villa des Charmettes où Jean-Jacques Rousseau passa six années de travail fécond, est d'ailleurs devenue un lieu de pèlerinage pour rousseauistes d'aujourd'hui, nourris par cet inspirateur de la Révolution française, 300 ans après sa naissance.


Dès le début du XIXe siècle, George Sand, Lamartine ou encore Chateaubriand ont entrepris des voyages romantiques sur les lieux d'inspiration de Rousseau. Cet endroit a une âme, on a l'impression que la maison est restée figée dans le temps… Cette demeure, dans laquelle Rousseau forgea sa pensée au point de la qualifier de "maison d'idées", restera comme le symbole de ses années de bonheur.


Lamartine le compare dans l'ouvrage que je vous présente, ici, à deux grands utopistes qui l'ont précédé : Platon et Fénelon. Ce traité est un vrai régal d'intelligence et d'érudition !


Selon l'éditeur Flammarion, où la plupart de ses livres sont édités en poche, Rousseau va bénéficier cette année d'un regain d'intérêt qui devrait se manifester à la faveur des célébrations du tricentenaire de sa naissance. Trois rééditions sont prévues à l'occasion du tricentenaire. Je ne voudrais pas passer, moi-même, à côté d'une telle opportunité aussi je vous propose, aujourd'hui, une édition que je n'ai trouvée nulle part à la vente sur les sites réputés. C'en est inquiétant, d'ailleurs ! Aurais-je un ouvrage rare, ou bien aurais-je, encore, maladroitement fait mes recherches bibliographiques ? Vous pouvez m'aider ;-)) Pierre

Extrait d'un texte de Jean-Jacques Rousseau, déjà présenté sur le blog, ici , ici , ou encore là , relà et relàlà ( c'est cet exemplaire que je préfère) :


« Quand le lac agité ne me permettait pas la navigation, je passais mon après-midi à parcourir l’île, en herborisant à droite et à gauche, m’asseyant tantôt dans les réduits les plus riants et les plus solitaires pour y rêver à mon aise, tantôt sur les terrasses et les tertres, pour parcourir des yeux le superbe et ravissant coup d’œil du lac et de ses rives, couronnés d’un côté par des montagnes prochaines, et de l’autre élargis en riches et fertiles plaines, dans lesquelles la vue s’étendait jusqu’aux montagnes bleuâtres, plus éloignées, qui les bordaient ».


LAMARTINE (Alphonse de). Jean-Jacques Rousseau. Nouvelle édition. Paris, Calmann-Lévy, 1878. Reliure demi-chagrin cerise. Plat de percaline rouge, dos à nerfs, motifs, roulettes et titre dorés entre les nerfs. Initiales P.A en queue, papier de garde coloré. Un volume in-12 de 288 p. Exemplaire introuvable ! (ne me demandez pas pourquoi…). Quelques rousseurs éparses. Un petit accroc sur le dernier plat. Bel état d'ensemble. Vendu

mardi 24 avril 2012

Œuvres complètes de Molière par Furne dans une superbe reliure éditeur...

Une reliure romantique en bel état est un régal pour l'œil. La lecture d'une pièce de Molière, un délice de fin gourmet. L'association de ces deux éléments fait la beauté du métier de libraire d'ouvrages anciens. L'éditeur des œuvres de Molière, que je propose aujourd'hui à la vente, est la maison Furne et Cie. On peut penser qu'il s'agit, ici, d'une reliure éditeur confiée à un artisan de qualité sur la place (lequel ? : votre avis ?). Charles Furne (1794- 1859) est un éditeur-libraire surtout connu pour sa publication intégrale de La Comédie humaine d'Honoré de Balzac en 20 volumes illustrés mais il a aussi, à son catalogue, d'autres beaux livres forts bien illustrés comme le Walter Scott ou l'Histoire naturelle des oiseaux de Buffon.


Rappel historique : En 1830, la révolution des « Trois Glorieuses » renverse Charles X, qui abdique en faveur de son petit-fils, le duc de Bordeaux. Charles X institue le duc d’Orléans (fils de Philippe Égalité) comme lieutenant-général du Royaume. Erreur !!! Il évincera le Duc de Bordeaux et se fera proclamer roi des Français (et non roi de France) sous le nom de Louis-Philippe.

La nouvelle monarchie, appelée « Monarchie de Juillet », adoptera le drapeau tricolore qui remplacera le drapeau blanc de la Restauration. Cette arrivée au pouvoir à la faveur d’un soulèvement populaire vaut à Louis-Philippe l’hostilité des cours européennes et le surnom de « roi des barricades » ou encore « roi bourgeois ».

Si cette période vit le développement d'une bourgeoisie industrielle, elle fut aussi une période propice aux arts et aux artistes. Imaginez qu'on pouvait croiser sur le Pont des Arts, Alexis de Tocqueville, Victor Hugo, Honoré de Balzac, Jules Michelet, Lamartine, Talleyrand, Lacordaire et Paul Gavarni en cette année 1838 !













L'édition proposée englobe toutes les grandes œuvres de Molière et est préfacée par Louis-Simon Auger, de son vivant. Je le précise car il se suicida en se jetant dans la Seine, du haut de ce même Pont des Arts, le 2 janvier 1829… Pierre


Vie de Molière; L'Etourdi, ou les contre-temps ; Le Dépit amoureux ; Les Précieuses ridicules; Sgaranelle, ou le Cocu imaginaire ; Don Garcie de Navarre, ou le Prince jaloux ; L'Ecole des Maris ; Les Fâcheux ; L'Ecole des Femmes ; La Critique de l'Ecole des Femmes ; L'Impromptu de Versailles ; Le Mariage forcé ; La Princesse d'Elide ; Don Juan, ou le Festin de Pierre ; L'Amour médecin ; Le Misanthrope ; Le Médecin malgré lui ; Melicerte ; Pastorale comique ; Le Sicilien ; Le Tartuffe ; Amphitrion ; L'Avare ; George Dandin ; Monsieur de Pourceaugnac ; Les Amants Magnifiques ; Le Bourgeois Gentilhomme ; Psyché ; Les Fourberies de Scapin ; La Comtesse d'Escarbagnas ; Les Femmes savantes ; Le Malade imaginaire.


MOLIERE : Œuvres complètes de Molière, avec un discours préliminaire sur la comédie, une vie de Molière, et des notices historiques et littéraires sur chaque pièce, par Auger de l'Académie française. Paris, Furne et Cie, 1838. Un volume petit in-4. Reliure plein chagrin vert empire, dos à quatre nerfs, titre doré, roulette à décors dorés sur les nerfs, grand fleuron décoratif estampé à froid au centre des deux plats bordés par un quadruple filet doré, roulette dorée au bord des deux contre-plats, papier de garde blanc moiré, toutes tranches dorées, filet sur les coupes et les coiffes. (4 ff. bl., faux-titre, titre), 808 pp., (3 ff. table, 2 bl.). 1 portrait de Molière par Chenavard, 15 gravures en noir hors-texte sur papier fort. Gravures sur acier d'après Horace Vernet, Desenne, A. Johannot et Hersent. Des rousseurs éparses marquées sur les serpentes, menus défauts de reliure. Très belle reliure romantique plein cuir. Vendu

lundi 23 avril 2012

Code Civil en vers français par Maître Pons-Euzières, avocat au Barreau d'Aix en Provence... au XIXe siècle.

Une tradition bien française est celle de versifier. Sur l'amour, sur nos joies et nos peines bien entendu, mais aussi sur tout sujet d'actualité judiciaire, comme cet exemple que j'ai trouvé en pleine campagne…
Or, on conte et raconte
Que la bonne Eva, noble dame venue du Nord
Au jour précédant celui-ci
Sur la tête chu.
Grand émoi parmi les manants
Qui cuidoient que la chose
Lui fut jà depuis longtemps advenue.


Je vous propose, aujourd'hui, à la vente, un des défis qui m'a paru le plus audacieux dans le domaine de la rime judiciaire. Présenter le code civil en vers français ! Une première tentative avait été proposée sans succès par Joseph-Henri Flacon en 1805. Une deuxième, en 1811, par Benoît-Michel Decomberousse ne sera guère plus appréciée. Il faudra attendre l'exploit, non réédité, de Amedée Pons-Euzières, avocat à Aix, en 1882 pour que la chose soit réalisée de façon aboutie. Cela se lit bien et peut intéresser le bibliophile, spécialiste du Droit, plus attiré à l'accoutumée par l'analyse du Code Civil de Jacques de Maleville, exemplaire qui trône sur mes rayonnages, ici

Je ne vous cache pas que cet exemplaire est très peu utilisé par le barreau. La raison ? La rareté de cette édition en a empêché sa diffusion chez les magistrats et dans les différents tribunaux qui ont recours au code civil. A l'heure des réformes, je pense que l'utilisation versifiée du code civil serait une mesure phare, comme un fanal, à l'adresse de tous les contrevenants aux droits et aux devoirs du citoyen… Plus qu'un long discours voici quelques passages qui vous montreront qu'on peut associer les effets de manche aux effets de voix…Pierre


Quand le chef de l'état a promulgué la loi
Il faut l'exécuter toujours de bonne foi;
Sur tout le sol français, elle est exécutoire, la promulgation y devenant notoire ;
Dès lors, un jour après, elle a ce résultat
Dans le département où réside l’État […]
----
Sans être Citoyen, tu peux avoir en France
L'exercice des droits civils ; Mais l'excellence
Du titre de français n'est ta possession,
Qu'en observant en tout la constitution […]
----
Sur décès violent, intervient la police
Avec un médecin ; par eux est constaté
L'état de ce cadavre et son identité […]


Lorsque deux époux en formant leurs liens
Ont déclarés s'unir séparés quant aux biens
La femme a de ses biens l'entière dépendance
Et de ses revenus, la libre jouissance […]
----
Lorsqu'un individu ne laisse pas d'enfant,
Si du père ou la mère aucun n'est survivant,
Frères, sœurs s'il en est, ou leurs fils lui succèdent
(Et tous autres parents en vain procèdent…)
De leur chef, comme représentant
Voyez section 11 du chapitre présent […]


PONS-EUZIERES (Amédée). Code Civil en vers français. Lyon, A. Storck ; Paris, A. Chérié, 1882. Broché à couverture imprimée. Un volume In-8, [3 ff.n.ch], 422 pp. Bon exemplaire. La couverture est un peu tachée. Intérieur parfait. Ouvrage rare, dont le catalogue collectif de France ne cite que deux exemplaires, un à la Bnf et l'autre à la Bibliothèque Sainte Geneviève. Vendu