mardi 23 juillet 2013

Une édition originale méconnue de " La confession d'un enfant du siècle ". Aujourd'hui sur vos écrans...


Il est mentionné dans le "Vicaire" que l'édition originale de La confession d'un enfant du siècle d'Alfred de Musset, qui date de 1836, a été publiée chez Félix Bonnaire. Quelle n'a pas été ma surprise de constater que cette édition originale faisait doublon avec une autre que je présente ici !


Il s'agit d'une publication éditée chez Ad. Wahlen, imprimeur-libraire de la Cour au n° 22 de la rue des Sables à Bruxelles. L'ouvrage se présente sous la forme d'un fort in-16 qui contient les deux tomes (213 et 212 pages) de l'œuvre. Mon exemplaire est recouvert d'une demi-percale bleue et l'exemplaire est en état parfait si l'on fait abstraction de quelques rousseurs clairsemées.


Je vous rappelle le synopsis de l'œuvre : Il s'agit d'un roman quasi autobiographique où le badinage cède rapidement la place à la tragédie intime. On a fait de la liaison de Musset  et de George Sand, l'archétype de la littérature romantique à un moment où celle-ci tendait à délaisser l'idéalisme des débuts pour s'adonner à la " curiosité du mal " et à l'esthétique de la névrose... Alfred de Musset (1810-1857) et George Sand (1804-1876) se rencontrent en juin 1833. Alfred de Musset  a 23 ans et George Sand, 29 ans. Ils sont déjà l’un et l’autre des auteurs reconnus. Dès cette première rencontre naît une profonde amitié. George Sand qui s’est mariée en 1822 à Casimir Dudevant est séparée de lui depuis 1830. Elle a alors la réputation de mener une vie  fort libre. Très vite leur amitié prend une dimension amoureuse puis orageuse…


Infidélité et maladie de l’amant, trahison de la maîtresse avec le médecin qui le soignait, fuite précipitée de l’amant, correspondance échevelée, réconciliation et ruptures exaltées sur fond d’alcool et de démence, comme l’écrit Le Robert des Grands écrivains, rien ne manqua au mélodrame joué par les amants de Venise et qui dura près de deux ans


" J'ai bien envie d'écrire notre histoire. Il me semble que cela me guérirait et m'élèverait le cœur. Je voudrais te bâtir un autel, fût-ce avec mes os...". C'est ainsi que le 30 avril 1834, un mois après la fin du séjour mouvementé des deux écrivains-amants à Venise, Alfred de Musset faisait part à George Sand de son projet de "confession". Musset a 26 ans (en 1836) quand sort le roman.


Après la mort d’Alfred  de Musset, en 1859,  George Sand racontera , elle aussi, leur aventure dans Elle et Lui que j'ai présenté ici sur le blog. La même année, Paul de Musset, frère de l’écrivain,  lui répondra par Lui et Elle… Pierre


MUSSET (Alfred de). La confession d'un enfant du siècle. Bruxelles, Ad. Wahlen, 1836. Deux tomes en un fort volume in-16. Demi-percale noire, dos lisse, faux caissons, titre et nom de l'auteur en lettres dorées, gardes colorées.  213 et 212 pages. Bel état, quelques rousseurs clairsemées, un trou de ver marginal sur 12 pages, cachet ancien de bibliothèque (1852). Très rare édition originale de 1836. 145 € + port

6 commentaires:

pascalmarty a dit…

Chveu pas dire du mal de nos amis belges, mais à l'époque ils étaient assez forts pour sortir très rapidement des éditions à eux à partir des éditions originales (sans forcément payer de droits d'auteur). C'est comme ça que je m'étais d'abord retrouvé à reproduire l'édition belge du Traité de la typographie (1826), en m'échinant d'ailleurs à agrandir leur in-seize (quasiment illisible tellement le corps était petit, notamment dans les tableaux) à la taille d'un in-douze, alors que l'ÉO (1825) est bel et bien un in-douze…
Alors pour peu que Bonnaire ait sorti le bouquin en début d'année, il restait bien assez de temps à Wahlen pour en sortir un autre au même millésime. Mais peut-on alors parler véritablement d'édition originale ? Je laisse aux bibliophiles purs et durs le soin d'en juger…

Anonyme a dit…

Sur le thème des contrefaçons, préfaçons, éditions pirates, relire l'article de Léo du 6 février 2012.

René

Pierre a dit…

D'accord avec Pascal ! Il s'agit peut-être d'une contrefaçon mais d'une contrefaçon originale ;-))

Je ne sais si Wahlen a fait cette édition de 1836 avec l'accord avec Bonnaire. C'est tout à fait possible. En tout cas, elle ne court pas les rues puisque je n'en ai trouvé nulle part ailleurs que sur mon blog !

Pierre

Anonyme a dit…

Il y a de nombreux exemples de contrefaçons parues avant l'édition originale. Aubaine pour les amateurs de discussions byzantines : quelle édition mérite vraiment le nom d'originale ?
Le piratage ne date pas de notre époque ; aujourd'hui des CD se vendent sous le manteau avant que le film ne soit sorti en salle. L'interdiction n'engendre pas l'obéissance mais la dissimulation. [Napoléon]

René

Pierre a dit…

Jolie citation que je mets sous le coude, René ! Pierre

Anonyme a dit…

"Il est interdit d'interdire".
Sous les pavés la plage... et toutes ces sortes de choses!

Michel P