vendredi 5 juillet 2013

Roland furieux, poème héroïque de L'Arioste, illustré (peut-être) par Cochin, Eisen et Moreau...

Mais, ne te promène donc pas toute nue...
Je l'ai bien acheté… Pourquoi n'arriverais-je pas à le vendre ? Je n'ai, en effet, que trois tomes sur les quatre que compte l'exemplaire complet mais les gravures étaient si belles…. J'ai craqué. Et vous, craquâtes-vous dans le passé alors qu'il eût fallu ne pas craquasser ?


Le Roland furieux parut en 1516. L'Arioste, poète, sous ses histoires de magiciens est aussi un observateur des moeurs, des valeurs et des espérances de son temps. Diplomate au service du cardinal Hyppolyte d'Este, il consacra trente ans de sa vie (1502-1532) à l'écriture du Roland Furieux, un long poème héroï-comique en 46 chants et 38 736 vers qui se présente comme la suite du Roland amoureux de Mateo Maria Boiardo (XVe siècle) que l'on retrouve dans le tome IV de l'édition que je propose aujourd'hui à la vente.


L'action, extrêmement complexe, passe en revue tous les registres du tragique au burlesque et se déroule sur fond de lutte entre Chrétiens et Sarrasins.  Il s'inscrit comme un lointain descendant de la Chanson de Roland (ou Chanson de Roncevaux). Le poème fut écrit en ferrarais, le dialecte utilisé à Ferrare, puis l'Arioste lui-même l'adapta en toscan littéraire, afin qu'il soit plus accessible pour le reste de l'Italie.


Outre la qualité de la traduction du Comte de Tressan., c'est surtout la finesse, l'exquise licence et l'originalité des gravures qui donnent, à mon avis, toute la valeur à cet exemplaire. On doit les dessins, selon les notices que j'ai eu en main, à trois artistes majeurs de l'époque : Cochin, Eisen et Moreau.


Charles Nicolas Cochin, dit Charles-Nicolas Cochin fils est  né à Paris en 1715 et mort en 1790.


Charles-Dominique-Joseph Eisen est un peintre et graveur (1720 – 1778) surtout connu par la prodigieuse quantité de dessins et de compositions qu’il a réalisés pour les éditeurs de son temps. Il est mentionné que celles de L'orlando furioso (le titre de l'œuvre en italien), assez médiocres, furent remplacées dans l’édition française par celles de Moreau.

Jean-Michel Moreau, dit Moreau le Jeune, né en 1741 et mort en 1814 connut la chute de l'ancien régime. Favorable à la révolution, il fut nommé membre de la commission temporaire des arts en 1793 et devint professeur aux écoles centrales.


L'ouvrage que je vous présente aujourd'hui vaut donc pour les illustrations. Il n'empêche qu'il est présenté dans une reliure fort élégante, qu'il est imprimé sur beau papier et qu'il me plait comme ça, même incomplet. Si vous voyez passer le tome I, dans la même reliure, je suis preneur...Pierre


ARIOSTE. Roland furieux, poëme héroïque de l'Arioste. Traduction nouvelle par le Comte de Tressan. Paris, Laporte, s.d. (1804). 3 volumes in-8 sur les 4 de l'exemplaire (manque le tome I). Reliure demi veau, dos à nerfs orné de motifs estampés, de filets et roulettes dorés, titre et tomaison en chiffres dores, tranches marbrées, gardes colorées. Tome II : [4ff], 390pp, [1fbl]. Tomme III : [4ff], 384pp, [1fbl]. Tome IV : [4ff], 389pp, [1fbl].On trouve in fine du tome IV un extrait du "Roland amoureux" de Matteo Maria Boiardo (1441 ?-1494) dans la traduction de Tressan et "La fleur des batailles de Doolin, comte de Mayence", extr. du cycle romanesque "Doon de Mayence", dans l'adaptation du même. Jolies figures non signées (1 par chant) dans le texte mais probablement par Cochin, Eisen et Moreau (tirées de l'édition de Brunet, 1775-83). Exemplaire sur bon vergé. 120 € + port

Aucun commentaire: