mercredi 13 février 2013

Histoire populaire de la Garde Impériale par Emile Marco de Saint-Hilaire.



La Garde Impériale fut créée par Napoléon Bonaparte le 28 floréal an XII (18 mai 1804) à partir de l'ancienne Garde consulaire. Mais alors que cette dernière n'était qu'une simple unité assurant la protection du gouvernement à l’intérieur, la Garde impériale devint un corps d’armée d'élite, d’un effectif double et entièrement dévoué à la personne de Napoléon. Ses effectifs ne cessèrent d'ailleurs de croître, elle fut finalement divisée en Jeune Garde et Vieille Garde, les deux possédant leurs unités de cavalerie, d'artillerie et d'infanterie...dont les célèbres grenadiers.


La Garde de l'époque du Directoire était loin de satisfaire à certaines exigences. Selon le général Mathieu Dumas, " Cette Garde était, en grande partie, composée d'anciens Garde-Français qui avaient formé le corps des Grenadiers de la Convention [...] De très mauvais sujets avaient été progressivement recrutés [...] ". Ce à quoi Napoléon s'empressa de tenir compte : " Si un corps privilégié ne se comporte pas avec sagesse et mesure, il faut le dissoudre. Je veux avoir des soldats aguerris dans ma Garde, mais je ne veux pas avoir de soldats indisciplinés ; quel que fut leur uniforme, ces hommes ne seraient à mes yeux que des janissaires ou des prétoriens ", d'où ce haut sens de la discipline, cette obéissance absolue et ces qualités morales élevées que l'on exigeait des candidats au recrutement


L'appartenance à ce Corps constituait une récompense, et pour y être admis il fallait en 1801 : - Avoir fait au moins 3 campagnes (4, à partir de 1802)  - Avoir obtenu des récompenses accordées aux braves ou avoir reçu des blessures au combat ; - Être en activité de service - Avoir une taille de 1m80 pour être admis dans les Grenadiers (1m70 dans les Chasseurs) - Avoir toujours fait preuve de conduite irréprochable.


Le décret Impérial du 29 juillet 1804 confirma de manière générale ces conditions mais atténua celles du physique des candidats. Désormais, pour entrer chez les Grenadiers, il fallait mesurer au moins 1m76 (1m67 chez les chasseurs).


Le destin des soldats de la Garde fut différent de celui des soldats de l'infanterie de ligne. Sur 215 Grenadiers : - 52 furent retraités - 11 ont obtenu le statut de vétérans - 17 furent tués au combat ou morts des suites de leurs blessures - 12 sont morts à la suite de maladies - 9 furent rayés pour longue absence - 34 ont été promus sous-officiers de la jeune Garde - 7 furent promus officiers d'unités de ligne - 2 ont été promus sous-officiers dans d'autres Régiments de la vieille Garde - 2 furent déserteurs - 2 furent renvoyés pour mauvaise conduite - 1 termina suicidé - 14 continuèrent de servir après 1814 - 45 disparurent pendant la retraite de Russie.


On connaît tous les derniers exploits de nos grognards menés par Cambronne à la bataille de Waterloo. Exaspéré par la situation catastrophique et les incessantes sommations de l'ennemi, Cambronne à cheval au milieu d'un carré leur lance son fameux « Merde ! ». L'on prétend qu'un sous-officier rajouta « La Garde meurt, mais ne se rend pas ». Cambronne tombera de cheval quelques instants plus tard, blessé à la tête par une balle, inconscient. Le célèbre tableau anglais montrant Halkett faisant prisonnier Cambronne au beau milieu de la Garde ne relate pas les faits. Cambronne sera fait prisonnier (et épousera par la suite une anglaise !).

Il semble d'ailleurs que le fameux « Merde » du général Cambronne soit un euphémisme, car plusieurs témoins ont déclaré qu'il avait crié : « Cambronne dit aux Anglais d'aller se faire foutre ! ». De toute façon, ça n'était sûrement pas un compliment  ;-)) Pierre


SAINT-HILAIRE (Emile Marco de). Histoire populaire de la Garde Impériale par Emile Marco de Saint-Hilaire , Illustrée de 41 gravures à part dessinées par R. de Moraine avec types coloriés à l'aquarelle. Paris, Victor Lecou, sans date (1849). 1 volume in-8. Reliure demi-chagrin vert empire, dos à faux nerfs, filets, titres et motifs des caissons dorés, gardes colorées. (3ff), (482pp), (2ff). Frontispice gravé sur acier et 40 planches hors texte sur bois dont 8 aquarellées. Quelques piqûres très discrètes. Bel exemplaire. 120 € + port 

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