jeudi 2 juillet 2009

Voyage en Bretagne


Il est des événements imprévisibles dont il faut savoir tirer profit; "à toute chose, malheur est bon" aurait dit mon grand-père; il m'a fallu monter précipitamment en Bretagne pour affaire familiale.
Philippe Gandillet a gardé la boutique. Ses bavardages incessants, ses discours lénifiants et ses approximations culturelles me fatiguent mais il me rend bien service… j'ai profité du voyage pour faire trois haltes bibliophiliques…


Becherel, cité du Livre : Je ne dirai jamais assez de bien de cet endroit où si l'on trouve de très beaux et rares ouvrages à prix raisonnable et dans des domaines insoupçonnés. Des post-incunables circuleraient aux dires de certains acheteurs éclairés, où du moins auraient circulé avant leurs passages, n'est-ce pas Textor ? J'y ai fait emplette, entre autres, d'un joli maroquin qui ornera avantageusement les rayonnages de ma librairie dédiés à la peau de chèvre… La cité fête ses vingt ans, les 3/4/5 juillet et ses dix huit libraires seront heureux de vous accueillir, à n'en pas douter (cette publicité m'attirera t'elle la bienveillance de mes confrères ?). Un article paru sur "Ouest-France" indique que la cité devrait s'élargir au livre neuf et à la jeunesse… Votre avis ?


Dinan, cité d'une belle librairie : Si mon égo s'était satisfait d'une flânerie anonyme, j'aurai eu le temps de profiter d'un fond de librairie exceptionnel. Je me suis présenté car nous sommes maintenant confrères et qu'il est intelligent de tisser un réseau relationnel avec des libraires expérimentés. En conséquence de quoi, j'ai été un peu frustré. Mon temps était compté, je reviendrai. Il est un peu déprimant pour moi de constater que ce libraire se défait au plus vite, sur des sites marchands, de ses incomplets rentrés des salles de vente alors que cette marchandise représente beaucoup de mon fond de commerce. Il est écrit que je dois améliorer mon offre et me séparer de ces incomplets que j'ai tant aimés pour leur coût. A noter, pour nos mistraliens exigeants, un Mirèio pouèmo prouvençau en édition originale…
Rennes, cité des orages où il est judicieux de protéger les quelques livres anciens glanés par une pochette étanche : Je me demande quelquefois quel est l'ennemi le plus implacable des livres. Les emprunteurs me diront les atrabilaires, les insectes et les rongeurs me diront les scientifiques, le soleil et l'humidité diront les étalagistes… Je penche parfois pour l'indifférence humaine qui pourrait voir s'étioler mon beau commerce.


Bon ! Il me faut ouvrir la boutique car une queue est entrain de se faire devant la porte close (je blague). Pierre

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