jeudi 30 juillet 2009

Monastère de la Visitation. Coutumier 18eme siècle



Car, comme je vous le disais tout à l'heure, on ne rentrait pas comme cela chez les sœurs de la Visitation… Les règles en ont été établies par Sainte Jeanne de Chantal et Saint François de Sales dans un Coutumier qui a été adapté ensuite à son époque. Les bases en sont restées les mêmes. Pas les détails !

"Des jeunes filles" : L'on peut recevoir pour quelque digne occasion deux ou trois, ou quatre au plus, âgées d'environ dix ou douze ans s'il se peut ; que si on trouve convenable de les prendre plus jeunes, qu'elles soient d'un age à ne pas troubler la bonne quiétude du monastère, et tant qu'il sera possible portées à être religieuses : et pour les pays où les filles s'avancent d'esprit & de corps d'avantage qu'en ces quartiers, comme en Provence &; Languedoc, on en pourra recevoir cinq ou six… (sic)

"Des mortifications aux quelles il faut exercer les Novices" : De même à celles qui ne tiendront pas les mains jointes, il faudra commettre deux sœurs qui leur soutiendront les bras, autant de temps que la maîtresse trouvera bon au réfectoire ou ailleurs… (sic)

"Du soin de la santé des sœurs". Il faut avoir un soin modéré de conserver la santé, & prévenir les maladies, & pour ce… toutes les sœurs feront tous les jours quelques exercices corporels ; comme de travailler le jardin, de porter du bois et de nettoyer et balayer le Monastère… (sic)

Avant de poursuivre, rappelons que pas plus hier qu'aujourd'hui, la Visitation n'est un "Ordre mendiant". Son autonomie financière résulte du Coutumier. Les sœurs, pour être admises, doivent déposer une somme à leur entrée dans la vie religieuse. Il s'agit de la "dot spirituelle". Cette expression qui ne laisse pas d'étonner a fait dans l'imagerie populaire, des Visitandines, des épouses de Jésus Christ. En fait cette "dot" est un capital que le monastère usufruitier se charge de faire fructifier mais que la sœur peut léguer, ou non, à son décès à la communauté. Aujourd'hui, pour survivre, les sœurs accueillent en leurs locaux calmes et spacieux des hommes et des femmes en quête d'introspection ou des groupes de réflexion chrétienne. Elles vendent aussi (pas toujours bien) les produits de leur travail.


PICAUD, FOISSELON. Splendeurs dévoilées, cinq siècles d'art à la visitation. In-4, cartonnage éditeur, Editions d'art Somogy, Paris 2007. Vendu
VERON-DENISE, PICAUD, FOISSELON. De fleurs en aiguille, l'art de la broderie chez les Visitandines. In-4, cartonnage éditeur, Editions d'art Somogy, Paris 2007. Vendu


Donc, les Visitandines ne comptent pas sur la charité pour vivre. Mais un petit coup de main…

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