lundi 10 février 2014

La Provence de Robida à l'époque de la Vieille France...



" Écarquille tes yeux à la beauté des choses ", telle était la devise d'Albert Robida. Son talent protéiforme, son œuvre immense témoignent d'un esprit curieux et passionné à l'exemple de l'ouvrage que je présente à la vente, aujourd'hui. Génie du dessin fantastique et de l'illustration, auteur, caricaturiste et peintre, Albert Robida laisse une œuvre exceptionnelle : près de 200 livres illustrés.


J'ai déjà eu le plaisir de proposer un exemplaire de l'auteur, il y a quelques temps  (Le vingtième siècle ). Il est encore sur mes rayonnages et si j'avais autant de chalands de passage que "Diogène" dans la rue touristique du vieux Lyon (j'y étais hier, l'emplacement est parfait !), inutile de dire qu'il serait déjà dans les mains d'un amateur…


C'est d'ailleurs la raison pour laquelle, avec mon épouse, nous avons participé, en tant qu'exposant, à un salon du tourisme à la halle Tony Garnier de Lyon, ce week-end. Si le résultat escompté est à la hauteur de nos espérances, la ville de Tarascon peut légitimement espérer un taux de remplissage maximum pour les trois prochaines années… et moi aussi !


Albert  Robida est né à Compiègne en 1848. Il est encore clerc de notaire dans une étude de la ville, quelques jours avant que quatre de ses dessins paraissent le 24 novembre 1866 dans Le Journal amusant - périodique alors fort célèbre - et viennent révéler son talent de dessinateur. Ceux-ci confirment une vocation innée et annoncent l'exceptionnelle carrière de leur auteur.


Dès lors, il multiplie les dessins dans les nombreux journaux qui paraissent à la fin du Second Empire décrivant, sur le ton de la caricature, les mille détails de la vie parisienne. 


L'illustrateur triomphe peu après dans La Vie parisienne où il crée un type de femme caractéristique : d'une féminité épanouie, la parisienne selon Robida, affiche une indépendance mutine et une allure pour le moins pittoresque. Elle fera la gloire de La Caricature, journal satirique que Robida publie presque seul de 1880 à 1892 (là encore, je l'ai présenté ici ). 


Ses dessins sont partout : Almanach Vermot, Journal des voyages, Le Monde moderne, La Nature, Le Petit Français illustré, La Vie élégante... L'artiste fait également paraître plusieurs ouvrages, échos de ses voyages en Europe, évocations aimables des sites fameux d'Italie, de Suisse, d'Allemagne, d'Espagne et bien sûr de France comme cet exemplaire de la Provence que je propose à la vente. Introduit partout, il dessine sans cesse : illustrations, vignettes, ornements, ex-libris, menus, affiches, cartes de visites, cartes postales ; rien ne le rebute, rien ne le lasse...  


« Parmi ceux dont le talent ne peut être comparé à aucun autre, Robida est assurément un des premiers par l’Imagination, l’Esprit de facture, l’Érudition de la plume et du crayon et aussi par la variété des procédés. C’est un des plus extraordinaires tempéraments qui se soient produits dans notre pays au cours de ce siècle, un des mieux inspirés surtout pour la mise en livre hâtive et ingénieuse d’une idée toujours vivante et personnelle, suivi d’une exécution rapide et toujours excessivement fantaisiste...» Ce n'est pas moi qui l'écrit mais Octave Uzanne dans une publication de février 1901.


ROBIDA (Albert). La Vieille France. Provence.  Paris, A la Librairie Illustrée, s.d. (vers 1890)Un volume grand in-4. Demi-chagrin cerise, plats de percaline estampée, tranches mouchetées.  [2 f], 324 pp.  Le premier plat est au nom du Lycée Saint-Louis. Cette édition est ornée de toutes les illustrations in texte  de l'artiste mais est proposée, en livre de prix, sans les illustrations hors-texte. Une trace de mouillure claire sur le bas du premier plat. Intérieur parfait.  Bel exemplaire. Vendu

3 commentaires:

calamar a dit…

hum... la citation d'Uzanne est douteuse... il tenait déjà son blog, en 1901 ?

calamar a dit…

cette reliure est un faux ! le lycée Saint-Louis, sur la Provence ! on ne nous la fait pas.

Pierre a dit…

C'est pourtant de Aigues-Mortes en Provence que Saint Louis partit en croisade... Mais ce lycée Saint-Louis doit plutôt être celui du quartier latin, à Paris, en effet ;-)) Pierre