Je cherchais à faire concurrence à un billet entrevu (et même vu) sur le Bibliomane moderne en vous proposant deux petites bluettes de Pierre Louys mais j'ai rapidement admis que la lecture de textes érotiques ou la vue d'illustrations suggestives dans les ouvrages anciens étaient de la roupie de sansonnet face à la redoutable efficacité des procédés modernes de stimulation du plaisir…
Pourtant, Pierre Louys, quand même… |
Pierre-Félix Louis dit Pierre Louÿs, naît d’un second lit le 10
décembre 1870 à Gand, de Pierre-Philippe Louis, remarié à Claire-Céline Maldan.
En 1890, il fait la connaissance de Paul Valery à Montpellier, il commence à
fréquenter les rencontres littéraires de Mallarmé et le salon de Jose-Maria de
Heredia. En 1896, Pierre Louÿs publie au Mercure de France
« Aphrodite », dans une relative indifférence jusqu’à un article
dithyrambique de François Coppée en une dans « Le journal » ; le
succès est immédiat et colossal. Suivent des voyages en Algérie, dont il ramènera même une
maîtresse dans un chassé croisé avec Marie de Heredia, avec qui il a une
liaison depuis 1897. Celle-ci donne naissance à un fils, qu’elle va
appeler…Pierre ! Louÿs est officiellement le parrain de cet enfant,
surnommé Tigre, dont il est le véritable père. En 1899, Pierre épouse Louise,
la sœur de Marie, avec laquelle il entretient toujours une liaison jusqu’en
1902.
La production littéraire de Louÿs permet au couple de vivre et de
voyager ; et de s’installer dans un hôtel particulier qu’il loue dans le
16ème arrondissement, 29 rue de Boulainvilliers. Pierre Louÿs y restera jusqu’à
sa mort.
A partir de 1907, des difficultés créatrices vont de paires avec
les difficultés financières. En 1910, Pierre est incapable de régler la note de
l’hôtel lors d’un séjour à Tamaris. Il divorce de Louise en 1913 et reprend
alors une vie mondaine et des liaisons avec de jeunes actrices (Jane Moriane,
Claudine Roland, Musidora). En 1916, il tombe sur des notes rédigées à l’époque
de sa liaison avec Marie et reprend un poème qui sera un chef d’œuvre : Le Pervigilium Mortis qui se trouve, bien évidemment dans le recueil de poèmes
que je vous propose à la vente, aujourd'hui.
A partir de 1917, Pierre Louÿs va doucement sombrer : ses
ennuis financier le poussent à vendre sa bibliothèque de bibliophile… Je serais
curieux de feuilleter le catalogue de la vente.
L'auteur aura néanmoins marqué de son empreinte, une jeunesse
avide de sensations amoureuses et désirant se libérer du carcan d'une éducation
puritaine au travers de textes et d'illustrations érotiques. On ne peut assurer
si la morale qui permettait à l'homme de s'enivrer de ces situations libertines
permettait à la femme de s'émanciper conjointement. On n'en parlait pas, hier.
Nul doute que notre époque ne permette à nos compagnes de rattraper ce retard
puisque, après le droit à la simulation, on leur accorde maintenant le droit à
la stimulation ;-)) Pierre
LOUYS Pierre. Poèmes. Monte-Carlo, Editions Du Livre,
1947. Un volume petit In-8. Broché sous
couvertures rempliées, chemise et emboîtage. 240 pp. Tiré à 3000 exemplaires
sur papier vergé Renage. Suite de figures libres en feuillets volants. Très bel état intérieur et extérieur.Vendu
LOUYS Pierre. Aphrodite. Moeurs Antiques. Monte-Carlo,
Editions Du Livre, 1948. Un volume petit In-8. Broché sous couvertures
rempliées, chemise et emboîtage. 289 pp. Tiré à 3000 exemplaires sur vélin
blanc. Lithographies hors-texte de Collot, frontispice. Très bel état intérieur
et extérieur. Vendu
8 commentaires:
J'achète les deux.
Pierre
A noter que les poèmes sont illustrés par Suzanne Ballivet, qui n'est pas encore l'épouse de Dubout.
Les premiers ouvrages de la collection du livre Monte-Carlo présentaient les illustrations sous forme d'une suite libre, en fin d'ouvrage. Le résultat est, dans ce cas, fort agréable au regard. Pierre
Merci, Pierre, pour cette commande. Je vous contacte en externe pour la finalisation de l'achat. Comme l'a précisé calamar, les dessins de Poèmes sont de Suzanne Ballivet, future compagne d'Albert Dubout, avec qui elle travaillera pour Pastorrely, entre-autres. Pierre
Un vent d'érotisme souffle sur les blogs de bibliophilie. Du coup je me retrouve tout bête avec mon dernier article sur Saint Ambroise qui reste très (trop) convenable et que Bertrand risque de refuser, c'est sur !! :)
Textor
J'accepte tout !!
B.
Le plus dur restera à trouver une transition ... :)
T
Grâce à vous et à Saint Ambroise, Textor, un doux zéphyr de spiritualité va souffler sur le blog de Bertand. Nous en sentons déjà les premières fragrances... Pierre
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