samedi 27 avril 2013

C'est un bijou !… C'est un chef-d'oeuvre !… Que dis-je, c'est un chef d'œuvre ?… C'est une merveille ! Les français peints par eux-mêmes de Philippart.


C'est l'ouvrage que tout bibliophile rêve de posséder, celui qu'il possède ou qu'il a possédé et que ses héritiers ont remisé dans une vente sans gloire avant de retrouver la saine douceur des rayonnages d'un libraire d'ouvrage anciens. Souvent, il retrouve grâce à ce professionnel, une vie sous les doigts de son nouveau propriétaire…


Le projet originel de cette publication revient à Léon Curmer et à Jules Janin. l'objectif était de  livrer une véritable comédie humaine  de la France, intitulée pour l'occasion Les Français peints par eux-mêmes, encyclopédie morale du dix-neuvième siècle (1840-1842). Le but était de recenser tous les types - hommes, femmes, enfants, tous les métiers, toutes les classes sociales de la société française, de la fin de la première moitié du XIXe siècle, depuis les forçats aux pairs de France, des gueux au général d'armée, de l'humble au fat, de la jeune fille de grande vertu à la celle de mauvaise vie !


Aucun ridicule n'est épargné et bien des types sociaux sont traités sur le mode de la caricature. Pour ce grand dessein, Curmer et Janin ont sollicité de nombreux artistes et auteurs chargés de composer cette fresque balzacienne. Les illustrateurs Daumier, Gavarni, H. Vernet, Isabey, Daubigny, Grandville, Français, Eugène Lami, Meissonier, Henri Monnier, etc… ont participé à ce projet.


Neuf volumes parurent dans l'édition originale : les cinq premiers étaient consacrés aux types parisiens, les trois suivants à la province et aux colonies. Le dernier volume, non illustré, intitulé Le Prisme, proposait un bouquet final.

 












Plus de 400 planches remarquables de finesse et augmentées d'un millier de gravures sur bois agrémentèrent cette peinture de la société française de la première moitié du XIXe siècle dont le portrait de Napoléon à cheval d'après Horace Vernet.

 












Si l'ouvrage est une immense suite de peintures, c'était aussi le guide de l'étranger ou du provincial dans le monde : toutes ces figures bien observées l'aidaient à pouvoir s'orienter dans un tissu social en pleine mutation, à cette époque.


" Dans cet immense autoportrait social ", comme l'indiquait l'éditeur, " nul ne peut saisir la vérité du livre, vaste concert polyphonique ou charivarique que mène l'éditeur chef d'orchestre ". Je vous propose ici la troisième édition de Philippart après Curmer et Furne.  Cette édition a l'immense avantage de présenter peu de rousseurs mais les planches hors-texte ne sont pas aquarellées. Le tarif proposé par le libraire devient alors tout à fait raisonnable… Pierre


Les Français Peints Par Eux-Mêmes. Paris, J. Philippart, Libraire Éditeur en  4 tomes in-4 sans dates (édités de 1876 à 1878). Types et Portraits Humoristiques à La Plume et Au Crayon. Moeurs contemporaines par : H. de Balzac, Léon Gozlan, A. Achard, J. Janin Alphonse Kaar, Charles Nodier, etc… Illustrations de Messonier, Daubigny, J.J. Grandville, Gavarni, H. Daumier, Charlet, Tony Johannot, Bertall, etc… Reliure demi-chagrin rouge,  plats de percaline rouge avec encadrement d'un double filet au centre desquels est inscrit en lettres dorées le titre de l'ouvrage sur le premier plat, lui-même estampé d'étoiles et de motifs floraux, dos à faux nerfs, caissons encadrés de filets dorés avec motif floral au centre et titre en lettres dorées, gardes colorées. I - XV, (faux.-titre, frontispice, titre et introduction), 383 pp. et une page de table ; II - 2 ff. (faux.-titre, portraits en frontispice, titre), 395 pp. une p. de table ; III - 2 ff. (faux.-titre, portraits en frontispice, titre), 395 pp. une p. de table ; IV - 2 ff. (faux.-titre, portraits en frontispice, titre), 399 pp, une page de table. Texte imprimé sur deux colonnes, illustrations à pleines pages comprises dans la pagination, dessins dans le texte. Pas de ressauts de cahiers, rares rousseurs claires dans le texte mais marquées sur les tranches. Menus défauts de reliure. Vendu

5 commentaires:

Pierre a dit…

La présentation de cet ouvrage emblématique est dédiée aux amoureux des livres qui arpentent le Grand Palais et aux libraires qui exposent.

Le type de " marchandise " qu'on présente aisément dans un bon salon : le client se campe devant le stand, feuillette pendant une heure en obstruant le passage, repose l'ouvrage en se promettant de redécouvrir son propre exemplaire et laisse le boutiquier déprimé par le chaland indécis...

Alors, c'est comment le salon, cette année ? Pierre

Hugues a dit…

C'est toujours aussi grand, aussi beau, mais je rentre bredouille, je n'ai pas eu LE coup de coeur.
Mais quelle atmosphère, quel plaisir de croiser des amis bibliophiles!
(Même ceux qui oublient de saluer les autres!)
Hugues

Pierre a dit…

Sils sont aussi peu physionomistes que moi, il ne faut pas en prendre ombrage ;-) J'espère que vous avez pris quelques clichés que nous verrons sur le BB ! Pierre

Jeanmi a dit…

Les livres anciens sont pour moi qui ne suis absolument pas spécialiste, le résultat d'un miracle. Qu'un exemplaire de "L'Histoire des ouvrages des sçavans" de 1687 soit arrivé sur l'étagère de ma bibliothèque, me laisse toujours rêveur. Moi qui suis auteur de modestes polars, iront-ils si loin ?

Pierre a dit…

Les livres ne se jettent pas (comme le pain que l'on ne gâche pas) ; en tout cas, ce n'est pas dans notre tradition contrairement aux japonais qui attachent moins d'importance à ce support . Partant de ce constat, beaucoup de livres se transmettent de génération en génération...

Le problème avec les polars, c'est que la couverture qui les protège est de la même épaisseur que le papier qui le constitue... alors, en effet, à moins d'un miracle, vos polars ne vous survivront pas. Sauf !!!

Sauf... si des collectionneurs, des bibliographes, des bibliophiles des libraires ou des universitaires s'y intéressent. Mais il faudra, malgré tout, qu'ils soient rares ou recouverts d'un maroquin ciselé aux armes d'une vedette du petit écran ;-))

On est libraire d'ouvrages anciens parce que ce miracle, dont vous nous parlez, nous émerveille encore. Pierre