jeudi 18 avril 2013

La vie de Madame Quelconque par Hermann Paul. Exmplaire sur chine !


Hermann-René-Georges Paul, dit Hermann Paul, est né à Paris en 1864. Fils et petit-fils de médecins d'origine provençale, il abandonne rapidement des études scientifiques pour entrer à l'Ecole des Arts Décoratifs de Paris, puis à l’Académie Julian. A partir de 1890 il réalise ses premières lithographies aux côtés de Bonnard, Vuillard et Toulouse-Lautrec.


Très engagé durant l'affaire Dreyfus, il travaille notamment pour le Figaro, le Sifflet, le Cri de Paris, l’Assiette au Beurre et de très nombreuses revues satiriques. Il développe dans ses dessins deux thématiques qui lui sont chères : la dénonciation des atrocités commises par les colonisateurs et toujours la laideur de la bourgeoisie. Ces idées l'amènent tout naturellement à collaborer à la presse anarchiste et libertaire. Outre le fait d'avoir illustré de nombreux ouvrages comme Don Quichotte de Cervantès, Carmen de Mérimée, l’Enfer de Dante, les Bestiaires de Montherlant, La Caraco et La bête du Vaccares de Joseph d’Arbaud, les œuvres de François Villon, il édita lui-même plusieurs albums, comme La Vie de Monsieur Quelconque et La Vie de Madame Quelconque que je propose aujourd'hui à la vente.


Raymond Geiger sut parfaitement résumer le talent singulier d’Hermann Paul dans une étude qu’il lui consacra en 1929 : " Il a l'honneur d'être de ces artistes qui ne font rien pour flatter le goût du public, de ce public qui veut toujours être du dernier bateau. Il ne cherche pas à plaire […] Pendant de longues années c'est du dessin qu'il usera pour commenter le spectacle de la comédie humaine. Comment une âme bien née et jeune accepterait-elle sans protester ce qu'elle voit des hommes et de leurs passions ? Emporté par un idéalisme sans faiblesse, il s'attaque à tout ce qui est mesquin, vulgaire et bas. La grossièreté de la foule, la bêtise des corps constitués, le grotesque et l'odieux des petits bourgeois, la vilenie des politiciens, la turpitude des financiers, l'imbécillité des amateurs d'art, la canaillerie des marchands, la bassesse, la cupidité et l'avarice des gens riches, la niaiserie des boutiquiers, l'esprit borné et la férocité des militaires, l'hypocrisie des prêtres, la vanité des mondains, n'ont pas de plus cruel ennemi que lui ".


En 1905, il est élu professeur aux Beaux-Arts. Il préside la société des dessinateurs humoristes, dont le siège se trouve à la tour de Villebon, à Meudon dans les Hauts de Seine. Antimilitariste et pacifiste convaincu,  il collabore à « La Guerre Sociale » de Gustave Hervé. Au début du premier conflit mondial, il se rallie à l'idée d'Henri Guilbeaux de lancer un journal pacifiste avant de basculer, comme beaucoup d'autres, dans le camp des bellicistes. C’est probablement après avoir touché à la politique, qui lui inspire finalement une grande répugnance, qu’il décide de passer la fin de sa vie loin de Paris. Après avoir hésité entre différents lieux de séjour, il décide de s’installer aux Saintes Maries de la Mer où il acquiert une maison sise au numéro 6 de la rue Victor Hugo.


Son ascendance provençale explique sans doute son attirance pour la Camargue où il vécut le dernier quart de sa vie en compagnie de ses amis Joseph d’Arbaud et Folco de Baroncelli. Sa passion pour la Camargue et la Provence en fit un des meilleurs peintres et illustrateurs de ce pays dont il a cherché à nous révéler l’âme et la magie. A 75 ans il montait encore un cheval de sang, comme un jeune homme et se promenait avec fierté dans son costume de gardian, au pantalon marron, à la petite veste de velours sur une large ceinture noire, et portait gaillardement le large feutre plat des Camarguais, qui ne ressemble à nul autre


En 1937, Hermann Paul avait fondé une association libre des Amis de la Camargue qui regroupait tous ceux qui voulaient sauver son patrimoine, ses traditions et ses paysages. Il avait fait restaurer, à proximité du Pont du Mort, la croix qui se trouvait autrefois devant la mer et dont le piédestal est une belle colonne grecque. Il contribua également à la création du Musée Camarguais (actuellement Musée Baroncelli) dans l’ancienne mairie. Hermann Paul repose aujourd’hui au cimetière des Saintes Maries de la Mer, où il mourut le 23 juin 1940 et son tombeau, œuvre de l’architecte Marcel Bernard, porte, en pleine pierre, la Croix de Camargue qu’il dessina en 1926. Pierre


HERMANN PAUL : La vie de madame quelconque, 1895. Suite complète de 10 lithographies originales conservées dans leur couverture imprimée d'origine. 1- Son enfance est heureuse. 2-Elle reçoit la meilleure éducation. 3- Elle s'occupe de bonnes œuvres. 4- Elle a des succès dans le monde. 5- Et ne tarde pas à goûter les extases de la lune de miel. 6- Puis les joies de la maternité. 7- Et les ivresses de l'adultère. 8- Après quoi elle revient aux charmes de la vie de famille. 9- Devient grand-mère. 10- Et disparaît. (420 mm/330mm environ chaque planche). Lithographies. Épreuves sur papier de Chine. Toutes avec un numéro et signées du monogramme dans le sujet. Ensemble complet sans défauts. Peu fréquent à la vente dans cet état. 880 € + port

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