" Trois clichés, ça suffit pas pour présenter un ouvrage comme ça ! " nous dit Céline Essentiam sur une vidéo postée sur son site.
Alors comme, aujourd'hui, j'étais un peu feignant, un peu
gourmand, et que je n'avais guère envie d'aller au diable, j'ai donc pensé que
cette ode visuelle à l'ouvrage illustré par Louis Jou tombait fort bien.
Je vous propose le même ouvrage à la vente,
aujourd'hui, mais avec un envoi différent, bien évidemment. Ce dernier est de la
plus belle plume de l'auteur, avec une écriture à l'anglaise si caractéristique
d'une époque où l'élégance du fond s'accordait avec l'élégance de la forme. Et
il est en vers, chers lecteurs… Ecrit pendant la guerre, ce livre illustré par Louis fut
imprimé en 1949. Il est agrémenté d'une onctueuse préface de Charles Maurras dont j'ai présenté
un ouvrage sur le blog, ici, hier. Plus qu'un simple livre de recettes, cet
exemplaire est une ode à la science du bien vivre et aux principes de cuisine
qui la régissent.
Le bien-vivre, vous le verrez, ne consiste pas uniquement
dans la satisfaction que procure une table somptueusement servie, mais dans les
milles circonstances qui flattent le goût sans préoccuper la pensée et sans
affecter la bonne ou mauvaise conscience … Je m'explique : à la médiocrité, une
nourriture saine et variée ; à l'aisance, une recherche plus marquée, et de
temps à autres la pompe du festin ; à l'opulence, le luxe et l'abondance,
tempérés par un habile discernement ; mais dans chacune de ces circonstances, on
doit faire un choix sans lequel la vie
ne serait qu'une habitude animale, un besoin auquel on céderait par nécessité…
Plus qu'un florilège de recettes, le bien-vivre est la parfaite adéquation du repas au moment où il est servi. On ne s'attend pas à trouver la même chose dans nos assiettes au mariage de la cousine que sur la desserte d'une cuisine quand un ami arrive à l'improviste ; on ne parle pas des mêmes choses non plus…
Monsieur Brun nous apprend ici à recevoir avec simplicité mais
aussi avec clairvoyance. Quel que soit le bon diner qu'il offre, si
l'amphitryon y a sacrifié ses dernières ressources ; si pour un service
splendide, il a prélevé un impôt forcé sur ses revenus, s'il a voulu briller un
moment, pour se nourrir ensuite de dures privations, sa gène, son embarras
entraînant celle de ses convives, enlèvera à sa réunion le charme attrayant que
procure la table.
Là est la leçon que nous pouvons tirer de l'ouvrage de
Monsieur Brun, notre subtil et fin restaurateur-philosophe.
Le restaurant de Monsieur Brun n'existe plus. Le matériel
fut dispersé dans une salle des ventes. Il n'y aura pas de prochain service mais il reste ce livre à déguster en connaisseur.
Il y aurait eu un second tirage (c'est ce qui se dit à
Marseille) mais le premier tirage est reconnaissable à l'emboîtage illustré que
vous avez ici. Pierre
BRUN (Maurice). Groumandugi, Réflexions et souvenirs d'un gourmand provençal. Préface de Charles Maurras, Illustrations de Louis Jou. Marseille, chez l'auteur, 1949. Broché, sous couverture rempliée, illustrée en couleur, sous cartonnage illustré rigide et étui. Fort et grand in-4° à grandes marges, non rogné, de 10 feuillets non chiffrés (gardes, faux-titre, titre, frontispice, couverture en couleurs aux armes de Provence, 2 planches de L. Jou), XVII pages (préface), 197 pages et 12 feuillets non chiffrés ("Dernier hommage à Marianne", "In cauda venenum", tables, justification de tirage, gardes). Tirage sur Auvergne, limité à 1026 exemplaires (ici le n°351). Une des pages de garde est occupée par un long envoi versifié. 1er tirage. Restauration sur l'emboîtage. Très bon état intérieur. 780 € + port
7 commentaires:
:-)
Bonne idée pour matérialiser la touche J'aime ! Pierre
hum... Louis Jou est un bon typographe, mais franchement, il devrait se relire... Même dans le titre c'est plein de fautes ! "groumandugi"... il aurait dû relire Littré, ou Larousse. Gourmandise, ce n'est pourtant pas si difficile que çà à écrire !
Il est vrai que Groumandugi , c'est un peu lourd en bouche ;-))
Heureusement, à part quelques expressions provençales, l'ouvrage est écrit en français plus digeste... Pierre
Je ne sais si certains connaissaient cette vidéo de Céline Essentiam. Voici quelqu'un (une) qui sait mettre en valeur les livres auprès de ses clients. La meilleure preuve est que son exemplaire a été vendu ! Pierre
Sa façon gourmande de comparer le livre à un artichaut y est peut-être pour quelque chose. :-)
Jean-Michel
cet exemplaire est maintenant sur ma table de salon ; il va y rester un petit peu pour que je l'examine sous tous ses aspects - avant de rejoindre une place de choix (mais laquelle ?? il n'y a plus de place !) dans ma bibliothèque - avec une grosse pensée pour Pierre, sa famille, et Daniel, par l'intermédiaire de qui ce livre est devenu un magnifique cadeau d'anniversaire (oui, aujourd'hui j'ai 20 ans) de mon épouse.
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