mercredi 17 avril 2013

Code de la Voyerie au 18eme siècle : Un code de la route...


"Trop de normes tuent les normes", voilà ce que semblent réaliser, aujourd'hui, les technocrates qui les promulguent sans jamais en avoir testé l'utilité et la pertinence. On pourrait se dire que ce défaut est typiquement français ou bien qu'il est nouveau. Ce petit ouvrage du 18eme siècle vous montrera le contraire. L'état s'est rapidement rendu compte qu'un peu de cohérence était nécessaire dans les différentes réalisations du royaume de France et que des règles de la voyerie s'avéraient obligatoires pour que les communications entre les différentes régions soient possibles et que les lois soient  les mêmes pour tous.


Revenons néanmoins à la définition du mot "voyerie" puisque celui-ci n'est plus utilisé dans la langue française, de nos jours. Selon la cinquième édition du dictionnaire de l'Académie française, un voyer étant un officier préposé à la police des chemins à la campagne et dans les villes, la voyerie est donc l'ensemble des voies publiques du royaume. Ce ministère a disparu à la révolution pour être accolé à la trésorerie générale.


Pour vous rassurer sur l'emploi de ce mot, M. Mellier nous indique, dans la préface, qu'il était également  presque inconnu en 1704 quand les premiers codes furent promulgués, et notoirement en Bretagne, où des règles différentes restent l'apanage de cette région pour ce qui est des voies de communication terrestres…


Je n'entrerai pas dans le détail de ces codes au 18eme siècle. Seul, un spécialiste pourra tirer de la lecture et de l'étude de cet ouvrage des informations utiles. S'il est amoureux d'éditions d'époque en bel état de conservation, il appréciera conjointement de pouvoir acquérir un exemplaire flatteur. Cet ouvrage est complet en lui-même.


Pour information, le tome second, absent ici, traite des principaux règlements concernant les fonctions et les droits des officiers de la voyerie, la police des bâtiments, les litiges, l'entretien des ponts et chaussées du royaume, &c…


De toutes les routes de France, d´Europe
Celle que j´ préfère est celle qui conduit
En auto ou en auto-stop
Vers les rivages du Midi

Nationale Sept
Il faut la prendre, qu´on aille à Rome, à Sète
Que l´on soit deux, trois, quatre, cinq, six ou sept
C´est une route qui fait recette...


MELLIER / REMOND. Code de la Voyerie, contenant, le Traité du droit de la Voyerie, par M. Mellier, l'exposition des coutumes sur la largeur des Chemins, &c. La Dissertation sur la garantie la durée des ouvrages publics, le Mémoire sur laminage du plomb de M. Remond, Tarif des ouvrages de maçonneries, &c. Règlements pour les Chemins Royaux, &c. la Table générale Chronologique de tous les Règlemens, depuis 1270, jusques & compris 1735 (tome premier, vendu seul). Chez Prault père, 1753. Un volume in-12. Reliure plein veau marbré, dos à 5 nerfs, pièce de titre et de tomaison maroquinées, caissons ornés, roulette sur les coupes, gardes colorées, toutes tranches rouges.. [1f bl], [12ff], 380 pp, [2ff], lxxxviij pp, [1f bl]. Coins usées, un petit trou sur le cuir en queue, intérieur en très bon état. Vendu

10 commentaires:

calamar a dit…

à ajouter au lexique : "complet en lui-même" = incomplet...

Pierre a dit…

C'est exactement ça, calamar ! La formule est parfois galvaudée ;-))

Je voulais, en fait, mentionner que contrairement à un roman où l'histoire est continue, ce volume présente des études exhaustives (largeur des voies, règles du laminage, etc...) comme le fait le second volume.

Le plus difficile sera de trouver ce tome manquant. Pierre

Textor a dit…

La voyerie, voyons voir, visiblement, les acquéreurs de cet ouvrage jetaient le second volume pour ne garder que le tome 1 car vos confrères proposent aussi ce seul tome ! :)
J'aime beaucoup ces histoires de voirie. Dans le genre, je possède l'Histoire des Grands Chemins
T

Pierre a dit…

J'avais en effet noté que le seul exemplaire à la vente sur la toile était un tome I, Textor !

Le tome II ne court pas les rues ;-) Pierre

Anonyme a dit…

Dans le domaine des Normes qui tuent les Normes, un exemple extrême est l'Assurance Qualité, que j'ai dû pratiquer à mon corps défendant pendant quelques années.
Il est impossible de décrire les absurdités innombrables que l'on rencontre, avec comme résultat des montagnes de documents générés, de quoi nourrir tous les rats de la planète pendant plusieurs siècles.

René

Pierre a dit…

Le mot "qualité" est parfois synonyme de "tracasserie". Mon épouse est confrontée, dans son domaine, à une démarche qualité dans les offices de tourisme. Des réunions et des réunions et des réunions où l'essentiel de la réunion est de mettre en place la date de la prochaine réunion... Mais c'est un secret ;-)) Pierre

Nadia a dit…

Je confirme... j'en ai fait 12 ans, et y ai replongé récemment.

Pierre a dit…

J'aimerais connaitre la motivation des gars qui mettent place des usines à gaz pareilles. Cautionner leur présence en fournissant des rapports remplis de camemberts ? Bon ! Je veux bien croire, qu'au 18eme siècle, des progrès de gestion des voies publiques étaient à faire... Pierre

Anonyme a dit…

La motivation, Pierre, est très simple, c'est essentiellement d'assurer leur propre survie, quelles qu'en soient les conséquences économiques qu'ils ignorent superbement.

René

sebV a dit…

On est tellement bon en productivité que pour aller chercher le pouillème de pourcent d'amélioration, il faut une montagne de tracasserie (tout le problème des conditions limites).
Et puis la judiciarisation de la société oblige tout le monde à se couvrir et à tout tracer dans le détail.
Enfin ça nous empêche pas de manger du cheval...