lundi 21 mai 2012

Marivaux - Bécat ou l'inverse ?

Rions de tout, de peur d'être obligé d'en pleurer ;-))

Le Théâtre au XVIIIeme siècle pourrait être défini ainsi ! Mais si, à cette époque, deux grands auteurs se partagent le succès (Marivaux et Beaumarchais), c'est chez le premier que la comédie est une peinture délicate et ironique. Ce n'est ni le grand rire de la farce, ni les larmes de la comédie larmoyante, attendrissante et moralisante. C'est une analyse minutieuse et spirituelle de la subtilité, de la fantaisie et de la sincérité du jeu amoureux.


"J'ai guetté dans le cœur humain toutes les niches différentes où peut se cacher l'amour lorsqu'il craint de se montrer, et chacune de mes comédies a pour objet de le faire sortir d'une de ces niches... Dans mes pièces, c'est tantôt un amour ignoré des deux amants; tantôt un amour qu'ils sentent et qu'ils veulent se cacher l'un à l'autre; tantôt un amour timide qui n'ose se déclarer; tantôt enfin un amour incertain et comme indécis, un amour à demi-né, pour ainsi dire, dont ils se doutent sans en être bien sûrs et qu'ils épient au dedans d'eux-mêmes avant de lui laisser prendre l'essor."











L'obstacle à l'amour chez Marivaux, n'est pas extérieur (comme chez Molière) mais réside dans l'amour propre des personnages. Par suite d'un préjugé, d'un quiproquo, d'un malentendu, de déceptions antérieures, les jeunes héros ne veulent pas reconnaître qu'ils sont amoureux. Mais comme il s'agit d'un jeu, après les détours imposés par l'amour-propre, le dénouement toujours heureux est inévitablement le triomphe de l'amour. Le langage des pièces de l'auteur est souvent plein de préciosité et a amené un nouveau genre, rentré dans le vocabulaire français : Le marivaudage











Voltaire qui n'aimait pas Marivaux, lui reprochait "de peser des œufs de mouche dans des balances de toiles d'araignée" ! Jugement que la postérité a corrigé. Qui se souvient du théâtre de Voltaire, aujourd'hui ?











Marivaux (Pierre Carlet de Chamberlain de Marivaux .1688-1763) journaliste, romancier et auteur dramatique. Il collabora à divers périodiques littéraires : Le Spectateur français, L'Indigent Philosophe, Le Cabinet du Philosophe, Le Mercure. Grâce à ses relations il est élu à l'Académie française. Il écrivit 27 comédies en prose dont les plus célèbres sont Le Jeu de l'Amour et du Hasard (1730) et Les Fausses Confidences (1737). Le théâtre et les romans de Marivaux font preuve d'une très grande finesse psychologique. Souvent pris dans le jeu de l'amour et du hasard, les personnages se prêtant à des jeux de rôles, prenant l'identité de ceux qu'ils ne sont pas, se découvrent eux-mêmes derrière des masques. Les situations sont souvent rocambolesques et la virtuosité du langage ne doivent pas masquer la profondeur de cette œuvre. L'édition que je propose aujourd'hui à la vente, à la typographie soignée et aux illustrations charmeuses, est un joli écrin à cette œuvre littéraire. Certains diront que Marivaux doit, ici, beaucoup à Bécat qui en a exécuté les dessins…


Paul-Emile Bécat (1885 – 1960), peintre, graveur et dessinateur français, est bien connu, aujourd'hui, comme illustrateur de livres érotiques. Il est élève des peintres Gabriel Ferrier et François Flameng et expose au Salon des Artistes Français dès 1913. Il se spécialise à partir de 1933 dans la technique de la pointe sèche qu'il met service de textes érotiques et galants. Nul doute que cet ouvrage ne remporte un beau succès sur les rayonnages de votre bibliothèque ! Pierre


MARIVAUX (Pierre Carlet de Chamblain de). Œuvres. La Surprise de l'amour ; La Double Inconstance ; Les Serments indiscrets ; Les Fausses confidences ; Arlequin poli par l'amour ; la Vie de Marianne... Paris, Arc-en-ciel, 1952. Six volumes in-8, illustrés de gravures sur cuivre de Paul-Emile BECAT. Édition présentée en feuilles sous couverture rempliée, imprimée en rose et noir. Étuis et emboîtages vieux rose marbré façon demi-cuir, pièces de titre dorées. Exemplaire n° 1736 sur vélin de chiffon des papeteries du Marais tiré à 1899 sur 2000 exemplaires. La typographie est signée D. Viglino, les gravures sur cuivre ont été tirées par F. Nourisson sous la direction de l'artiste et enluminées au pochoir par les ateliers Renson Fils. Bel exemplaire. 180 € + port

2 commentaires:

Pierre a dit…

Depuis les affaires D.S.K, la luxure n'a plus la cote. C'est vraiment la crise ;-)) Pierre

Anonyme a dit…

Vade retro dskass.
Bonne journée,
Bien à vous, Sandrine.