samedi 5 mai 2012

Fénelon : De l'éducation des filles sous forme d'une lettre ouverte aux hommes…

Je ne raconterai pas, ici, la vie de Fénelon, sa carrière épiscopale, son rôle dans les querelles théologiques du dix-septième siècle. Je l'ai déjà fait ! C'est le pédagogue, seul, qui nous préoccupe dans ce billet.

Il est l'auteur du Traité de l’Éducation des filles que je propose, aujourd'hui, à la vente, un des grands ouvrages de la pédagogie française ; puis il a dirigé l'éducation du Duc de Bourgogne avec succès et il a écrit, à cette occasion, un certain nombre d'ouvrages didactiques comme le Recueil des Fables, les Dialogues des morts, sans oublier le Télémaque, un des livres les plus populaires de notre littérature.


Le Traité de l’Éducation des filles, composé vers 1680, parut en 1687. Dès le début, Fénelon se plaint qu'on ne donne aux femmes que peu d'instruction, que l'éducation des garçons soit la seule dont on ait une haute idée, et il combat avec vivacité les préjugés misogynes de l'époque : la femme savante serait vaine et précieuse ; la femme serait d'ordinaire plus faible d'esprit que l'homme ; la femme devait être élevée dans l'ignorance du monde. Fénelon répond avec éloquence à ces diverses erreurs. D'abord, il n'est pas question d'engager les femmes dans des études inutiles qui feraient d'elles des savantes ridicules : il s'agit seulement de leur apprendre ce qui convient à leur rôle dans la famille. En second lieu, plus elles sont naturellement faibles, plus il est nécessaire de les fortifier. Enfin, les femmes ont des devoirs à remplir qui ne sont guère moins considérables que ceux des hommes.


Bon ! Ces principes feraient hurler les "chiennes de gardes" du mouvement féministe mais nous sommes au XVIIeme siècle, je le rappelle… Pour mieux prouver encore l'importance de l’éducation des femmes, Fénelon trace ensuite un tableau piquant des défauts qui résultent de l'ignorance où on les laisse ordinairement : L'ennui, l'inoccupation, l'impuissance à s'appliquer aux choses solides et sérieuses, par suite la frivolité, la mollesse, une imagination errante, une curiosité indiscrète qui s'attache aux petites choses, faute d'avoir été fixée sur de grands objets, la légèreté et le bavardage. Il reproche à ces femmes d'être les égales de l'homme lorsque ce dernier est réduit aux mêmes conditions qu'elles, en somme…

Car nous sommes bien d'accord : Si les femmes sont différentes de l'homme, elles peuvent en être aussi l'égal intellectuel. Je vous engage, si vous n'en êtes pas convaincus, à lire un excellent ouvrage sur ce sujet, écrit par Françoise Parturier et édité aux éditions Albin Michel en 1966.

Fénelon contredit donc l'idée communément admise aujourd'hui, au nom de la liberté de pensée républicaine, que la femme voilée est maîtresse dans son ménage et, qu'à ce titre, il faut y voir un respect de sa condition. Foutaise !! Fénelon reconnaît que les filles sont très curieuses et plus faibles que les hommes mais, selon lui, l’éducation des filles est aussi nécessaire et importante pour le bien public que celui des garçons et doit également être réglée.


Il n'empêche, qu'à l'époque, les objectifs de l’éducation féminine sont centrés sur les devoirs domestiques et la maternité. C'est ainsi... Nous devons à l'habileté insinuante, la douceur persuasive, la grâce même et la tendresse pénétrante de la femme d'avoir acquis le droit à l'égalité intellectuelle, aujourd'hui. Pour le reste, elles nous seront toujours supérieures* ;-)) Pierre

* J'ai écrit ceci, et pourtant, je n'ai rien à me faire pardonner…


FENELON (Francois de Salignac de la Mothe). De l'éducation des filles. On y a joint un Ouvrage de Monsieur de la Chetardie, intitulé: Instruction pour une jeune princesse. Nouvelle Edition. Amsterdam & Leipzig, Arkstee & Merkus, 1758. Un volume in-12. Reliure plein veau marbrée, dos lisses, caissons ornés, toutes tranches jaspées. [5ff dont portrait frontispice], 175pp. Petits défauts de reliure dont coins restaurés. Intérieur légèrement bruni. Bel exemplaire. 75 € + port

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonsoir Pierre, Je fais un petit hors-sujet : Je n'ai pas oublié le réglement. je suis seulement tête en l'air et il part deamin, suaf que demain c'est Dimanche. Donc, Lundi et si tout va bien, reception Mercredi avec ce pont...
Bien à vous,
Sandrine.

Pierre a dit…

No problem ;-)) Pierre

Pierre a dit…

Un billet qui fait l'unanimité ;-)) Pierre