jeudi 17 mai 2012

Le triomphe des libertés gallicanes au XVIIeme siècle avec Louis Maimbourg. Un débat clos, faute de combattants…

Louis Maimbourg (1610 - 1686) est un homme d’Église et historien lorrain. Après avoir été enseignant à Dijon, il fit des études de théologie qu'il commença à Paris et poursuivit à l'université grégorienne de Rome. Il fut ordonné prêtre en 1637. Il enseigna pendant dix ans les humanités au Collège des jésuites de Rouen, puis devint prédicateur.


On retiendra de lui qu'il soutint de violentes polémiques avec les jansénistes et contesta notamment leur traduction de la Bible. Sa défense publique et vigoureuse de Louis XIV, dans le conflit qui l'opposait au pape Innocent XI lui valurent d’être expulsé des jésuites par le pape en 1681, mais Louis XIV lui octroya une pension et le droit de résider à l’abbaye Saint-Victor de Paris.


Il fut un historien prolifique apôtre du gallicanisme, doctrine religieuse et politique cherchant à promouvoir l'organisation de l'Église catholique en France de façon largement autonome par rapport au pape.


D'un côté, le gallicanisme voulait réduire l'intervention du pape au seul pouvoir spirituel. En pratique, cela se traduisait surtout par une mainmise étroite du souverain français sur les nominations et les décisions des évêques !


Au XVIIe siècle, le plus illustre représentant du gallicanisme fut Bossuet, évêque de Meaux, qui rédigea les quatre articles gallicans de 1682 signés par l'assemblée des évêques de France. Bossuet y reprend les décisions du concile de Constance (1414-1418) qui rappelait que le concile œcuménique (assemblée de tous les évêques et abbés) était l'organe suprême en matière d'autorité et d'enseignement au sein de l'Église.


De l'autre côté, le Pape se referai aux textes sacrés " Tu es Pierre et sur cette pierre (romaine), je bâtirai mon église…". Il faudra attendre la victoire des ultramontanistes au XIXe siècle, puis la séparation de l'église et de l'état en 1905 (toute relative) pour que la primauté de l'église romaine soit restaurée aujourd'hui. Dans cette évolution, Robert de Lamennais et son livre Essai sur l'indifférence en matière de religion, écrit de 1817 à 1823 et que j'ai déjà présenté sur le blog, ici, a joué un rôle pionnier.


La fin de la préface, écrite par Louis Maimbourg, est un hymne patriotique sous forme d'épitaphe : " Par cet ouvrage, j'ai fait connoistre à tout le monde, comme je l'espère, que je suis aussi grand catholique que bon français & que je veux mourir comme j'ay vécu ". Pierre


MAIMBOURG (Louis). Traité historique de l'établissement et des prérogatives de l'église de Rome et de ses evesques. Paris, Sébastien Mabre-Cramoisy, 1685. Un volume in-16 (8x15 cm). Reliure pleine basane, dos à nerfs avec caissons ornés, pièce de titre, tranches mouchetées. Page de titre + 11 feuillets non paginés + 429 pages + 13 feuillets de table non paginés. Coiffes et coins abîmés, une mouillure marginale aux 20 derniers feuillets et sur le dernier plat, bon état intérieur, page 49 frottée en son centre. Vendu

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