J'avais déjà présenté une édition en sept volumes de cet ouvrage sur le blog, il y a quelques temps (Mon Dieu, que ce temps file vite !). D'aspect extérieur moins flatteur que celle d'aujourd'hui, elle était proposée pour la même somme mais complétée par l'histoire de France de 1789 à 1848, en deux volumes, racontée par la fille de l'auteur. Les exemplaires que je vous présente ici sont recouverts d'une reliure signée particulièrement soignée. Des ors, des plats décorés, des tranches brillantes… Des vrais cadeaux de Noël !
On doit à l'injustice du pouvoir d'avoir laissé, de François Guizot, le souvenir d'un ministre de Louis-Philippe impopulaire. On a oublié qu'il fut un grand historien et une belle plume. La renommée de Guizot reposait sur ses qualités d’écrivain et de conférencier sur l’histoire moderne. Ce n'est qu'à l'âge de quarante-trois ans qu’il montra ses talents d’orateur. En janvier 1830, il fut élu à la chambre des députés par la ville de Lisieux, siège qu’il conserva durant toute sa vie politique. On lui doit la première loi progressiste sur l'instruction primaire (1833).
Cette loi proposée par François Guizot, ministre de l'Instruction publique dans le premier gouvernement Soult, et qu'il contribua activement à mettre en place, précède celle de Jules Ferry, plus connue. C'est l'un des textes majeurs de la monarchie de Juillet.
Reposant sur l'idée que l'instruction contribue au progrès général de la société, la loi Guizot organise l'enseignement primaire au profit des classes populaires autour de deux principes :
La liberté de l'enseignement primaire et l'organisation d'un enseignement public, intégré au sein de l'Université : Tout individu âgé de dix-huit ans pouvait exercer librement la profession d'instituteur primaire, à condition d'obtenir un brevet de capacité, délivré à l'issue d'un examen, et de présenter un certificat de moralité.
Le débat parlementaire fut difficile. Le texte fut attaqué par les catholiques, hostiles à l'existence de l'enseignement public, et par la gauche anticléricale, qui combattait la liberté de l'enseignement confessionnel. Si après ça, vous n'êtes pas impopulaire, c'est qu'il y a une injustice ;-))
La mise en œuvre de la loi Guizot contribuera à développer grandement l'alphabétisation de la France : En 1848, les deux tiers des conscrits savent lire, écrire et compter. A comparer avec les 20 % d'élèves qui ne maîtrisent pas le français écrit, au même age, de nos jours (ce n'est pas moi qui le dit), on voit que le progrès est en marche…
Ces exemplaires combleront les bibliophiles par la qualité de leurs reliures (Magnier et Engel), les lecteurs par la richesse des informations qu'ils contiennent, et les acheteurs par le prix raisonnable auquel ils sont proposés. Pierre
GUIZOT (François). Histoire de France, depuis les temps les plus reculés jusqu'en 1789, racontée à mes petits-enfants. Paris, Hachette, 1872-1876. Cinq volumes in-4 demi-chagrin vert empire. Plat de percaline verte avec une très riche décoration dorée et noire. Dos à cinq faux nerfs avec des dessins aux fers dans les caissons, titres et tomaisons dorés. Toutes tranches dorées. 394 figures gravées sur bois, dans le texte et à pleine page, d'après Alphonse De Neuville et (pour le cinquième volume) Philippotaux, Ronjat, etc. Index général à la fin du dernier volume. Tome 1: 578 pp, 75 gravures. Tome 2 : 574 pp, 66 gravures. Tome 3 : 564 pp, 74 gravures. Tome 4 : 570 pp, 94 gravures. Tome 5 : 598 pp , 85 gravures. Premier tirage des illustrations. Le cinquième et dernier volume a été rédigé par Mme de Witt d'après les notes de son père. Reliure signée Charles Magnier pour les tomes 3 et 5, signée Engel pour le tome 4. Des petits frottements d’usage et des rousseurs éparses, sinon bon état. Vendu
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10 commentaires:
Quelle belle collection.
S.
En présentation sur les rayonnages à la boutique : 4 dos et 1 plat. Même si on ne vend pas ces ouvrages, ils donnent de l'allure à la librairie ;-)) Pierre
Dure période en ce moment. Rien ne se vend ici ou ailleurs, Pierre.
Pour autant j'entendais sur France Inter que des clubs de retraités se montent pour initier la jeunesse à l'amour des livres.... Patience, votre petit commerce va bientôt reprendre gràce à l'élite, qui non contente de s'endormir sur son tas d'or, se rachéte en réinventant l'eau chaude. Le tout bénévolement.
Je ne sais pas si je dois rire ou pas, là!
Même si vous n'avez pas besoin de cette activité pour vivre, il y a quand même des charges et le bénévolat me fatigue, surtout pratiqué par ceux qui ont ruiné notre systéme éducatif.
Sandrine.
Paradoxe qui voit l'activité en boutique baisser mais l'effervescence en SVV monter... Je ne me plains pas (encore). Des amis bouquinistes me disent que les ventes sur site (AB****k, par exemple) à l’étranger représentent bientôt la moitié de leur C.A. La mondialisation sauve les libraires !
Le bénévolat ? J'ai donné. Je redonnerai peut-être. Pierre
mais si, des choses se vendent ! par exemple un livre avec page de titre rouge, s'est récemment vendu 45 euros.
Mais il n'est pas sûr que ces choses s'achètent... par exemple, un livre avec page de titre rouge, proposé sur le catalogue d'une librairie, pour 350 euros.
C'est pas le même quand même ?
La chance des libraires est de pouvoir, parfois, acheter à bon prix. Le risque est d'acheter trop cher, au dessus du prix de marché !
Maintenant, je peux vous assurer que proposer le bon prix n'est pas toujours facile ;-)) D'où l’intérêt du crayon de papier. Pierre
il faut demander à Bertrand si c'est le même exemplaire, puisqu'il connaît l'acheteur du premier exemplaire.
Mais acheter un livre à un libraire, et le remettre dans un catalogue de libraire immédiatement, en multipliant le prix par 5, suppose un problème quelque part, non ?
C'est que le premier libraire qui a vendu l'ouvrage voulait s'en débarrasser, en connaissance de cause, à ce prix et que le deuxième libraire qui le vend en connait la vraie valeur et suppose que ses clients sont au diapason. Ce sera un bonne affaire pour les deux quand le deuxième libraire aura vendu l'ouvrage. Pas avant !
Cela serait plus gênant si le premier vendeur n'était pas au courant de l’intérêt de son livre.
Je crois que cela m'est arrivé de faire de notables bénéfices sur un ouvrage [un moment de honte est si vite passé]. J'ai aussi vendu des ouvrages moins chers que je les avais acheté ;-(( Pierre
Je rentre du théâtre... Chat en poche de G. Feydeau. J'ai bien ri. Et en vous lisant je ris bien aussi.
J'ai vendu, J'ai vu, J'ai pas toujours vaincu. Telle pourrait être la devise du libraire.
J'ai vendu ce livre page de titre en rouge oui... un bon exemplaire, assez modeste mais complet. Prix de vente pour ainsi dire cadeau. C'est le jeu. Quand on accepte pas les règles d'un jeu, on ne joue pas.
45 euros vendu... sans doute un peu moins que ce que je l'avais acheté. 350 euros, assez proche du prix que cela vaut sans doute. Il reste à le vendre. Et il sera vendu. Je n'en doute pas. Soit à ce prix, soit à 350 euros moins une remise non négligeable si le libraire est sérieux (et il l'est), soit beaucoup moins dans quelques mois s'il n'est toujours pas vendu, c'est le jeu.
Je ne suis pas d'accord avec Calamar quand il dit "acheter un livre à un libraire, et le remettre dans un catalogue de libraire immédiatement, en multipliant le prix par 5, suppose un problème quelque part, non ?"
Tout est possible. Et heureusement. On ne sait jamais tout mais en maintenant presque 10 ans de pratique de la librairie, je peux vous dire que des certitudes j'en ai de moins en moins. Par contre je sais de plus en plus de choses...
mais chut...
Je sais depuis ce soir, par exemple, pourquoi Marius-Michel père possédait dans sa bibliothèque un fort beau livre d'un auteur oublié aujourd'hui, exemplaire relié en maroquin plein signé David (comme tous les livres de Marius-Michel père d'ailleurs) ... parce qu'il n'y a pas de hasard et parce qu'il faut en bibliophilie comme en tout, se poser les bonnes questions au bon moment....
mais chut...
Je m'en vais rêver à un exemplaire sur Chine de Manon Lescaut...
B.
merci Bertrand de ces explications. Pour le "problème" que j'évoquais, je pensais à une interrogation philosophique récurrente sur quelques blogs : "existe-t-il une valeur objective à un livre ancien ?". J'ai une dissertation toute prête, mais la taille autorisée du commentaire vous en privera. Tant pis pour vous !
Ceci dit, cela répond à une autre interrogation qui nous trotte aussi dans la tête : "est-ce qu'on peut faire de bonnes affaires sur ebay ?"
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