lundi 22 décembre 2014

Causerie du lundi de Philippe Gandillet : Discours de réception pour le 278ème membre...


L’arrivée d’un nouveau membre sur le blog est toujours un moment de joie pour Pierre. On ne peut, cependant, parler de l'activité d’un blog sans saluer tous les autres. En effet, sans eux, sans leur engagement, sans leur attention, aucun blog, fut-il marchand, ne pourrait survivre... Mais cela, vous le savez comme vous savez aussi qu'en fédérant quelques bibliophiles autour d’un blog, ils s'engagent implicitement à le faire vivre. Pierre me demande d’écrire un petit mot de remerciement pour l'inscription du 278ème membre du blog. Il est évident qu’il s'applique aussi aux 277 membres qui sont déjà inscrits et à tous ceux qui s’inscriront par la suite…

Cher Monsieur Ugo,

Votre inscription a été accueillie avec une satisfaction si sincère, si unanime, [les contributeurs de ce blog se comptent sur les doigts d’une seule main],  qu’à peine venait-elle de s’accomplir, il n’était plus un seul d’entre nous qui ne fût persuadé, de la meilleure foi du monde, que le mérite lui en revenait entièrement. Rien n’a pu affaiblir cette impression charmante et confortable, même point le souvenir que pendant plusieurs années vous avez apprécié nos billets avec la plus grande discretion... Nous n’avons pas songé, un instant, à vous en tenir rigueur. Dès que vous avez cliqué sur la page d’accueil pour vous inscrire, dès que vous avez validé cette inscription, elle vous l’a été accordée avec joie et vous êtes entré de plain-pied dans ce qu’il est déjà bien agréable, pour commencer, de considérer comme une immortalité à vie. Eh, oui ! Tout ce que vous écrirez d'élogieux, dorénavant, sera gravé sur la toile pour l’éternité.

Il n’est pas besoin de vous connaître depuis longtemps pour éprouver à votre égard une sympathie véritable et si voisine de l’amitié, qu’il est nécessaire de lui faire entendre raison et de lui dire : "  Non, pas encore, un peu de patience ; ce ne serait pas convenable ! " Tout ce qu’il y a en vous de facétieux, de juste, de fier, apparaît dans le temps même où l’on vous lit. Votre dernier billet sur l’excellent blog de Hugues en est la preuve. Quelle gratitude ne doit-on pas à des hommes tels que vous, aussi évidents, aussi désintéressés. La probité du cœur et de l’esprit à laquelle il faut plusieurs lustres pour se laisser découvrir, ressemble chez vous, moins à une vertu acquise qu’à un penchant naturel.

Vous, Monsieur, ce n’est pas à l’ancienneté que l’on vous aime et que l’on vous estime, c’est au choix ! Que cette faveur n’aille pas vous surprendre ; elle vous est due. Elle est due à la qualité des notices que vous présentez dans vos catalogues, à la fois si claires et si étayées, à votre labeur grave et ordonné, à votre talent fait de réflexion, de volonté lucide, d’ardeur secrète, à la noblesse égale de votre caractère [ on m’a parlé de colères mais je n’en crois pas un mot], prompt à accepter tous les devoirs, les plus grands, parce que ce sont les plus beaux, les plus petits, parce que ce sont les plus difficiles… Elle est due à l'originalité des billets que vous nous offrez, elle est due à votre talent.

Vous souffrez en me lisant, Monsieur, vous souffrez énormément, je le sens... Vous souffrez dans votre modestie qui est la grâce et le parfum de toute votre existence. Ce sentiment nous étouffe tous - sauf moi, peut-être - et le sentiment d’avoir un peu de talent ne suffit pas à la mettre en déroute. Mais, est-ce une raison, parce que vous êtes modeste à l’excès, pour que je sois incomplet dans mes remerciements ?

Dans la crise douloureuse que traverse la bibliophilie en ce moment, et en particulier dans le scandale naissant qui toucherait le marché du manuscrit et de l’autographe, vous avez su, malgré la notoriété qu’on vous accorde sur la place et le profit que vous auriez pu en tirer, vous avez su ne jamais répondre aux sirènes de l’argent facile. Vous avez préféré le travail laborieux du bibliographe et de l'expert aux réceptions fastueuses des salons parisiens. Où votre conscience se trouvait engagée, l’on vous vit délibérément vous ranger du côté le plus dangereux, celui de la probité, car vous estimiez qu’une telle cause, comme dit La Bruyère, " devenait l’affaire de tous les honnêtes gens ".

Pour vous faire sortir de votre réserve habituelle, il vous fallait une occasion. Et c’est sur l'excellent blog de Hugues que vous nous contez aujourd’hui, de façon magistrale, les comportements à risque dont doivent se détourner tous les bibliophiles. Pierre a eu l’audace de vous envoyer un petit mot de félicitations. Vous avez eu la gentillesse de lui répondre et de vous inscrire sur son modeste blog. Il m’a, bien évidemment, demandé de vous répondre car il n’a pas le compliment facile… Ce fut un réel plaisir. Votre dévoué. Philippe Gandillet.

2 commentaires:

Hugues a dit…

Quel plaisir de voir Ugo rejoindre cette académie.
A quand, un article à 4 mains rédigé par Philippe Gandillet et Ugo? On en frémit de plaisir :)
Hugues

Pierre a dit…

Je crains le pire ;-))

Même pas en rêve... Pierre