Pierre Léon Vanier est né à Paris en 1847 si l'on consulte l'excellent site qui retrace sa carrière. Issu d'un milieu modeste, il débute très jeune comme commis à la librairie Gosset, située boulevard des Italiens, vers 1862. Parallèlement à son emploi, il suit des cours du soir à la Sorbonne. Muni de quelques économies, il lance lui-même sa librairie en 1869, 6 rue Hautefeuille.
Sergent de
mobiles durant le siège de 1870, il rouvre son commerce après les événements et
se lance dans l'édition à partir de 1876. Son goût le porte d'abord à publier
des récits d'aventures illustrés comme ceux de Paul-Ernest Lesage, dit Sahib
(1847-1919) ou encore de Paul Léonnec (1842-1899). Il n'hésite d'ailleurs pas à
mettre la main à la pâte en légendant les albums de son ami H. de Sta (Henry de
Saint-Alary, 1846-1920).
Établi au numéro
19, quai St Michel, à partir de 1878, c'est sa rencontre avec Jacques Madeleine
qui le décide à se lancer dans l'aventure poétique avec l'édition d'une revue
néo-parnassienne, Paris-Moderne, dont le premier numéro paraît en mars 1881.
C'est là que Courteline prendra son envol ! Et ce fut l'origine du Vanier "hyper-littéraire
", comme l'écrivit Verlaine dans Les Hommes d'Aujourd'hui. C'est surtout à
partir de 1884, avec l'édition de Jadis et Naguère de Verlaine et des Syrtes de
Moréas que Vanier entre dans l'aventure symboliste. Avec la publication des
Déliquescences d'Adoré Floupette, il devient le " Lemerre du Décadisme
". Néanmoins, Jean-Louis Debauve nous rapporte des témoignages de
contemporains de Vanier qui soulignent davantage l'avidité de réclame du
bibliopole que son intérêt pour la poésie symboliste ou décadente.
Outre Les Hommes
d'Aujourd'hui dont il reprend l'édition à partir de 1885, Vanier éditera la
revue Le Rêve et l'idée, durant les années 1894 et 1895, que dirigeront Maurice
Le Blond et Saint-Georges de Bouhélier. On trouve à son catalogue : Vignier, Baju,
Vielé-Griffin, Merrill, Morice, Huysmans, Willy... et, lorsqu'on tape " L.
Vanier " sur le catalogue en ligne de la BNF, nous ne dénombrons pas moins
de 647 notices, dont celle concernant le fameux Jacques Plowert et son Petit
glossaire pour servir à l'intelligence des auteurs décadents et symbolistes.
Après sa mort sa veuve géra son fonds encore quelques années, puis elle le céda
à Albert Messein en 1903.
C'est un aspect
moins connu de l'éditeur que nous vous faisons découvrir ici. Associé pour les
dessins à son ami H de Sta, Vanier publiera un remarquable alphabet à
l'attention de la jeunesse, chaque planche étant montée sur onglet avec des
illustrations aquarellées de toute beauté. Les planches sont précédées
d'une page de texte expliquant le rôle de chaque militaire depuis l'Artilleur
jusqu'au Zouave. Hachette s'était à la
même époque spécialisée dans les alphabets populaires pour enfants. Il s'agit
ici d'un alphabet pour grands enfants, pour collectionneurs, pour amateurs de Militaria,
pour amateurs de Plats historiés ; en un mot, d'un ouvrage pour bibliophiles !
Pierre
VANIER & STA. Armée française. Nouvel
alphabet militaire, texte explicatif de Vanier et dessins par H. de Sta. Paris, Léon Vanier, Léon, 1883. Edition
originale. 1 volume in-4 (28/23). Cartonnage d'éditeur, percaline bleue, plat
orné d'un décor historié polychrome signé Paul Souze, gardes colorées. 51 pages,
25 planches montées sur onglet. Une mouillure à l'angle supérieur droit du
plat. Le reste en excellent état. Pas de rousseurs. Une petite rareté, quand
même… Vendu
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