samedi 6 août 2011

Les visites du Maréchal Pétain en France. Florilège de photographies...


On peut se demander pourquoi les énormes mystifications réussissent là où les petites balivernes échouent. Les régimes peuvent s’en tirer avec de grandes impostures, mais les politiciens ne le peuvent pas avec la bagatelle. C'est un des enseignements de ces dernières années… Les beaux jours de la propagande ne sont pas en danger !


Voici présenté, aujourd'hui, une des formes de la propagande de Vichy qui fut menée en France sous l'occupation allemande. En effet, après la défaite, la France s'est retrouvée coupée en deux zones, dirigées au Nord par les allemands et au Sud par le régime de Vichy, sous le commandement du Maréchal Pétain après l'armistice tronquée de 1940. Cette situation a donné lieu à une multiplication de l'intensité de l'activité propagandiste. Ce fut un état totalitaire et sa doctrine était voisine de celle de l'Allemagne nazie, seulement elle divergeait sur certains points.


Cette propagande s'est notamment basée sur l'image du Maréchal Philippe Pétain, fondateur de Vichy et chef de l'état ainsi que principale figure médiatique de ce régime. Les services de propagande mirent donc en place tout un culte du chef autour de lui, pour appuyer son image d'homme fort auprès du peuple français, comme nous le montre cette imagerie en l'honneur du Maréchal.


Ces photographies cherchent à valoriser le maréchal Pétain en montrant son image entouré de français méritants représentés par le drapeau tricolore ou la francisque. Ces clichés faits en 1942 étaient destinés à faire aimer le Pétain de la première guerre mondiale alors qu'il était le Pétain de la deuxième guerre... Cette symbolique incita la population a respecter les trois valeurs de Pétain : « Travail - Famille - Patrie », valeurs qui ne sont pas, en soi, condamnables.


Ces photographies nous montrent les piliers nécessaires au bon fonctionnement de l'état : La discipline, l'ordre et le courage (en cherchant à pousser les Français à s'engager dans l'armée aux cotés de l'Allemagne, aussi).


Le régime de Vichy utilisa donc la propagande comme un moyen de rassembler les français autour de quelques valeurs communes et en glorifiant son passé au travers de l'image sécuritaire de son chef.


Pour être tout à fait honnêtes avec vous, il faut reconnaître que les gaullistes ont fait la même chose avec le Général et que les socialistes nous feront bientôt passer le président Mitterrand pour un enfant de chœur en voie de canonisation ;-)) Pierre


PÉTAIN (Philippe). Les visites du chef de l'état. Vichy, 1942. Porte folio de photographies au format in 4 à l'italienne. Bel état. On joint un exemplaire de Rivarol. Vendu

14 commentaires:

pascalmarty a dit…

Beurk… Même en aimant l'histoire, ça, ça fait pas envie.

Pierre a dit…

C'est un document historique. Il faut le considérer comme tel et pas plus, nous sommes d'accord. Mais ne pas en faire abstraction, non plus... On finirait, sans cela, par croire qu'il n'y avait que des résistants entre 1940 et 1944.

C'est de la propagande ; de la propagande sur beau papier. Pierre

Anonyme a dit…

Mes chers amis, bonsoir,

Je me permets de vous adresser ce billet car je suis en possession (depuis peu, mon acquisition étant récente) d'un exemplaire du "Compte-rendu in extenso des audiences de la Haute Cour de Justice de la République Française" du Procès du Maréchal Pétain (1945).

Pour mémoire, ce procès a eu lieu du lundi 23 juillet 1945 au mardi 14 août 1945 (vingt audiences). Je n'ai pas acquis ce document pour le faire trôner dans mes bibliothèques, même s'il les rejoindra, mais pour l'étudier...

Beurk... me direz-vous aussi, ainsi que le déclare spontanément Pascal. ... Une page d'histoire bien sombre et terrible quoiqu'il en soit. Pourrait-on dire le contraire?

J'estime, cependant, et en ce qui me concerne, que je me dois de lire le document en ma possession de la façon la plus neutre possible avant de pouvoir émettre un quelconque commentaire.
S'agissant d'un ouvrage volumineux et, écrit en très petits caractères, je n'aurais pas la prétention de vous dire que j'aurai fini cet examen sous peu.

Mais dès présent, il m'est apparu sans conteste que nous réunissons là de très intéressants éléments sur une page de notre histoire qui n'est pas des moindres: la période cruciale 1942 / 1945.

Aussi, et si ce sujet vous intéresse, me serait-il très agréable de recueillir, si possible, vos avis sur certaines questions préalables à l'examen qui me concerne:

Pensez-vous que nous puissions employer valablement le terme d'Histoire? Possédons-nous suffisamment de recul?

Progande sur beau papier, pour l'un de ces documents, parodie de procès, pour l'autre? Que d'interrogations à l'horizon, vous en conviendrez.

Nous avons, indéniablement, un devoir à l'égard des générations à venir afin qu'elles soient tenues informées de ce qui constitue et constituera l'Histoire mais sommes-nous en mesure de transmettre les éléments dont nous disposons avec la distance nécessaire qui s'impose?

N'allons nous pas "influencer" l'Histoire par nos propres histoires, plus personnelles et par là inévitablement teintées d'une subjectivité, non pas illégitime, mais préjudiciable à l'Histoire, faute de distance suffisante ? N'avons-nous pas le devoir de ne transmettre que les éléments portés à notre connaissance par des supports divers en essayant d'être le plus neutre possible et en considérant que, seules les générations futures, - libérées du poids encore trop lourd des souffrances et de la culpabilité, des traumatismes trop vifs qui subsistent encore à l'heure actuelle,- auront à connaitre de cette période avec une certaine "sérénité" que seul le temps peut accorder?

Devoir d'Histoire, devoir de Mémoire?

Peut-on, déjà, parler d'Histoire eu égard à la proximité de la période concernée?

Autant de questions qui se posent à moi en l'état du document dont je vous viens de vous fait part.

Je qualifierai, en quelque sorte, ma démarche d'appel à contribution.

A vous lire,
Bien a vous.

Françoise L-S

Pierre a dit…

Vos remarques et vos questions sont celles de tous ceux et toutes celles qui veulent garder leur libre pensée face aux événements de l'histoire, Françoise. Et la première question qui vous vient à l'esprit est celle de la légitimité d'une étude historique qui vous semble trop proche.

Pour ma part je ne le crois pas ; le temps ne fait rien à l'affaire ! Il n'est qu'à voir les différences de jugement totalement opposables qu'on peut trouver sur l'œuvre et les conséquences de la révolution française. Je ne la soumettrai pas au référendum, aujourd'hui…

La proximité des faits et l'appel à des documents filmés d'époque ont au moins ces avantages de pouvoir nous rappeler à la réalité et de nous empêcher d'idéaliser le passé. Les études historiques les plus sérieuses sont en effet d'un faible poids face à la propagande qui perdure dans la mémoire des esprits crédules (le bon Roi à la barbe blanche, le fourbe Louis XI, le cheval blanc d'Henri IV, le roi Soleil, etc…)

Ce qui m'inquiète le plus, en fait, n'est pas l'interprétation erronée que l'on va faire de faits historiques que l'indifférence [ voir, l'inconséquence] des collégiens, des lycéens et de nombreux français pour l'histoire de leur pays ; ne parlons même pas du reste du monde. La faute n'est pas totalement due à l'enseignement, d'ailleurs…

L'exemple de la notion de "patriotisme" est à cet égard intéressant. Il est aujourd'hui vilipendé chez les jeunes car collé à son contexte historique. Je rappelai que les trois valeurs qui y étaient associées "famille, honneur, patrie", n'étaient pas en elles même condamnables ce qui est le cas maintenant.

Oui, il faut apprendre l'histoire ! Ce n'est pas un sujet tabou et cela permet de garder son libre arbitre. Pierre

Pierre a dit…

Oop's !

"Famille, honneur, patrie", c'est Versailles.
"Travail, famille, patrie", c'est Vichy

pascalmarty a dit…

On peut difficilement mettre dans le même panier la propagande pétainiste et le procès de Pétain et je sais bien à qui ou à quoi je réserve mes beurk.
Et bien sûr qu'il convient de s'interroger sur l'histoire, même récente, même plus récente que celle-ci. Je rejoins Pierre au moins sur ce point : il n'y a rien de pire que l'indifférence.
Mais pour ce qui est des notions de travail, de famille ou de patrie (encore que cette dernière amène vite des dérives), ce n'est pas tant leur valeur intrinsèque qui est en cause, que leur mise en avant commune à l'exclusion de toute autre. Pour ma part, je préfère m'en tenir à : Liberté, Égalité, Fraternité.
J'ai dit.

Anonyme a dit…

Bonjour,
Mais la définition de l'histoire ne contient-elle pas, en elle même, la notion de recul et de remise en question?
Au regard des évolutions de la société et des choix que font les hommes, aussi, et parfois, indifférents soient-ils, en réaction au passé?
Il y a toujours interéactions /actions.

Le refus de s'intéresser à un événement est peut être, (parce que plus proche de ces jeunes, se repétent une histoire déjà vécue par leurs anciens , ou du moins les prémisces d'une période assez sombre à venir, une réaction d' auto-protection.
Nombre de jeunes dénient, et se perdent dans des préoccupations qui leur sont proposées à toutes fins utiles, par des adultes débordés et consternés par leur propres incompétences à ne pas pouvoir faire autrement que reproduire la même chose.
A chaque génération, ses préoccupations. Je connais beaucoup de jeunes étudiants brillants qui galérent et, dont les préoccupations citoyennes, humaines, ne collent pas avec les plans de carrière, souvent illusoires, qui leur sont proposés.

Etudier les textes d'origine n'est pas une garantie de progrés dans la pensée humaine et son application pratique dans la gestion des cités et des hommes... (3500 ans que çela dure ces conneries.)
Mais c'est une nécéssité qui me semble incontournable, indépendamment du fait que vous nous, annoncez, à tous, que vous avez fait une acquisition, qui doit vous donner une importance sur nous, ou une légitimité.

Ceci dit, je n'ai pas de solution et je n'ai surement pas, moi même, le recul de ceux qui ont vécu la guerre.
L'humanité n'a pas beaucoup progressé. Tout le reste ne me semble que faux semblant, devant le nombre croissant de faux besoins qui créent des systéme pour entretenir d'autres faux besoins.

Bien à vous,
Sandrine.

Anonyme a dit…

Après relecture, "dénier" n'est pas le terme approprié dans mon propos. Ce n'est pas le refus de reconnaître, sens de "dénier", ( qui donne un sens autre à mon avis), dont j'ai voulu parler, à propos de ces jeunes, mais simplement, la non-envie de connaître, par indifférence, lassitude ou manque de considération vis à vis de leurs propres préoccupations et difficultés contemporaines, très liées à une insécurité et une instabilité grandissantes.
la guerre, aujourd'hui à mon sens, ne peut plus exister telle qu'elle est relatée par la mémoire, en Europe. Pourtant la misère et autres fléaux liés sont plus présents qu'on ne le pense.
Bien désolée de plomber votre fin d'après midi en plein mois d'Aout, alors que tout est propice à la légèreté...
Soyons leger, voulez-vous?
Allons dénudés, courant au vent et sous la pluie pécher le bigorneau à robe noire.
;-)
bien à vous
sandrine.

Pierre a dit…

La longueur de ces commentaires est à la mesure de leur profondeur et de leur gravité. Sujet difficile mais il fallait bien que je vous propose ce document ! Demain sera plus léger puisque c'est notre Académicien de service qui tient la plume ;-)) Pierre

Anonyme a dit…

Merci à vous tous d'avoir pris le temps de me faire part de vos observations. Vos propos me sont précieux. Ils me confirment à quel point le sujet que je suis amenée à traiter est extrêmement sensible et délicat. Mais peut-être vous dois-je quelques précisions afin de ne pas paraître trop obscure, voire déplacée ... Je suis juriste, spécialisée en droit pénal et procédure pénale ainsi qu'en histoire du droit.
Très cordialement à vous.
Françoise L-S

P.S: à l'attention de Sandrine: si je vous connaissais un peu plus, j'aurais l'audace de vous demander si vous avez eu l'intention de m'envoyer une petite "pique" en terminant votre commentaire par " le bigorneau à robe noire"...;-)

Anonyme a dit…

Non, bien sûr. C'est pur hasard; il m'arrive souvent de tomber les deux pieds dans un plat.
Jamais, je n'aurai osé vous invectiver de la sorte, à moins de vous connaître personnellement, et quand bien même, surement en précisant qu'il s'agit de commentaires amicaux et bienveillants. Donc si je vous ai blessée, Françoise, je vous prie de m'en excuser.
Telle n'était pas mon intention. Cela ne l'est jamais d'ailleurs, pas plus que les personnes qui commentent ici, me semble-t-il, même lorsqu'il y a quelques piques.
J'en prends quelques unes aussi, ici, ou ailleurs.
C'est vrai que ces photos sont décalées. Tout comme la photo de la poignée de main entre Hitler et Pétain à St Rimay, où le chef de gare qui participa à cette rencontre est en première page du journal de l'époque; j'habite à côté de Montoire sur le Loir, où un musée de la rencontre a été fait, dans la gare de Montoire. Et il faut le visiter pour comprendre les choix, les souffrances de l'époque, de cette petite ville entrée dans l'histoire malgré elle.
Il faut des années de paroles pour digérer ce qui n'est pas digérable.
Le devoir de mémoire n'est pas un vain mot à Montoire.
A Trôo, ce sont les enfants cachés dans les habitations troglodytiques par les habitants, qui racontent. Les petits enfants font ce travail de mémoire. Nous avons même un écrivain local qui recueille les temoignages.

Bien à vous,
Sandrine.

Anonyme a dit…

http://www.chambordcountry.com/detail.asp?type=amb-musees&idoi=41AASOR100214

Voici le lien à toute fin utile.

Sandrine.

Anonyme a dit…

Merci, chère Sandrine,
il faut reconnaître que le hasard peut parfois être amusant!....-)) ne trouvez-vous pas ?... ;-))
Je pense que notre ami Pierre ne manquera peut-être pas de me "dénicher" quelques illustrations de Daumier !? ...;-))
Je vous souhaite, à vous Sandrine tout particulièrement, ainsi qu'à vous tous, de passer une excellente semaine.
Françoise.

Anonyme a dit…

Coquin de sort est la 1ère expression qui me vient.
Bonne lecture de vos documents, la seconde,et, enfin,
Merci pour cet échange qui ne pouvait avoir lieu que sur ce blog. C'est, j'espère, à la hauteur de l'hôte de ces lieux, et des habitants-contributeurs de passage.
Bien à vous,
Sandrine.