jeudi 18 août 2011

Les Sonnettes ou Mémoires de M. le Marquis D***, par Guiard de Servigné… Peut-être !

Je place le décor :

Le soleil resplendit, la chaleur pénètre à nouveau nos corps et nos sens endoloris par la fraîcheur du fond de l'air se réveillent à la vie en ce milieu du mois d'août. Le moment est donc venu de vous proposer un petit ouvrage licencieux propre à ranimer des ardeurs sensuelles anesthésiées par la lecture post-prandiale d'un ouvrage qu'on croyait propice à la méditation… [dans le style de Ph Gandillet]


L'exemplaire de l'original des Sonnettes qui est à la Bibliothèque Nationale contient quelques notes manuscrites de l'érudit Jamet. Le curieux qui voudra se donner la peine d'examiner le livre s'apercevra que certaines notes sont plus que suggestives : Il a, par exemple, noté de façon méthodique le nombre d'étreintes amoureuses du jeune héros – Il doit y en avoir quinze ou seize – ce genre d'érudition n'étant pas le mien, je n'aurai jamais noté le chiffre !


La première édition est celle d'Utrecht (Paris), 1749, in-12, deux parties en un volume de 84 et 126 pages. La deuxième est celle de Berzop-Zoom( Londres), 1751, deux parties in-18. La troisième édition, et Jean-Paul nous le confirmera sûrement, est de Cazin, Londres, 1781, in-18 de 212 pages. Elle est complétée par deux autres petits textes car les Sonnettes étant un peu court, les éditeurs qui réimprimèrent le roman de Guiard de Servigné l'augmentèrent toujours d'un ou deux contes supplémentaires.


Plus tard, Gay et Doucé en firent évidemment une réimpression illustrée, et ce sont eux qui, les premiers, attribuèrent le roman au (Maréchal) Duc de Richelieu, grand libertin de l'époque.


Guiard de Sérvigné était avocat au Parlement de Rennes. Les Sonnettes ont paru pour la première fois en 1749 et valurent à leur auteur un séjour à la Bastille. Il avait 26 ans quand fut imprimé son petit roman licencieux.


L'édition que je propose est assurément la plus belle. Elle est conforme à l'édition originale, dans un format flatteur et imprimée sue beau papier. Les illustrations de Gaston Smit (eaux-fortes) sont de toute beauté et fortement contrastées ce qui ravira les amateurs. Elles sont coquines, bien sûr et susceptibles de ranimer des ardeurs sensuelles anesthésiées par la lecture post-prandiale d'un ouvrage qu'on croyait propice à la méditation… Mais ça, je l'ai déjà dit ! Pierre


GUIARD DE SERVIGNÉ (Jean-Baptiste). Les Sonnettes ou Mémoires de M. le Marquis D***, d'après l'édition originale, avec une notice et des éclaircissements par Jean d'Herbenoire. Avec 14 eaux-fortes originales et de nombreux dessins dans le texte par Gaston Smit. Paris, Édition du Fureteur, 1926. Grand In-8, broché, couverture rempliée. [3 ff n. ch], 124 pp., 1 f., 3 ff bl. Premier tirage des illustrations de Gaston Smit. Il signait aussi Georges Topfer ou James Barclay et est surtout connu pour ses illustrations sado-masochistes exécutées pour divers éditeurs des années 20-30.14 eaux-fortes originales hors-texte et nombreuses illustrations in-texte. 110 € + port


2 commentaires:

pascalmarty a dit…

Comme on ne peut rien deviner du texte à cause des serpentes, je réagirai juste sur les illustrations. J'avoue être moins sensible que Pierre à leur toute beauté. Ce mélange de nymphettes typées Années folles et de costumes dix-huitième fait un peu penser à un film muet censé se passer sous Louis XV. Et je veux bien croire que l'illustrateur ait versé dans le sado-maso : la dame toute nue dans l'alcôve a déjà sa jambe gauche qui flotte à cinquante bons centimètres de sa hanche…

Pierre a dit…

Le texte judicieusement caché pouvait choquer les âmes les plus pures, Pascal ;-))

Les illustrations sont, et je maintiens, de toute beauté ; je parlais de la technique d'impression des eaux-fortes qui est, dans ce cas, parfaitement maitrisée. D'un point de vue purement esthétique, ces dames me paraissent fort avenantes et je me laisserais tenté si j'étais le héros du roman... Pierre