mardi 24 juin 2014

Noël bourguignon de Gui Barozâi : De la plume de Bernard de la Monnoye !



Les divers ouvrages que Bernard de la Monnoye a donné au public ont justifié les louanges qu'il reçu à son entrée à l'Académie Française.


Né à Dijon, en 1641, il fut Conseiller correcteur à la Chambre des comptes de sa ville natale qu’il habita jusqu’à l’âge de 66 ans. Il fut le premier lauréat de l’Académie pour le prix de poésie qu’il obtint trois fois encore. Critique et philologue, il publia avec un glossaire Les Noëls bourguignons qui eurent un succès énorme dès leur apparition. Il vint habiter Paris en 1707.


Il fut élu à l’unanimité à l'Académie française en remplacement de Régnier-Desmarais, et reçu le 23 décembre 1713 par l’abbé Jean d’Estrées. Sa réception fut un événement littéraire et mondain ; elle donna lieu à la création des fauteuils. Il édita Ménagiana en 1715 et Segraisiana en 1722 ; on lui attribue la chanson de M. de la Palisse.


« Excellent littérateur. Il fut le premier qui remporta le prix de poésie à l’Académie française ; et même son poème du Duel aboli, qui remporta ce prix, est à peu de chose près un des meilleurs ouvrages de poésie qu’on ait fait en France. » Voltaire.


Ruiné par le système de Law en 1720, La Monnoye vendit ses jetons de l’Académie pour vivre ; il fut alors aidé par ses amis. M. de Saint Port, avocat général au grand conseil, qui connaissait sa bibliothèque, d'autant plus précieuse que les livres dont elle était composée étaient, pour la plupart, chargés de notes personnelles, la lui acheta. Moyennant la somme de dix mille livres, qu'il lui paya comptant, il lui en donna l'usage jusqu'à sa mort qui eut lieu dans sa 88eme année...


Je vous reparlerai de M. De la Monnoye demain, au sujet d'un autre de ses ouvrages… Je vous présente ici, à la vente, une fort belle édition de 1720 de ses Noëls bourguignons dans le patois de son pays. Le plus connu parmi ces noëls est sans doute Guillô, pran to tamborin, plus communément appelé Patapan, que l'on continue toujours à mettre en musique et qui en version française commence ainsi :


Guillaume, prends ton tambourin
Toi, prends ta flûte, Robin
Au son de ces instruments
Turelurelu, patapatapan
Au son de ces instruments
Je dirai Noël gaîment.


LA MONNOYE (Bernard de, pseudonyme de Gui Barozai). Noei borguignon de Gui Barôzai. Quatreime édicion don le contenu at un Fransoi aipré ce feuillai. Ai Dioni (Dijon), ché Abran Lyron de Modene, 1720. Un volume petit in-8 de [5 ff], 420 pp. Reliure plein veau moucheté, dos à nerfs richement orné de caissons fleuronnés dorés, roulette sur les coupes, tranches rouges mouchetées. Dans la présente édition, le célèbre “Noël bourguignon” en patois occupe les pages 1 à 115 suivi, pour la première fois, du “Glossaire alphabétique pour l’intelligence des mots Bourguignons, & autres, qui peuvent avoir besoin d’explication dans les Noëls...”. Petite restauration sur un mors. Bel exemplaire. 125 € + port

5 commentaires:

Anonyme a dit…

M. La Monnoye ruiné par la banqueroute de Law ! Ce que c'est que des aptonymes, quand même…

pascal

Pierre a dit…

Encore un nouveau mot découvert grâce à mes lecteurs ! Merci Pascal.

C'est bien triste d'être ruiné quand on est de La Monnoye, en effet ! Ce coup du sort lui a cependant permis d’apprécier, à leur juste valeur, ses amis qui lui ont racheté sa bibliothèque. Quel lecteur voudra m'acheter mon fond tout en m'en laissant l'usage ?

Je présenterai, aujourd'hui, des petites pièces de La Monnoye... Pierre

Anonyme a dit…

Si je ne me trompe, Catherine de Russie avait également racheté la bibliothèque de Diderot en lui en laissant l'usage jusqu'à sa mort. Comme quoi la pratique n'est pas si rare que ça et tous les espoirs sont donc permis pour Pierre…

Pierre a dit…

Me voilà rassuré. Peut-être le bienfaiteur devrait-il se faire connaitre rapidement pour ne pas se faire doubler sur cette excellente affaire ?

Pierre

Daniel a dit…

Google a également racheté numériquement grand nombre de bibliothèques publiques tout en en laissant l'usage ! mais ils payent mal, parait-il ? surtout leurs impôts.

Daniel B.