Les divers ouvrages que Bernard de la Monnoye a donné au
public ont justifié les louanges qu'il reçu à son entrée à l'Académie Française.
Né à Dijon, en 1641, il fut Conseiller correcteur à la
Chambre des comptes de sa ville natale qu’il habita jusqu’à l’âge de 66 ans. Il
fut le premier lauréat de l’Académie pour le prix de poésie qu’il obtint trois
fois encore. Critique et philologue, il publia avec un glossaire Les Noëls
bourguignons qui eurent un succès énorme dès leur apparition. Il vint habiter
Paris en 1707.
Il fut élu à l’unanimité à l'Académie française en remplacement de
Régnier-Desmarais, et reçu le 23 décembre 1713 par l’abbé Jean d’Estrées. Sa
réception fut un événement littéraire et mondain ; elle donna lieu à la
création des fauteuils. Il édita Ménagiana en 1715 et Segraisiana en 1722 ; on
lui attribue la chanson de M. de la Palisse.
« Excellent littérateur. Il fut le premier qui remporta
le prix de poésie à l’Académie française ; et même son poème du Duel aboli, qui
remporta ce prix, est à peu de chose près un des meilleurs ouvrages de poésie
qu’on ait fait en France. » Voltaire.
Ruiné par le système de Law en 1720, La Monnoye vendit
ses jetons de l’Académie pour vivre ; il fut alors aidé par ses amis. M. de Saint
Port, avocat général au grand conseil, qui connaissait sa bibliothèque,
d'autant plus précieuse que les livres dont elle était composée étaient, pour
la plupart, chargés de notes personnelles, la lui acheta. Moyennant la somme de
dix mille livres, qu'il lui paya comptant, il lui en donna l'usage jusqu'à sa
mort qui eut lieu dans sa 88eme année...
Je vous reparlerai de M. De la Monnoye demain, au sujet
d'un autre de ses ouvrages… Je vous présente ici, à la vente, une fort belle
édition de 1720 de ses Noëls bourguignons dans le patois de son pays. Le
plus connu parmi ces noëls est sans doute Guillô, pran to tamborin, plus
communément appelé Patapan, que l'on continue toujours à mettre en
musique et qui en version française commence ainsi :
Guillaume, prends ton tambourin
Toi, prends ta flûte, Robin
Au son de ces instruments
Turelurelu, patapatapan
Au son de ces instruments
Je dirai Noël gaîment.
Toi, prends ta flûte, Robin
Au son de ces instruments
Turelurelu, patapatapan
Au son de ces instruments
Je dirai Noël gaîment.
LA MONNOYE (Bernard de, pseudonyme de Gui Barozai). Noei
borguignon de Gui Barôzai. Quatreime édicion don le contenu at un Fransoi aipré
ce feuillai. Ai Dioni (Dijon), ché Abran Lyron de Modene, 1720. Un volume petit
in-8 de [5 ff], 420 pp. Reliure plein veau moucheté, dos à nerfs richement orné
de caissons fleuronnés dorés, roulette sur les coupes, tranches rouges
mouchetées. Dans la présente édition, le célèbre “Noël bourguignon” en patois
occupe les pages 1 à 115 suivi, pour la première fois, du “Glossaire
alphabétique pour l’intelligence des mots Bourguignons, & autres, qui
peuvent avoir besoin d’explication dans les Noëls...”. Petite restauration sur un mors. Bel
exemplaire. 125 € + port
5 commentaires:
M. La Monnoye ruiné par la banqueroute de Law ! Ce que c'est que des aptonymes, quand même…
pascal
Encore un nouveau mot découvert grâce à mes lecteurs ! Merci Pascal.
C'est bien triste d'être ruiné quand on est de La Monnoye, en effet ! Ce coup du sort lui a cependant permis d’apprécier, à leur juste valeur, ses amis qui lui ont racheté sa bibliothèque. Quel lecteur voudra m'acheter mon fond tout en m'en laissant l'usage ?
Je présenterai, aujourd'hui, des petites pièces de La Monnoye... Pierre
Si je ne me trompe, Catherine de Russie avait également racheté la bibliothèque de Diderot en lui en laissant l'usage jusqu'à sa mort. Comme quoi la pratique n'est pas si rare que ça et tous les espoirs sont donc permis pour Pierre…
Me voilà rassuré. Peut-être le bienfaiteur devrait-il se faire connaitre rapidement pour ne pas se faire doubler sur cette excellente affaire ?
Pierre
Google a également racheté numériquement grand nombre de bibliothèques publiques tout en en laissant l'usage ! mais ils payent mal, parait-il ? surtout leurs impôts.
Daniel B.
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