vendredi 27 juin 2014

La spéléologie par Casteret et Glory...


« Ma main plonge dans le premier baril et en retire une poudre brune, impalpable, que je jette au torrent : une coloration splendide, et aussi instantanée qu'une déflagration, jaillit en bouquet dans la cascade ; quelques poignées la transforment en une trombe d'un vert fluorescent, inimitable et indescriptible ».

Les trois ouvrages 90 € + port
Extrait d'une communication reçue à l'Académie des Sciences en 1931, ce texte de l'explorateur Norbert Casteret repris par le journal «L'illustration» raconte comment, en la teintant, il est parvenu à identifier la source principale de la Garonne dans le massif de la Maladetta, les «monts maudits». L'histoire est connue, mais mérite d'être rappelée, car plus de 80 ans après cette découverte, on lit encore que la Garonne prend sa source au pla de Beret, au-dessus de Baqueira. Car s'il n'existe en France qu'une Garonne, il coule en Espagne plusieurs garonas contribuant à former notre grand fleuve, nous dit la Dépêche de Toulouse…


L'intuition de Norbert Casteret, aventurier scientifique né en 1897 est que les cascades du «Trou du toro», gouffre qui baille au pied de la Maladetta, ne partent pas vers le rio Esera et la Méditerranée, mais en direction du versant océanique, et alimentent, au terme d'un cours souterrain de 4 km, le Goueil de Jouéou. Dès 1928, il se consacre à ces recherches, visite et scrute tous les ravins, notant les moindres filets d'eau, comparant les débits, les températures, les alluvions. Début 1931, il publie dans le bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Toulouse l'étude confirmant sa thèse. Mais il veut démontrer le fait aux yeux de tous, résoudre de manière éclatante l'énigme de la source de Garonne. L'idée de la coloration n'est pas nouvelle. C'est à la suite d'un incendie dans la distillerie Pernod de Pontarlier, en 1901, que l'on découvrit la source de la Loue, une résurgence du Doubs !


Norbert Casteret mène ses opérations en famille. Le 19 juillet 1931, c'est une caravane composée de Norbert, de sa mère, de son épouse Elisabeth et de deux amies de cette dernière, Mlles Casse et de Sède, qui part de Luchon vers le «Trou del Toro», suivie d'un Aragonais et de son mulet porteur du puissant colorant. Arrivés au bord du «Trou», à 2020 mètres d'altitude, Norbert et Elisabeth Casteret projettent la poudre.


L'équipage se serre pour la nuit dans un refuge et se séparera avant l'aurore en deux groupes : Elisabeth et ses amies iront du côté du Rio Esera, Norbert et sa mère au Goueil de Jouéou, «l'œil de Jupiter». Brouillard, pluie, ils descendent difficilement les 600 m de dénivelé. Norbert entend la cascade dans la forêt, avant de la voir surgir… «Soudain, à travers les frondaisons, raconte-t-il, j'aperçois une portion de l'énorme résurgence et je ressens comme un choc : le Goueil coule vert ! » Du côté de l'Esera, confirmera Elisabeth, l'eau est plus claire que jamais.


Traduit et écouté dans le monde de la spéléologie, Norbert Casteret est internationalement connu, médaillé et honoré tant pour ses découvertes, ses conférences que ses nombreux livres de vulgarisation (plus de 45 ouvrages traduits en 17 langues). Il se révèle aussi un naturaliste expert concernant les animaux vivant dans les cavernes et notamment l’ours des cavernes.


Il demeure jusqu’au bout un homme simple, affable, plein d’humour et bavard avec ses visiteurs. Son endurance et le rythme lent de son cœur lui permettent de mener de longues immersions sous l’eau. Ceci lui vaut en 1923, la médaille d’or de l’Académie des Sports pour son exploit exceptionnel de plongée dans la Grotte de Montespan. C’est à 90 ans qu’il décède en 1987, conservant par la marche à pied une bonne condition physique et valant exemple de courage et d’endurance pour tous.


Je vous propose, aujourd'hui, trois ouvrages traitant de spéléologie. Deux sont de la plume de Norbert Casteret. Le troisième a été publié par le Père abbé André Glory, célèbre explorateur du royaume d'Hadès, maitre des enfers (sic). Pierre


GLORY (André). Au pays du grand silence noir.  Paris, Alsatia,  sd (1930). 1 volume in-8. Reliure demi-chagrin tabac à coins, dos à nerfs, titre en lettres dorées, gardes colorées, couverture et dos conservés. 275 pages. Nombreux clichés. Bel état. 34 € + port
CASTERET (Norbert). Au fond des gouffres.  Paris, librairie académique  Perrin, 1936. 1 volume in-8. Reliure demi-chagrin tabac à coins, dos à nerfs, titre en lettres dorées, gardes colorées, couverture et dos conservés. Préface de M. André Bellessort. 299 pages. Nombreux clichés. Bel état. 34 € + port
CASTERET (Norbert). Dix ans sous terre, campagnes d'un explorateur solitaire.  Paris, librairie académique  Perrin, 1937. 1 volume petit in-8. Reliure demi-chagrin tabac à coins, dos à nerfs, titre en lettres dorées, gardes colorées. 314 pages. Nombreux clichés. Bel état. 34 € + port

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