lundi 16 juin 2014

Beauregard et L'Espiney : Le Maréchal Expert en littérature de Colportage...


J'étais, ce dimanche, aux Saintes Maries de la Mer. La cité a, aujourd'hui, ceci de caractéristique qu'elle est presqu'entièrement tournée vers la Camargue et ses traditions tauromachiques. Non pas que le pèlerinage religieux soit délaissé ! Mais ce dernier concept est peu vendeur pour le touriste qui vient là pour voir les taureaux, les chevaux, le soleil, la mer et les moustiques…


J'étais donc, ce dimanche, aux Saintes Maries de la Mer. Notre maison était occupée par un de nos enfants qui organisait une grosse fête avec ses amis basketteurs et les joueuses dont il est l'entraineur, puisqu' après une saison remarquable, elles sont montées dans une poule supérieure. Non pas que nos enfants nous trouvent ringards à ce point pour nous soustraire aux yeux de leurs amis ! Mais la légitime appréhension de se retrouver face à des parents alcoolisés les conduit à nous demander impérativement d'aller voir les taureaux, les chevaux, le soleil, la mer et les moustiques de la cité des Saintes Maries dont je vous ai parlé précédemment…


Il y avait donc, ce dimanche, aux Saintes Maries de la Mer quatre abrivados et quatre bandidos, un déjeuner authentiquement touristique et une longue promenade les pieds dans l'eau  avec mon épouse avant de pouvoir rentrer le soir à la maison pour regarder, comme 16 millions de français, une excellente rétrospective sur la vie de Saint François de Paul qui passait sur Arte...


J'ai ramené quelques clichés du passage des chevaux dans la cité camarguaise et profite de  cette occasion pour vous proposer, aujourd'hui, un petit ouvrage fort rare sur l'art vétérinaire exercé par le maréchal-expert au 18eme siècle. J'ai déjà proposé deux autres ouvrages sur le même thème, il y a quelques jours, ici (vous pouvez cliquer), mais je sais que vous ne vous en lassez pas !


Ce dernier traité est très pragmatique. Ainsi on peut lire sur le choix de la monture :

Si tu veux bon cheval qui longuement te serve,
Prens surtout le brun bai, et soigneux le conserve ;
Le grison n’est mauvais, mais on répute beau
Le cheval quand il est de toutes parts moreau.
Choisis surtout le blanc, car longuement il dure.


Le cheval doit avoir des marques signalées, tant pour la bonté que pour la beauté. Il doit tenir de la femme, du boeuf, du renard et du cerf.
De la Femme : Qu’il soit doux au montoir, beau de devant, et belle chevelure de crin.
Du Bœuf : Qu’il ait les yeux beaux et gros, l’encolure belle, qu’il soit bien relevé.
Du Renard : Qu’il ait beau trot, les oreilles petites et belles, la queue grande et touffue.
Du Cerf : Qu’il ait des jambes sèches, qu’il soit bien relevé du devant, qu’il ait la tête sèche.


On est séduit par tant de bon sens ! Je dois cependant mettre en garde mes jeunes confrères au sujet de l'extrême efficacité et simplicité de certains traitements proposés qui, s'ils étaient utilisés aujourd'hui sans modération, risqueraient de mettre en péril le fragile équilibre financier de notre industrie pharmaceutique et celui de nos centrales d'achat…. Pierre


BEAUREGARD & L'ESPINEY. Première partie : Le Maréchal expert contenant un  traité du naturel et des marques des beaux et bons chevaux, avec la manière de connaitre et guérir leurs maladies, une instruction sur l'état du Maréchal et une description de toutes les parties du cheval par feu N. Beauregard, Maréchal à Paris, Nouvelle édition revue, corrigée et augmentée de plusieurs recettes approuvées du Sieur De L'Espiney et autres ; avec figures. Seconde partie : Le Maréchal expert contenant plusieurs recettes approuvées du Sieur De L'Espiney, Gentilhomme Périgourdin, pour toutes les maladies et accidens qui arrivent aux chevaux suivies de quelques autres nouvellement découvertes. Nouvelle édition avec figures. A Rouen, chez Lecrene-Labbey, imprimeur-libraire et marchand de Papiers, 1811. 2 parties en un seul volume au format in-12 (16/10cm). Broché. Recouvert de 2 feuilles manuscrites et d'une couverture de cuir épais. 80 pages et 76 pages. Nombreuses illustrations. Littérature de colportage. Très rare dans ce bel état.  165 € + port

4 commentaires:

Nadia a dit…

Ma foi, elle est très bien, dame Brillard, en promeneuse maritime...

Pierre a dit…

Cette promenade à l'est des Saintes-Marie se continue jusqu'à Beauduc pour les plus vaillants (prévoir de revenir aussi à pied - il y en a pour la journée)

Le mieux est de faire la cote à cheval quand on en a un ! Pierre

Daniel a dit…

Qu'est ce qu'une femme douce au montoir ? Devons nous poser la question à Bertrand ? ;)

Pierre a dit…

Belle de devant et à la chevelure de crin... ça, je connais par expérience ! Pour le reste, je ne vois vraiment pas ;-)) Pierre