J'étais, ce dimanche, aux Saintes Maries de la Mer. La cité a, aujourd'hui, ceci de caractéristique qu'elle est presqu'entièrement tournée vers la Camargue et ses traditions tauromachiques. Non pas que le pèlerinage religieux soit délaissé ! Mais ce dernier concept est peu vendeur pour le touriste qui vient là pour voir les taureaux, les chevaux, le soleil, la mer et les moustiques…
J'étais donc, ce dimanche, aux Saintes Maries de la Mer. Notre
maison était occupée par un de nos enfants qui organisait une grosse fête avec
ses amis basketteurs et les joueuses dont il est l'entraineur, puisqu' après
une saison remarquable, elles sont montées dans une poule supérieure. Non pas
que nos enfants nous trouvent ringards à ce point pour nous soustraire aux yeux
de leurs amis ! Mais la légitime appréhension de se retrouver face à des parents
alcoolisés les conduit à nous demander impérativement d'aller voir les taureaux, les chevaux,
le soleil, la mer et les moustiques de la cité des Saintes Maries dont je vous
ai parlé précédemment…
Il y avait donc, ce dimanche, aux Saintes Maries de la Mer
quatre abrivados et quatre bandidos, un déjeuner authentiquement touristique et
une longue promenade les pieds dans l'eau avec mon épouse avant de pouvoir rentrer le soir à la
maison pour regarder, comme 16 millions de français, une excellente rétrospective
sur la vie de Saint François de Paul qui passait sur Arte...
J'ai ramené quelques clichés du passage des chevaux dans
la cité camarguaise et profite de cette occasion
pour vous proposer, aujourd'hui, un petit ouvrage fort rare sur l'art
vétérinaire exercé par le maréchal-expert au 18eme siècle. J'ai déjà proposé
deux autres ouvrages sur le même thème, il y a quelques jours, ici (vous pouvez
cliquer), mais je sais que vous ne vous en lassez pas !
Ce dernier traité est très pragmatique. Ainsi on peut
lire sur le choix de la monture :
Si tu veux bon cheval qui longuement te serve,
Prens surtout le brun bai, et soigneux le conserve ;
Le grison n’est mauvais, mais on répute beau
Le cheval quand il est de toutes parts moreau.
Choisis surtout le blanc, car longuement il dure.
Prens surtout le brun bai, et soigneux le conserve ;
Le grison n’est mauvais, mais on répute beau
Le cheval quand il est de toutes parts moreau.
Choisis surtout le blanc, car longuement il dure.
Le cheval doit avoir des marques signalées, tant pour la
bonté que pour la beauté. Il doit tenir de la femme, du boeuf, du renard et du
cerf.
De la Femme : Qu’il soit doux au montoir, beau de devant, et belle chevelure de crin.
Du Bœuf : Qu’il ait les yeux beaux et gros, l’encolure belle, qu’il soit bien relevé.
Du Renard : Qu’il ait beau trot, les oreilles petites et belles, la queue grande et touffue.
Du Cerf : Qu’il ait des jambes sèches, qu’il soit bien relevé du devant, qu’il ait la tête sèche.
De la Femme : Qu’il soit doux au montoir, beau de devant, et belle chevelure de crin.
Du Bœuf : Qu’il ait les yeux beaux et gros, l’encolure belle, qu’il soit bien relevé.
Du Renard : Qu’il ait beau trot, les oreilles petites et belles, la queue grande et touffue.
Du Cerf : Qu’il ait des jambes sèches, qu’il soit bien relevé du devant, qu’il ait la tête sèche.
On est séduit par tant de bon sens ! Je dois cependant
mettre en garde mes jeunes confrères au sujet de l'extrême efficacité et simplicité
de certains traitements proposés qui, s'ils étaient utilisés aujourd'hui sans
modération, risqueraient de mettre en péril le fragile équilibre financier de
notre industrie pharmaceutique et celui de nos centrales d'achat…. Pierre
BEAUREGARD & L'ESPINEY. Première partie : Le Maréchal expert
contenant un traité du naturel et des
marques des beaux et bons chevaux, avec la manière de connaitre et guérir leurs
maladies, une instruction sur l'état du Maréchal et une description de toutes
les parties du cheval par feu N. Beauregard, Maréchal à Paris, Nouvelle édition
revue, corrigée et augmentée de plusieurs recettes approuvées du Sieur De
L'Espiney et autres ; avec figures. Seconde partie : Le Maréchal expert contenant
plusieurs recettes approuvées du Sieur De L'Espiney, Gentilhomme Périgourdin,
pour toutes les maladies et accidens qui arrivent aux chevaux suivies de
quelques autres nouvellement découvertes. Nouvelle édition avec figures. A
Rouen, chez Lecrene-Labbey, imprimeur-libraire et marchand de Papiers, 1811. 2
parties en un seul volume au format in-12 (16/10cm). Broché. Recouvert de 2
feuilles manuscrites et d'une couverture de cuir épais. 80 pages et 76 pages.
Nombreuses illustrations. Littérature de colportage. Très rare dans ce bel état. 165 € + port
4 commentaires:
Ma foi, elle est très bien, dame Brillard, en promeneuse maritime...
Cette promenade à l'est des Saintes-Marie se continue jusqu'à Beauduc pour les plus vaillants (prévoir de revenir aussi à pied - il y en a pour la journée)
Le mieux est de faire la cote à cheval quand on en a un ! Pierre
Qu'est ce qu'une femme douce au montoir ? Devons nous poser la question à Bertrand ? ;)
Belle de devant et à la chevelure de crin... ça, je connais par expérience ! Pour le reste, je ne vois vraiment pas ;-)) Pierre
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